Cinéma

/Cinéma

Canary Black

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Avery Graves (Kate Beckinsale),  un agent de haut niveau de la CIA, est victime de chantage de la part de terroristes qui l’obligent à trahir son propre pays pour sauver son mari kidnappé. Coupée de son équipe, elle se tourne vers ses contacts dans la pègre pour survivre et aider à localiser les renseignements convoités par les kidnappeurs. Trahie à chaque tournant, elle doit compter sur sa formation de pointe et ses compétences de combat  dans une course mortelle pour livrer aux ravisseurs un mystérieux document qui pourrait déclencher une crise mondiale…

Ce qu’on  en pense

Ex-directeur de la photo de Luc Besson (Taxi 2, Le Transporteur),  reconverti avec succès dans la réalisation de films d’action (Taken, From Paris with Love, Gunman) Pierre Morel recycle son savoir-faire dans cette série B d’espionnage et d’action au fémininKate Beckinsale joue les Jane Bond adepte du combat au couteau. Rien de trés original dans la scénario- sur fond de chantage à la cyber guerre -,  mais la réalisation tient la route et on ne s’ennuie pas. Le genre de film qui pourra vous sauver un dimanche après-midi pluvieux.

The Killer

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Lors de l’exécution d’un contrat, une tueuse à gage (Nathalie Emanuel) épargne une jeune chanteuse atteinte de cessité (Diana Silvers), provoquant la foudre de ses employeurs…

Ce qu’on en pense

Toujours à la recherche d’un nouveau souffle, le pape du cinéma d’action hong-kongais  John Woo a eu l’étrange idée de remaker son hit culte  The Killer, daté de  1989  en situant l’action à Paris avec une femme (Nathalie Emmanuel, révélée dans Game of Thrones et récemment à l’affiche de Megalopolis de Francis Ford Coppola) dans le rôle du tueur à gages et quelques acteurs français en vue dans les seconds rôles (Omar Sy en flic , Eric Cantona en méchant). Le résultat ne fait que faire regretter l’original et souligne combien le cinéma de Woo a vieilli, comparé aux normes actuelles, imposées par la saga John Wick de Chad Stahelski .

Monsieur Aznavour

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française. Avec près de 1200 titres interprétés dans le monde entier et dans toutes les langues, il a inspiré des générations entières. Le parcours exceptionnel et intemporel de Monsieur Aznavour…

Ce qu’on en pense

Après un film sur l’hôpital (Patients) et un sur l’école (La Vie scolaire), le duo Grand Corps Malade/ Mehdi Idir s’attaque au biopic avec Monsieur Aznavour qui retrace les débuts de carrière difficiles du chanteur, avec une déférence annoncée par le titre. Une biographie autorisée,  purement illustrative et presque  totalement hagiographique (seule critique : ce fut un père absent), qui offre surtout  à Tahar Rahim l’occasion d’une performance transformiste dans le rôle-titre… et de grandes chances pour le César ! Duement postiché, l’acteur est même allé jusqu’à imiter la voix de son modèle dans les scènes de concert…  Dans le genre, Marie Julie Baup en fait aussi des caisses en Edith Piaf. La partie la plus intéressante est, sans doute, celle consacrée au duo – aujourd’hui oublié-,  qu’ Aznavour formait avec Pierre Roche (joué par Bastien Bouillon) et à leur amitié sacrifiée sur l’autel de sa carrière solo. Mais, comme le reste, cette thématique est seulement survolée. Restent les chansons, que le film clippe assez joliment…

Wolfs

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un professionnel (George Clooney) est chargé de nettoyer une scène de crime lorsqu’un second professionnel (Brad Pitt) débarque sur les lieux. Les deux loups solitaires se trouvent contraints de faire équipe et embarquent pour une nuit infernale où rien ne se passe comme prévu.

