Ça vient de sortir

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KOF 15

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Par Cédric Coppola

King of fighters, « KOF » pour les intimes. Ce simple nom renvoie à l’âge de gloire de la baston 2D Arcade, ces fameuses années 1990 où le hit de SNK bataillait ferme avec Street Fighter et Mortal Kombat pour s’adjuger le titre de meilleur jeu de fight. Près de trente ans plus tard, les trois mastodontes répondent toujours présents sur les consoles derniers cri et si la lutte est moins intense, ils arrivent toujours à séduire les gamers. Preuve en est ce KOF 15, qui sans renouveler la formule témoigne d’un véritable savoir-faire, démontrant que le genre a encore de beaux restes. Au programme, du 3 vs 3 (un combattant vaincu est remplacé par le suivant), en présence de 39 cogneurs (d’autres sont prévus en DLC payants) prêts à en découdre à l’aide de coups normaux ou spéciaux. On retrouve les fidèles de la saga comme Terry, Joe, Andy ou Mai transfuge des Fatal Fury et le jeu est fluide, très dynamique. Les graphismes – influence roman graphique – sont propres et le gameplay est exigeant, avec son lot de combos en tous genres. Mieux vaut donc se faire la main dans le mode Arcade / histoire avant d’aller sur les salons en ligne, forcément prisés par les experts. Les principales nouveautés sont le Shatter Strike, un système de contre dévastateur et l’apparition d’une jauge qui permet de doper quelques instants les capacités de son protégé. Cela apporte un brin de fraîcheur et s’intègre parfaitement à l’ensemble. Le signe d’un épisode plaisant, inscrit dans la continuité, totalement hermétique aux effets de mode…. (Jeu testé sur PS5)

Stromae : Multitude

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Par Ph.D 

Vu le déluge promotionnel qui s’est abattu à l’annonce de son retour, nul n’est censé ignorer que le nouvel album de Stromae est sorti ce vendredi. Est-on les seuls que la nouvelle ne fait pas spécialement grimper aux rideaux ? On avait à peine réussi à oublier cette horreur de « Papaoutai » que la menace d’une nouvelle atteinte à notre intégrité mentale par du Jacques Brel techno n’a rien de particulièrement réjouissant. Fort heureusement,  aucun titre de Multitude ne semble taillé pour faire un tube radiodiffusable en rotation lourde. Musicalement, la formule n’a pas évolué de manière bien notable, malgré l’ajout de coeurs et d’instruments africains. Les textes sont toujours aussi gais (suicide, malaise social, maladie, solitude, prostitution, caca dur et caca mou..) et les vocaux sont toujours déclamatifs à l’excès. Par chance, le meilleur titre (« Invaincu« ) est en plage 1. Et il ne dure que deux minutes !

Gran Turismo 7

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Par Cédric Coppola

Véritable institution des jeux de course, Gran Turismo célèbre cette année son 25e anniversaire. Histoire de célébrer l’évènement comme il se doit, Polyphony Digital nous gratifie d’un 7e épisode canonique prêt à faire vrombir les moteurs des PS5. En découle une véritable lettre d’amour au sport automobile, concoctée avec soin et qui fait preuve d’une certaine classe. De quoi séduire tous les amateurs. Les joueurs déçus du volet « Sport » sorti sur PS4 peuvent se réjouir : un véritable mode carrière est de retour. On y trouve tout ce qui a fait le charme de la licence, tels des permis à passer pour avoir accès à des courses de plus en plus ardues, quelques défis à relever, des championnats… C’est extrêmement complet et les nombreux circuits réels (Nürburgring, Spa-Francorchamps…) côtoient des tracés imaginaires bien connus des fans (Trial Mountain Circuit, High speed ring…) situés aux quatre coins du globe. Différentes variantes sont disponibles pour chacun d’entre eux pour décupler le plaisir et la météo dynamique complique parfois un peu plus les choses. Extrêmement complet sur ce point donc. Reste à choisir son bolide, parmi les 424 à disposition. On est loin du record de la franchise mais les développeurs se sont attachés à reproduire fidèlement les comportements. Séries GT, Formule 1, Rallyes, Sportives, Citadines, à traction avant / arrière, 4 roues motrices… Le choix demeure conséquent et on empile les bijoux dans son garage virtuel. Cela tombe bien : un des objectifs est de les collectionner.Pour cela on peut passer par le revendeur d’occasion, directement par les showrooms des différentes marques ou en gagner en remplissant des missions. Celles-ci se trouvent dans un nouveau lieu, nommé « le Café ». Dans ce bistrot situé au centre de la MAP (qui fait office de Hub), Luca, le patron, vous demande de remplir des menus généralement consacrés à une écurie. Une fois ces objectifs accomplis (en général on gagne trois voitures), on a droit à un petit récapitulatif historique,  puis on accède à un nouveau challenge. Un concept pas révolutionnaire , mais bien pensé pour initier les novices à la saga.

