Cinéma

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The Wall

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Jessica Comley (Vicky Krieps) est un agent de la patrouille frontalière américaine en poste à Tucson, en Arizona, dans une zone désertique où les trafiquants de drogue et les immigrants illégaux tentent leur chance de traverser. Convaincue qu’ils doivent être chassés comme du gibier, elle ne pas pas tarder à être impliquée dans la mort de l’un d’eux… 

Ce qu’on en pense

Le mur qui donne son titre au film du Belge Philippe Van Leeuw, on ne le verra jamais. Mais sa présence, réelle, espérée ou redoutée, impacte tous ceux qui vivent dans cette région frontalière de l’Arizona. D’un côté, il y a Jessica (Vicky Krieps, d’une maigreur glaçante), qu’on imagine bonne chrétienne et dont la meilleure amie est en train de mourir du cancer. Elle ne parle plus à sa mère et vit avec on père qui organise la nuit des safaris de migrants. Jessica est agent à la police des frontières et déteste les migrants de toute son âme. De l’autre,  il y a les indiens natifs de la région,  auxquels le sort fait aux migrants rappelle des souvenirs génocidaires. S’ils le peuvent, ils les aident à traverser. Un passage nocturne tourne mal. Jessica est impliquée dans la mort d’un clandestin. Elle charge un vieil indien dont elle soupçonne qu’il a aidé le groupe à traverser la frontière. Son petit fils, arrêté avec lui, regarde tout ça sans mot dire. Ce qu’il voudrait, lui,  c’est juste pouvoir galoper librement dans le désert sur son cheval comme le faisaient ses ancêtres. La réalisation est sèche comme le sable dans lequel on ramasse au matin les affaires des clandestins mis en fuite. Vickie Krieps a des tics qui font peur. La  grande chasse aux migrants annoncée par Donald Trump donne au film une tonalité encore plus effrayante. 

Sarah Bernhardt

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Paris, 1896. Sarah Bernhardt (Sandrine Kiberlain) est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions…

Ce qu’on  en pense

Eclectique et imprévisible, Guillaume Nicloux signe ce portrait enflammé de Sarah Bernhardt qui est plus une évocation qu’un véritable biopic. Le film se concentre, en effet, sur quelques années de la vie de la tragédienne star du début du XXe siècle et donne à Sandrine Kiberlain le prétexte à un véritable one woman show dans le rôle titre. Plus que la comédienne, c’est la diva et la femme du monde que croque le réalisateur avec panache et humour : une femme libre, à la bisexualité affichée et aux engagements sûrs. C’est ainsi elle qui aurait contacté Zola pour qu’il écrive son fameux « J’accuse » sur l’affaire Dreyfus. Elle aussi qui avait transformé l’Odéon en hôpital de campagne pour accueillir les blessés de la première guerre mondiale, auxquels elle servit même d’infirmière. Sa longue mais intermittente histoire d’amour avec Lucien Guitry (incarné par Laurent Lafitte) est aussi largement évoquée par le film, dans une reconstitution somptueuse et enlevée de la belle époque. 

Everybody Loves Touda

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Touda (Nisrin Erradi) rêve de devenir une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine, qui chante sans pudeur, ni censure des textes de résistance, d’amour et d’émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca

Ce qu’on  en pense

Après l’excellent  Haut et fort ,  dont l’action se situait dans le milieu du rap marocain (un de nos coups de coeur de Cannes 2021), Nabil Ayouch nous entraîne dans celui de la musique traditionnelle,  avec une héroïne décidée à tout sacrifier pour y trouver sa place.  Sans surprise, les scènes musicales sont les plus réussies, grâce notamment au talent et à l’engagement de l’impeccable Nisrin Erradi dans le rôle principal.  On adhère moins à la partie drama,  qui insiste trop lourdement sur le caractère égoïste des choix de l’héroïne pour qu’on se sente jusqu’au bout en empathie avec elle.

