Cinéma

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Maria

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

La vie de la plus grande chanteuse d’opéra du monde, Maria Callas (Angelina Jolie), lors de ses derniers jours, en 1977, à Paris

Ce qu’on en pense

Passé maître dans l’art du biopic, le Chilien Pablo Larraín poursuit ses portraits de femmes célèbres. Après  Jackie (Kennedy) et Spencer (Lady Di) voici donc Maria (Callas). Au crépuscule de sa vie, la Diva se retourne sur son parcours pavé de drames intimes et de succès publics.  Dans le rôle titre,  Angelina Jolie fait une prestation remarquable, bien épaulée par deux excellents acteurs italiens, Pierfrancesco Favino et Alice Rohrwacher, qui jouent ses fidèles serviteurs. Les airs d’opéra qui accompagnent habilement la narration renforcent son pouvoir hautement émotionnel.

God Save The Tuche

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff (Jean-Paul Rouve) et Cathy (Isabelle Nanty) est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale. Entre chocs culturels et maladresses, les Tuche se retrouvent plongés au cœur de la royauté anglaise…

Ce qu’on en pense

La reprise par Jean-Paul Rouve de la réalisation du cinquième volet des aventures de la famille Tuche laissait espérer un nouveau souffle,  voire un peu de cinéma. On note, effectivement, en début de film,  une louable tentative d’humour « à la Chabat » . Hélas,  l’intention fait long feu et la nouvelle Tucherie retombe vite  dans ses travers habituels : gags lourdingues , dialogues vulgaires et intrigue minimaliste.  Aucun cliché sur l’Angleterre ne nous est épargné et, à part Bernard Menez en  Charles III, ( LA trouvaille du film),  aucun nouveau personnage ne tient la route face au quatuor Bouzollais.

La Pampa

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Willy (Sayyid El Alami) et Jojo (Amaury Foucher), deux ados inséparables, font du motocross pour chasser l’ennui dans un petit village au cœur de la France. Ils se sont fait une promesse : ils partiront bientôt pour la ville. Mais Jojo cache sa relation avec son coach Teddy (Artus). Et quand tout le village le découvre, les rêves et les familles des deux amis volent en éclat…

Ce qu’on  en pense

La France semi-rurale  inspire décidément les réalisateurs. Après Chien de la casse et Vingt dieux, La Pampa creuse le sillon. A la réalisation,  Antoine Chevrollier dont c’est le premier long-métrage n’est pas tout à fait un inconnu puisqu’on lui doit l’excellente série Oussekine et plusieurs épisodes du fameux Bureau des légendes. Au casting, on reconnait aussi Sayyid El Alami (Leurs enfants après eux) et l’incontournable Artus, parfaitement crédible dans un rôle pourtant très éloigné de son registre comique habituel. L’univers du motocross offre un cadre original à ce drame poignant, très efficacement mis en scène. 

Julie se tait

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Julie (Tessa Van den Broeck), une star montante du tennis évoluant dans un club prestigieux, consacre toute sa vie à son sport. Lorsque l’entraîneur qui pourrait la propulser vers les sommets est suspendu soudainement et qu’une enquête est ouverte, tous les joueurs du club sont encouragés à partager leur histoire. Mais Julie décide de garder le silence…

Ce qu’on en pense

Découvert à la Semaine de la Critique à Cannes 2024, ce film belge rappelle plusieurs affaires de harcèlement sexuel qui ont défrayé  le monde du tennis féminin. Tessa Van den Broeck, toute en intériorité, incarne parfaitement l’héroïne malgré elle de ce drame aux dialogues ,hélas, un peu trop explicatifs.

Un monde violent

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Une nuit, en pleine campagne, deux frères braquent un camion de smartphones destinés à l’entrepôt où ils travaillent comme magasiniers. Sam (Kacey Motter Klein), le cadet, y voit l’occasion d’échapper à une vie déjà écrite, de partir vite et loin. Paul (Félix Maritaud), son aîné, est moins sûr de vouloir tout plaquer depuis qu’il a noué des sentiments pour Suzanne (Olivia Côte), leur complice. Au matin, le routier est retrouvé mort. Cet événement va chambouler leurs plans et les plonger dans une spirale de violence.

Ce qu’on en pense 

Encore un polar français inspiré des premiers James Gray,  avec une fratrie qui verse dans la délinquance et la violence dans un bled perdu. Un premier long métrage prometteur pour Maxime Caperan, qui met en scène  Kacey Mottet Klein, Félix Maritaud et Olivia Côte dans des rôles bien écrits. Malgré un ventre mou, le film justifie son titre par une fin musclée. 