 

Petit bémol : on ne peut plus revendre ses voitures… Une manière d’introduire de manière sournoise la possibilité d’acquérir des crédits virtuels avec de l’argent réel (option non disponible à l’heure de ce test)… Sans passer à la caisse il faut forcément accumuler des dizaines d’heures de jeux pour s’offrir un modèle très puissant. Heureusement,  l’achat de pièces mécaniques (qui permettent de booster les véhicules) est accessible sans dépenser un denier, ce qui permet de ne pas trop freiner la progression. Véritable passionné, Yamauchi-San met également en avant le mode photo, extrêmement complet et les replays. Autant que le plaisir procuré de chaque run, il s’agit de mettre en lumière tout ce qui entoure le monde des quatre roues. Tout est donc pensé dans son moindre détail, y compris dans les modes en ligne, compétitifs ou non, bien incorporés à l’ensemble. Que l’on active le mode ray-tracing ou le mode performance (plus fluide et que l’on recommande facilement), Gran Turismo 7 est très beau. Les graphismes sont fins et on s’y croirait. Le rendu reste toutefois très sobre à l’opposé par exemple de l’aspect coloré / fun (parfois trop) de Forza Horizon. C’est aussi nettement moins arcade, même si différentes aides peuvent être activées. Les férus de simulation seront heureux d’apprendre que les réglages sont très pointus. Utile pour battre ses records à haut niveau. Quant au gameplay, au Pad ou au volant, il est efficace, dans la lignée des précédents opus. Le plus gros du travail consistant de façon classique à suivre la bonne trajectoire, à freiner avant le virage pour accélérer lorsqu’on sort de ce dernier. Très agréable donc, à l’image de ce titre solide, taillé pour faire un carton. (Testé sur PS5)

 

 

Mourir peut attendre

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Par Philippe DUPUY

Le pitch

James Bond (Daniel Craig) a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Italie avec Madeleine Swann (Léa Seydoux)  Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter, de la CIA, débarque pour solliciter son aide : il s’agit de sauver un scientifique qui vient d’être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d’un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes bactériologiques

Ce qu’on en pense

C’est peu dire que le nouveau James Bond était attendu. Et pas seulement à cause de la pandémie qui a repoussé sa sortie de plus d’un an. Dernier opus avec Daniel Craig, Mourir peut attendre clôt une saga entamée avec Casino Royale, dans laquelle Bond , inconsolable de la perte de son grand amour (Vesper Lynd,  aka Eva Green) court après sa vengeance et traque  l’insaisissable Spectre,  tandis qu’autour de lui le monde change et que disparaissent ses figures tutélaires (Q, M, Moneypenny…) , aussitôt remplacées par de nouveaux visages, interchangeables et possiblement faillibles. Au début de ce dernier épisode, 007 lui même est remplacé (par une femme, noire qui plus est !) et Bond est à la retraite. Peut-être même songe-t-il au mariage avec  Madeleine (Léa Seydoux), le beau docteur rencontré dans Spectre…  Mais leur passé commun va les rattraper et ternir la romance. Aux commandes du film, Cary Joji Fukunaga , réalisateur virtuose découvert avec la série True Detective,  fait le job et entraîne comme il se doit son héros d’Italie, en Norvège, en Jamaïque et à Cuba,  tandis que son équipe (Q, M et consorts) assure le back office à Londres. Les scènes de poursuite et de baston sont dignes de ce qu’on attend d’un James Bond modèle Craig : costaudes. Côté scénario, par contre, ça flotte un peu et on peine à saisir les motivations profondes du méchant incarné (faiblement ) par Rami Malek (I Robot,  Bohemian Rhapsody). On peine aussi à reconnaître notre héros,  tenaillé par le désir de retrouver sa belle, de se ranger et de pouponner. Heureusement qu’il y a Ana de Armas pour rehausser le niveau de glamour du film dans une scène déjà culte !  A force de vouloir faire table rase de son passé de tombeur macho et de tueur sans états d’âme (les mouvements Black Lives Matter et MeToo sont visiblement passés par là) , ce  James Bond crépusculaire ne fait plus beaucoup rêver et va certainement laisser orphelins une grande partie des fans de la franchise. Objectivement pourtant, le film est plutôt très bon, bien que beaucoup trop long.