Oh, Canada 

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un célèbre documentariste canadien (Richard Gere) accorde une ultime interview pour dire enfin toute la vérité sur ce qu’a été sa vie. Une confession filmée sous les yeux de sa dernière épouse (Uma Thurman)...

Notre avis 

Présenté en compétition à Cannes 2024, le nouveau film de Paul Schrader (The Card Counter , Master Gardener) met en scène Richard Gere et Uma Thurman dans une adaptation assez théâtrale de Russel Banks. Malgré le talent des deux stars, sur la question centrale « de l’homme et de l’oeuvre »,  le film s’avère assez confus et finalement plus ennuyeux qu’autre chose. Les flashbacks sur la jeunesse du personnage principal (incarné alors par la star d’Euphoria  Jacob Elordi) n’apportent, hélas, pas le souffle d’air dont aurait eu besoin ce huis clos empesé.

Le Beau rôle

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Depuis des années, Henri (William Lebghil) et Nora (Vimala Pons) partagent tout : ils s’aiment et elle met en scène les pièces dans lesquelles il joue. Quand Henri décroche pour la première fois un rôle au cinéma, la création de leur nouveau spectacle prend l’eau et leur couple explose. Est-il possible de s’aimer sans s’appartenir complètement ?

Ce qu’on en pense

Pour son premier long métrage, Victor Rodenbach signe une comédie romantique très  « feelgood » dont l’atout maître est le joli couple de cinéma formé par William Lebghil, tout en décontraction et Vimala Pons, en jeune femme déterminée. La question de la  capacité d’exister en tant que personne au sein d’un couple fusionnel est intelligemment posée et résolue dans une « love story »  sans fausse note qui se laisse voir avec plaisir.

Good One

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Sam (Lilly Collias), 17 ans, préférerait passer le week-end avec ses amis, mais elle accepte d’accompagner son père Chris (James LeGros) en randonnée dans les montagnes Catskills  (Etat de New York). Un endroit paradisiaque où Matt (Danny McCarthy), l’ami de toujours de Chris, est, hélas, également convié…

Ce qu’on  en pense

Déjà, un film indépendant new-yorkais qui se passe en pleine nature, on n’a pas l’habitude. Si, en plus, l’héroïne (Lilly Collias, une découverte) est une jeune fille de bonne famille qui ne se drogue pas, n’a pas les cheveux peints en rouge, est sans doute encore vierge à 17 ans et préfère accompagner son papa en trekking plutôt que de se défoncer avec ses amis dans un loft uptown, c’est carrément terra incognita. Merci India Donaldson pour ce premier film tellement sensible et subtil. Les rapports père -fille et la fracture générationnelle ont rarement été aussi bien montrés au cinéma. Tout est dit en si peu de mots et d’images  !  La bascule qui s’opère en fin de film ne prend pas le spectateur par surprise (on voit venir le gros lourd !), mais la manière dont la réalisatrice filme la réaction de la jeune fille devrait être enseignée dans les écoles de cinéma. Kelly Reichardt n’aurait pas fait mieux.

Saint-Ex

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

En 1930, Antoine de Saint-Exupéry (Louis Garrel) est pilote de l’Aéropostale en Argentine. Quand Henri Guillaumet (Vincent Cassel) , son meilleur ami et le meilleur pilote de l’Aéropostale, disparaît dans la Cordillère des Andes, Saint-Ex décide de partir à sa recherche. Cette quête impossible l’oblige à se dépasser, en faisant de sa capacité à rêver sa plus grande force…

