Cinéma

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Le Monde après nous

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Une famille New Yorkaise s’installe dans un Air B’n’B de luxe sur la Côte pour le week-end. Le lendemain, une panne d’internet et des réseaux mobiles les coupe du reste du pays et deux inconnus débarquent en se présentant comme les propriétaires de la maison venus y chercher refuge…
Ce qu’on  en pense

Produit par le couple Obama, ce thriller apocalyptique signé Sam Esmail (Homecoming, Mr Robot) avec Ethan Hawke, Julia Roberts et Mahershala Ali ne risque pas de passer inaperçu parmi les nouveautés de décembre sur Netflix. Le résultat est à la hauteur des espérances. Avec trés peu d’effets spéciaux, en se concentrant sur les personnages principaux et en instaurant peu à peu une atmosphère anxiogène, la réalisation captive et donne à réfléchir. Combien de temps tiendrait notre société avant de s’effondrer si, du jour au lendemain, les réseaux internet et mobiles arrêtaient de fonctionner ? Pas trés longtemps, apparemment. Et le pire ne serait sans doute pas de ne pas pouvoir voir la fin de sa série favorite !

Nouveaux riches

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Youss (Nassim Lyes) est un pro de l’arnaque qui mène grand train avec l’argent qu’il n’a pas et sous une fausse identité. Lors d’une partie de poker qui tourne au désastre, il rencontre Stéphanie (Zoé Marchal), marginale assumée mais possiblement millionnaire en crypto. L’occasion rêvée de se refaire. Il cherche à la séduire, mais il n’est pas seul sur le coup…
Ce qu’on  en pense

Après En passant pécho, sorti sur Netflix en 2021, Julien Royal récidive dans la comédie picaresque pour la même plateforme.  Il y réussit trés bien,  avec ce qui manque à la plupart des films français qui s’essayent au genre : du rythme, des acteurs qui dépotent et des punchlines qui font mouche. Ca débite même à une telle allure qu’il faudrait presque sous-titrer les dialogues !  Habituée des séries « de cité »  (Skam, Narvalo, Validé),  Zoé Marchal crève l’écran face à un Nassim Lyes en furie. Même Guillaume Canet fait une apparition réjouissante. Evidemment, il ne faut pas chercher un quelconque fond à l’affaire : c’est du pur divertissement cracra, à l’usage du public d’jeuns qui regardera le film sur l’écran d’un ordi ou d’un smartphone en se goinfrant de chips. Mais dans le genre,  ça faut un flush… Royal ! 

The Killer

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

A Paris, un tueur à gages (Michael Fassbinder) attend patiemment d’éxécuter son contrat. L’échec de sa mission l’obligera à traquer les commanditaires à travers le monde avant qu’eux-mêmes ne le retrouvent…

Ce qu’on en pense

Pour clore son contrat de 5 ans avec Netflix, David Fincher adapte une BD française d’Alexis Nolent et Luc Jacamon. L’histoire d’un tueur à gages solitaire, dont Michael Fassbinder endosse la cape d’invisibilité  (la tenue d’un touriste Allemand que personne ne calcule) et le mantra (« Tiens-toi au plan, n’improvise pas,  ne fais confiance à personne... »). Mise en scène chirurgicale,  voix off censée mettre le spectateur dans la tête du tueur, lenteur assumée,  éclairs de violence, sauts géographiques Jamesbondiens ,  cameo réjouissant de Tilda Swinton, The Smiths dans les écouteurs du tueur… Le film n’a pas fait de vagues à La Mostra de Venise où Netflix espérait peut-être rééditer le coup de Roma, mais il se regarde avec plaisir en streaming. Le scénario en rappelle mille autres (à commencer par celui du Samouraï de Melville) et tient sur une ligne (voir pitch). D’un autre réalisateur que David Fincher, on ne chercherait pas plus loin. Mais s’agissant de l’auteur de Seven, Fight Club Zodiack, Mank et Mindhunter (les deux derniers pour Netflix),  on se demande si, par hasard, ce Killer ne serait pas une incarnation de l’auteur, réduit aux basses oeuvres (tourner une série B pour Netflix), après avoir raté sa cible principale (Mank) ?  Une perspective qui donne presqu’envie de le revoir.