Eels : Extreme Witchcraft

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Par Ph.D 

2022 année du retour des guitares ? Après Elvis Costello, Eels, autre vétéran de l’indie rock,  revient avec son album le plus rock depuis Souljacker il y a 20 ans. Pour le 14e album de sa formation, Mark Everett a donc rebranché sa fuzz box pour dégoupiller vite fait 12 titres carrés qui font du bien aux oreilles et promettent des concerts bien rock’n’roll. Produit  John Parish,  comme Souljacker, avec un petit coup de main de PJ Harvey,   l’album oscille entre pub rock, blues et northern soul et prouve qu’après bientôt 30 ans de carrière E. n’a perdu ni la niaque, ni l’inspiration. Le contenu et le contenant (superbe pochette) plaident pour un achat en vinyle.

Monument national

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Par Denis Allard

Comme dans son précédent roman, Propriété privée (éditions de Minuit), le nouveau roman de Julia Deck utilise le registre de la satire sociale, qui lui avait si bien réussi, pour dépeindre les travers de notre époque. Le roman nous entraîne cette fois-ci sur les pas de Serge Langlois, gloire vieillissante du cinéma français. Ce « Monument national », adulé de tous, vit reclus dans son château près de Rambouillet en compagnie d’Ambre, sa dernière et jeune épouse. Pour compléter le décor, l’autrice y adjoint une galerie de personnages stéréotypés : une nurse, une intendante, un chauffeur, un coach, une cuisinière, un jardinier, une fille trentenaire d’un second mariage et Joséphine, 7 ans, fille adoptive et narratrice du récit. En parallèle, un deuxième fil conducteur vient s’arrimer au premier où on découvre Cendrine, caissière dans un super U de banlieue parisienne, accompagnée de son jeune et turbulent fils Marvin. Ces deux mondes clos finissent par se rencontrer et vont provoquer la chute inexorable du fameux Monument. Construit sous la forme du vaudeville, Julia Deck emploie ici tout son talent pour nous présenter à tour de rôle ces personnages, caricatures de leur milieu social. Ces portraits teintés d’ironie sont d’autant plus drôles qu’ils sont grotesques à souhait. Dans ce huis clos où tout se délite, elle fait finalement dériver son récit vers une intrigue policière, instillant une dose de suspens pour mieux se moquer des protagonistes. Un clin d’œil à peine voilé à Agatha Christie, la reine du genre. 

 

Dune

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Par Philippe DUPUY

Le pitch

Héritier de la dynastie Atreïdes, le jeune duc Paul  (Timothée Chalamet) est-il l’élu que le monde des années 10 000 attend ? Sa famille a été choisie pour administrer la planète Arrakis et récolter l’épice , la denrée la plus précieuse de l’univers car elle permet les voyages interstellaires. Mais la dynastie concurrente, celle des Harkonnen ,  ne l’entend pas de cette oreille et l’Empereur se méfie du charisme du duc Leto Atreïdes (Oscar Isaac), le père de Paul.  Une guerre va bientôt faire rage sur Arrakis et nul ne sait quel parti prendront ses habitants, les  Fremen, farouches guerriers du désert…

Ce qu’on  en pense

Après Jodorowski, dont le projet fou resta à l’état de projet et David Lynch,  dont l’adaptation steam punk avant l’heure prit des airs de catastrophe industrielle, le canadien Denis Villeneuve  s’attaque à son tour à l’Himalaya Dune. Ses antécédents en matière de SF (le formidable Premier Contact  et l’envoutant Blade Runner 2049) laissaient espérer un bon space opéra. Son Dune est mieux que cela : c’est un grand film, qui rend parfaitement justice au roman culte de Franck Herbert.  Visuellement,  c’est une merveille . Le désert n’a pas été aussi bien filmé depuis Lawrence d’Arabie. Les décors, les  vaisseaux et les costumes sont réussis  tout en se démarquant trés nettement de ceux de Star Wars,  qui constituaient jusqu’ici une sorte de norme.  Le travail sur le son est également formidable: il immerge littéralement le spectateur dans l’univers de Dune. Les différents personnages du roman trouvent une incarnation parfaite en chacun des acteurs : Timothée Chalamet est le héros romantique idéal, Zendaya,  qui n’a encore qu’un petit rôle (le film ne couvre que le début du roman) est à se damner en guerrière Fremen,  Rebecca Ferguson est totalement émouvante dans le rôle de la mère de Paul, qui l’a formé à la « manière » Bene Gesserit, Oscar Isaac joue un duc Atreïdes plein d’humanitéon applaudit au choix de Jason Momoa (Duncan Idaho) Josh Brolin (Gurney Halles) et Javier Bardem (Stilgar), tandis que Stellan Skarsgard est méconaissable et génial en baron Harkonnen. Seul souci : ce n’est qu’une première partie et on reste sur sa faim. Vivement la suite ! 

