Cinéma

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Louise Violet

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l’institutrice Louise Violet (Alexandra Lamy) doit y imposer l’école de la République (gratuite, obligatoire et laïque). Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants, ni surtout auprès de leurs parents, auxquels les enfants fournissent une main d’oeuvre gratuite pour les travaux des champs…

Ce qu’on en pense

Un beau film « Qualité France » sur l’école républicaine,  avec Alexandra Lamy dans le rôle titre et Grégory Gadebois dans celui du maire du village qui accueille (d’abord froidement) sa première institutrice. Les deux acteurs ont déjà tourné dans les deux derniers films d’ Eric Besnard (Les Choses simples et Délicieux) et leur complicité est évidente. La première confirme qu’elle peut tout jouer (y compris, pour la première fois, en costume),  le second qu’il est un des meilleurs seconds rôles du cinéma français. La réalisation est sans surprise, mais le film porte haut les valeurs de l’école laïque et rappelle les évènements de La Commune (l’héroïne cache un secret qui y est lié) . A ce titre,  il est particulièrement recommandé au public scolaire. 

The Substance

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Ancienne star du cinéma et de la télévision, Elisabeth Sparkle (Demi Moore) est mise sur la touche par son patron (Dennis Quaid) qui cherche à rajeunir l’audience de sa chaîne. C’est alors qu’un inconnu l’invite à participer au programme « The Substance », consistant à s’injecter un liquide censé créer un double parfait et rajeuni d’elle-même. Ainsi naît Sue (Margaret Qualley), une jeune femme à la plastique parfaite. Seule ombre au tableau : Elisabeth et Sue sont toujours la même personne et doivent vivre en alternance,  en permutant tous les 7 jours…

Ce qu’on en pense

Après Titane (Palme d’or 2021), un nouveau « film de genre » français et féminin était en compétition à Cannes 2024. The Substance y a reçu –  à la surprise générale-, le prix du scénario : étonnant pour un film de pure mise en scène dont l’histoire semble tirée d’une BD de série Z.  Sous influence Cronenberg, Coralie Fargeat (Revenge) pousse à fond les curseurs du gore et de l’artificiel dans ce thriller horrifique censé se passer à Hollywood,  mais qui a été en réalité tourné sur la Côte d’Azur. Le plus fort c’est qu’on ne voit pas la différence !  Demi Moore y campe un avatar d’elle-même, qui teste un programme secret lui permettant de retrouver temporairement la plastique de sa jeunesse, mais une semaine sur deux seulement.  La semaine suivante,  elle retrouve son enveloppe corporelle habituelle. A condition, toutefois, de respecter scrupuleusement le protocole,  car chaque jour de plus passé dans sa nouvelle identité (en Margaret Qualley) se paie de 10 ou 20 ans de plus dans l’ancienne… Facile de deviner ce qui va se passer dans ce Portrait de Dorian Gray 2.0 à l’esthétique publicitaire,  qui utilise toutes les ficelles du body horror pour un résultat choc et toc.  On a trouvé les grimaces forcenées du revenant Dennis Quaid  encore plus atroces que les mutations corporelles de l’héroïne. Dénonciation grossière du jeunisme et du culte de l’apparence, The Substance en manque trop (de substance) pour être pris au sérieux. 

Flow

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Un chat se réveille dans un univers envahi par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l’eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’impose à eux…

Ce qu’on  en pense

Le cinéma d’animation nous offre ces derniers temps des films magnifiques. Après SauvagesLe Robot sauvage  et avant  La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius, voici Flow de Gints Zilbalodis. Découvert à Cannes 2024, dans la section Un Certain Regard,  cette aventure post apocalyptique teintée de fantastique  a été un de nos plus gros coups de coeur de l’édition. Sans aucun dialogue (mais avec une foultitudes de sons naturels) et avec des graphismes superbes,  le film parvient à émouvoir et à amuser,  sans oublier de faire passer un joli messsage sur le « vivre ensemble ». Un film à mettre sous tous les regards, c’est certain !

