Ça vient de sortir

/Ça vient de sortir

Licorice Pizza

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

En 1973, dans la vallée de San Fernando, Alana Kane (Alana Haim) 25 ans et l’adolescent Gary Valentine 15 ans (Cooper Hoffman) vivent une drôle de romance « underage »

Ce qu’on en pense

Auteur d’authentiques chefs d’œuvre  ( Magnolia, There Will Be Blood, The Master, Phantom Thread…),  Paul Thomas Anderson signe avec Licorice Pizza une romance qui cache son jeu sous ses dehors légers. Dans une reconstitution du Los Angeles des seventies qui vaut celle de Once Upon a Time… In Hollywood (Tarantino), Licorice Pizza (étrange titre)  file sa petite histoire d’amour en montrant, l’air de rien,  comment les femmes ont été utilisées sans vergogne par les hommes pour faire aboutir leurs petits projets (monter un business, se faire élire, baiser… ) et avec quelle générosité elles ont fait mine de ne pas s’en apercevoir. A l’image du personnage incarné par Alana Haim,  chanteuse du groupe Haim qui , plus encore que  Gary Hoffman ( digne fils du regretté Philip Seymour Hoffman, acteur fétiche de Paul Thomas Anderson), est l’héroïne de cette chronique maline et tendre sur la fin de l’innocence. Comme cela se passe entre Encino et Studio City,  on croise Sean Penn en vieille star qui refuse de raccrocher,  Bradley Cooper, en coiffeur-producteur cinglé de Barbra Streisand, Tom Waits et d’autres figures hollywoodiennes hautes en couleurs de l’époque dans leur propre rôle,  comme le père de Leonardo DiCaprio. La BO est géniale,  mais ce sont Alana Haïm et ses soeurs qui donnent au film son côté sexy et rock’n’roll. On remercie PTA de les avoir converties au cinéma et on espère les revoir très vite à l’écran.

Trek to yomi

ça vient de sortir|

Par Cédric Coppola

Deux ans après le AAA Ghost of Tsuhsima, qui célébrait de fort belle manière l’art samouraï, c’est au tour d’un jeu indépendant, Trek to yomi de venir séduire les fans de la discipline. Particularité de ce jeu d’action : rendre hommage au réalisateur Akira Kurosawa en plongeant le gamer dans une aventure entièrement en noir et blanc ! Radical dans sa forme, le titre imaginé par Léonard Menchiari surprend lors des premières secondes avant de littéralement envouter. C’est beau, ça fourmille de détails et le parti pris esthétique fait sens car en parfaite cohésion avec le voyage d’Hiroki, héros qui met un point d’honneur à venger son maître, assassiné sous ses yeux. L’occasion de traverser des forêts et des temples mal famés et de montrer sa maîtrise du katana. On distingue deux phases de gameplay : une partie exploration, où on évolue en 3D, débusque quelques artefacts pour en apprendre davantage sur l’univers ou augmenter légèrement sa résistance et des combats en 2D. Ces derniers, magnifiquement chorégraphiés, sont suffisamment techniques pour procurer du plaisir, et ce, en dépit d’une IA largement perfectible. En contrepartie, on loue la volonté de rendre ce périple accessible grâce à une difficulté modérée, ce qui permettra au plus grand nombre de connaître le dénouement. Les plus doués se tourneront pour leur part vers des niveaux de difficultés plus élevés où les coups portés par notre double virtuel font moins mal, contrairement à ceux de nos ennemis. Un concept à l’ancienne qui colle parfaitement à l’esprit de cette œuvre résolument hors du temps. (Jeu testé sur PS5)

Robuste

ça vient de sortir|

Par J.V

Le pitch

Lorsque son chauffeur et garde du corps doit s’absenter pendant plusieurs semaines, Georges (Gérard Depardieu), star de cinéma vieillissante, se voit attribuer une remplaçante, Aïssa (Deborah Lukumuena). Entre l’acteur désabusé et la jeune agente de sécurité, un lien unique va se nouer

Ce qu’on en pense

Découvert en ouverture de la Semaine de la Critique  à Cannes 2021, Robuste est resté un des meilleurs souvenirs de l’édition. Pour son premier long métrage, Constance Meyer n’a pas craint de mettre en scène l’ogre Depardieu quasiment dans son propre rôle d’acteur épuisé et ronchon pour lui opposer le flegme et la solidité de Déborah Lukumuena, qui fait bien mieux que lui donner la réplique. La révélation de Divines n’est pas loin de lui voler la lumière dans ce corps à corps de sumos, d’où jaillit une douceur et une humanité étonnantes. Refusant les facilités de la comédie romantique ou du buddy movie à la française, Robuste porte bien son titre : un petit film costaud comme on les aime.