Ce qu’on en pense

Natif de la région de l’Aconcagua en Argentine, que  Saint-Exupéry survolait tous les jours à la recherche son ami Guillaumet, disparu lors d’un survol de la Cordillère des Andes, le réalisateur franco-argentin Pablo Agüero a voulu y retourner pour rendre hommage à l’écrivain-aviateur dont les livres ont marqué son enfance. Il y a filmé un conte plein d’humour et de poésie qui raconte les jours passés par Saint-Ex à chercher le site du crash de son ami,  dans l’espoir de le retrouver vivant et de le ramener à sa base. Un ode aux pionniers de l’aviation,  sublimée par la photographie de Claire Mathon et les images des Andes, dans laquelle Louis Garrel incarne un Saint Exupery enfantin, rêveur et intrépide comme un héros de Bande Dessinée. Loin d’un classique biopic, le film pourra déconcerter certains spectateurs mais séduira ceux qui ont un jour rêvé de piloter un vieux coucou à hélices chargé de courrier pour l’autre bout du monde.

Les Femmes au balcon

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Lors d’un été caniculaire à Marseille, trois femmes (Souheila Yacoub, Sanda Codreanu, Noémie Merlant) fantasment sur leur mystérieux voisin (Lucas Bravo). Elles se retrouvent coincées dans une affaire terrifiante et délirante avec, comme seule quête, leur liberté…

Ce qu’on en pense

Lorsqu’elle ne joue pas les Emmanuelle pour son amie Audrey Diwan, Noémie Merlant réalise, elle aussi, des films féministes. Après Mon Amour en 2021, voici  Les Femmes au balcon  qui emprunte au cinéma d’Almodovar, aux films de genres sud-coréens et au gore pour dénoncer les violences sexuelles. En y ajoutant une bonne dose d’humour et de second degré. La gent masculine en prend pour son grade !  Osé, gonflé et un tantinet ovniesque, le film pourra déconcerter voire choquer. Mais c’est pour la bonne cause et la visible complicité des trois actrices est communicative.

La Guerre des Rohirrim

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Ce nouveau chapitre, situé 183 ans avant la trilogie du « Seigneur des anneaux », explore l’histoire de la Maison de Helm Poing-de-Marteau, roi de Rohan. Face à l’attaque soudaine de Wulf, un seigneur vengeur et cruel, Helm et son peuple se barricadent dans la forteresse de Hornburg, rebaptisée Gouffre de Helm. Dans cette lutte désespérée, Héra, la fille de Helm, doit rassembler le courage nécessaire pour diriger la résistance contre un ennemi déterminé à détruire son peuple…

Ce qu’on  en pense

Le Japonais Kenji Kamiyama signe avec La Guerre des Rohirrim un film d’animation autour d’une histoire entièrement inédite qui s’inscrit parfaitement dans l’univers du Seigneur des Anneaux. Avec un des plus beaux personnages féminins vus depuis longtemps au cinéma, tous genres confondus, un scénario riche en action et en rebondissements et une direction artistique de grande qualité, le film s’impose comme l’anime incontournable de cette fin d’année. Du grand art ! 

Vingt dieux 

Cinéma|

Par MAB

Le pitch

A la mort brutale de son père fabricant de fromage, Totone (Clément Faveau), dix huit ans, doit se reprendre en main : fini les bières et les bals de village avec ses potes. Il faut trouver un moyen de gagner sa vie d’autant qu’il est en charge de sa petite sœur de 7 ans. Batailleur mais débrouillard, Totone ne craint pas de se lever tôt et d’accomplir des travaux de force. On est comme ça dans cette dure campagne du Jura. Le voilà qui se persuade de réaliser le meilleur comté de la région pour gagner un concours et le prix qui l’accompagne...