Juré N°2

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Alors qu’un homme (Nicolas Hoult) se retrouve juré d’un procès pour meurtre, il découvre qu’il est à l’origine de cet acte criminel. Il se retrouve face à un dilemme moral entre se protéger ou se livrer…

Ce qu’on en pense

Après le dispensable Cry Macho, qui nous fit craindre le « film de trop« , le vétéran Clint Eastwood (94 ans) se rachète avec un film de procès dans la grande tradition.  Malgré quelques raccourcis audacieux et une multiplication d’heureux « hasards scénaristiques » dans l’intrigue, Juré N°2 radiographie le système judiciaire US et pose un joli cas de conscience à son héros. Celui-ci est incarné par Nicholas Hoult , dont la stature et le regard bleu azur ne sont pas sans rappeler un certain… Clint Eastwood.

Anora

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Anora (Mikey Madison), jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre Ivan (Mark Eydelshteyn), le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant. Mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage

Ce qu’on en pense

Palme d’or surprise de Cannes 2024, Anora est une sorte de Pretty Woman punk, revisité par Tarantino et Martin Scorsese. Un roller coaster jubilatoire qui a séduit le jury de Greta Gerwig et enchanté la Croisette, avec ses changements de tons et ses virages à 180° au frein à main. Après  Florida Project et Red Rocket, Sean Baker entre dans la cour des grands avec cette vraie fausse comédie romantique sous amphétamine,   dans laquelle Mikey Madison crève littéralement l’écran. La scène où elle se fritte avec les sbires envoyés par sa belle famille pour lui faire renoncer à son mariage restera dans la annales.

Venom: The Last Dance

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Eddie (Tom Hardy) et Venom sont en cavale. Chacun est traqué par ses semblables et alors que l’étau se resserre, le duo doit prendre une décision dévastatrice qui annonce la conclusion de leur aventure

Ce qu’on  en pense

Le succès de la franchise Venom a sans doute relancé la carrière de Tom Hardy, mais il l’a probablement privé du rôle qui lui était promis : celui de James Bond. On le regrette d’autant plus lorsqu’au détour d’une scène de ce nouvel opus,  Hardy enfile un smocking et entre dans un casino… C’est à peu près tout ce qu’on retiendra de Venom 3 ,  dont on espère que le titre (The Last Dance) ne ment pas. Il est temps, en effet, que cela se termine ! Le film déroule une intrigue au rabais,  avec des effets speciaux médiocres et une réalisation poussive. Seuls quelques traits d’humour allègent ce pudding indigeste.

Canary Black

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Avery Graves (Kate Beckinsale),  un agent de haut niveau de la CIA, est victime de chantage de la part de terroristes qui l’obligent à trahir son propre pays pour sauver son mari kidnappé. Coupée de son équipe, elle se tourne vers ses contacts dans la pègre pour survivre et aider à localiser les renseignements convoités par les kidnappeurs. Trahie à chaque tournant, elle doit compter sur sa formation de pointe et ses compétences de combat  dans une course mortelle pour livrer aux ravisseurs un mystérieux document qui pourrait déclencher une crise mondiale…

Ce qu’on  en pense

Ex-directeur de la photo de Luc Besson (Taxi 2, Le Transporteur),  reconverti avec succès dans la réalisation de films d’action (Taken, From Paris with Love, Gunman) Pierre Morel recycle son savoir-faire dans cette série B d’espionnage et d’action au fémininKate Beckinsale joue les Jane Bond adepte du combat au couteau. Rien de trés original dans la scénario- sur fond de chantage à la cyber guerre -,  mais la réalisation tient la route et on ne s’ennuie pas. Le genre de film qui pourra vous sauver un dimanche après-midi pluvieux.

