On l’a tellement attendu (presque 6 ans en fait) le nouvel album d’Orelsan, qu’on pouvait légitimement craindre d’être déçu. Saurait-il se renouveler? Avait-il encore quelque chose à dire? Avait -il encore seulement ENVIE, alors que la télé et le cinéma lui réussissent aussi bien ? Des craintes que balaient d’emblée ce nouvel album au titre évocateur : La fête est finie. Le Bataclan et tellement de choses se sont passées depuis Le chant des sirènes… Orel n’en dit que quelques mots (« Y a rien à faire pour se préparer au pire« ), mais l’ambiance générale de l’album reflète la nouvelle donne. Jusqu’à l’ironique « Tout va bien » dans lequel le narrateur embellit la réalité pour son jeune fils, façon « La vie est belle« . « Quand est-ce que ça s’arrête? » se demande-t-il dans un autre titre. Dans les autres morceaux, Orelsan décline ses thèmes favoris (le succès, la famille, la société, les meufs, grandir, les racines…), avec ce sens de la rime qui fait qu’il reste le roi de la punchline. Entre deux titres plus légers, « San » , « Basique » et surtout « Défaite de famille », exercice de démolition féroce à la Festen, retrouvent la veine rageuse de « Suicide Social » et prouvent que le succès médiatique n’a pas ramolli le rappeur de Caen. Musicalement, on note une ouverture à de nouvelles sonorités avec de jolis feats de Stromae (« La pluie ») et Ibeyi (« Notes pour trop tard »). Mais c’est celui avec Nekfeu (et Dizzee Rascal) qui retient l’attention, tant ces deux-là dominent le rap game français: « Zone » est un des sommets de l’album qui , à peine sorti, est déjà numéro un.
Orelsan
La fête est finie
(Troisième bureau)
Thibault de Montaigu: Cœur
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Par MAB
Le récit à la première personne d’un fils au chevet d’un père qu’il veut connaître avant que ce dandy déchu ne quitte le monde. Or, le patriarche, devenu aveugle et impotent après une vie flamboyante, suggère, à son écrivain de rejeton, le sujet de son prochain roman : l’histoire de Louis de Montaigu, l’arrière grand-père, mort un soir d’août 14, à la tête de son escadron. Un acte de bravoure insensé, un désir sublime et ridicule d’en découdre, qui cachaient bien des secrets. En les découvrant peu à peu, à travers archives et roman familial, l’auteur réalisera enfin qui était son père, qui il est lui-même et combien « les fils sont là pour continuer les pères ». Les allers retours passé- présent et la vivacité des dialogues donnent à cette narcissique et élitiste introspection un étonnant intérêt. Prix Interallié 2024.
Une Affaire de principe
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Par J.V
Le Pitch
Bruxelles, 2012. Quand le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové (Bouli Lanners) et ses assistants parlementaires décident de mener l’enquête. Ils vont alors découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes, jusqu’à leur sommet…
Ce qu’on en pense
Après Une intime conviction (2019) Antoine Raimbault creuse la veine judiciaire et politique avec ce film-dossier sur une affaire qui n’a pas fait grand bruit en dehors du landernau bruxellois, mais qui méritait pourtant plus de publicité. D’autant qu’elle impliquait le médiatique José Bové et le lobby du tabac. Du coup, le film s’attache à faire comprendre les tenants et les aboutissants du dossier, avec un luxe de précision qui nuit un peu à la dramaturgie. Heureusement, le réalisateur a eu la bonne idée d’adjoindre au député moustachu, incarné avec conviction par Bouli Lanners, un assistant et une jeune stagiaire (Thomas VDB et Céleste Brunnquell) qui, en plus d’être attachants, permettent de varier les points de vue.
Horizon 1
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Par J.V
Le pitch
A l’époque de la Guerre de Sécession, la colonisation de l’Ouest américain est semée d’embûches. Qu’il s’agisse des éléments naturels, des interactions avec les peuples indigènes qui vivaient sur ces terres et de la détermination impitoyable de ceux qui cherchaient à les coloniser, tout se conjugue pour rendre l’avancée des colons périlleuse…
Trente trois ans après le succès de Danse avec les loups, encore auréolé de celui de la série Yellostone, Kevin Costner partage sa passion pour le western avec cette ambitieuse saga de trois (ou quatre?) films sur la conquête de l’ouest. Devant et derrière la caméra, l’acteur-réalisateur est omniprésent, multipliant les fils narratifs dans un premier volet de trois heures qui n’a, hélas, pas convaincu lors de sa présentation à Cannes 2024. Reconstitution factice, image proprette, intrigue filandreuse, cette épopée manque de souffle et ressemble plus à une série pour plateforme de streaming qu’au grand oeuvre cinématographique espéré. Témoin de sa construction feuilletonnesque, le final de cette première partie laisse le spectateur en plan jusqu’au 11 septembre, date de sortie prévue du chapitre 2. Avec le risque d’avoir tout oublié d’ici là.
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