Cinéma

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Being The Ricardos

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Une semaine particulière dans les coulisses du tournage de la sitcom phénomène des années 50 aux USA:  « I Love Lucy« .  Lucille Ball (Nicole Kidman) et Desi Arnaz (Javier Bardem) qui en sont les vedettes font face à une série de crises à la fois personnelle et professionnelle qui menace leur émission, leurs carrières respectives et leur mariage…

Ce qu’on en pense

Après Apple (Steve Jobs) et Facebook (The Social Network), le scénariste Aaron Sorkin s’intéresse au phénomène des sitcoms  avec ce biopic de Lucille Ball et Desi Arnaz, acteurs vedettes d’une série phénomène des années 50 aux USA : I Love Lucy. Suivie pendant six saisons par 60 milllions de télespectateurs réunis tous les lundis soirs devant leur petit écran, ce feuilleton familial avait obligé les commerçants américains à s’adapter aux horaires de diffusion car les magasins se vidaient pendant le show. Dans une reconstitution d’époque hollywoodienne, Sorkin, dont c’est la troisième réalisation après Le Gand Jeu et Les 7 de Chicago, met en scène Nicole Kidman et Javier Bardem dans le rôles des acteurs vedettes du feuilleton, Lucille Ball et Desi Arnaz, mari et femme, à la ville comme à l’écran. L’action se concentre sur une semaine durant laquelle Lucille Ball dut faire face à des accusations de communisme (on est en plein maccartisme) et aux infidélités répétées de son époux. On ne sait si c’est le maquillage ou la chirurgie,  mais Nicole Kidman est presque méconnaissable dans le rôle de Lucille qu’elle incarne pourtant avec une fougue peu commune. Face à elle, Javier Bardem est plus en retenu dans le rôle du mari acteur et musicien volage. Le reste du casting comprend les acteurs de la série, les scénaristes , showrunners et producteurs,  dont certains sont interviewés de nos jours pour raconter ce qui s’est passé. Comme d’habitude dans les scénarios d’Aaron Sorkin, cela va à 100 à l’heure et il faut s’accrocher pour suivre les dialogues que les acteurs débitent comme des mitrailleuses. A ce jeu,  la Kidman, qui en train de devenir la reine des plateformes de streaming, se révèle la plus redoutable.

The Velvet Underground

Cinéma|

Par Ph.D

Sélectionné à Cannes 2021, où les festivaliers ont pu le voir sur écran géant et en son dolby (la chance !),   le documentaire de Todd Haynes sur le Velvet Underground produit par Apple est logiquement diffusé sur Apple TV+. Il faudra donc s’abonner à la plateforme pour pouvoir le voir. Cela vaut la peine, même pour un mois, d’autant que le premier essai est offert.  Le réalisateur d’I’m Not There ,  fantastique faux biopic de Bob Dylan,  a monté  des millions d’images et d’archives sonores du Velvet. On ignorait qu’il en existat un si grand nombre !  Elles racontent, chronologiquement, l’histoire du groupe qui, grâce à l’intiuition géniale d’Andy Warhol et aux chansons de Lou Reed, fit entrer l’art contemporain dans le rock (et vice versa) . Les deux membres survivants, John Cale et Maureen Tucker,  interviennent longuement face caméra, de même que l’hurluberlu Jonathan Richman, fan de la première ( et de la dernière) heure,  qui se souvient avoir vu au moins 70 concerts du Velvet.  Le film se termine, étrangement, sur le show case que Nico, Lou Reed et John Cale donnèrent au Bataclan en 1972, sans les autres membres du groupe. Ce document est toujours disponible sur le site de l’Ina.

Le Vétéran

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Poursuivis par les membres d’un cartel mexicain, une mère et son fils traversent la frontière qui sépare le Mexique de l’Arizona et se retrouvent sur les terres de Jim Hanson (Liam Neeson), un ancien marines aigri et vieillissant, qui dénonce systématiquement les immigrés clandestins aux autorités. Mais quand la mère est tuée sous ses yeux par le cartel, Jim décide d’aider le jeune Miguel (Jacob Perez) à retrouver sa tante à Chicago. Le vétéran de guerre  et le petit orphelin s’embarquent dans une traversée des Etats-Unis, poursuivis par la police et les tueurs du cartel…

Ce qu’on en pense

A 70 ans, Liam Neeson n’en a pas terminé avec les films de vengeance et les rôles d’action dans lesquels il s’est spécialisé en fin de carrière. Après les trois Taken, Sans identité, Le Territoire des loups, Non-Stop, Balade entre les tombes, Night Run, The PassengerSang froid et The Good Criminal,  il retrouve dans Le Vétéran son rôle favori d’ex-flic/agent secret/militaire,  que des mafieux viennent malencontreusement déranger dans sa retraite. Réalisé par le producteur des films de Clint Eastwood, Robert Lorenz, le film rappelle curieusement Un Monde parfait, dans lequel Kevin Costner partait en cavale avec un gamin à travers les Etats Unis. Ni le scénario, ni la réalisation ne brillent par leur originalité,  mais Le Vétéran se situe plutôt dans la tranche haute des Liam Neeson movies. Plus près  de Sang Froid ou de The Good Criminal que de Taken 1, 2 ou 3.  