The Killer

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Lors de l’exécution d’un contrat, une tueuse à gage (Nathalie Emanuel) épargne une jeune chanteuse atteinte de cessité (Diana Silvers), provoquant la foudre de ses employeurs…

Ce qu’on en pense

Toujours à la recherche d’un nouveau souffle, le pape du cinéma d’action hong-kongais  John Woo a eu l’étrange idée de remaker son hit culte  The Killer, daté de  1989  en situant l’action à Paris avec une femme (Nathalie Emmanuel, révélée dans Game of Thrones et récemment à l’affiche de Megalopolis de Francis Ford Coppola) dans le rôle du tueur à gages et quelques acteurs français en vue dans les seconds rôles (Omar Sy en flic , Eric Cantona en méchant). Le résultat ne fait que faire regretter l’original et souligne combien le cinéma de Woo a vieilli, comparé aux normes actuelles, imposées par la saga John Wick de Chad Stahelski .

Monsieur Aznavour

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française. Avec près de 1200 titres interprétés dans le monde entier et dans toutes les langues, il a inspiré des générations entières. Le parcours exceptionnel et intemporel de Monsieur Aznavour…

Ce qu’on en pense

Après un film sur l’hôpital (Patients) et un sur l’école (La Vie scolaire), le duo Grand Corps Malade/ Mehdi Idir s’attaque au biopic avec Monsieur Aznavour qui retrace les débuts de carrière difficiles du chanteur, avec une déférence annoncée par le titre. Une biographie autorisée,  purement illustrative et presque  totalement hagiographique (seule critique : ce fut un père absent), qui offre surtout  à Tahar Rahim l’occasion d’une performance transformiste dans le rôle-titre… et de grandes chances pour le César ! Duement postiché, l’acteur est même allé jusqu’à imiter la voix de son modèle dans les scènes de concert…  Dans le genre, Marie Julie Baup en fait aussi des caisses en Edith Piaf. La partie la plus intéressante est, sans doute, celle consacrée au duo – aujourd’hui oublié-,  qu’ Aznavour formait avec Pierre Roche (joué par Bastien Bouillon) et à leur amitié sacrifiée sur l’autel de sa carrière solo. Mais, comme le reste, cette thématique est seulement survolée. Restent les chansons, que le film clippe assez joliment…

Wolfs

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un professionnel (George Clooney) est chargé de nettoyer une scène de crime lorsqu’un second professionnel (Brad Pitt) débarque sur les lieux. Les deux loups solitaires se trouvent contraints de faire équipe et embarquent pour une nuit infernale où rien ne se passe comme prévu.

Ce qu’on en pense

Réunis pour la première fois depuis la saga  Ocean’s 11, 12 13, Brad Pitt et George Clooney reprennent  leur numéro de duettistes, jouant avec un évident plaisir les « nettoyeurs » vieillissants devant la caméra de Jon Watts (Spider-Man). Mais plus qu’aux films de Steven Soderbergh, c’est à ceux des frères Coen (Fargo) et de Quentin Tarantino  (Pulp Fiction) que Wolfs se réfère. Le titre et la fonction des deux héros  sont  d’ailleurs une référence directe à Winston Wolfe, le  « nettoyeur » joué par Harvey Keitel dans le film palmedorisé de Tarantino. On aura compris que le second degré est roi dans cette comédie d’action au ralenti, dans laquelle Clooney et Pitt rivalisent de réparties et de grimaces pour se moquer de leur grand âge, face à un troisième larron joué par une des juvéniles stars d’Euphoria,  Austin Abrams.  A voir sur AppleTV+ ou MyCanal. 

