Sanctuary
Par Ph.D
Le pitch
Hal (Christopher Abbott) est sur le point d’hériter de l’ immense empire hôtelier bâti par son père. En quête de respectabilité, il décide de rompre avec sa maîtresse-dominatrice (Margaret Qualley) au cours d’une dernière séance sado-maso dans une chambre de palace. Naturellement, ses tentatives pour rompre leurs liens ne se déroulent pas exactement comme prévu…
Ce qu’on en pense
Sorti en direct VOD en 2023, ce thriller psychologico-érotique signé Zachary Wigon tente de se refaire la cerise sur Netflix. Bonne idée car la réalisation est soignée et la présence de Margaret Qualley, bien que beaucoup moins dénudée que dans The Substance, devrait attirer le chaland. Autant prévenir : le film est moins érotique que psychologique : la relation entre les deux personnages exclut, en effet, tout contact physique. Il ne s’agit que de jeux de domination psychologiques qui vont se retourner plusieurs fois au cours d’une dernière séance explosive. Sexe, pouvoir, argent, emprise… le cocktail est détonnant et le huis clos devient vite sulfureux. La performance de Margaret Qualley en dominatrice évincée est digne d’éloges. Dans ses meilleurs moments, Sanctuary rappelle même un peu le Malcolm & Marie de Sam Levinson, où Zendaya trouvait un de ses meilleurs rôles post-Euphoria.
5 septembre
Par J.V
Le pitch
Lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972, l’équipe de télévision américaine se voit contrainte d’interrompre subitement la diffusion des compétitions pour couvrir la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens. Un évènement suivi à l’époque par environ un milliard de personnes dans le monde entier. Au cœur de l’histoire, l’ambitieux jeune producteur Geoff Mason (John Magaro) veut faire ses preuves auprès de Roone Arledge (Peter Sarsgaard), son patron et légendaire directeur de télévision. Avec sa collègue et interprète allemande Marianne (Léonie Benesch), son mentor Marvin Bader (Ben Chaplin), Geoff va se retrouver confronté aux dilemmes de l’information en continu et de la moralité…
Ce qu’on en pense
En 2005, Steven Spielberg avait déjà raconté l’histoire de la prise d’otages des JO de 1972 dans Munich. L’originalité du film de Tim Fehlbaum est de la faire (re) vivre au spectateur à travers le regard d’une équipe de télévision américaine qui l’a couverte en direct. L’occasion pour le réalisateur allemand de livrer une réflexion sur l’information en continu , dont Munich a, en quelque sorte, marqué l’avènement et qui, aujourd’hui, est devenue la norme. Ce qui ne l’empêche pas de livrer un thriller en temps réel tout à fait haletant.
La Mer au loin
Par J.V
Le pitch
Nour (Ayoub Gretaa), 27 ans, a émigré clandestinement à Marseille. Avec ses amis, il vit de petits trafics et mène une vie marginale et festive… Mais sa rencontre avec Serge (Grégoire Colin), un flic charismatique et imprévisible, et sa femme Noémie (Anna Mouglalis), va bouleverser son existence. De 1990 à 2000, Nour aime, vieillit et se raccroche à ses rêves…
Ce qu’on en pense
Après Retour à Bollène, Saïd Hamich filme dix ans de la vie d’un immigré clandestin à Marseille. Entre film social et mélo, la proposition émeut et séduit par la qualité de sa réalisation et son immersion dans un Marseille en pleine mutation et à peine reconnaissable. Un film doux et grave qui déjoue habilement les poncifs bercé d’une BO raï entêtante.