 

Voleuses

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Carole (Mélanie Laurent) et Alex (Adèle Exarchopoulos) sont deux voleuses de haut vol, meilleures amies depuis toujours. Sous la coupe de Marraine (Isabelle Adjani)  depuis des années, elles rêvent d’être libres. Avec l’aide de Sam (Manon Bresch), une championne de moto, elles se lancent dans une ultime aventure pour s’affranchir de cette vie de cavale…

Ce qu’on en pense

S’appliquant à elle même le mantra du film (« L’important n’est pas ce qu’on fait mais avec qui on le fai« ), Mélanie Laurent adapte une BD (La Grande Odalisque) pour Netflix, avec Adèle Exarchopoulos, Manon Bresch et Isabelle Adjani en mère maquerelle de cambrioleuses de l’extrême. Avec des acteurs masculins, cette parodie de films d’action n’aurait pas grand intérêt. Mais avec ce quatuor chic et choc, on va au bout en se tenant les côtes. Mention spéciale à Adèle Exarchopoulos qui prouve une fois de plus qu’elle peut tout jouer dans tous les genres avec génie.  Les vannes fusent autant que les balles et font mouche à tous les coups.  C’est drôle, enlevé, girlie et sexy. On veut Voleuses 2 !

 

Death Business

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Jeremiah O’Keefe (Tommy Lee Jones), propriétaire d’un salon funéraire, fait appel au charismatique avocat Willie E. Gary (Jamie Foxx) pour sauver l’entreprise familiale lorsque son deal avec un grand groupe de pompes funèbres tourne au vinaigre. Les esprits s’échauffent et les rires fusent tandis que le duo improbable se lie pour affronter l’armée d’avocats de la partie adverse, menée par la redoutable Mame Downes (Junee Smolett)  

Ce qu’on en pense

Les films de procès sont en vogue. Celui ci se regarde plaisamment (en streaming sur Prime Video),  même si le traitement est en deça de l’ambition affichée d’un grand film dossier sur le « business de la mort » aux Etats-Unis. L’histoire est, en effet, tirée d’une affaire réelle: celle qui a opposé un petit gérant de pompes funèbres de l’Amérique profonde (joué par Tommy Lee Jones) à un grand groupe national qui rachetait à vil prix des entreprises locales en difficulté  pour former un véritable empire des pompes funèbres et faire grimper les prix.  Entamé sur un ton de comédie sociale, avec un grand numéro de Jamie Foxx en avocat bling-bling, le film navigue ensuite à vue entre affrontement judiciaire, couplet sur la voracité des grands groupes capitalistes, naissance d’une amitié improbable entre l’avocat et son client et dénonciation de l’exploitation des noirs.  Alors que l’issue du procès fait peu de doute, l’attention du spectacteur repose essentiellement sur le jeu des acteurs vedettes qui cabotinent à qui mieux mieux. 

Fair Play

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Emily (Phoebe Dynevor) et Luke (Alden Ehrenreich) travaillent dans le même fond d’investissement et sont trés amoureux l’un de l’autre. Mais une promotion inattendue va mettre leur amour  en péril…

Ce qu’on en pense

Sous ses airs de énième thriller érotique dans le milieu de la finance, le premier film de Chloe Domont cache une intéressante réflexion sur les relations homme-femme au sein du couple et dans le monde du travail. Phoebe Dynevor ( plus délurée que dans La Chronique des Bridgerton) et Alden Ehrenreich (aperçu dans Oppenheimer) incarnent ces amoureux,  auxquels l’avenir semble sourire mais qui vont être confrontés à la réussite spectaculaire de l’un d’eux. Ils auront bien du mal à s’en remettre… Le film suit l’évolution tragique de leur relation dans une ambiance de thriller noir dont la tension ne cesse de monter jusqu’à un final glaçant. A voir sur Netflix. 