CinéRoman : Le palmarès

Cinéma|

Par la rédaction

Depuis sa création en 2019 pour célébrer les 100 ans des studios de la Victorine, le festival CinéRoman de Nice a su se faire une place parmi les événements incontournables du cinéma en France. Il s’est imposé comme LE rendez-vous des films adaptés de toutes formes de littérature. Et cette sixième édition fut fastueuse. Placée sous la présidence de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, les brillants adaptateurs des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo, elle a célèbré une fois de plus l’audace et la créativité qui font dialoguer la plume et la caméra. A l’issue d’un véritable marathon de projections  (48 films inscrits au programme) le jury, composé de  Philippine Leroy-Beaulieu, Laetitia Dosch, Aurélie Saada, Enki Bilal, François Berléand, Jérémie Renier et Danièle Thompson a rendu son palmarès .

Sosno du meilleur film:  La Zone d’intérêt 

Prix spécial : Le Roman de Jim

Prix nouvelle génération : Maria 

Sosno des meilleures actrices : Annamaria Vartolomei (Maria) et Sophie Guillemin (Juliette au printemps)

Sosno du meilleur acteur : Benjamin Biolay (Quelques jours pas plus)

Coup de coeur : Sandrine Kiberlain (Sarah Bernhardt)

Sosno d’honneur : Costa Gavras/Daniel Auteuil

 

 

Maya, donne moi un titre

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Maya et son papa vivent dans deux pays différents. Pour maintenir le lien avec sa fille et continuer à lui raconter des histoires, son papa lui demande chaque soir « Maya, donne-moi un titre ». À partir de ce titre, il lui fabrique alors un dessin animé dont elle est l’héroïne…

Ce qu’on  en pense

Un Michel Gondry pour enfants: quelle bonne idée ! Le réalisateur-bidouilleur a rappelé Pierre Niney,  qui jouait son double loufoque dans Le Livre des solutions, pour donner sa voix au narrateur  de ces mini dessins animés improvisés au jour le jour avec du carton de la colle et des bouts de ficelle pour distraire sa fille. D’une incroyable fraicheur et d’une grande drôlerie , ce tout petit film ravira les enfants et tous ceux qui le sont restés. L’épisode Pampa la Frita, dans lequel il est question de dépoluer la Seine envahie de ketchup en y jettant des frites,  vaut son pesant de burgers végétariens !

Killer Heat

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Le détective privé Nick Bali (Joseph Gordon Lewitt), un Américain expatrié en Grèce, engagé pour enquêter sur la mort accidentelle d’un jeune magnat du transport maritime, Leo Vardakis (Richard Madden), sur l’île de Crète. Penelope (Shailene Woodley), la belle-sœur de la victime ne croit pas au rapport de police officiel. Mais qu’est-il arrivé exactement à Leo, et pourquoi ? Malgré la beauté ensoleillée de cette région méditerranéenne exotique, Nick découvre la noirceur à chaque tournant : là où la riche et puissante famille Vardakis règne comme un dieu, où les jalousies sont profondes, et où n’importe qui peut être suspect…

Ce qu’on en pense

Adaptation paresseuse d’une nouvelle de Jo Nesboavec Joseph Gordon Lewitt dans le rôle du détective privé américain expatrié en Grèce après un divorce pénible et Shailene Woodley dans celui de la mystérieuse cliente. Sur le papier, ça sent bon le polar ensoleillé. A l’écran hélas, c’est de la daube. Tous les clichés du genre sont exploités sans le moindre second degré par un scénario totalement prévisible. Les acteurs ne font même pas semblant d’y croire et la réalisation (du Français Philippe Lacôte) se traîne au même rythme que la voix off.  Même le décor crêtois est mal exploité ! Une tâche sur la filmographie des deux têtes d’affiche.