Ce qu’on en pense

Réunis pour la première fois depuis la saga  Ocean’s 11, 12 13, Brad Pitt et George Clooney reprennent  leur numéro de duettistes, jouant avec un évident plaisir les « nettoyeurs » vieillissants devant la caméra de Jon Watts (Spider-Man). Mais plus qu’aux films de Steven Soderbergh, c’est à ceux des frères Coen (Fargo) et de Quentin Tarantino  (Pulp Fiction) que Wolfs se réfère. Le titre et la fonction des deux héros  sont  d’ailleurs une référence directe à Winston Wolfe, le  « nettoyeur » joué par Harvey Keitel dans le film palmedorisé de Tarantino. On aura compris que le second degré est roi dans cette comédie d’action au ralenti, dans laquelle Clooney et Pitt rivalisent de réparties et de grimaces pour se moquer de leur grand âge, face à un troisième larron joué par une des juvéniles stars d’Euphoria,  Austin Abrams.  A voir sur AppleTV+ ou MyCanal. 

CinéRoman : Le palmarès

Cinéma|

Par la rédaction

Depuis sa création en 2019 pour célébrer les 100 ans des studios de la Victorine, le festival CinéRoman de Nice a su se faire une place parmi les événements incontournables du cinéma en France. Il s’est imposé comme LE rendez-vous des films adaptés de toutes formes de littérature. Et cette sixième édition fut fastueuse. Placée sous la présidence de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, les brillants adaptateurs des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo, elle a célèbré une fois de plus l’audace et la créativité qui font dialoguer la plume et la caméra. A l’issue d’un véritable marathon de projections  (48 films inscrits au programme) le jury, composé de  Philippine Leroy-Beaulieu, Laetitia Dosch, Aurélie Saada, Enki Bilal, François Berléand, Jérémie Renier et Danièle Thompson a rendu son palmarès .

Sosno du meilleur film:  La Zone d’intérêt 

Prix spécial : Le Roman de Jim

Prix nouvelle génération : Maria 

Sosno des meilleures actrices : Annamaria Vartolomei (Maria) et Sophie Guillemin (Juliette au printemps)

Sosno du meilleur acteur : Benjamin Biolay (Quelques jours pas plus)

Coup de coeur : Sandrine Kiberlain (Sarah Bernhardt)

Sosno d’honneur : Costa Gavras/Daniel Auteuil

 

 

Boxeur

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Dans les années d’avant la chute du régime communiste, Jedrzej (Eryk Kulm) devient Champion de Pologne de boxe, comme son père avant lui. Décidé à ne pas connaître le même destin contrarié que son paternel, il fuit la dictature avec sa jeune épouse (Adrianna Chlebicka) et s’installe à Londres pour tenter de devenir champion du monde. Mais il ne connait rien au monde de la boxe profesionnelle et tombe entre les mains de managers véreux… 

Ce qu’on en pense

Un Rocky/Raging Bull polonais sur Netflix. Pourquoi pas ? Comme le dis le carton au générique, « Lhistoire pourrait être vraie« . Sauf qu’on n’y croit pas une seconde !  L’acteur principal (Eryk Kulm) ressemble plus à Paul Mirabel qu’à Sylvester Stallone  et, d’ailleurs,  le film hésite entre drame et comédie burlesque. Les scènes de boxe (pas mal filmées) sont trop rares pour que la chose mérite le qualificatif de « film de Boxe ». Tous les clichés du genre sont pourtant convoqués…  En vain!  On suit donc, d’un oeil distrait,  le destin tragicomique d’un transfuge polonais au QI négatif dans l’univers impitoyable de la boxe professionnelle anglaise. C’est long (2h30), invraissemblable et filmé comme une mini série US, BO pop-rock en bonus. Seule la découverte  Adrianna Chlebicka, dans le rôle de la femme du boxeur, mérite qu’on tienne jusqu’au dernier round.