Killers of The Flower Moon

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Au début du XXème siècle, le pétrole a apporté la fortune au peuple Osage qui, du jour au lendemain, est devenu l’un des plus riches du monde. La richesse de ces Amérindiens attire aussitôt la convoitise de Blancs peu recommandables qui intriguent, soutirent et volent autant d’argent Osage que possible, avant de recourir au meurtre…

Ce qu’on en pense

Présenté en avant-première  à Cannes 2023 (hors compétition pour ne pas tuer le game), le nouveau chef d’oeuvre de Martin Scorsese arrive enfin sur les grands écrans. Et c’est bien là qu’il faut le voir, toutes affaires cessantes malgré sa durée un tantinet redhibitoire  (3h26 au compteur),  car c’est le plus grand film de l’année. Dans la lignée de The Will Be Blood , le chef d’oeuvre de de Paul Thomas Anderson auquel on ne peut s’empêcher de penser.  Pour sa dixième collaboration avec Scorsese, Robert de Niro y retrouve enfin un rôle à sa (dé)mesure : celui de William « King » Hale , un homme sans pitié qui entraîne son neveu Ernest (Leonardo DiCaprio), à la fois complice et victime, dans un plan machiavélique pour accaparer les richesses des indiens. Un drame historique, épique et sanglant,  réalisé de main de maître par un Scorsese au sommet de son art. 

 

Reptile

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Une jeune femme, agent immobilier, est assassinée à coups de couteau dans une maison qu’elle devait faire visiter. Tom Nichols (Benicio Del Toro) et ses collègues de la brigade de police locale entament une enquête qui va bouleverser leur vie… 

Ce qu’on en pense

Entamé de manière trés classique (meurtre, enquête, fausses pistes…) , ce thriller Netflix porté par Benicio del Toro dans le rôle du flic taciturne qui a des choses à se faire pardonner, va en se complexifiant pour déboucher sur…  une excellente surprise. Ambiance à la True Detective, réalisation soignée, casting impeccable (Justin Timberlake compris), psychologie des personnages fouillée… Les amateurs du genre peuvent y aller, c’est du tout bon. On aime particulièrement la relation de couple du héros et de sa femme (jouée par Alicia Silverstone), qui sort des clichés habituels du polar.

Nice : CinéRoman 5

Cinéma|

Par Ph.D

Qui l’eut cru ? Le festival des adaptations littéraires à l’écran CinéRoman a fêté son cinquième anniversaire  avec un programme d’avant premières particulièrement chargé et de nombreuses équipes de film présentes du 2 au 7 octobre 2023 pour 6 jours de projections à raison de trois avant premières par jour.  On a ainsi pu voir Coup de dés d’Yvan Attal en ouverture. Un film noir trés stylisé avec Guillaume Canet, Maïwenn et Victor Belmondo, qui n’a pas spécialement convaincu le public. Le biopic évènement de l’Abbé Pierre avec Benjamin Lavernhe et celui des Bonnard, Pierre et Marthe de Martin Provost avec Cécile de France et Vincent Macaigne,  ont été mieux accueillis.  Rosalie de Stéphanie Di Giusto avec Benoît Magimel et Juliette Armanet dans son premier rôle au cinéma nous a laissé perplexe. Tandis que  Soudain seuls de Thomas Bidegain avec Gilles Lellouche et Melanie Thierry projeté en cloture a tenu en haleine les festivaliers.  Pour la première fois, une série,  Tout pour Agnès sur l’affaire Agnès Leroux avec Michèle Laroque, était présentée dans le cadre du festival. Adaptée du livre de notre regretté confrère Roger-Louis Bianchini, la série est une bonne surprise que les télespectateurs pourront découvrir début 2024 sur France 2. Le jury, présidé par Alex Lutz et composé d’Elodie Bouchez, Suzanne Clément, Nicolas Maury, Sylvie Testud et Danièle Thompson a décerné son Prix à L’Amour et les forêts de Valérie Donzelli et le Prix Nouvelle génération, décerné par un jury d’étudiants, est allé à The Son de Florian Zeller.  