Red Rocket

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

Mikey Saber (Simon Rex) revient dans sa ville natale du Texas après des années de carrière de pornstar à Los Angeles. Il n’y est pas vraiment le bienvenu… Sans argent, sans emploi, il doit retourner vivre chez son ex-femme et sa belle-mère… Pour payer son loyer, il reprend ses petites combines mais une rencontre va lui donner l’espoir d’un nouveau départ

Ce qu’on en pense

« Ce film aurait eu mieux sa place à Deauville qu’à Cannes » écrivions-nous lors de sa présentation en compétition à Cannes 2021. Ca n’a pas loupé : bredouille sur la Croisette, Red Rocket a reçu le  prix de la Critique à Deauville. Mais toujours rien pour Simon Rex, improbable mélange de Kevin de This is Us et du jeune Belmondo d’A bout de souffle, qui y fait pourtant une composition éblouissante en ex-acteur porno qui se sert de son bagout d’arnaqueur à la petite semaine pour convaincre une malheureuse vendeuse de donuts de devenir actrice porno.  Après The Florida project, Sean Baker continue d’explorer l’Amérique profonde avec cette comédie dramatique décapante.   

Twist à Bamako

ça vient de sortir|

Par J.V

Le pitch

1962. Le Mali goûte son indépendance fraîchement acquise et la jeunesse de Bamako danse des nuits entières sur le twist venu de France et d’Amérique. Samba (Stéphane Bak),   le fils d’un riche commerçant, vit corps et âme l’idéal révolutionnaire : il parcourt le pays pour expliquer aux paysans les vertus du socialisme. C’est là, en pays bambara, que surgit Lara (Alicia Da Luz Gomes), une jeune fille mariée de force, dont la beauté et la détermination bouleversent Samba. Samba et Lara savent leur amour menacé. Mais ils espèrent que, pour eux comme pour le Mali, le ciel s’éclaircira…

Ce qu’on en pense

Comme Le Promeneur du champ de Mars (sur François Mitterrand) et Une histoire de fou (sur l’Arménie), Twist à Bamako s’inscrit dans la veine « historique » des films de Robert Guédiguian. Il  permet au cinéaste Marseillais de poser pour la première fois sa caméra en Afrique pour un film certes toujours militant (il y est question de révolution socialiste) mais résolument romanesque,  voire sentimental.   Stéphane Bak (Elle, The French Dispatch) et Alicia Da Luz Gomes sont filmés avec beaucoup d’empathie et d’humanité dans des rôles et des situations complexes,  où s’opposent modernité et traditions. Le cinéma de Robert Guédiguian voyage bien en dehors de l’Estaque.

Compartiment n°6

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

Une jeune finlandaise prend un train à Moscou pour se rendre sur un site archéologique en mer arctique. Elle est contrainte de partager son compartiment avec un inconnu. Cette cohabitation et d’improbables rencontres vont peu à peu rapprocher ces deux êtres que tout oppose

Ce qu’on  en pense

Compartiment N°6,   du Finlandais Juho Kuosmanen,  convie à un voyage en train dans la Russie profonde en compagie de deux jeunes gens que tout oppose, hormis le désir secret qu’ils ont l’un de l’autre. Laura (Seidi Haarla) rencontre Ljoha (Yuriy Borisov) dans le train de nuit Moscou-Mourmansk. Elle est Finlandaise et voyage en Russie pour apprendre la langue. Il est Russe et rejoint la mine, où il a trouvé du boulot. Entre l’intello et le prolo, le voyage ne s’annonce pas vraiment idyllique: Ljoha boit des quantités de vodka, mange salement, parle fort et pose des questions du genre « Tu vas vendre ta chatte à Mourmansk? » Au point que Laura envisage de quitter le train à la première station (Saint Petersbourg). Mais elle y renonce et finit par trouver du charme à ce garçon, encore plus brut de décoffrage que la majorité de ses compatriotes. Une drôle de relation,  amoureuse et fraternelle,  se nouera entre eux au fil du voyage.   Au Festival de Cannes, où le film a reçu un Grand Prix en juillet dernier, certains festivaliers sont descendus du train en marche, n’y voyant sans doute qu’une romance débraillée. Ils ont eu tort de ne pas aller jusqu’au terminus en forme de parabole sur  la coexistence pacifique (et plus si affinités)  entre la Finlande et son grand ogre de voisin.  On a adoré cette romance moderne et désespérée, dont les deux acteurs, filmés à même la peau par un émule finlandais de Sergueï Loznitsa, auraient mérité un double prix d’interprétation.

