Cinéma

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L’amour au présent

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Almut (Florence Pugh) et Tobias (Andrew Garfield) voient leur vie à jamais bouleversée lorsqu’une rencontre accidentelle les réunit. Une romance profondément émouvante sur les instants qui nous changent et ceux qui nous construisent…

Ce qu’on en pense

Pour commencer l’année de manière bien plombante, un mélo dans lequel une jeune mère de famille doit faire face à la récidive d’un cancer !  Une Love Story 2025, chargée en pathos mais sauvée in extremis par l’interprétation du couple vedette Andrew Garfield et Florence Pugh. Préparez les mouchoirs…

Bird

Cinéma|

Par Ph.D


Le pitch

À 12 ans, Bailey (Nykiya Adams) vit avec son frère Hunter (Jason Buda) et son père Bug (Barry Keoghan), qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs. Elle va les trouver auprès d’un mystérieux inconnu (Franz Rogowski) qui traîne dans le quartier à la recherche de ses parents…

Ce qu’on en pense

Trois fois primée à Cannes,  Andrea Arnold y présentait en 2024 ce nouveau drame social dans lequel son cinéma naturaliste se teinte de fantastique, façon Le Règne animal.  La proposition a laissé le jury indifférent, mais pas les festivaliers qui ont apprécié l’audace de la réalisation en format carré et le jeu des acteurs, au rang desquels la révélation Nykia Adams,  Franz Rogowski dans une prestation à la Joaquin Phoenix et un  Barry Keoghan tatoué des pieds à la tête en père immature. Filmé caméra à l’épaule dans le lumpen prolétariat anglais, avec Fontaines DC et Seaford Mods en BO (aussi Coldplay, mais juste pour faire baver les crapauds),  Bird est le meilleur film de la réalisatrice anglaise depuis Fish Tank, auquel il renvoie immanquablement. Leurs jeunes héroïnes pourraient être demi soeurs ou cousines.

 

 

Eephus

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Alors qu’un projet de construction menace leur terrain de baseball adoré, deux équipes amatrices d’une petite ville de la Nouvelle-Angleterre s’affrontent pour la dernière fois. Face à cet avenir incertain, les tensions et les rires s’exacerbent, annonçant la fin d’une ère de camaraderie…

Ce qu’on en pense

A la manière de  Noël à Miller’s Point,  dont il signait d’ailleurs la photographie,  Carson Lund s’attache à un groupe de personnes sans chercher spécialement à développer une intrigue en particulier. Un cinéma indépendant US « d’ambiance »,  qui pourrait devenir la marque d’Omnes films,  la société qui a produit les deux longs métrages. A découvrir.

Six jours

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Nord de la France, 2005 : Malik (Sami Bouajila), inspecteur de police, assiste impuissant à la mort d’une enfant suite à un kidnapping. En charge de l’enquête, il échoue à retrouver le meurtrier. Dix ans plus tard, sans élément nouveau, sans trace d’un dangereux criminel qui court toujours, l’affaire s’apprête à être classée définitivement. Mais quand de nouveaux faits se révèlent, Malik entame une course contre-la-montre dans l’espoir de résoudre l’enquête avant l’expiration du délai de prescription. Dans six jours. C’est le temps qui lui reste pour retrouver le coupable…

Ce qu’on en pense

Un polar au rythme flou et à l’ambiance glauque, porté par Sami Bouajila dans un rôle de flic très stéréotypé et Julie Gayet dans celui d’une mère meurtrie par la mort de son enfant. Deux parties, pour deux intrigues plus liées qu’il n’y parait au premier abord et un final au rebondissement improbable. Six jours, c’est parfois long…

Tout ira bien 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Angie (Patra Au) et Pat (Maggie Li) vivent le parfait amour à Hong Kong depuis plus de 30 ans. Jamais l’une sans l’autre, leur duo est un pilier pour leurs parents et leurs amis.  Au brusque décès de Pat, la place d’Angie dans la famille se retrouve fortement remise en question…

Ce qu’on en pense

A Hong Kong, où a loi ne reconnaît pas le mariage homosexuel, les questions de succession peuvent s’avérer épineuses. C’est ce que démontre, avec subtilité, le film de Ray Yeung,  qui prend le temps d’installer les relations entre les différents personnages et s’attache à leurs différences sociales pour éviter de pointer du doigt les héritiers et d’en faire des êtres mus seulement par la cupidité.  En résulte un mélodrame sensible et attachant. 