 

 

N’attendez pas trop de la fin du monde

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Angela (Llinca Manouche), qui cumule les emplois d’assistante de production et de chauffeuse Uber,  parcourt la ville de Bucarest . Cette « Alice au pays des merveilles de l’Est » rencontre dans son épuisante journée : des grands entrepreneurs et de vrais harceleurs, des riches et des pauvres, des gens avec de graves handicaps et des partenaires de sexe, son avatar digital et une autre Angela sortie d’un vieux film oublié, des occidentaux, un chat, et même l’horloge du Chapelier Fou…

Ce qu’on en pense

Les amateurs de films extrêmes se souviennent sans doute avec émotion de Bad luck Banging or Loony Porn, le précédent long métrage du réalisateur roumain Radu Jude. L’histoire d’une enseignante dont la sextape conjugale avait fuité sur internet et qui refusait obstinément de s’en excuser.   N’attendez pas trop de la fin du monde est encore plus dément. Il n’y a qu’une scène de sexe cette fois, mais l’héroïne (jouée par l’épatante Llinca Manouche, sosie crédible de Lady Gaga) est atteinte d’une sorte de syndrome de La Tourette qui la pousse à publier toutes les cinq minutes sur les réseaux sociaux des vidéos tellement ordurières qu’elle utilise un avatar masculin pour les diffuser. Le reste du temps, elle roule d’un bout à l’autre de Budapest pour faire des courses Uber ou répondre aux sollicitations d’une société de production de films d’entreprises. L’une d’elles cherche à redorer son blason terni en faisant témoigner d’anciens employés accidentés sur la nécessité de respecter les consignes de sécurité. Le tournage du spot (par le réalisateur de séries Z Uwe Boll dans son propre rôle) est filmé en temps réèl,  ce qui nous vaut un plan fixe final de…  35 minutes ! Le film lui-même dialogue avec un autre long-métrage roumain de 1981Angela merge mai departe, réalisé par Lucian Bratu     : l’histoire d’une femme taxi dans la Roumanie communiste des années 70,  dont plusieurs séquences sont insérées à l’emporte pièce dans la narration… Tout est à l’avenant dans ce film totalement barré,  qui met l’attention et le sens de l’humour du spectateur à rude épreuve pour dénoncer toutes les tares de la société contemporaine avec un humour au napalm. N’attendez pas la fin du monde pour aller le voir !

Tengo Suenos Electricos

Cinéma|

Par Philippe DUPUY

Le pitch

Alors que ses parents se séparent, Eva (Daniela Marin Navarro), 16 ans, décide de vivre avec son père Martin (Renaldo Amien Guittierez) , un artiste bohème.Débute alors la recherche d’un appartement dans la ville de San Jose. Mais l’adolescente va devoir affronter la souffrance de son père et la violence qui le traverse.