Houellebecq : Anéantir 

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Par MAB

Pas de hasard dans les choix des prénoms et patronymes: Si les personnages principaux de tous les romans de Michel Houellebecq se nomment Paul, cette fois son nom de famille est  Raison. Il a 47 ans, l’âge de la crise de milieu de vie, et mène une existence terne et mécanique de haut fonctionnaire. Son épouse, énarque comme lui – qu’il croise désormais sans un mot ni un geste dans leur grand appartement parisien – a pour prénom Prudence. Quant au ministre du budget, le patron de Raison, il s’agit de Bruno Juge. Bruno comme Le Maire et Juge sans doute parce que le romancier en fait une belle personne, travailleur acharné et vrai démocrate. Évidemment, autour de ces personnages, en évolueront beaucoup d’autres : le père de Paul, par exemple, foudroyé dès les premières pages, par un AVC. Sa sœur, la pieuse Cécile et ses jolies et chastes filles, Les enfants à problèmes de Bruno. Et Madeleine , la formidable « aidante » du père de Paul… Ajoutons que nous sommes en 2026 Au début d’une campagne présidentielle, ravagée par des cyberattaques et minée par les animateurs de téléréalité…. Et alors ? Chez Houellebecq du nouveau ? Pas vraiment. Mais c’est sans doute ce qui plaira à ses fans. Toujours ce style neutre et fluide. Toujours ce souci du détail dans l’observation de ses concitoyens . Plus que jamais le besoin de mettre la France sous nos yeux à la manière de Jérôme Fourquet mais façon romanesque. Citant minutieusement les us et coutumes des grands de ce monde et des miséreux; pointant du doigt l’augmentation des inégalités, la mort lente des petites villes et la disparition de la classe moyenne. D’ailleurs, on s’ennuierait presque à retrouver tous ses procédés narratifs, ses descriptions minutieuses, ses digressions sociologiques et philosophiques. Mais Michel sait y faire : En amont, il garde son mystère, intrigue par le titre et incite à le lire par cette édition cartonnée sous blister. Pendant la lecture, il retient en permanence notre envie de laisser tomber son pavé, nous séduit autant qu’il nous irrite, nous fait rire. Et au final, termine par des moments encourageants et apaisants sur la vie, la mort et l’amour retrouvé. En somme, identique à lui-même en un tout petit peu moins sombre. 

Costello : The Boy Named If

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Par Ph.D 

Embarqué dans un bizarre projet de rework de ses premiers succès en espagnol (Spanish Model), Elvis Costello en a profité pour enregistrer avec ses fidèles Imposters une douzaines de titres rock et pop dans l’esprit de ses débuts. Quelle bonne idée ! Pour les fans de la première heure, The Boy Named If est le meilleur album de Costello depuis des lustres. Tout y est : la voix crâneuse, les guitares abrasives, l’orgue farfisa, les rocks qui déchirent (« Farewell Ok« ), les ballades énamourées  (« Paint The Red Rose Blue« ) …  Et dire que,  Covid oblige, Elvis et ses musiciens ont enregistré leurs parties séparément, sans jamais se retrouver ensemble dans la même pièce. Ca ne s’entend absolument pas. L’énergie est telle qu’on jurerait que l’album a été enregistré live en studio. Bref, courrez l’acheter (ou cliquez sur le lien), c’est du Costello comme on n’en a plus écouté depuis 1978.    