Un Ours dans le Jura

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Michel (Franck Dubosc) et Cathy (Laure Calamy), un couple usé par le temps et les difficultés financières, ne se parle plus vraiment. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. Deux morts et deux millions en billets usagés dans le coffre, forcément, ça donne envie de se reparler. Et surtout de ne rien dire !

Ce qu’on en pense

Franck Dubosc risque de surprendre le public des comédies franchouillardes dans lesquelles il se commet de coutume,  avec la réalisation de ce troisième long métrage à l’humour nettement plus noir. Inspiré des comédies noires anglaises et du chef d’oeuvre des frères Coen, Fargo, ce polar enneigé met en scène une galerie de personnages plus croquignolets les uns que les autres autour de l’éventuel partage d’un butin tombé du ciel. Dubosc et Laure Calamy forment un couple de bouseux taiseux déjà assez réjouissant, mais quand Benoît Poelvoorde débarque en gendarme pas si crétin qu’il en a l’air, la farce décolle vers des sommets inespérés. Si l’on ajoute que la mise en scène et la photo sont soignées, que les dialogues sont très bien écrits et que la BO tourne autour d’un tube vintage de Marie Laforêt totalement décalé (« Fais-moi l’amour comme à seize ans »),  cela donne une des meilleures comédies françaises de ces dernières années.  La meilleure de ce début d’année en tout cas !

 

Top Films 2024

Cinéma|

Par Ph.D

Pour la première fois de l’histoire du box office, en 2024  deux films français arrivent en tête des entrées France. Avec 11 millions de spectateurs, Un p’tit truc en plus, la comédie phénomène d’Artus, devance Le Comte de Monte Cristo (9,3  millions) et Vice Versa 2 (8,4 millions).  Aucun des trois ne figure pourtant pas dans notre classement, composé d’oeuvres d’une cinématographie plus convaincante. Pas de film de plateformes non plus cette année, mais une belle présence des productions hexagonales.  Voici notre Top 10  2024 (cliquez sur le titre pour lire la critique et voir la bande annonce)

1) Emilia Perez de Jacques Audiard (France)

2) Zone of Interest de Jonathan Glazer (GB)

3) Les Graines du Figuier Sauvage de Mohammad Rasoulof (Iran)

4) Civil War d’Alex Garland (USA)

5) Cent Mille Milliards de Virgil Vernier (France)

6) Flow de Gints Zibalodis (Lettonie)

7) Anora de Sean Baker  (USA)

8) Grand Tour de Miguel Gomes (Portugal)

9) Marcello Mio de Christophe Honoré (France)

10) Le Royaume de Julien Colonna (France)

Motel Destino

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Ceará, côte nord-est du Brésil. 30 degrés toute l’année. Chaque nuit, au Motel Destino, se jouent à l’ombre des regards de dangereux jeux de désir, de pouvoir et de violence. Un soir, l’arrivée du jeune Heraldo (Iago Xavier) vient troubler les règles du motel.

Ce qu’on en pense

En compétition à Cannes 2024, le nouveau film du Brésilien Karim Aïnouz n’a pas laissé un grand souvenir. Ce vrai faux remake du Facteur sonne toujours deux fois  vaut surtout par sa photo aux couleurs saturées et le choix d’un motel de passes comme décor au drame qui met un temps fou à se nouer entre le patron, sa femme et un jeune voyou en cavale. Quelques scènes de sexe assez crues font grimper la température dans une région où le thermomètre ne descend jamais au dessous de 30°. A défaut de pouvoir passer les vacances de Noël « sous le soleil des tropiques », prenez un ticket au Motel Destino. 