Ce qu’on en pense

Retenez ce nom : Valentina Maurel. Native du Costa Rica, Tengo Suenos Electricos (Je fais des rêves életriques) est son premier long-métrage. Présenté en compétition à Locarno, il a reçu trois prix : meilleure réalisation, meilleure actrice, meilleur acteur. Le film cumule depuis une trentaine de prix en festival. Barry Jenkins décrit le travail de la réalisatrice comme « incroyablement sensoriel » et  Nadav Lapid voit en elle « l’avenir du cinéma« . On n’est pas loin de partager leur avis. Tengo Suenos Electricos (un titre digne de Philip K Dick) s’attache aux pas d’Eva (Daniela Marin Navarro, une débutante recrutée sur casting, révélation du film),  une adolescente de 16 ans dont les parents divorcent. La mère n’en peut plus des accès de violence du père,  un poète aux pulsions incontrolables et part s’installer avec ses deux filles dans la maison que lui a léguée une tante. Eva préfèrerait vivre avec Martin,  qui la laisse fumer et avec lequel partage le goût pour la musique et les paroles du poète Jamaïcain  Linton Kwesi Johnson au point d’avoir baptisé son chat Kwesi). En plus, il vit en coloc avec un pote auquel Eva, qui découvre sa sensualité, n’est pas insensible. Valentina Maurel les filme à bonne distance,  à travers les fenêtres ou dans un coin de porte, comme des animaux farouches. Ils le sont : « Une horde d’animaux sauvages qui rêvent d’humanité » comme l’écrit Martin dans un de ses poèmes. Les acteurs sont tous très bons, y compris les enfants. Sous couvert de souvenirs d’adolescence, le film parle des rapports filiaux, de sororité et de la violence endémique à l’Amérique du Sud dont les femmes sont les premières victimes. Dans cette jungle urbaine (Le Costa Rica ne ressemble à aucun cliché touristique. San José, où se situe l’action,  est une banlieue de béton ensoleillée typique des villes pauvres du Sud), Eva va devoir apprendre à louvoyer pour éviter les mauvais coups. Tout en gardant foi en l’humanité et en ses deux parents. La scène finale est formidable. Le film aussi. Une merveille. 

 

Le Comte

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Augusto Pinochet (Jaime Vadell) est un vampire vieillissant, décidé à mourir.  Mais les vautours de son entourage n’ont pas l’intention de le laisser partir aussi facilement…

Ce qu’on en pense

Surprise ! Alors qu’on attendait du réalisateur de Spencer (sur Lady Di) et de Jackie (Kennedy/Onassis) , un biopic au vitriol d’Augusto Pinochet, Pablo Larrain livre une satyre délirante dans laquelle le dictateur chilien de sinsitre mémoire est un vampire – né Claude Pinoche sous la révolution française !?!-  lassé de la vie et décidé à se laisser mourir de vieillesse. Sa femme (Gloria Münchmayer) et ses enfants, qu’il a toujours refusé de rendre immortels, le pressent de livrer ses derniers secrets et -surtout- de leur léguer son magot. Pendant qu’il réfléchit, l’église lui envoie une nonne exterminatrice (Paula Luchsinger) déguisée en comptable. Il en fera sa dernière maîtresse…  Filmé en noir et blanc, dans un mélange de français, d’anglais et d’espagnol, Le Comte déroute. Le rapport avec la dictature chilienne (que Pablo Larrain  a déjà, il est vrai,  beaucoup filmée)  est assez ténu, le scénario explore plutôt les rapports familiaux qu’autre chose et le film est beaucoup trop long et trop lent pour une comédie. La mise en scène et la photo -superbes-  font regretter que Larrain n’ait pas tourné un vrai film de vampires, plutôt que cet exercice de style assez vain, que Netflix a financé sans compter au nom de sa politique d’auteurs.

Sentinelle

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

François Sentinelle (Jonathan Cohen) mène une double vie. Le jour, il est le flic le plus médiatique de l’Île de la Réunion, connu pour ses méthodes musclées et ses chemises à fleur, poursuivant les criminels à bord de son célèbre defender jaune. Mais hors des heures de service (et bien souvent pendant), Sentinelle a un autre métier : chanteur de charme. Depuis quinze ans, il essaye de renouer avec le succès en préparant un nouvel album… Un plan mis à mal lorsqu’une vague de crimes violents secoue l’île.