Top Films 2021

Cinéma|

Par Ph.D

Bien que marquée par plusieurs semaines de fermeture des salles,  l’année cinématographique a tout de même été riche de découvertes et de grands films… Dont un certain nombre (4/10) n’ont pas été montrés au cinéma. Le Covid n’y est pour rien : de plus en plus de grands auteurs cèdent aux sirènes des plateformes de streaming pour produire et diffuser leurs films… Voici notre Top 10  2021 (cliquez sur le titre pour lire la critique et voir la bande annonce)

1) Bad Luck Banging or Loony Porn de Radu Jude (Roumanie)

2) Nomadland de Chloe Zhao (USA)

3) Annette de Leos Carax (France)

4) L’Evènement de Audrey Diwan (France)

5) La Main de Dieu de Paolo Sorrentino (Italie)

6) Pieces of a Woman de Kornél Mundruczó (Hongrie/USA)

7) Malcolm & Marie de Sam Levinson (USA)

8) Compartiment N°6 de Juho Kuosmanen (Finlande)

9) Power of the Dog de Jane Campion (Nlle Zélande)

10) Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier (Norvège)

White Noise

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Portrait d’une famille américaine d’aujourd’hui. Tandis que parents et enfants tentent de gérer tant bien que mal les conflits du quotidien, ils explorent aussi les mystères universels de l’amour et de la mort – et se demandent comment faire pour être heureux dans un monde instable, alors qu’un nuage toxique approche… 

Ce qu’on en pense

Adapté de Don DeLillo, le nouveau film de Noah Baumbach (Marriage Story, The Meyerowitz Stories, France Ha) en a les qualités et les défauts. Au positif : un imaginaire débordant, l’art de camper les personnages et les situations et une qualité de réalisation digne du style du romancier. Au négatif : le don (de Lillo) d’en faire trop et de perdre le lecteur/spectateur dans des considérations philosophiques absconses. A l’arrivée, un pudding de plus de deux heuressauvé par la réalisation et le casting étoilé (Adam Driver affublé d’une bedaine et de la diction d’Homer Simpson, Greta Gerwig bien larguée comme d’hab’, Don Cheadle…). Le film fait son miel de la folie du monde moderne et de sa course éperdue vers l’apocalypse,  sur le ton de la caricature burlesque dans une reconstitution des années 80 aux petits oignons. Il faut une certaine dose de patience pour aller au bout, mais on n’est pas mécontent d’avoir tenu bon.

Don’t Look Up

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Deux astronomes du Michigan (Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence) découvrent qu’une comète « tueuse de planètes » fonce vers la terre et qu’il ne reste que 6 mois avant la collision. Mais leurs tentatives pour mobiliser le gouvernement et les médias vont rester vaines

Ce qu’on en pense

Qui aurait dit,  il y a encore trois ans,  qu’une production Netflix parviendrait à mobiliser un tel casting  ? Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Meryl Streep, Cate Blanchett, Timothée Chalamet, Ron Perlman , Ariana Grande, Jonah Hill, Tyler Perry, Kid Kudi et même notre Tomer Sisley national sont à l’affiche du nouveau film d’Andy MacKay (Very Bad Cops, Vice, The Big Short). Et pas pour des caméos. Chacun tient un vrai rôle dans cette comédie satirique délirante et géniale, qui dénonce la folie du monde contemporain où politiques et médias ne songent qu’à maintenir leur pouvoir en abrutissant les masses. Confrontés à un péril mortel et imminent (ici un astéroïde de 10 kilomètres de diamètre, mais ce pourrait être un virus mortel ou le réchauffement climatique), la présidente des Etats-Unis (Meryl Streep),  son conseiller de fils (Jonah Hill) et le patron milliardaire d’une énorme société technologique (Mark Rylance)  vont tout faire pour détourner l’attention du public, puis essayer de tirer profit de la situation, au lieu de prendre les décisions qui s’imposent. Les lanceurs d’alerte joués par Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence seront achetés ou ridiculisés via les réseaux sociaux. Des complotistes (parmi lesquels Timothée Chalamet) nieront l’existence de la menace jusqu’à ce qu’elle soit visible à l’oeil nu et qu’il n’y ait plus qu’une chose à faire : ne pas regarder (Don’t look up). Même les stars mobilisées pour alerter l’opinion (Ariana Grande) seront plus soucieuses de leur image que du péril…  Hilarante et effrayante à la fois, la  fable apocalyptique d’Andy McKay vise juste et frappe fort. Don’t Look Up : déni cosmique est un des meilleurs films de l’année. Un de plus que l’on ne verra pas en salles, hélas.