Céline : Guerre

ça vient de sortir|

Par MAB

Toujours délicat d’évoquer Louis-Ferdinand Céline. Malgré son génial Voyage au bout de la nuit, œuvre française majeure du XX eme siècle, nombreux sont ceux qui, en effet, refusent en bloc l’auteur d’intolérables pamphlets antisémites et le partisan du régime de Vichy qui dut s’exiler six ans au Danemark pour échapper au peloton d’exécution. Et pourtant ! voilà que, soixante ans après sa mort, le père de l’inoubliable Bardamu, fait à nouveau parler de lui.  Puisqu’après une rocambolesque découverte, Gallimard publie aujourd’hui des manuscrits inédits de l’écrivain sulfureux. Notamment  Guerre . Un morceau de bravoure – encore un – sur la boucherie de 14-18. Pas de doute, sur l’authenticité de ces pages à la fois autobiographiques et romancées. Malgré une écriture parfois illisible qui a donné bien du mal à l’éditeur, malgré aussi beaucoup de confusions et désordres,  on y retrouve le formidable souffle organique, la noirceur radicale, l’efficacité narrative et la crudité du langage de l’auteur de  Mort à Crédit .  Dès les premières lignes, en effet, le lecteur reçoit en pleine face les éclats d’obus qui frappent à la tête et au bras le maréchal des logis Destouches ( futur Céline ) sur le front belge d’octobre 1914. Mort vivant, pissant le sang, l’oreille hurlante à tout jamais, on voit, – on le voit vraiment tellement la langue est imagée – l’homme blessé se relever, « la guerre dans la tête pour toujours». Il est seul, sur le champ de bataille jusqu’à ce qu’il croise un soldat anglais qui l’aide à rejoindre un hôpital de campagne…La suite sera un chaos de mots, de raccourcis syntaxiques, de pieds de nez à la grammaire et la conjugaison pour décrire dans une langue d’une incroyable modernité à la fois la noirceur du monde, les pulsions de vie de l’être humain et le sexe comme exorcisme à la mort. On termine la lecture de ce court récit halluciné, brutal et trivial, le souffle coupé. Et l’on se dit qu’il va une nouvelle fois, alimenter le débat sur l’homme misérable que Céline a pu être et la puissance décapante de son œuvre littéraire. Avec juste une interrogation tout de même: voulait-il que ces pages brouillonnes soient publiées ?

 

Rolling Stones : El Mocambo

ça vient de sortir|

Par Ph.D 

Ce disque-là, cela faisait juste 45 ans que les fans des Stones l’attendaient. Depuis la parution, en 1977,  de l’album Love You Live. En grande partie enregistré aux abattoirs de Paris pendant la tournée Black and Blue de 1976, ce double album comportait une face  enregistrée dans un club de Toronto, le El Mocambo (El Mo en patois local). Pour beaucoup, la « El Moncambo Side » était la meilleure du disque, la plus roots en tout cas,  avec ses trois blues antediluviens (« Mannish Boy », « Little Red Rooster » et « Around and Around« ) et un reggae que les Stones ne jouaient  que très rarement. Comme un des deux « secret shows » que les Stones avaient donné là en mars 1977 avait été enregistré en intégralité, on pouvait penser que le reste du concert était de cet acabit. D’où l’attente, énorme. Mais, alors que les Stones publiaient des live à tout va, celui du El Mocambo restait introuvable. Jusqu’à aujourd’hui.   Et ça valait le coup de survivre jusque-là ! Le double CD du Live at the El Mocambo reprend la quasi intégralité du second show. Soit 23 titres, dont 12 ne figurent pas sur Love You LiveLe son est bien meilleur et le groupe (qui n’avait plus joué en club depuis 17 ans et n’y jouerait plus avant presqu’autant) joue beaucoup mieux. Ron Wood avait eu le temps d’apprendre les solos de Mick Taylor pendant la tournée 76 et Keith Richards, qui devait comparaitre devant un tribunal canadien pour détention d’héroïne, avait entamé une énième mais salvatrice cure de désintoxication. Résultat : les Stones n’avaient pas aussi bien joué depuis longtemps et la setlist est topissime   (« All Down the Line », « Dance Little Sister », « Hands of Fate », » Rip this Joint », « Luxury », « Route 66 », « Crazy Mama », « Worried Life Blues »...)  Bref, c’est Noël en mai pour les fans. Seul bémol : la pochette est tellement moche qu’elle ne donne pas envie d’acheter le vinyle. Pour le coup, on préfère nettement celle de Love You Live. A l’époque les Stones avaient du goût : c’est Andy Warhol qui l’avait réalisée,  pas un robot graphiste !