Ce qu’on en pense

On pouvait espérer mieux de ce buddy-movie parodique qui associe, quelle bonne idée,  deux des acteurs les plus en vue du moment  : Jonathan Cohen et Raphael Quenard. Le premier, coupe mulet décolorée, barbe de 8 jours et tenues digne de Deux flics à Miami, joue un commissaire de police totalement incompétent,  qui mène en parallèle (avec la même nullité),  une carrière de chanteur de charme ringardissime. Le second joue – sans forcer son talent-  son nouvel adjoint psychorigide, légèrement effaré par ce qu’il découvre. Sur fond d’élections régionales, l’intrigue met en scène un groupuscule qui a enlevé le mari de la présidente sortante (Emmanuelle Bercot)  et alterne séquences d’action parodiques et gags de show télé.  La mise en scène d’Hugo Benamozig et David Caviglioli manque cruellement de rythme, ce qui est dommage vu l’importance que tient la musique dans l’histoire.

Rencontre: Camille Cottin

Cinéma|

Par Ph.D

Dans Toni en famille, le nouveau film du Grassois Nathan Ambrosioni,  Camille Cottin incarne la mère de cinq ados qui se pose des questions sur son avenir. Ancienne candidate de la Star Ac’ , elle n’a pas spécialement aimé la célébrité que lui a valu son unique tube et a préféré se consacrer pleinement à l’éducation de ses enfants . A 40 ans passés, elle voudrait enseigner,  mais rien n’est simple pour une mère de famille nombreuse qui élève seule ses enfants… Un très joli rôle pour l’actrice de Dix pour cent,  qui nous a confié avoir pris beaucoup de plaisir à tourner sur la Côte d’Azur lors de l’avant-première du film à Nice.

Qu’est-ce qui vous a décidé à accepter ce rôle ? 

J’étais très curieuse car il y avait toute une légende autour de Nathan qui a réalisé son premier film à 19 ans. J’ai lu son scénario qui m’a fait pleurer et quand je l’ai rencontré j’ai été conquise. J’ai trouvé que le traitement était très original. En tout cas différent de ce à quoi on pouvait s’attendre pour un portrait de mère de famille en reconversion professionnelle. Avec pleins de petits détails originaux,  comme le fait qu’elle soit passée par la Star Ac’…

Vous avez aimé interprêter la chanson du film ? 

J’ai adoré ça ! Les cours de chant, les séances d’enregistrement… C’était super. J’adorerais faire une comédie musicale, chanter et danser en même temps…

Vous auriez voulu être chanteuse ? 

Oui,  mais mon entourage m’a vite calmée. Disons qu’assez vite,  je me suis rendue compte que ce n’était peut-être pas indispensable (rires)

Vous aviez un modèle pour Toni ?

« Toutes les femmes de ma vie » ! (elle fredonne la chanson des L5).  Ma mère a eu plusieurs enfants et j’étais l’ainée :  côté famille, je connaissais.  Toni est à ce moment charnière de la quarantaine où on peut se poser la question  de ce qu’on veut faire du reste de sa vie. On est encore jeune, on a tous ses moyens,  tout est encore possible. En plus, elle est confrontée aux choix de ses enfants : une qui veut faire une carrière artistique, l’autre qui part faire des études qu’elle aurait peut-être aimé faire… Forcément,  ça l’interpelle. Elle incarne bien ce moment de remise en question et de quête de sens.

Où en est le projet de film tiré de la série 10 pour cent ?

Le scénario est en écriture, j’ai rien encore rien lu et je ne sais pas qui réalisera, mais ça va se faire.

Paradise

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Dans un proche futur, Max (Kostja Ullman) travaille pour un laboratoire qui propose d’échanger du temps de vie contre une forte rémunération. Tout va bien,  jusqu’à ce que sa femme Elena (Marlène Tanczic) soit contrainte de céder 40 ans de sa vie pour payer l’hypothèque de leur appartement…

Ce qu’on en pense

Même si on a un peu de mal à croire au  concept d’échange de temps de temps de vie,  sur lequel se base le scénario, ce film de SF allemand signé Boris Kunz remplit très bien son office en abordant les implications philosophiques et psychologiques qui en découlent, sur un rythme de thriller. Une réflexion intéressante sur le vieillissement, la quête de la jeunesse éternelle, la morale et l’argent, enrobée sous des atours de science-fiction réaliste. A voir sur Netflix.