Maria
Par J.V
Le pitch
La vie de la plus grande chanteuse d’opéra du monde, Maria Callas (Angelina Jolie), lors de ses derniers jours, en 1977, à Paris…
Ce qu’on en pense
Passé maître dans l’art du biopic, le Chilien Pablo Larraín poursuit ses portraits de femmes célèbres. Après Jackie (Kennedy) et Spencer (Lady Di) voici donc Maria (Callas). Au crépuscule de sa vie, la Diva se retourne sur son parcours pavé de drames intimes et de succès publics. Dans le rôle titre, Angelina Jolie fait une prestation remarquable, bien épaulée par deux excellents acteurs italiens, Pierfrancesco Favino et Alice Rohrwacher, qui jouent ses fidèles serviteurs. Les airs d’opéra qui accompagnent habilement la narration renforcent son pouvoir hautement émotionnel.
God Save The Tuche
Par J.V
Le Pitch
Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff (Jean-Paul Rouve) et Cathy (Isabelle Nanty) est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale. Entre chocs culturels et maladresses, les Tuche se retrouvent plongés au cœur de la royauté anglaise…
Ce qu’on en pense
La reprise par Jean-Paul Rouve de la réalisation du cinquième volet des aventures de la famille Tuche laissait espérer un nouveau souffle, voire un peu de cinéma. On note, effectivement, en début de film, une louable tentative d’humour « à la Chabat » . Hélas, l’intention fait long feu et la nouvelle Tucherie retombe vite dans ses travers habituels : gags lourdingues , dialogues vulgaires et intrigue minimaliste. Aucun cliché sur l’Angleterre ne nous est épargné et, à part Bernard Menez en Charles III, ( LA trouvaille du film), aucun nouveau personnage ne tient la route face au quatuor Bouzollais.
La Pampa
Par J.V
Le pitch
Willy (Sayyid El Alami) et Jojo (Amaury Foucher), deux ados inséparables, font du motocross pour chasser l’ennui dans un petit village au cœur de la France. Ils se sont fait une promesse : ils partiront bientôt pour la ville. Mais Jojo cache sa relation avec son coach Teddy (Artus). Et quand tout le village le découvre, les rêves et les familles des deux amis volent en éclat…
Ce qu’on en pense
La France semi-rurale inspire décidément les réalisateurs. Après Chien de la casse et Vingt dieux, La Pampa creuse le sillon. A la réalisation, Antoine Chevrollier dont c’est le premier long-métrage n’est pas tout à fait un inconnu puisqu’on lui doit l’excellente série Oussekine et plusieurs épisodes du fameux Bureau des légendes. Au casting, on reconnait aussi Sayyid El Alami (Leurs enfants après eux) et l’incontournable Artus, parfaitement crédible dans un rôle pourtant très éloigné de son registre comique habituel. L’univers du motocross offre un cadre original à ce drame poignant, très efficacement mis en scène.
Ad Vitam
Par Ph.D
Le pitch
Après avoir échappé à une tentative de meurtre, Franck Lazarev (Guillaume Canet) doit retrouver sa femme Leo (Stephane Caillard) kidnappée par un mystérieux groupe d’hommes armés. Il est rattrapé par son passé et plongé dans une affaire d’Etat qui le dépasse.
Ce qu’on en pense
Ecrit et produit par Guillaume Canet, mais réalisé par un sous fifre , ce thriller le met en scène dans un rôle à la Jason Bourne. Ancien du GIGN, viré après une opération qui a mal tourné, le héros doit sauver sa femme enceinte des griffes de ceux qui ont provoqué son renvoi. Un scénario peu crédible, pour une réalisation de série B d’action qui culmine avec une poursuite dans les airs assez ridicule. Canet, qui n’a plus l’âge du rôle, est le maillon faible d’un casting par ailleurs plutôt bon. Le meilleur atout du film est sa durée : 1h30, c’est vite vu (et vite oublié).