Kaizen

Cinéma|

Par Ph.D

C’est l’histoire d’un gamin de 21 ans, Inès Benazzouz alias Inoxtag, qui a tellement bien réussi comme streameur (de jeux vidéo d’abord, puis de lui même) qu’il avait besoin d’un nouveau défi. Ce sera l’Everest ! Difficile de viser plus haut quand on vit comme un geek dans la salle de bains de la maison parentale (par flemme de chercher un logement décent), qu’on se couche à pas d’heure les yeux explosés d’avoir monté trop de vidéos, qu’on se nourrit de n’importe quoi  n’importe quand et qu’on n’a quasiment jamais fait de sport de sa jeune vie. Même en y mettant les moyens (financiers, qu’on imagine énormes), le défi avait tout d’une  mission impossible,  voire suicide. C’était compter sans la passion du jeune homme, sa tenacité et sa foi en la philosophie kaizen : progresser toujours, un pas après l’autre. En 6 mois d’entrainement intensif, le « no life » est devenu un alpiniste accompli capable de grimper les plus hauts sommets des alpes et un premier sommet himalayen, antichambre de l’Everest.  Six mois encore et le voilà au pied de la plus haute montagne du monde,  accompagné de l’équipe de tournage et d’un guide de haute montagne, Mathis Dumas, presqu’aussi jeune et passionné que lui,  à peine plus expérimenté. Kaizen est aussi l’histoire d’une amitié , née dans la souffrance des ascensions successives. Le film est trop long (près de trois heures !), souvent complaisant, mais le montage est dynamique et les images sont superbes. Etonnament  immersif, il donne une bonne idée de l’incroyable difficulté de pareille ascension et des dangers auxquels sont confrontés ceux qui s’y risquent. On apprend pourtant, interloqués, que le toit du monde est plus fréquenté qu’une rame de métro parisien aux heures de pointe et qu’il faut faire la queue pour y accéder, dans des conditions d’insécurité effarantes. On voit aussi les ravages de « l’himalayisme » ,  avec les monceaux de détritus laissés par les cordées dans les camps successifs  et on a un léger aperçu de la dure condition des sherpas qui accompagnent les grimpeurs. Le but d’Inoxtag n’était pourtant pas de dénoncer  les méfaits du surtourisme, ni d’inciter ses millions d’abonnés à se lancer, comme lui, à la conquête de l’Everest. Mais plus modestement de leur donner envie de lâcher leurs consoles et leurs écrans pour découvrir le vrai monde et se faire des amis. Louable intention ! 300 000 spectateurs se sont rués dans les salles qui ont projeté le film les 13 et 14 septembre et 20 millions d’internautes l’ont déjà visionné sur Youtube, où il est en accès libre. TF1 devrait le diffuser le 8 octobre après Koh Lanta.  Regardez-le, il en vaut la peine. 

Saints and Sinners

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Dans un village irlandais isolé, Finbar (Liam Neeson) est contraint de lutter pour sa rédemption après une vie de péchés. Mais quel prix est-il prêt à payer ? Au pays des saints et des pêcheurs, certains péchés ne peuvent être enterrés…

Ce qu’on en pense 

De retour sur la terre de ses ancètres,  Liam Neeson ne change pas d’emploi : il joue encore un vieux tueur à gages qui décide de raccrocher. Pas de bol: c’est pile le moment que choisissent des tueurs de l’IRA pour débarquer dans le village paumé où il se planque et terroriser les indigènes ! Saints and Sinners pourrait n’être qu’un « Liam Neeson movie » de plus,  si son ancrage en Irlande ne lui donnait pas une saveur particulière. « Moins de morts et plus de psychologie » semble avoir été la consigne pour la réalisation. Robert Lorenz, qui avait déjà signé Le Vétéran pour le même Liam Neeson, l’a suivie à la lettre. On l’en félicite!   Le film se regarde gentiment sur Prime Vidéo.