Ce qu’on en pense

« J’ai voulu faire un portrait de l’intérieur de la jeunesse rurale, avec laquelle j’ai grandi » dit Louise Courvoisier de son premier long métrage. Son héros,  Totone, est un p’tit gars du coin rugueux et sensible qui jure « vingt dieux » comme il respire. Recruté sur place,  dans le Jura où il élève des volailles, Clément Favreau en est la parfaite incarnation.  La réalisatrice suit sa trajectoire avec humour et tendresse, en tracteur, mobylette ou camion laitier, flanqué ou non de sa petite soeur. Il aurait été impossible de parler du Jura sans faire de la fabrication du comté un personnage essentiel du scénario. Louise Courvoisier a parfaitement lié tous les ingrédients et peut en être fière du résultat : son film est beau comme un fromage !  Maîtrisé, sincère, sans pittoresque et plein d’amour, Vingt dieux a fait le délice du Certain Regard à Cannes avant de recevoir le Valois de diamant à Angoulême. Ce n’est pas tous les jours que la campagne nous est « comté(e)  » avec autant d’amour et de panache. Vingt dieux,  c’est la bonne surprise « Art & Essai » de l’année ! 

Noël à Miller’s Point

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Un réveillon réunit les membres d’une famille italo-américaine de classe moyenne. Alors que la nuit avance et que des tensions éclatent, l’une des adolescentes s’éclipse avec son amie pour conquérir la banlieue hivernale…

Ce qu’on en pense 

Repéré à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2024, Noël à Miller’s Point  n’a rien du « film de noël » habituel. A part, peut-être,  son esthétique années 50 assez léchée et son côté « film choral »… C’est, en fait, une proposition assez radicale, sans véritable intrigue,  qui se présente comme une succession de vignettes indépendantes pour faire le portrait d’une Amérique fragmentée et pointer les différences entre générations. Pour son troisième long métrage,  l’américain Tyler Taormina (quel joli nom !) s’offre un casting qui compte la fille de Martin Scorsese et fils de Steven Spielberg,  mais c’est à Jacques Tati ou à Gus Van Sant qu’il se réfère. Un drôle de cadeau de Noël pour cinéphiles.  

 

 

Cent mille milliards

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Ils restèrent toute la nuit à discuter dans la chambre de Julia (Victoire Song) . Elle lui parla des palais, des châteaux, des diamants, et de tout l’or qu’elle avait vu. Et aussi de bunkers que construisent ses parents sur une île au milieu de l’océan,  où il faudrait se réfugier après la catastrophe. Afine (Zakaria Bouti) l’écoutait sans dire un mot, ébloui par toutes ces choses dont il n’avait jamais entendu parler…

Ce qu’on en pense

Après Sophia Antipolis, Virgil Vernier nous entraîne à Monaco sur les pas d’Afine (Zakaria Bouti, tout en nonchalance érogène) , un jeune escort qu’une amie (Mina Gajovic) a convié à passer Noël dans le luxueux penthouse des parents de Julia (Victoire Song, magnétique), une pré-ado franco-chinoise qu’elle baby-sitte pour les fêtes.  Dans une principauté hivernale désertée de la jet set, Afine visite quelques clients et croise des « collègues », mais passe surtout du temps avec Julia, dont le charme et l’innocence le subjuguent. Le fait, aussi, qu’elle soit possiblement porteuse d’un secret terrifiant. Les centres commerciaux aux décos de Noël rutilantes, la fête foraine, le port et les plages désertes accueillent leurs déambulations. Virgil Vernier, qui filme la « moderne solitude » comme personne, ne pouvait trouver décor plus à sa mesure que Monaco hors-saison. Tourné comme un documentaire, Cent mille milliards (titre en forme de comptine Capitaine Haddockesque) est un conte urbain cotonneux sur la finitude des choses. Une sorte d’anti Anora naturaliste, qui laisse le spectateur sidéré. Formidable ! 