Sing Sing

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Incarcéré à la prison de Sing Sing pour un crime qu’il n’a pas commis, Divine G (Colman Domingo) se consacre corps et âme à l’atelier théâtre réservé aux détenus. À la surprise générale, l’un des caïds du pénitencier, Divine Eye (Clarence Maclin) se présente aux auditions…

Ce qu’on en pense

A la différence d’ Un Triomphe, dans lequel Kad Merad animait un atelier de théâtre en prison comme intervenant extérieur, Sing Sing ne sort pas de l’enceinte pénitentiaire et ne s’intéresse qu’aux prisonniers. Leurs portraits, d’une grande justesse,  forment la matière essentielle du film. La plupart sont d’ailleurs de vrais taulards.  Face à eux,  Colman Domingo épate dans le rôle principal avec une prestation à la Morgan Freeman qui lui fait d’être nommé aux Oscars. La mise en scène, caméra à l’épaule, renforce le sentiment d’immersion,  comme il se doit pour un film de prison. 

Un Parfait inconnu

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

New York, 1961. Alors que la scène musicale est en pleine effervescence et que la société est en proie à des bouleversements culturels, Bob Dylan (Timothée Chalamet) un énigmatique jeune homme de 19 ans débarque du Minnesota avec sa guitare et son talent hors normes qui changeront à jamais le cours de la musique américaine. Durant son ascension fulgurante, il noue d’intimes relations avec des musiciens légendaires de Greenwich Village, avec en point d’orgue une performance révolutionnaire et controversée qui créera une onde de choc dans le monde entier…

Ce qu’on en pense

Avec Walk The Line, en 2005,  James Mangold a ouvert la voie aux biographies filmées de stars sur grand écran. Peu, hélas,  ont été au niveau de son biopic de Johnny Cash. Aussi formait-on des prières pour qu’il fasse aussi bien avec celui de Bob Dylan. Le résultat est, effectivement, digne d’éloges,  avec un Timothée Chalamet transfiguré dans le rôle du jeune Bob Zimmerman,  une reconstitution d’époque aux petits oignons et des scènes musicales qui donnent le frisson.  Le film s’intéresse essentiellement aux quatre premières années de son ascension fulgurante (61-65) et au moment où, considéré comme la nouvelle star de la musique folk et de la chanson protestataire, Dylan électrifie son jeu et passe au rock,  au risque de se couper de sa fanbase la plus intégriste. Un Parfait inconnu (référence aux paroles de « Like a Rolling Stone » et au mystère entretenu par l’intéressé autour de sa propre personnalité) dresse le portrait d’un artiste décidé à bousculer toutes les conventions,  y compris celles de son propre art. La marque du génie.

La Pie voleuse

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Maria (Ariane Ascaride) n’est plus toute jeune et aide des personnes plus âgées qu’elle. Tirant le diable par la queue, elle ne se résout pas à sa précaire condition et, par-ci par-là, vole quelques euros à tous ces braves gens dont elle s’occupe avec une dévotion extrême… et qui, pour cela, l’adorent. Pourtant, une plainte pour abus de faiblesse conduira Maria en garde à vue…

Ce qu’on en pense

Retour à l’Estaque pour le marseillais Robert Guédiguian avec ce nouveau film qui rassemble la troupe fidèle de Marius et Jeannette et une nouvelle venue, la narbonnaise Marilou Aussilloux, qui, face  à une toujours lumineuse  Ariane Ascaride, est la révélation du film.  Plus légère qu’attendue dans son traitement, cette Pie voleuse,  chaleureuse et humaniste,  remet en lumière la notion de « prendre soin »,   née avec le Covid et un peu trop vite oubliée avec la fin de l’épidémie.

Vol à haut risque

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

L’US Marshal Madelyn Harris (Michelle Dockery) est chargée d’escorter Winston (Topher Grace), criminel et informateur, qui va témoigner contre un parrain de la mafia. Pendant leur voyage en avion, elle se méfie rapidement du pilote, Daryl Booth (Mark Wahlberg), qui ne semble pas être l’homme qu’il prétend…

Notre avis

Mel Gibson signe avec ce Vol à haut risque une série B sans intérêt,  qui aurait tout aussi bien pu sortir en direct dvd ou vod, n’était la présence au casting de Mark Wahlberg (curieusement grimé en Jack Nicholson),   en plus de celle de Gibson à la réalisation.  On a beau essayer de prendre la chose avec détachement, on s’ennuie ferme dans ce huis clos minimaliste dont le scénario ne vole pas haut.

Better Man

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Devenu une star avec le boys band Take That, dans les années 1990, Robbie Williams a peu à peu plongé dans les paradis artificiels avant de retrouver le succès en solo en 1997 avec la chanson « Angels »…

Ce qu’on en pense

Notre avis

Un biopic de Robbie Williams, joué par un singe ?  Idée saugrenue… mais qui fonctionne.  Pour le spectateur pas spécialement fan du chanteur, une grande partie de la réussite du film de Michael Gracey  tient à ce procédé,  qui lui donne un aspect fictionnel attrayant en même temps qu’une bonne part d’autodérision.  Le final pourra même lui faire verser une petite larme… de crocodile !