Arcade Fire: WE

ça vient de sortir|

Par Ph.D 

Les anciens le savent : les plus grands disques commencent généralement par vous résister. A la première écoute, ils séduisent rarement. Il y a pourtant des exceptions à la règle et le nouvel Arcade Fire en fait partie. Il est tellement facile d’accès qu’on a l’impression de l’avoir déjà écouté cent fois. C’en est presque décevant. Toutes les chansons paraissent familières. On serait presque tenté d’aller chercher la pochette de Funeral pour vérifier que ces titres n’y figuraient pas déjà. Le groupe canadien a mis deux ans pour l’enregistrer, pendant les differents confinements. Connaissant sa créativité,  on pouvait s’attendre à un double, voire un triple album. A l’arrivée pourtant, il n’y a que 6 titres. Quarante minutes de musique en tout et pour tout. A l’ère CD, c’est remarquablement peu. Ceci explique sans doute cela :  le groupe a tellement élagué qu’il n’a gardé que le meilleur du meilleur. WE est un album d’Arcade Fire parfait. Musical, engagé, fiévreux, sombre et stimulant à la fois. Peut-être bien leur chef d’oeuvre.

Renaud : Métèque

ça vient de sortir|

Par Ph.D 

Après son chouette album pour enfants (Les Mômes et les enfants d’abord), Renaud revient avec un album de reprises. Son inspiration l’ayant abandonné depuis belle lurette, c’est une plutôt bonne idée. D’autant que la sélection de titres est trés personnelle et renvoie à l’histoire de la chanson française et à ses grands interprêtes : Moustaki, Montand, Reggiani, Françoise Hardy, Trenet, Ferrat, Bourvil, Hugues Aufray, Bobby Lapointe, Higelin… 13 titres pour la plupart peu connus ou oubliés,  avec lesquels Renaud, bientôt septuagénaire,  rend hommage à ceux qui ont guidé sa route. Certaines des chansons comme « Si tu me payes un verre » (Reggiani) auraient pû être signées de sa main. D’autres sont nettement plus éloignées de sa manière. Mais ils se les approprie toutes joliement et les chante d’une voix plus assurée que sur ses deux précédents albums. C’est la bonne nouvelle de celui-ci : Renaud peut chanter à nouveau. 

MLB the Show 22 

ça vient de sortir|

Par C.C

Petite originalité de MLB the Show 22 : Être un jeu Sony également disponible sur Xbox Series X, y compris avec l’abonnement du Game-pass ! Que l’on choisisse l’une ou l’autre des versions, le rendu est identique et cette simulation de Baseball est taillée pour ravir les amateurs de la discipline. Pour peu que l’on connaisse les subtilités de ce sport et que l’on maîtrise à minima la langue de Shakespeare (pas de traduction française), on prend du plaisir à enchaîner les home runs grâce à un gameplay très complet, où il est possible de lancer la balle de différentes manières mais aussi d’ajuster constamment sa tactique pour être certain d’empocher la victoire. Porté par une belle réalisation, avec une ambiance parfois survoltée, le titre développé par SIE San Diego Studio met à l’honneur une pléthore de modes de jeux, qui vont de la saison classique à la possibilité de faire gravir les échelons à son poulain. Une variante de Ultimate Team avec des cartes à collectionner mais aussi la Conquête, encore plus stratégique, sans compter des défis à compléter, font de ce cru 2022 un opus solide, auquel on pourra toutefois reprocher d’être un peu trop proche de son aîné, déjà fort complet. (Jeu testé sur PS5)

 

 

Disquaire Day 2022

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Pour le Disquaire Day du 23 avril 2022, voici dix albums récents sur lesquels vous pouvez investir les yeux fermés, mais les oreilles bien ouvertes  (cliquez sur le titre pour lire la chronique) 