Bird
Par Ph.D
Le pitch
À 12 ans, Bailey (Nykiya Adams) vit avec son frère Hunter (Jason Buda) et son père Bug (Barry Keoghan), qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs. Elle va les trouver auprès d’un mystérieux inconnu (Franz Rogowski) qui traîne dans le quartier à la recherche de ses parents…
Ce qu’on en pense
Trois fois primée à Cannes, Andrea Arnold y présentait en 2024 ce nouveau drame social dans lequel son cinéma naturaliste se teinte de fantastique, façon Le Règne animal. La proposition a laissé le jury indifférent, mais pas les festivaliers qui ont apprécié l’audace de la réalisation en format carré et le jeu des acteurs, au rang desquels la révélation Nykia Adams, Franz Rogowski dans une prestation à la Joaquin Phoenix et un Barry Keoghan tatoué des pieds à la tête en père immature. Filmé caméra à l’épaule dans le lumpen prolétariat anglais, avec Fontaines DC et Seaford Mods en BO (aussi Coldplay, mais juste pour faire baver les crapauds), Bird est le meilleur film de la réalisatrice anglaise depuis Fish Tank, auquel il renvoie immanquablement. Leurs jeunes héroïnes pourraient être demi soeurs ou cousines.
Eephus
Par J.V
Le Pitch
Alors qu’un projet de construction menace leur terrain de baseball adoré, deux équipes amatrices d’une petite ville de la Nouvelle-Angleterre s’affrontent pour la dernière fois. Face à cet avenir incertain, les tensions et les rires s’exacerbent, annonçant la fin d’une ère de camaraderie…
Ce qu’on en pense
A la manière de Noël à Miller’s Point, dont il signait d’ailleurs la photographie, Carson Lund s’attache à un groupe de personnes sans chercher spécialement à développer une intrigue en particulier. Un cinéma indépendant US « d’ambiance », qui pourrait devenir la marque d’Omnes films, la société qui a produit les deux longs métrages. A découvrir.
Six jours
Par J.V
Le pitch
Nord de la France, 2005 : Malik (Sami Bouajila), inspecteur de police, assiste impuissant à la mort d’une enfant suite à un kidnapping. En charge de l’enquête, il échoue à retrouver le meurtrier. Dix ans plus tard, sans élément nouveau, sans trace d’un dangereux criminel qui court toujours, l’affaire s’apprête à être classée définitivement. Mais quand de nouveaux faits se révèlent, Malik entame une course contre-la-montre dans l’espoir de résoudre l’enquête avant l’expiration du délai de prescription. Dans six jours. C’est le temps qui lui reste pour retrouver le coupable…
Ce qu’on en pense
Un polar au rythme flou et à l’ambiance glauque, porté par Sami Bouajila dans un rôle de flic très stéréotypé et Julie Gayet dans celui d’une mère meurtrie par la mort de son enfant. Deux parties, pour deux intrigues plus liées qu’il n’y parait au premier abord et un final au rebondissement improbable. Six jours, c’est parfois long…
Tout ira bien
Par J.V
Le pitch
Angie (Patra Au) et Pat (Maggie Li) vivent le parfait amour à Hong Kong depuis plus de 30 ans. Jamais l’une sans l’autre, leur duo est un pilier pour leurs parents et leurs amis. Au brusque décès de Pat, la place d’Angie dans la famille se retrouve fortement remise en question…
Ce qu’on en pense
A Hong Kong, où a loi ne reconnaît pas le mariage homosexuel, les questions de succession peuvent s’avérer épineuses. C’est ce que démontre, avec subtilité, le film de Ray Yeung, qui prend le temps d’installer les relations entre les différents personnages et s’attache à leurs différences sociales pour éviter de pointer du doigt les héritiers et d’en faire des êtres mus seulement par la cupidité. En résulte un mélodrame sensible et attachant.
Un Ours dans le Jura
Par Ph.D
Le Pitch
Michel (Franck Dubosc) et Cathy (Laure Calamy), un couple usé par le temps et les difficultés financières, ne se parle plus vraiment. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. Deux morts et deux millions en billets usagés dans le coffre, forcément, ça donne envie de se reparler. Et surtout de ne rien dire !