 

 

Impardonnable

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Libérée de prison à Seattle, Ruth Slater (Sandra Bullock)  retrouve une société qui refuse de lui pardonner son passé. Harcelée par les enfants de l’homme qu’elle a tué et sévèrement jugée par ses nouveaux collègues de travail, elle place son seul espoir de rédemption dans des retrouvailles avec sa petite sœur Katherine (Aisling Franciosi),  qu’elle a élevée seule à la mort de leurs parents. Adoptée par une famille aimante à l’âge de 5 ans,  la jeune fille a oublié sa soeur,  mais souffre encore de troubles traumatiques. Ruth réussit à convaincre un avocat (Vincent dOnofrio) de l’aider dans ses démarches, mais la famille s’y oppose

Ce qu’on en pense

Adapté d’une mini-série anglaise par la réalisatrice de Benni, Nora Fingsheidt, Impardonnable met en scène Sandra Bullock dans le rôle d’une ex-taularde qui essaie de se réinsérer dans la société,  après avoir purgé une longue peine pour le meurtre d’un shérif. Pour supporter sa condition de réprouvée,  elle se raccroche à l’idée de retrouver sa jeune soeur, qu’elle a élevée à la mort de leurs parents et dont elle a étré séparée lorsqu’elle a été arrêtée. Mais les parents adoptifs de la désormais adolescente craignent que ces retrouvailles ne fassent que la perturber un peu plus et font barrage…  Malgré la noirceur de l’histoire,  on s’attache au personnage de Ruth, dont les souvenirs et les cauchemars racontent le destin tragique à coups de courts flashbacks.  Un beau rôle de femme résiliente pour Sandra Bullock, bien dirigée par Nora Fingshteidt.

 

 

Clair Obscur

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

À New York, dans les années 20, Irene (Tessa Thomson), une jeune femme noire,  voit sa vie bouleversée lorsqu’elle retrouve Clare (Ruth Negga) une ancienne amie d’enfance,  qui a caché sa couleur de peau pour épouser un riche blanc

Ce qu’on en pense

Tiré du roman Passing de  Nella Larson, publié en 1929, Clair Obscur est la première réalisation de l’actrice Rebecca Hall.  Un beau drame en noir et blanc sur la condition des noirs américains au début du siècle dernier,  qui bénéficie d’un excellent casting. La reconstitution d’époque est soignée et la mise en scène joliment stylisée,  avec des effets musicaux qui ponctuent les scènes au piano. L’histoire oppose deux jeunes femmes de la bourgeoisie new yorkaise dont une,  mariée à un médecin de Harlem assume sa négritude en militant pour les droits civiques, tandis que l’autre triche sur sa couleur pour s’élever dans la société. Mais le film montre bien que l’intégration de la première n’est qu’une façade : dès qu’elle sort d’Harlem, elle aussi tente de cacher sa couleur de peau et son mari ne rêve que de quitter les Etats-Unis pour aller vivre en Europe. Tentée de mal juger son ancienne amie (aux charmes de laquelle son époux n’est, il est vrai,  pas tout à fait insensible), Irene s’en repentira quand le drame, ineluctable, adviendra. Encore du trés bon cinéma…  à voir sur Netflix.

 

 

La Main de Dieu

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Naples dans les années 80. Fabietto Schisa (Filippo Scotti), adolescent mal dans sa peau, vit avec sa famille excentrique et haute en couleurs. Mais son quotidien est soudain bouleversé lorsque Diego Maradona, légende planétaire du football, débarque à Naples et le sauve miraculeusement d’un terrible accident. Cette rencontre inattendue avec la star du ballon rond sera déterminante pour l’avenir du jeune homme.