Rebel Ridge

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Arrêté sans raison alors qu’il traversait en vélo la ville petite d’Aurora en Floride, l’ex-marine Terry Richmond (Aaron Pierre), découvre que la police locale dirigée par le chef Sandy Burnne (Don Johnson) est corrompue jusqu’à la moelle. Dépouillé de l’argent qu’il devait remettre au tribunal pour faire libérer son cousin, il va devoir affronter seul tout le poste de police pour le récupérer. Heureusement, il recevra une aide inespérée…

Ce qu’on en pense

Le nouveau film de Jeremy Saulnier (Green Room, Blue Ruin…) débute comme une sorte de  Rambo en Floride mais évolue vers quelque chose de plus subtil,  avec un héros qui se bat sans armes, n’utilise la violence que pour se défendre et combat ses pulsions de vengeance. En résulte un thriller à l’action retenue,  dont la lenteur et le manque d’hémoglobine pourront impatienter les amateurs de « revenge movies » purs et durs. Servi par un excellent casting (AAron Pierre, Don Johnson, la découverte AnnaSophia Robb…) et joliment mis en scène, le film souffre, hélas, de quelques longueurs  (1h30 auraient largement suffi) et d’un scénario de corruption inutilement compliqué. A voir sur Netflix, faute de mieux.

FFA : Vingt-dieux quel festival !

Cinéma|

Par MAB

Le 17e Festival du Film Francophone d’Angoulême (FFA) s’est tenu du 27 août au 1er septembre et a constitué, comme chaque année, le temps fort de la rentrée cinématographique avec une fréquentation toujours  plus importante. Le jury présidé par Kristin Scott-Thomas entourée de François Busnel, Cédric Kahn, Alix Poisson, Sébastien Ricard, Makita Samba, Anne-Dominique Toussaint et Maryam Touzani a décerné le Valois de diamant à Vingt dieux de Louise Courvoisier (sortie prévue le 11 décembre). Un premier film « paysan » maîtrisé, sincère, sans pittoresque et plein d’amour qui a conquis tous les festivaliers, puisque le jury étudiants lui a également décerné son Valois d’or. Vingt dieux  avait déjà fait forte impression à Cannes 2024,  où il était présenté en sélection officielle dans la section Un Certain Regard.  Le Valois du public et celui de la mise en scène sont allés à A Bicyclette ! de Mathieu Mlekuz (date de sortie non communiquée).

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Nice Girls

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

L’intrépide Léo (Alice Taglioni) , auto-proclamée « meilleure flic de la Riviera », apprend que son collègue et frère de cœur Ludo a été tué à Hambourg. Alors qu’elle veut découvrir la vérité, elle est contrainte par sa supérieure (Noemie Lvosky) de laisser faire un superflic allemand. Hors de question de laisser un « tocard en costume » enquêter, surtout lorsqu’elle découvre qu’il s’agit en fait de la séduisante et surentrainée Mélanie (Stefi Cela). Obligées de faire équipe, ces deux femmes aux caractères aussi explosifs qu’opposés ne se doutent pas que Nice fait face à une menace imminente et qu’elles sont plus liées qu’elles ne l’imaginent…

Ce qu’on en pense

Après l’abominable Cannes Confidential (rebaptisé Cannes Police Criminelle et arrêté après une saison sur TF1),   voici Nice Girls qui reprend le même dispositif (un duo de policières que tout oppose doivent mener une enquête sur la Riviera),  mais à Nice et sur un mode volontairement comique cette fois (ou du moins qui essaie de l’être). A la manoeuvre, la réalisatrice de la série Plan Coeur, Noémie Saglio dont on retrouve un peu la verve dans les dialogues, Alice Taglioni et Stefi Celma en fliquettes de choc,  un chouette cast de seconds rôles (Noémie Lvosky, Antoine Dulery, Baptiste Lecaplain) et la Côte d’Azur filmée en technicolor comme décor. Le chargé des repérages pour les extérieurs ne s’est pas foulé : la Prom, la corniche et le vieux Nice sont filmés comme dans un spot de l’office du tourisme. L’intrigue est minimaliste, mais on y parle d’écologie, avec un salon international de greenwashing  sur la colline du château qui préfigure, peut-être, le futur sommet de la mer (Espérons que non).   Allez savoir pourquoi, Alice Taglioni s’est fait le look de Johnny Depp dans Las Vegas Parano, mais c’est à un mix de Capitaine Marleau et d’Audrey Fleurot dans HPI que son personnage fait plutôt penser. C’est d’ailleurs le seul a être un tant soit peu développé.  Les effets spéciaux et les scènes d’action font pitié. Une daube française de plus au catalogue Netflix.