Respect

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Par LV

Le pitch

L’ascension de la carrière d’Aretha Franklin (Jennifer Hudson), de ses débuts d’enfant de chœur dans l’église de son père à sa renommée internationale…

Ce qu’on  en pense

Après Whitney Houston et  Billie Holliday c’est au tour d’ Aretha Franklin de se faire tirer le portrait en biopic.  De bonne facture, Respect devrait combler les fans d’Aretha et faire découvrir l’interprète de Think aux jeunes générations. Balisé mais efficace,  le scénario revient sur l’enfance violée d’Aretha, son rapport complexe au père (joué par Forest Whitaker), son histoire d’amour avec un homme violent (Marlon Wyans) son engagement politique et suit sa carrière en dents de scie (ascension, descente aux enfers, come-back). L’interprétation de Jennifer Hudson, qu’Aretha avait elle-même choisie pour l’incarner, fait toute la valeur de ce biopic signé Tommy Liesl et pourrait lui valoir un Oscar.

Le Môme : Bicéphale

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Par Ph.D

Bicéphale : qui a deux têtes. Au figuré deux chefs, deux directions. Comme son album, Gregory Rossi, alias Le Môme, a deux faces. A  la ville,  silhouette juvénile portant bien son pseudo,  en jeans troués T shirt et Converse. On le croirait d’une BD de Riad Sattouf. A la scène, rappeur au flow rapide et puissant et performer aguerri. Vainqueur du tremplin des Nuits du Sud en 2019, le Niçois a mis plus de deux ans à accoucher de son premier album. Le Covid et le confinement n’ont évidemment pas aidé à accélerer les choses : « Comme on ne pouvait pas tourner, raconte-t-il, j’avais du temps pour peaufiner. J’ai repris 15 fois les titres, tout jeté et finalement tout repris:  les premières prises étaient les plus authentiques« . Avec assez de matière pour trois albums, un premier Ep 9 titres est lâché en 2020, intitulé En attendant Bicéphale et accompagné de clips vidéo ensoleillés. Janvier 2022,  voici donc Bicéphale. Un album de 20 titres, taille XXL,  qui finit d’imposer le rappeur, dans la lignée « littéraire » des Kerry James, Youssoupha et Oxmo Puccino,  qu’il place au dessus du lot. Quelques feats de potes (Marie Lou Binet, Negman, Ikare, Marie Hamon, Alex Tales),  des sons travaillés par les orfèvres Sanysan et Neirda et des vidéos qui illustreront un titre sur deux . De quoi envisager un décollage national,  espérer une programmation en festivals cet été et envisager d’ « Installer quelque chose de durable ici dans le hip hop« . A 25 ans, Le Môme n’en est déjà plus un, mais il tient à son pseudo : « Ce disque est l’histoire de quelqu’un qui s’est perdu puis retrouvé. Je me suis réconcilié en l’écrivant avec le gamin que j’étais. Maintenant je sais que dans 30 ans, je serai toujours ce môme-là« .

 

Top Albums 2021

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Par Ph.D

The Killers transfigurés, la résurrection miraculeuse d’Arab Strap et des Stranglers, deux  Lana del Rey pour le prix d’un, un nouvel album posthume de Prince, un nouveau guitar hero... 2021 n’aura pas été si mauvaise côté musique. Voici notre Top 10 des albums de l’année (cliquez sur le titre de l’album pour lire la critique et voir la vidéo).

  1. The Killers Pressure Machine 
  2. Arab Strap As Days Get Dark
  3. Shame Drunk Tank Pink
  4. Lana Del Rey Chemtrails/Blue Banisters
  5. Prince Welcome 2 America
  6. The Black Keys Delta Kream
  7. Ayron Jones Child of the State
  8. Liminanas Da Película
  9. The Stranglers Dark Matters
  10. Kings of Leon When You See Yourself

 

Ayron Jones : Child of the State

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Par Ph.D 

Une écoute superficielle du premier album d’Ayron Jones pourrait laisser penser à un émule doué de Lenny Kravitz. Il faut écouter mieux les parties de guitares pour comprendre qu’il s’agit de bien autre chose. Natif de Seattle et noir de peau (comme un certain Jimi Hendrix), Ayron Jones a eu la révélation à 13 ans en voyant Stevie Ray Vaughan à la télé. Peut-être le Texan jouait-il du Hendrix, d’ailleurs?  L’histoire ne le dit pas.  Quoi qu’il en soit, le jeune Ayron qui fréquentait alors le conservatoire rangea définitivement son violon et ses partitions de Bach pour se consacrer à l’étude de la six cordes. Aujourd’hui âgé de 35 ans, Ayron Jones est en passe de devenir le nouveau guitar hero que l’Amérique attendait depuis la mort de SRV. Son jeu est Hendrixien,  mais passé par le filtre de Stevie Ray, avec une attaque sauvage mais un son toujours clair. On perçoit aussi l’influence de Tom Morello (de Rage Against The Machine) dans l’utilisation des sons électroniques. La musique que l’on entend sur Child of the State est de la fusion rock portée à un haut degré d’incandescence. Mais contrairement à beaucoup de ceux qui pratiquent le genre, Ayron Jones ne se contente pas d’aligner les riffs et les solos. Il écrit de vraies bonnes chansons et les chante avec une voix presqu’aussi intéressante que son jeu de guitare. Cela donne un album que tout amateur de guitare rock se doit de posséder. Après un concert parisien qui a mis toute la critique par terre, Ayron Jones, qui se produit en power trio,  sera à l’affiche du Hellfest cet été. Si un festival azuréen pouvait en profiter pour le booker…