Ce qu’on en pense
Franck Dubosc risque de surprendre le public des comédies franchouillardes dans lesquelles il se commet de coutume, avec la réalisation de ce troisième long métrage à l’humour nettement plus noir. Inspiré des comédies noires anglaises et du chef d’oeuvre des frères Coen, Fargo, ce polar enneigé met en scène une galerie de personnages plus croquignolets les uns que les autres autour de l’éventuel partage d’un butin tombé du ciel. Dubosc et Laure Calamy forment un couple de bouseux taiseux déjà assez réjouissant, mais quand Benoît Poelvoorde débarque en gendarme pas si crétin qu’il en a l’air, la farce décolle vers des sommets inespérés. Si l’on ajoute que la mise en scène et la photo sont soignées, que les dialogues sont très bien écrits et que la BO tourne autour d’un tube vintage de Marie Laforêt totalement décalé (« Fais-moi l’amour comme à seize ans »), cela donne une des meilleures comédies françaises de ces dernières années. La meilleure de ce début d’année en tout cas !
Top Films 2024
Par Ph.D
Pour la première fois de l’histoire du box office, en 2024 deux films français arrivent en tête des entrées France. Avec 11 millions de spectateurs, Un p’tit truc en plus, la comédie phénomène d’Artus, devance Le Comte de Monte Cristo (9,3 millions) et Vice Versa 2 (8,4 millions). Aucun des trois ne figure pourtant pas dans notre classement, composé d’oeuvres d’une cinématographie plus convaincante. Pas de film de plateformes non plus cette année, mais une belle présence des productions hexagonales. Voici notre Top 10 2024 (cliquez sur le titre pour lire la critique et voir la bande annonce)
1) Emilia Perez de Jacques Audiard (France)
2) Zone of Interest de Jonathan Glazer (GB)
3) Les Graines du Figuier Sauvage de Mohammad Rasoulof (Iran)
4) Civil War d’Alex Garland (USA)
5) Cent Mille Milliards de Virgil Vernier (France)
6) Flow de Gints Zibalodis (Lettonie)
7) Anora de Sean Baker (USA)
8) Grand Tour de Miguel Gomes (Portugal)
9) Marcello Mio de Christophe Honoré (France)
10) Le Royaume de Julien Colonna (France)
Motel Destino
Par Ph.D
Le pitch
Ceará, côte nord-est du Brésil. 30 degrés toute l’année. Chaque nuit, au Motel Destino, se jouent à l’ombre des regards de dangereux jeux de désir, de pouvoir et de violence. Un soir, l’arrivée du jeune Heraldo (Iago Xavier) vient troubler les règles du motel.
Ce qu’on en pense
En compétition à Cannes 2024, le nouveau film du Brésilien Karim Aïnouz n’a pas laissé un grand souvenir. Ce vrai faux remake du Facteur sonne toujours deux fois vaut surtout par sa photo aux couleurs saturées et le choix d’un motel de passes comme décor au drame qui met un temps fou à se nouer entre le patron, sa femme et un jeune voyou en cavale. Quelques scènes de sexe assez crues font grimper la température dans une région où le thermomètre ne descend jamais au dessous de 30°. A défaut de pouvoir passer les vacances de Noël « sous le soleil des tropiques », prenez un ticket au Motel Destino.
Joli, Joli
Par J.V
Le pitch
De Paris à Rome dans les années 70, le destin d’un écrivain fauché (William Lebghil) percute celui d’une star montante du cinéma (Clara Luciani). Leur chemin vers l’amour sera semé d’embuches, de quiproquos et de rebondissements…
Ce qu’on en pense
Clara Luciani faut des débuts convaincants dans cette comédie musicale rétro signée de l’éclectique Diastème, qui met également en scène William Lebghil Vincent Dedienne, Grégoire Ludig, José Garcia, Alban Lenoir et Victor Belmondo… Un divertissement chantant pour les fêtes, porté par les mélodies d’Alex Beaupain, collaborateur jusqu’ici attitré de Christophe Honoré ( Les chansons d’amour , Les Bien-aimés… ). Le titre ne ment pas: c’est « Joli, joli« , à défaut d’être consistant.
