Ce qu’on en pense

Encore un grand film qui ne sortira pas en salles. Avec La Main de Dieu, Paolo Sorrentino signe son Amarcord. Comme Fellini, il revient dans sa ville natale pour réaliser son film le plus personnel, qui mêle le destin et la famille, le sport et le cinéma, l’amour et les illusions perdues. Débarrassé de ses boursouflures habituelles (Il Divo, La Grande Belezza) ,  son cinéma n’en est que plus beau et plus touchant. Comme à Maradona, Naples devrait lui élever une statue, car il la filme mieux que personne. Filippo Scotti est particulièrement émouvant dans le rôle du futur cinéaste, hésitant à quitter sa ville natale pour tenter sa chance à Rome où personne ne l’attend.  Et le film dresse une galerie de personnages hauts en couleurs, dignes de Fellini et de l’âge d’or du cinéma italien. Magnifico !  

The Beta Test

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Jordan Hines (Jim Cummings), un agent hollywoodien à succès sur le point de se marier, reçoit une lettre anonyme l’invitant à un mystérieux rendez-vous sexuel…

Ce qu’on en pense

Après l’impayable  Thunder road (primé à Deauville)  Jim Cummings récidive dans la dramédie décalée avec ce Beta test ubuesque,  dans lequel il joue encore le rôle d’un paumé imprévisible. A coups de situations rocambolesques et de mélange des genres (comédie, polar, drame… ), l’acteur-réalisateur-scénariste dresse une satire au vitriol du système hollywoodien et du puritanisme US. Sa verve vacharde est communicative et libératrice.

  

 

Un Héros

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Rahim (Amir Jadidi) est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…

Notre avis

Récompensé d’un Prix du jury ex aequo à Cannes, le nouveau film d’Asghar Farhadi marque son retour en Iran après la  parenthèse americano- espagnole d’Everybody Knows (également présenté à Cannes). C’est une nouvelle fable morale et  judiciaire comme il les affectionne, avec une composante très contemporaine : les effets et méfaits de la médiatisation. D’abord porté au pinacle pour son honnêteté, son héros va connaître une véritable descente en flammes à cause d’un mensonge anodin. Manière de renvoyer dos à dos les contradictions d’une société basée sur la tradition et celles du modernisme. Un scénario malin qui aurait mérité une réalisation moins plan-plan.  

City of Lies

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Avec la demande d’un journaliste (Forest Whitaker), l’inspecteur du FBI  Russell Poole (Johnny Depp) raconte l’enquête sur la mort des deux stars du rap 2Pac et Notorious B.I.G. qui lui a coûté sa carrière dans les années 90…

Ce qu’on en pense

Johnny Depp est devenu un tel pestiféré à Hollywood que cet honnête biopic sur la mort des rappeurs 2Pac et Notorious B.I.G. , signé Brad Furman (Players, Infiltrator, La Défense Lincoln),  est resté dans les tiroirs depuis 2018. Il ne doit sa sortie en France (sur Canal + uniquement ) qu’à sa présentation au festival de Deauville, où Depp était honoré en septembre dernier. On s’en réjouit car le film est plutôt bon et Johnny Depp y trouve un de ses meilleurs rôles depuis longtemps. Celui du flic Russel Poole qui a enquêté sur le mystêre des assassinats des rappeurs 2Pac et Notorious B.I.G dans les années 90 à Los Angeles. Une enquête qui lui a coûté sa carrière, sur fond de corruption policière et de rap business. La thèse du film est que Suge Knight,  le sulfureux patron du label  Death Row, qui dirigeait un véritable empire rap sur la Côte Ouest, payait des flics pour régler ses comptes avec des rappeurs récalcitrants. Malgré une réalisation un peu brouillonne, avec des allers retours temporels difficiles à suivre,  City of Lies est un bon petit polar, rythmé par une B.O rap du meilleur goût, dans une reconstitution d’époque aux petits oignons. Face à un Johnny Depp remarquable de sobriété, Forest Whitaker est une fois de plus excellent en journaliste fouineur. A voir que l’on soit ou non amateur de rap US. 

The Power of The Dog

Cinéma|

Par Philippe DUPUY

Le pitch

Originaires du Montana, les frères Phil et George Burbank sont diamétralement opposés. Autant Phil (Benedict Cumberbatch) est brillant, macho et cruel – autant George (Jesse Plemons) est flegmatique, méticuleux et bienveillant. À eux deux, ils sont à la tête du plus gros ranch de la vallée du Montana. Une région, loin de la modernité galopante du début du XXème siècle, où les hommes assument toujours leur virilité et où l’on vénère la figure de Bronco Henry, le plus grand cow-boy que Phil ait jamais rencontré. Lorsque George épouse en secret Rose (Kirsten Dunst), une jeune veuve, Phil, ivre de colère, se met en tête d’anéantir celle-ci. Il cherche alors à atteindre Rose en se servant de son fils Peter (Kodi Smit-McPhee) , garçon sensible et efféminé, comme d’un pion dans sa stratégie sadique et sans merci…