1000 films cultes

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Par Ph.D

Qu’est ce qui différencie un « film culte » d’un « chef d’oeuvre du cinéma » ? Le partage, sans doute. Un chef d’oeuvre se suffit à lui-même. Il fait autorité. Un film-culte c’est plus compliqué. Ce peut être un nanar,  mais on le revoit toujours avec plaisir. Surtout,  il donne envie d’en parler, encore et encore. Chacun a le sien. Pour Thierry Fremaux, Délégué général du Festival de Cannes qui signe la préface du présent ouvrage,  c’est Au fil du temps de Wim Wenders, Passe Montagne de Jean François Stevenin ou Luke la main froide de Stuart Rosenberg. Pour nous, c’est Le Privé de Robert Altman ou Under the Skin de Jonathan Glazer. Deux films qui n’ont pas trouvé place dans l’anthologie des 1000 films cultes de l’histoire du cinéma que signe Jean Serroy aux éditions Glénat. Oubli ? Sheherazade avait prévu une rallonge, rappelle l’auteur dans son introduction. Disons que ce seont les 1001 et 1002 emes. A vous de rajouter les votres après avoir lu les notules des 1000 retenus. Elles sont pleines d’érudition  et d’humour (voir celle des Valseuses). L’ouvrage est superbe,  richement illustré, chapitré par décennies et augmenté d’interviews d’acteurs et de réalisateurs célèbres. Une bonne introduction à l’histoire du cinéma par le bout du culte.

Nellcote : The Curious Chronicles

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Par Ph.D

Encore un livre sur Nellcote ? 2021 a beau être l’année du 50e anniversaire de l’exil des Rolling Stone sur la Côte d’Azur, on ne s’attendait pas à voir sortir, coup sur coup, trois bouquins documentant leur séjour à Villefranche sur Mer durant l’été 1971. Après Les Rolling Stones et Nellcote de Benoît Jarry et Florence Viard et La Villa  de Dominique Tarlé, voici Les Curieuses Chroniques de la Villa Nellcote de Gir Hornes, un fan danois des Rolling Stones qui a passé presque dix ans de sa vie à compiler tout ce qu’il pouvait trouver sur la Villa et ses divers occupants, avant, pendant et après le fameux été durant lequel les Stones y enregistrèrent leur chef d’oeuvre : Exile On Main Street. Le résultat de cette quête homérique n’est pas, comme on pouvait le craindre, un fourre-tout plus ou moins exhaustif de fan à l’usage d’autres fans,  mais un vrai beau livre, bien écrit, incroyablement documenté, superbement illustré et imprimé avec art sur papier épais. Le titre, The Curious Chronicles of Villa Nellcote,  s’affiche en lettres d’or sur une couverture vert bouteille solidement cartonnée, avec une photo en noir et blanc de la fameuse Villa. Geir Hornes en raconte l’histoire des origines à nos jours, avec cartes, photos, dessins d’architectes, gravures anciennes et ses propres dessins et aquarelles. Les photos de Dominique Tarlé illustrent évidemment les chapitres consacrés aux Stones, avec les témoignages de quelques-uns de ceux qui ont vécu à leurs côtés cet été de folie. Un pavé de 400 pages et d’1,5 kg qui fera date et que l’on pourra ranger, si l’on est chanceux, à côté du mythique Exile de Dominique Tarlé aux éditions Genesis, le premier de ses livres photos sur Nellcote. Un  tirage limité depuis longtemps épuisé, dont de rares exemplaires se revendent à prix d’or sur le Net…  Chance insigne pour les fans français des Stones, le premier tirage limité à 1000 exemplaires des Curieuses Chroniques de Nellcote est disponible à la Galerie de l’Instant à Paris et à Nice, au prix incroyable de 39 €.