Depardieu/Barbara à Monaco

//Depardieu/Barbara à Monaco

Depardieu/Barbara à Monaco

(Photos SBM © Philip Ducap Fine Art Photography) 

C’était le rendez vous le plus prestigieux et le plus exclusif de l’été 2017: Depardieu chante Barbara sous les ors de l’opéra de Monte Carlo. Aux Bouffes du Nord à Paris, cet hiver, le spectacle a fait salle comble neuf soirs de suite. A Monaco, après l’annulation d’une des deux dates prévues (officiellement pour « raisons liées à l’agenda de l’artiste»), alors que le spectacle ne sera joué nulle part ailleurs avant sa reprise, en novembre à Paris au Cirque d’hiver,  les 500 places de la salle Garnier ont eu du mal à trouver preneurs. Comprenne qui pourra… A l’heure dite en tout cas, il apparaît sur scène, ogre en chemisette et mocassins bleus, une main trouvant appui sur le piano de l’autre Gérard, Daguerre, qui accompagna Barbara de 1980 à sa mort. Leur complicité est évidente. Dans le halo de lumière blanche qui les réunit, l’un dit les mots de Barbara et les chante (plus qu’il ne le fait sur l’album), l’autre l’accompagne, à l’écoute de ses moindres  intonations. C’est quand la voix se fait la plus douce, presqu’un murmure, que l’émotion est la plus grande. «Ô mes théâtres », « Emmène moi », «  Marienbad » , « La petite cantate », premier sommet d’émotion,  « Perlimpinpin », « Drouot », « La Solitude », « A Force de », « Sid’amour à mort » déchirante, « Götingen » intemporelle… Ces chansons immortelles,  Depardieu les transcende, tonne et susurre,   passe de l’une à l’autre, appuyé au  piano ou au dossier d’une  chaise, dont il fera peu d’usage, accompagnant les textes de petits gestes de la main ou d’une simple avancée de son corps de géant. Faisant siens les mots de Barbara jusqu’au trouble. Quand il dit « On est étrange quand on est différent »,  est-ce de lui ou bien d’elle ? Épatante idée, en tout cas, que de la citer dans les intervalles entre les chansons, pour s’adresser au public. Qui d’autre pourrait prétendre, avec un corps pareil « Je suis une femme qui chante », sans sombrer dans le ridicule ? Personne. Lorsque, redevenu l’immense acteur qu’il peut-être, Depardieu déclame « chanter , c’est mon poison et ma médecine » , le public entend « jouer » à la place de « chanter »… Magnifique spectacle, magnifique soirée !  Tant pis pour ceux qui l’ont boudée.  

By |juillet 28th, 2017|Categories: Événement|0 Comments

About the Author:

Leave A Comment

14 − 10 =