Ce qu’on  en pense

D’un côté, il y a le crêve-coeur de devoir regarder un tel film sur un écran de salon. De l’autre, le plaisir de l’avoir à disposition sans sortir de chez soi,  le jour de sa sortie.  Le nouveau Jane Campion est disponible sur Netflix  après avoir ramassé le Prix de la mise en scène à Venise. Un prix amplement mérité : la réalisation est formidable et la photo sublime. Censé se passer dans le Montana dans les années 1900, le film a été tourné en Nouvelle Zélande. La lumière y est un peu différente, mais la reconstitution d’époque est parfaite. Adapté du roman éponyme de Thomas Savage, Le Pouvoir du chien distille le poison de la jalousie, du virilisme et de l’homophobie dans un enrobage de grand western classique. Benedict Cumberbatch y joue un cowboy à la virilité trouble, Kirsten Dunst une jeune veuve portée sur la boisson. Mais la révélation du film est Kodi Smit-McPhee qui joue son fils. Son look androgyne détonne et crée le malaise au milieu des garçons vachers du ranch Burbank…  Première femme réalisatrice palmée à Cannes (pour La Leçon de piano), Jane Campion prend tout son temps pour nouer les fils du drame à venir,  mais elle n’oublie pas de faire de l’image : chaque plan ressemble à un tableau d’Hooper. Quelque part entre Brokeback Mountain et There Will Be Blood,  The Power of the Dog est peut-être le plus beau film de l’année. Mais on ne le verra pas au cinéma.

Minamata

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Dans les années 70, alors que sa carrière semble être derrière lui, le photographe de guerre, W. Eugene Smith (Johnny Depp) part au Japon, pour Life. Il veut photographier la population victime de la « maladie de Minamata »  pour dénoncer les effets de la pollution industrielle, par la firme Chisso, sur les habitants. Mal reçu par les habitants et victime de représailles de la part de la firme industrielle, W. Eugene Smith sera rapatrié d’urgence aux Etats-Unis après qu’une partie de ses pellicules aient brûlé dans un icnendie criminel. Mais grâce à ce reportage, il deviendra une icône du photojournalisme. 

Ce qu’on en pense

Remarqué à la Berlinale en 2020 et disparu des radars depuis, Inamata refait surface sur Canal + sans être passé par les salles. Non que le film soit particulièrement raté, mais Johnny Depp, qui en tient la vedette, n’est plus en odeur de sainteté à Hollywood.  Maquillé comme une voiture volée, avec un faux air d’Abbé Pierre,  l’acteur de Pirates des Caraïbes  tient ici le rôle de W. Eugene Smith, photographe américain rendu célèbre par ses photos des victimes de la maladie de Minamata, ce village Japonais pollué au Mercure dans les années 60-70 par une usine chimique peu regardante sur ses rejets dans la nappe phréatique. Johnny Depp n’a pas eu, on l’imagine,  grand mal à s’identifier à ce vétéran has been du photojournalisme, alcoolique et victime de stress post-traumtique pour avoir couvert trop de guerres. Il lui prête son jeu maniéré jusqu’à l’outrance mais ne réussit pas tout à fait à gâcher l’interêt de l’histoire, joliment filmée par Andrew Levitas (Lullaby). Dans la lignée de Dark Waters,  en moins dark et en moins réussi, le film se voit avec intérêt.

Encanto

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Dans un mystérieux endroit niché au cœur des montagnes de Colombie, la fantastique famille Madrigal habite une maison enchantée dans une cité pleine de vie, un endroit merveilleux appelé Encanto. L’Encanto a doté chacun des enfants de la famille d’une faculté magique allant d’une force surhumaine au pouvoir de guérison. Seule Mirabel n’a reçu aucun don particulier. Mais lorsque la magie de l’Encanto se trouve menacée, la seule enfant ordinaire de cette famille extraordinaire va peut-être se révéler leur unique espoir…

Ce qu’on en pense

Le Disney de Noël se joue presque à huis clos, dans l’immense demeure des Madrigal et le village d’Encanto. Voilà qui nous change des  voyages initiatiques qu’affectionne tant le cinéma d’animation. Sinon, l’histoire de la jeune Mirabel et de sa famille reste en terrain balisé et sans surprise. Réalisée par  l’équipe  de Zootopie, cette comédie musicale trés colorée, bénéficie des chansons entrainantes (et pas trop saoulantes)  du compositeur star de Broadway  Lin-Manuel Miranda, de personnages savoureux et de dialogues pleins d’humour. Ca suffira au bonheur des petits et des grands.