1) Strictly A One Eyge Jack de John Mellencamp 

2) Skinty Fia de Fontaines DC

3) Unlimited Love de RHCP 

4) The Fantasy Life of Poetry and Crime de Pete Doherty 

5) Lucifer on the Sofa de Spoon

6) The Boy Named If d’Elvis Costello 

7) Extreme Witchcraft de Eels

8) Child of the State d’Ayron Jones 

9) Day/Night de Parcels 

10) Imposter de Dave Gahan

 

John Mellencamp : Strictly A…

ça vient de sortir|

Par Ph.D

John Mellencamp, dit « Cougar », a eu son heure de gloire dans les années 80-90 avec quelques bons albums (Scarecrow, Big Daddy, Whenever We Wanted...);  un peu surproduits – l’époque voulait ça- qui ont laissé place,  au fil des ans,  à des opus de moins en moins mémorables,  jusqu’à ce que leur auteur finisse par disparaitre des têtes de gondoles. Mellencamp a néanmoins continué à travailler et à tourner,  finissant par acquérir une stature de semi-héros déchu de l’Americana, quelques étages au dessous de Springsteen, John Fogerty ou Tom Petty. Et soudain, sans prévenir, en 2022, le voilà qui publie un disque que personne n’attendait et qui est peut-être son chef d’oeuvre. Sa voix a changé (On croirait entendre Tom Waits chanter du Springsteen; le Boss vient d’ailleurs pousser la chansonnette en duo sur deux titres), mais son inspiration est intacte : de l’Americana haut de gamme,  entre folk, rock et country. La production est parfaite avec les plus beaux sons de guitare acoustique qu’on ait entendus depuis longtemps, des violons qui donnent envie de danser la gigue, des guitares électrique qui claquent. Les chansons sont toutes excellentes, formant un nouveau classique du genre. Du genre qu’on écoute encore  quarante ans après…

 

Fontaines DC : Skinty Fia

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Au rythme d’un album par an, Fontaines DC publie déjà son troisième opus et confirme qu’il est le meilleur groupe du moment. Le titre (Skinty Fia, La Damnation du cerf ) suggère un retour aux racines irlandaises,  mais le son est toujours celui du meilleur rock anglais, dans la lignée des Joy Division, Cure, Wire et consorts. L’ambiance n’est pas à la rigolade :  Gian Chatten déclame ses textes plus qu’il ne chante,  les guitares tabassent et la section rythmique pèse des tonnes. Trois des dix titres ayant déjà été publiés en ligne,  on a l’impression d’avoir déjà écouté le disque, qui complète idéalement les deux premiers. Car il a le même défaut que ses prédécesseur : trop court !

 

Le Diable n’existe pas

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

Iran, de nos jours. Heshmat (Ehsan Mirhosseini ) est un mari et un père exemplaire mais nul ne sait où il va tous les matins. Pouya (Kaveh Ahangar), jeune conscrit, ne peut se résoudre à tuer un homme comme on lui ordonne de le faire. Javad (Mohammad Valizadegan), venu demander sa bien-aimée en mariage, est soudain prisonnier d’un dilemme cornélien. Bharam (Mohammad Seddhigimehr) , médecin interdit d’exercer, a enfin décidé de révéler à sa nièce le secret de toute une vie. Ces quatre récits sont inexorablement liés. Dans un régime despotique où la peine de mort existe encore, des hommes et des femmes se battent pour affirmer leur liberté.

Ce qu’on en pense

Tourné dans des conditions difficiles pour échapper à la censure du régime iranien, le nouveau film de Mohammad Rasoulof (Un Homme intègre) est une nouvelle dénonciation du totalitarisme religieux qui étouffe le pays sous une chappe de plomb. Les malheureux héros des quatre histoires qui le constituent ont tous un lourd fardeau de peur et de culpabilité à porter car, à un moment de leur vie, ils ont dû pactiser avec la violence du régime, ce Diable qui, officiellement n’existe pas. Quatre histoires aux ambiances différentes : urbaine pour les deux premières, rurale pour les deux suivantes. Le rythme est lent et ça discute beaucoup (c’est un film iranien) ,  mais cela vaut la peine de s’accrocher car, malgré les difficultés de tournage , l’image est somptueuse, l’interprétation est formidable  et la chute de chaque histoire tombe comme un couperet. Le film a reçu l’Ours d’Or à Berlin, où l’on préfère le grand cinéma politique aux films de genre épate bourgeois.

L