On l’a tellement attendu (presque 6 ans en fait) le nouvel album d’Orelsan, qu’on pouvait légitimement craindre d’être déçu. Saurait-il se renouveler? Avait-il encore quelque chose à dire? Avait -il encore seulement ENVIE, alors que la télé et le cinéma lui réussissent aussi bien ? Des craintes que balaient d’emblée ce nouvel album au titre évocateur : La fête est finie. Le Bataclan et tellement de choses se sont passées depuis Le chant des sirènes… Orel n’en dit que quelques mots (« Y a rien à faire pour se préparer au pire« ), mais l’ambiance générale de l’album reflète la nouvelle donne. Jusqu’à l’ironique « Tout va bien » dans lequel le narrateur embellit la réalité pour son jeune fils, façon « La vie est belle« . « Quand est-ce que ça s’arrête? » se demande-t-il dans un autre titre. Dans les autres morceaux, Orelsan décline ses thèmes favoris (le succès, la famille, la société, les meufs, grandir, les racines…), avec ce sens de la rime qui fait qu’il reste le roi de la punchline. Entre deux titres plus légers, « San » , « Basique » et surtout « Défaite de famille », exercice de démolition féroce à la Festen, retrouvent la veine rageuse de « Suicide Social » et prouvent que le succès médiatique n’a pas ramolli le rappeur de Caen. Musicalement, on note une ouverture à de nouvelles sonorités avec de jolis feats de Stromae (« La pluie ») et Ibeyi (« Notes pour trop tard »). Mais c’est celui avec Nekfeu (et Dizzee Rascal) qui retient l’attention, tant ces deux-là dominent le rap game français: « Zone » est un des sommets de l’album qui , à peine sorti, est déjà numéro un.
Orelsan
La fête est finie
(Troisième bureau)
La Colle s’y colle
ça vient de sortir|
Par Ph.D
C’est le tube de l’été 2025… Au moins à La Colle sur Loup ! Tout le monde, là-bas, a visionné au moins une fois le clip posté sur Youtube début juillet. Sur un air de reggae ensoleillé et entrainant, « Viens à la Colle » promène l’internaute dans les rues du village à la rencontre de ceux qui en font la notoriété et la douceur de vivre. A commencer par le directeur de l’office du tourisme local, Vincent Pomparat, à l’initiative de cette aventure musicale pas comme les autres. « En testant ChatGPT, j’avais eu l’idée de demander à l’Intelligence Artificielle de composer une chanson reggae sur La Colle. J’avais lu quelque part que le reggae était le genre musical le plus fédérateur, raconte le sémillant directeur. Le résultat n’était pas mal, mais perfectible. Je l’ai fait écouter à Cécile Grier et Yann Leloup, du groupe No Limite, en leur demandant si ça les brancherait de s’en inspirer pour composer une vraie chanson pour l’Office du Tourisme. Ils ont dit oui et c’était parti ». Une fois composé et enregistré, le single a dûment été proposé aux plateformes de streaming qui l’ont accepté et mis en ligne. On peut l’écouter sur Spotify ou Deezer et l’inclure dans sa playlist de l’été. La Lambada n’a qu’à bien se tenir !
Nosferatu
ça vient de sortir|
Par Ph.D
Le Pitch
L’histoire d’une obsession entre Ellen (Lily-Rose Depp), une jeune femme tourmentée, et le terrifiant vampire (Bill Skarsgård), qui s’en est épris. Avec toute l’horreur qu’elle va répandre dans son sillage…
Ce qu’on en pense
Révélé par deux longs métrages assez ennuyeux mais d’une belle ambition formelle (The Lighthouse et The Northman), Robert Eggers pouvait sembler un bon candidat pour remaker le chef d’oeuvre de FW Murnau Nosferatu le vampire (1922). Le résultat n’est, hélas, pas à la hauteur des attentes suscitées par le projet. Porté par une Lily Rose Depp littéralement possédée, son Nosferatu voudrait être une relecture moderne et féministe du film de vampire mais n’est, à l’arrivée, qu’un divertissement pour multiplexes, sans originalité, ni prise de risque. Le scénario mélange allègrement Nosferatu, Dracula, Exorciste et pandémie, en oubliant la psychologie des personnages. La réalisation n’évite pas la tentation grand-guignolesque, avec un Nosferatu grimé comme un zombie cosaque qui bavasse avec la voix de Dark Vador. Au final, le film ne vaut que pour quelques beaux plans expressionnistes et la prestation sans défaut de Lily Rose Depp. Comme quoi, le vampire n’est jamais sûr !
All We Imagine as Light
ça vient de sortir|
Par Ph.D
Le pitch
Sans nouvelles de son mari depuis des années, Prabha (Kani Kusruti), infirmière à Mumbai, s’interdit toute vie sentimentale. De son côté, Anu (Divya Prabha), sa jeune colocataire, fréquente en cachette un jeune homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer. Lors d’un séjour dans un village côtier, ces deux femmes, empêchées dans leurs désirs, entrevoient enfin la promesse d’une liberté nouvelle…
Ce qu’on en pense
L’histoire de trois femmes de trois générations différentes qui travaillent dans le même hôpital de Mumbai (ex-Bombay) et doivent composer avec la pauvreté, le mal logement, les traditions religieuses et la dureté de la condition féminine en Inde. Un pays que la réalisatrice Payal Kapadia, venue du documentaire, filme admirablement pour son premier long métrage de fiction. L’actrice principale, Kani Kusruti, aurait mérité un prix d’interprétation à Cannes 2024, où le film était en compétition. Le jury présidé par Greta Gerwig a préféré lui accorder son Grand Prix, sorte de Palme bis qui récompense une petite merveille de douceur et de sensibilité.
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