 

The Instigators

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

En thérapie pour troubles post traumatiques, un ancien soldat (Matt Damon) se voit proposer de voler l’argent sale du maire de Boston (Ron Pearlman). Il accepte pour payer une dette et se retrouve associé avec un autre loser comme lui, mais nettement plus cool (Casey Affleck). Evidemment, rien ne se passe comme prévu et le casse tourne au fiasco spectaculaire…

Ce qu’on en pense

Après un remake rigolo de Road House avec Jake Gyllenhaal , le véteran Doug Liman signe, pour la plateforme d’Apple, ce buddy movie d’action construit par et pour le duo Matt Damon-Casey Affleck. L’intrigue est totalement invraissemblable, mais le duo vedette tient ses promesses : Ben Affleck en gentil demeuré et Casey Affleck en ex-taulard à la coule. Les dialogues sont drôles et la mise en scène assure. On s’amuse plutôt bien pour peu qu’on veuille bien oublier l’inanité du scénario.

Sous la Seine

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Été 2024, Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Sophia (Bérénice Bejo), brillante scientifique, est alertée par Mika (Léa Léviant), une jeune activiste dévouée à l’écologie, de la présence d’un grand requin dans les profondeurs du fleuve. Elles n’ont d’autre choix que de faire équipe avec Adil (Nassim Lyes), commandant de la police fluviale pour éviter un bain de sang au cœur de la ville.

Ce qu’on en pense

Après un détour vers la comédie avec Budapest, Xavier Gens revient à ses premières amours (l’épouvante) pour ce film Netflix qui jouit d’une exposition maximale avec la polémique sur la dépollution de la Seine à l’approche des JO. Il y est fait directement référence dans le film, censé se passer durant un triathlon organisé dans la Seine en guise de tes grandeur nature avant les épreuves de natation des Jeux Olympiques, avec une maire de Paris (Anne Marivin)  prête à tout pour que les épreuves aient bien lieu. Elles seront un tantinet perturbées par la présence d’un puis de plusieurs dizaines de requins mangeurs d’hommes dans le fleuve.  Bien sûr , on n’y croit pas du tout,  mais on s’amuse bien à voir approcher le carnage à grande échelle. Le final va même au delà de toutes les attentes en la matière ! La réalisation et les effets spéciaux sont à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’un blockbuster d’horreur contemporain et le casting (Bérénice Béjo, Léa Léviant, Nassim Lyes…) parvient à donner de la crédibilité à tous les personnages. En dehors de celui de la maire de Paris, volontairement caricatural pour donner à l’ensemble une touche d’humour bienvenue.

 