La Voyageuse

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Iris (Isabelle Huppert) a récemment débarqué à Séoul. Pour faire face à ses difficultés financières, cette femme, qui semble venir de nulle part, enseigne le français à deux Sud-coréennes avec une méthode bien à elle…

Ce qu’on en pense

Après  In Another Country  et  La Caméra de Claire, Hong Sang Soo retrouve  Isabelle Huppert (et vice versa)  pour la troisième fois,  avec une nouvelle variation sur le thème du choc des cultures. On a l’impression d’avoir déjà vu le film (longs plans fixes, discussions alcoolisées…),  mais le charme fonctionne toujours.

Jouer avec le feu

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Pierre (Vincent Lindon) élève seul ses deux fils. Louis (Stefan Crépon), le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Fus (Benjamin Voisin), l’aîné, part à la dérive. Fasciné par la violence et les rapports de force, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père. Pierre assiste à l’emprise de ces fréquentations sur son fils. Peu à peu, l’amour cède place à l’incompréhension…

Ce qu’on en pense 

Une nouvelle performance de Vincent Lindon (récompensée cette fois de la coupe Volpi à la Mostra de Venise) dans un film familial et social comme il les affectionne.  Face à lui,  Benjamin VoisinÉté 85 ,  Illusions perdues , Les âmes sœurs ) fait à nouveau parler un talent qui lui vaut de figurer parmi les meilleurs espoirs du cinéma français. Côté réalisation, rien à redire : les sœurs Coulin signent un film sensible et maitrisé. 

Brûle le sang

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Dans les quartiers populaires de Nice, un pilier de la communauté géorgienne locale se fait assassiner. Son fils Tristan (Florent Hill), qui aspire à devenir prêtre orthodoxe, se retrouve seul avec sa mère en deuil. C’est alors que réapparaît Gabriel (Nicolas Duvauchelle), le grand frère au passé sulfureux, qui revient d’un long exil dans le but de se racheter en lavant l’honneur de sa famille.

Ce qu’on en pense 

Arrivé à Nice à l’âge de 13 ans,  Akaki Popkhadze s’est largement inspiré de son environnement social et familial pour sa première réalisation : un polar entièrement tourné à Nice,  en immersion dans la communauté géorgienne sur une BO électro envoutante (Guillaume Ferran) enregistrée à Miraval. Produit localement par Sébastien Aubert (Adastra) et inspiré des premiers  James Gray,  ce « Little Odessa niçois » bénéficie d’un casting de choix avec Nicolas Duvauchelle,  Finnegan Oldfield et Denis Lavant. Mais ce sont surtout les acteurs locaux qui impressionnent, ainsi que la manière dont sont filmés les quartiers populaires de la capitale azuréenne. Malgré quelques maladresses, le film constitue un premier essai particulièrement prometteur.  

Ad Vitam

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Après avoir échappé à une tentative de meurtre, Franck Lazarev (Guillaume Canet) doit retrouver sa femme Leo (Stephane Caillard) kidnappée par un mystérieux groupe d’hommes armés. Il est rattrapé par son passé et plongé dans une affaire d’Etat qui le dépasse.

Ce qu’on en pense

Ecrit et produit par Guillaume Canet, mais réalisé par un sous fifre , ce thriller le met en scène dans un rôle à la Jason Bourne. Ancien du GIGN, viré après une opération qui a mal tourné, le héros doit sauver sa femme enceinte des griffes de ceux qui ont provoqué son renvoi. Un scénario peu crédible,  pour une réalisation de série B d’action  qui culmine avec une poursuite dans les airs assez ridicule. Canet, qui n’a plus l’âge du rôle, est le maillon faible d’un casting par ailleurs plutôt bon. Le meilleur atout du film est sa durée : 1h30, c’est vite vu (et vite oublié).     

Je suis toujours là 

Cinéma|

Par MAB

Le pitch

Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, près de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des hommes du régime viennent arrêter Rubens (Selton Mello), le père de famille, qui disparait sans laisser de traces. Sa femme Eunice (Fernanda Torres) et ses cinq enfants mèneront alors un combat acharné pour la recherche de la vérité…

Ce qu’on en pense

Depuis Terre lointaine et  Central do Brasil  (1995-1998),  chaque livraison du Brésilien Walter Salles est attendue comme une promesse de bonheur cinématographique. Drame poignant sur la dictature, Je suis toujours là ne fait pas exception. La famille du film, Walter Salles l’a bien connue. Enfant, il allait jouer  ans la grande maison des Paiva,  près de la plage d’Ipanema,  le quartier chic de Rio. C’est une histoire vraie que le réalisateur de  Carnets de voyage  relate dans une réalisation précise, documentée, chronologique, adaptée de l’œuvre de Marcelo, l’un des enfants du disparu. En suivant uniquement l’épouse, enfermée dans l’attente et le mépris des militaires, le film laisse le spectateur dans la même ignorance stupéfaite. C’est un peu long (2h17), parfois inutilement détaillé, pas assez à charge peut être…  Mais  Je suis toujours là  a le grand mérite de réactiver toutes les mémoires sur toutes les dictatures. Celle du Brésil a duré 15 ans…  Ovationné à Venise,  le film a reçu un Golden Globe pour la prestation de l’actrice principale, Fernanda Torres.