Disque de l’été 2020, leur vrai-faux Live Vol 1 nous avait conquis avec sa funk-pop inspirée de l’album de Daft Punk Random Access Memories. Les cinq australiens au look improbable enfoncent le clou avec Day/Night, un double album à l’ancienne avec un disque pour le jour et un disque pour la nuit. Soit 23 titres de pop sautillante et joyeuse, à écouter à toute heure du jour et de la nuit, avec ses guitares à la Nile Rogers , ses basses slappées et ses mélodies vocales dignes des Beach Boys. De quoi enchanter et réchauffer un nouvel hiver Covidé, en rêvant des concerts magiques qu’ils pourraient donner cet été en festival.
Parcels
Day/Night
(23 titres Because)
Rolling Stones : El Mocambo
ça vient de sortir|
Par Ph.D
Ce disque-là, cela faisait juste 45 ans que les fans des Stones l’attendaient. Depuis la parution, en 1977, de l’album Love You Live. En grande partie enregistré aux abattoirs de Paris pendant la tournée Black and Blue de 1976, ce double album comportait une face enregistrée dans un club de Toronto, le El Mocambo (El Mo en patois local). Pour beaucoup, la “El Moncambo Side” était la meilleure du disque, la plus roots en tout cas, avec ses trois blues antediluviens (“Mannish Boy”, “Little Red Rooster” et “Around and Around“) et un reggae que les Stones ne jouaient que très rarement. Comme un des deux “secret shows” que les Stones avaient donné là en mars 1977 avait été enregistré en intégralité, on pouvait penser que le reste du concert était de cet acabit. D’où l’attente, énorme. Mais, alors que les Stones publiaient des live à tout va, celui du El Mocambo restait introuvable. Jusqu’à aujourd’hui. Et ça valait le coup de survivre jusque-là ! Le double CD du Live at the El Mocambo reprend la quasi intégralité du second show. Soit 23 titres, dont 12 ne figurent pas sur Love You Live. Le son est bien meilleur et le groupe (qui n’avait plus joué en club depuis 17 ans et n’y jouerait plus avant presqu’autant) joue beaucoup mieux. Ron Wood avait eu le temps d’apprendre les solos de Mick Taylor pendant la tournée 76 et Keith Richards, qui devait comparaitre devant un tribunal canadien pour détention d’héroïne, avait entamé une énième mais salvatrice cure de désintoxication. Résultat : les Stones n’avaient pas aussi bien joué depuis longtemps et la setlist est topissime (“All Down the Line”, “Dance Little Sister”, “Hands of Fate”,” Rip this Joint”, “Luxury”, “Route 66”, “Crazy Mama”, “Worried Life Blues”...) Bref, c’est Noël en mai pour les fans. Seul bémol : la pochette est tellement moche qu’elle ne donne pas envie d’acheter le vinyle. Pour le coup, on préfère nettement celle de Love You Live. A l’époque les Stones avaient du goût : c’est Andy Warhol qui l’avait réalisée, pas un robot graphiste !
Arcade Fire: WE
ça vient de sortir|
Par Ph.D
Les anciens le savent : les plus grands disques commencent généralement par vous résister. A la première écoute, ils séduisent rarement. Il y a pourtant des exceptions à la règle et le nouvel Arcade Fire en fait partie. Il est tellement facile d’accès qu’on a l’impression de l’avoir déjà écouté cent fois. C’en est presque décevant. Toutes les chansons paraissent familières. On serait presque tenté d’aller chercher la pochette de Funeral pour vérifier que ces titres n’y figuraient pas déjà. Le groupe canadien a mis deux ans pour l’enregistrer, pendant les differents confinements. Connaissant sa créativité, on pouvait s’attendre à un double, voire un triple album. A l’arrivée pourtant, il n’y a que 6 titres. Quarante minutes de musique en tout et pour tout. A l’ère CD, c’est remarquablement peu. Ceci explique sans doute cela : le groupe a tellement élagué qu’il n’a gardé que le meilleur du meilleur. WE est un album d’Arcade Fire parfait. Musical, engagé, fiévreux, sombre et stimulant à la fois. Peut-être bien leur chef d’oeuvre.
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