Wicked

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Elphaba (Cynthia Erivo) , une jeune femme incomprise à cause de la couleur inhabituelle de sa peau verte, ne soupçonne même pas l’étendue de ses pouvoirs. À ses côtés, Glinda (Ariana Grande)  qui, aussi populaire que privilégiée, ne connaît pas encore la vraie nature de son cœur. Leur rencontre à l’université de Shiz, dans le fantastique monde d’Oz, marque le début d’une amitié improbable, mais profonde. Cependant, leur rapport avec le magicien d’Oz (Jeff Goldblum) va mettre à mal leur relation et voir leurs chemins s’éloigner…

Ce qu’on en pense

A l’origine,  Wicked est une comédie musicale à succès,  en forme de prequel au fameux  Magicien d’Oz de Victor Fleming (1939). L’adaptation au cinéma est signée  Jon M. Chu ( Sexy dance,  Jem et les hologrammes , D’où on vient ) et met en scène la chanteuse anorexique Ariana Grande aux côtés de l’actrice Cynthia Erivo peinturlurée en vert. Il y a aussi une chèvre , Jeff Goldblum et un tas de chansons assommantes (car c’est un musical). Tout est calibré pour faire du film un méga succès dans son pays d’origine (les Etats-Unis) et, espère-t-on, dans le reste de l’univers. Il y a intérêt que ça marche, car un second volet est déjà en boite.

Leurs enfants après eux

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Août 1992. Une vallée perdue dans l’Est de la France, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus. Anthony (Paul Kircher, quatorze ans, s’ennuie ferme. Un après-midi de canicule au bord du lac, il rencontre Stéphanie (Angelina Woreth. Le coup de foudre est tel que le soir même, il emprunte secrètement la moto de son père pour se rendre à une soirée où il espère la retrouver. Lorsque le lendemain matin, il s’aperçoit que la moto a disparu, sa vie bascule.

Ce qu’on en pense

La ressemblance avec le pitch de L’Amour Ouf n’est pas tout à fait fortuite. Pressenti pour réaliser l’adaptation du prix Goncourt de Nicolas Mathieu, Gilles Lellouche a préféré faire celle du bouquin de Neville Thompson… En s’inspirant quand même assez largement de Leurs enfants après eux pour la première partie du film et en acceptant de tenir le rôle du père d’Anthony, le jeune héros du roman de Nicolas Mathieu.   Ce sont finalement Ludovic et Zoran Boukherma,  (Teddy, L’Année du requin) qui se sont collés à l’adaptation. Et c’est une réussite.  Moins clipesque et violent que L’Amour Ouf, Leurs enfants après eux  séduit par son réalisme et son casting rafraichissant (Paul Kircher, Sayyid El Almi,  Angelina Woreth). On déplore, comme dans L’Amour ouf, un usage immodéré de tubes 80’s dans la BO, des longueurs (2h20) et un « happy end » un peu forcé.  Mais, à tout prendre, on préfère largement cette version de Roméo et Juliette de province.  Les sentiments et l’émotion y sont moins forcés.

 

 

 

Daddio

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

À l’aéroport JFK de New York, un soir, une jeune femme (Dakota Johnson) monte à l’arrière d’un taxi. Tandis que le chauffeur (Sean Penn) démarre sa voiture en direction de Manhattan, ces deux êtres que rien ne destinait à se rencontrer entament une conversation des plus inattendues…

Ce qu’on en pense

Entièrement filmé à l’intérieur d’une voiture et quasiment en temps réel (le temps d’aller de JFK à Manhattan), le premier film de Christy Hall représente une double performance de mise en scène et d’acting. Les deux sont remarquables : Dakota Johnson et Sean Penn livrent une prestation digne d’éloges et la réalisation tient le pari du huis clos jusqu’à la scène finale. Le problème vient plutôt du scénario : une conversation aussi intime et quasi psychanalytique,  entre un (vieux) chauffeur de taxi et sa (jeune) cliente,  n’aurait aucune chance d’exister dans la vie réelle. Encore moins aux Etats-Unis qu’ailleurs,  en ces temps de pudibonderie et de moralisme exacerbés. Il faut donc s’armer d’indulgence et laisser son cynisme au vestiaire si on veut pas un bon moment. Le charme des deux acteurs rend la chose possible. Avec un peu de neige artificielle et des guirlandes à l’arrivée, Daddio aurait même pu faire un honnête film de Noël.