Joli, Joli

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

De Paris à Rome dans les années 70, le destin d’un écrivain fauché (William Lebghil) percute celui d’une star montante du cinéma (Clara Luciani). Leur chemin vers l’amour sera semé d’embuches, de quiproquos et de rebondissements…

Ce qu’on en pense

Clara Luciani faut des débuts convaincants dans cette comédie musicale rétro signée de l’éclectique Diastème,  qui met également en scène  William Lebghil Vincent Dedienne, Grégoire Ludig, José Garcia, Alban Lenoir et  Victor Belmondo… Un divertissement chantant pour les fêtes,  porté par les  mélodies d’Alex Beaupain, collaborateur jusqu’ici attitré de Christophe Honoré ( Les chansons d’amour ,  Les Bien-aimés… ). Le titre ne ment pas: c’est « Joli, joli« ,  à défaut d’être consistant.

The Wall

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Jessica Comley (Vicky Krieps) est un agent de la patrouille frontalière américaine en poste à Tucson, en Arizona, dans une zone désertique où les trafiquants de drogue et les immigrants illégaux tentent leur chance de traverser. Convaincue qu’ils doivent être chassés comme du gibier, elle ne pas pas tarder à être impliquée dans la mort de l’un d’eux… 

Ce qu’on en pense

Le mur qui donne son titre au film du Belge Philippe Van Leeuw, on ne le verra jamais. Mais sa présence, réelle, espérée ou redoutée, impacte tous ceux qui vivent dans cette région frontalière de l’Arizona. D’un côté, il y a Jessica (Vicky Krieps, d’une maigreur glaçante), qu’on imagine bonne chrétienne et dont la meilleure amie est en train de mourir du cancer. Elle ne parle plus à sa mère et vit avec on père qui organise la nuit des safaris de migrants. Jessica est agent à la police des frontières et déteste les migrants de toute son âme. De l’autre,  il y a les indiens natifs de la région,  auxquels le sort fait aux migrants rappelle des souvenirs génocidaires. S’ils le peuvent, ils les aident à traverser. Un passage nocturne tourne mal. Jessica est impliquée dans la mort d’un clandestin. Elle charge un vieil indien dont elle soupçonne qu’il a aidé le groupe à traverser la frontière. Son petit fils, arrêté avec lui, regarde tout ça sans mot dire. Ce qu’il voudrait, lui,  c’est juste pouvoir galoper librement dans le désert sur son cheval comme le faisaient ses ancêtres. La réalisation est sèche comme le sable dans lequel on ramasse au matin les affaires des clandestins mis en fuite. Vickie Krieps a des tics qui font peur. La  grande chasse aux migrants annoncée par Donald Trump donne au film une tonalité encore plus effrayante. 

Sarah Bernhardt

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Paris, 1896. Sarah Bernhardt (Sandrine Kiberlain) est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions…

Ce qu’on  en pense

Eclectique et imprévisible, Guillaume Nicloux signe ce portrait enflammé de Sarah Bernhardt qui est plus une évocation qu’un véritable biopic. Le film se concentre, en effet, sur quelques années de la vie de la tragédienne star du début du XXe siècle et donne à Sandrine Kiberlain le prétexte à un véritable one woman show dans le rôle titre. Plus que la comédienne, c’est la diva et la femme du monde que croque le réalisateur avec panache et humour : une femme libre, à la bisexualité affichée et aux engagements sûrs. C’est ainsi elle qui aurait contacté Zola pour qu’il écrive son fameux « J’accuse » sur l’affaire Dreyfus. Elle aussi qui avait transformé l’Odéon en hôpital de campagne pour accueillir les blessés de la première guerre mondiale, auxquels elle servit même d’infirmière. Sa longue mais intermittente histoire d’amour avec Lucien Guitry (incarné par Laurent Lafitte) est aussi largement évoquée par le film, dans une reconstitution somptueuse et enlevée de la belle époque. 