Cannes 2024: Le Palmarès

Cinéma|

Par Ph.D

Francis Ford Coppola remettant sa palme d’or d’honneur à George Lucas, c’est l’image que l’on retiendra de la cérémonie de cloture de Cannes 2024. Deux géants du cinéma américain réunis pour une édition où le cinéma américain a particulièrement brillé. En témoigne la palme d’or décernée à Sean Baker pour Anora, une comédie noire qu’auraient pu signer les frères Coen ou les frères Safdie (lire ici). C’était un de nos films préférés de la sélection, avec une actrice épatante, Mikey Madison, qui aurait pu décrocher le prix d’interprétation féminine si la palme n’était pas exclusive de toute autre récompense. On est ravi qu’il ait été attribué au cast féminin d’Emilia Perez, avec lequel Jacques Audiard rafle aussi le prix du Jury. Il y avait peu de rôles masculins marquants dans cette édition aussi ne s’offusque-t-on pas de Jesse Plemons, découverte de la série Fargo, l’emporte pour le film de Yorgos Lanthimos,  Kinds of Kindness. Favori de dernière minute pour la Palme avec Les graines du figuier sauvage, l’iranien Mohammad Rasoulof doit se contenter d’un Prix spécial, comme si le palmarès avait été établi avant la projection de son film. On regrette aussi l’absence de FF Coppola et de Christophe Honoré dont le Marcello Mio nous a charmé. On lui aurait bien volontiers décerné le prix du scénario qui aurait été plus mérité que celui accordé à l’atroce The Substance, un film d’horreur de pure mise en scène à l’histoire idiote. Côté réalisation, le jury de Greta Gerwig lui a pourtant préféré le Grand Tour de Miguel Gomes. On ne saurait lui donner tort. Quel bon goût !

 

Cannes 2024: Part 6

Cinéma|

Par Philippe Dupuy

Il a fallu attendre le dernier jour pour que la compétition prenne un peu de « substance »,  avec l’entrée en lice de Michel Hazanavicius  (La plus précieuse des marchandises) et, surtout, de l’iranien Mohammad Rasoulov avec La Graine du figuier sacré. Le premier est une adaptation animée du conte éponyme de Jean-Claude Grumberg sur la Shoah. L’histoire d’un bébé laissé sur les rails par son père au moment de monter dans le train de déportation et recueilli par une famille de bucherons. Dans le conte, la Shoah n’est jamais nommée. Dans le film, à la direction artistique très vintage, les camps sont montrés. L’option divise, mais le résultat est probant. L’émotion, si souvent absente des films en compétition, est au rendez-vous. Arrivé d’Iran quasiment à pied (il s’est enfui après avoir été condamné à 8 ans de prison et à la flagellation), Mohammed Rasoulov a frappé un grand coup avec La Graine du figuier sacré , qui mélange documentaire et fiction autour du mouvement Femmes Vie Liberté. Le film met en scène la famille d’un juge dont les filles défendent le mouvement alors qu’il est lui -même commis à condamner ses partisans. Avec ce drame familial poignant et d’une actualité brulante, le réalisateur d’Un Homme intègre et de Le Diable n’existe pas s’impose, au finish, comme le meilleur prétendant à la Palme d’or.

Avant cela,  on aurait plutôt parié sur la réalisatrice indienne Payal Kapadia dont le premier film, All We Imagine As Light , est une petite merveille de sensibilité. L’histoire de trois femmes de trois générations différentes qui travaillent dans le même hôpital de Bombay et doivent composer avec la pauvreté, le mal logement et la dureté de la condition féminine en Inde. Un pays que la réalisatrice filme admirablement. L’actrice principale, Kani Kusruti,  mériterait un prix d’interprétation mais les candidates sont nombreuses. Dans cette sélection décidément très francophile, Gilles Lellouche avait réuni le casting le plus avantageux. A part Pierre Niney (qui avait un blockbuster « Qualité France » à tourner avec  Le Comte de Monte Cristo),  tout ce qui compte dans le jeune cinéma français est à l’affiche de L’Amour Ouf. A commencer par Adèle Exarchopoulos et François Civil qui forment le couple maudit de cette vaste fresque amoureuse de 2h20,  surchargée comme une mini série de TF1. Succès public prévisible en salles, mais sélection risquée en compétition : le film obtient la plus basse note au palmarès de la presse internationale. N’est pas Jacques Audiard qui veut.  Heureusement, la master class de George Lucas a mobilisé la critique festivalière et l’a empéchée de s’acharner sur le film. Le père de Star Wars recevra une palme d’honneur lors de la cérémonie de cloture, où Emilia Perez reste notre favori.