Boxeur

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Dans les années d’avant la chute du régime communiste, Jedrzej (Eryk Kulm) devient Champion de Pologne de boxe, comme son père avant lui. Décidé à ne pas connaître le même destin contrarié que son paternel, il fuit la dictature avec sa jeune épouse (Adrianna Chlebicka) et s’installe à Londres pour tenter de devenir champion du monde. Mais il ne connait rien au monde de la boxe profesionnelle et tombe entre les mains de managers véreux… 

Ce qu’on en pense

Un Rocky/Raging Bull polonais sur Netflix. Pourquoi pas ? Comme le dis le carton au générique, « Lhistoire pourrait être vraie« . Sauf qu’on n’y croit pas une seconde !  L’acteur principal (Eryk Kulm) ressemble plus à Paul Mirabel qu’à Sylvester Stallone  et, d’ailleurs,  le film hésite entre drame et comédie burlesque. Les scènes de boxe (pas mal filmées) sont trop rares pour que la chose mérite le qualificatif de « film de Boxe ». Tous les clichés du genre sont pourtant convoqués…  En vain!  On suit donc, d’un oeil distrait,  le destin tragicomique d’un transfuge polonais au QI négatif dans l’univers impitoyable de la boxe professionnelle anglaise. C’est long (2h30), invraissemblable et filmé comme une mini série US, BO pop-rock en bonus. Seule la découverte  Adrianna Chlebicka, dans le rôle de la femme du boxeur, mérite qu’on tienne jusqu’au dernier round.

Kaizen

Cinéma|

Par Ph.D

C’est l’histoire d’un gamin de 21 ans, Inès Benazzouz alias Inoxtag, qui a tellement bien réussi comme streameur (de jeux vidéo d’abord, puis de lui même) qu’il avait besoin d’un nouveau défi. Ce sera l’Everest ! Difficile de viser plus haut quand on vit comme un geek dans la salle de bains de la maison parentale (par flemme de chercher un logement décent), qu’on se couche à pas d’heure les yeux explosés d’avoir monté trop de vidéos, qu’on se nourrit de n’importe quoi  n’importe quand et qu’on n’a quasiment jamais fait de sport de sa jeune vie. Même en y mettant les moyens (financiers, qu’on imagine énormes), le défi avait tout d’une  mission impossible,  voire suicide. C’était compter sans la passion du jeune homme, sa tenacité et sa foi en la philosophie kaizen : progresser toujours, un pas après l’autre. En 6 mois d’entrainement intensif, le « no life » est devenu un alpiniste accompli capable de grimper les plus hauts sommets des alpes et un premier sommet himalayen, antichambre de l’Everest.  Six mois encore et le voilà au pied de la plus haute montagne du monde,  accompagné de l’équipe de tournage et d’un guide de haute montagne, Mathis Dumas, presqu’aussi jeune et passionné que lui,  à peine plus expérimenté. Kaizen est aussi l’histoire d’une amitié , née dans la souffrance des ascensions successives. Le film est trop long (près de trois heures !), souvent complaisant, mais le montage est dynamique et les images sont superbes. Etonnament  immersif, il donne une bonne idée de l’incroyable difficulté de pareille ascension et des dangers auxquels sont confrontés ceux qui s’y risquent. On apprend pourtant, interloqués, que le toit du monde est plus fréquenté qu’une rame de métro parisien aux heures de pointe et qu’il faut faire la queue pour y accéder, dans des conditions d’insécurité effarantes. On voit aussi les ravages de « l’himalayisme » ,  avec les monceaux de détritus laissés par les cordées dans les camps successifs  et on a un léger aperçu de la dure condition des sherpas qui accompagnent les grimpeurs. Le but d’Inoxtag n’était pourtant pas de dénoncer  les méfaits du surtourisme, ni d’inciter ses millions d’abonnés à se lancer, comme lui, à la conquête de l’Everest. Mais plus modestement de leur donner envie de lâcher leurs consoles et leurs écrans pour découvrir le vrai monde et se faire des amis. Louable intention ! 300 000 spectateurs se sont rués dans les salles qui ont projeté le film les 13 et 14 septembre et 20 millions d’internautes l’ont déjà visionné sur Youtube, où il est en accès libre. TF1 devrait le diffuser le 8 octobre après Koh Lanta.  Regardez-le, il en vaut la peine.