Everybody Loves Touda

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Touda (Nisrin Erradi) rêve de devenir une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine, qui chante sans pudeur, ni censure des textes de résistance, d’amour et d’émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca

Ce qu’on  en pense

Après l’excellent  Haut et fort ,  dont l’action se situait dans le milieu du rap marocain (un de nos coups de coeur de Cannes 2021), Nabil Ayouch nous entraîne dans celui de la musique traditionnelle,  avec une héroïne décidée à tout sacrifier pour y trouver sa place.  Sans surprise, les scènes musicales sont les plus réussies, grâce notamment au talent et à l’engagement de l’impeccable Nisrin Erradi dans le rôle principal.  On adhère moins à la partie drama,  qui insiste trop lourdement sur le caractère égoïste des choix de l’héroïne pour qu’on se sente jusqu’au bout en empathie avec elle.

Oh, Canada 

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un célèbre documentariste canadien (Richard Gere) accorde une ultime interview pour dire enfin toute la vérité sur ce qu’a été sa vie. Une confession filmée sous les yeux de sa dernière épouse (Uma Thurman)...

Notre avis 

Présenté en compétition à Cannes 2024, le nouveau film de Paul Schrader (The Card Counter , Master Gardener) met en scène Richard Gere et Uma Thurman dans une adaptation assez théâtrale de Russel Banks. Malgré le talent des deux stars, sur la question centrale « de l’homme et de l’oeuvre »,  le film s’avère assez confus et finalement plus ennuyeux qu’autre chose. Les flashbacks sur la jeunesse du personnage principal (incarné alors par la star d’Euphoria  Jacob Elordi) n’apportent, hélas, pas le souffle d’air dont aurait eu besoin ce huis clos empesé.

Le Beau rôle

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Depuis des années, Henri (William Lebghil) et Nora (Vimala Pons) partagent tout : ils s’aiment et elle met en scène les pièces dans lesquelles il joue. Quand Henri décroche pour la première fois un rôle au cinéma, la création de leur nouveau spectacle prend l’eau et leur couple explose. Est-il possible de s’aimer sans s’appartenir complètement ?

Ce qu’on en pense

Pour son premier long métrage, Victor Rodenbach signe une comédie romantique très  « feelgood » dont l’atout maître est le joli couple de cinéma formé par William Lebghil, tout en décontraction et Vimala Pons, en jeune femme déterminée. La question de la  capacité d’exister en tant que personne au sein d’un couple fusionnel est intelligemment posée et résolue dans une « love story »  sans fausse note qui se laisse voir avec plaisir.

Good One

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Sam (Lilly Collias), 17 ans, préférerait passer le week-end avec ses amis, mais elle accepte d’accompagner son père Chris (James LeGros) en randonnée dans les montagnes Catskills  (Etat de New York). Un endroit paradisiaque où Matt (Danny McCarthy), l’ami de toujours de Chris, est, hélas, également convié…

Ce qu’on  en pense

Déjà, un film indépendant new-yorkais qui se passe en pleine nature, on n’a pas l’habitude. Si, en plus, l’héroïne (Lilly Collias, une découverte) est une jeune fille de bonne famille qui ne se drogue pas, n’a pas les cheveux peints en rouge, est sans doute encore vierge à 17 ans et préfère accompagner son papa en trekking plutôt que de se défoncer avec ses amis dans un loft uptown, c’est carrément terra incognita. Merci India Donaldson pour ce premier film tellement sensible et subtil. Les rapports père -fille et la fracture générationnelle ont rarement été aussi bien montrés au cinéma. Tout est dit en si peu de mots et d’images  !  La bascule qui s’opère en fin de film ne prend pas le spectateur par surprise (on voit venir le gros lourd !), mais la manière dont la réalisatrice filme la réaction de la jeune fille devrait être enseignée dans les écoles de cinéma. Kelly Reichardt n’aurait pas fait mieux.