L’avantage du streaming sur abonnement, c’est qu’on n’a pas à se demander si c’est bien ou pas d’acheter le disque d’un gars qui a massacré sa nana à coups de poings. On peut juste l’écouter et se faire une idée sans avoir l’impression de le sponsoriser. On a trop aimé Noir Désir pour faire une croix définitive sur Bertrand Cantat, même si on préférerait, en ce qui nous concerne, qu’il continue à produire sous un nom de groupe plutôt que sous le sien. Question de décence et de respect pour ceux que la mort de Marie Trintignant a plongé dans l’affliction. Ok, et à part ça il est comment ce disque ? Meilleur que celui de Détroit, qui ne faisait que reprendre l’histoire au Noir Désir de Des Visages, des figures, en moins crucial. Les deux premiers titres « Ami Nuit » et « Amor Fati » ouvrent de nouvelles voies musicales, quelque part entre Ferré, Orelsan et Erik Truffaz (dont la trompette déchire le titre d’ouverture). Après ces deux titres géniaux (on pèse ses mots), le reste de l’album paraît évidemment plus faible, avec même des facilités un peu indignes côté textes (« Silicon Valley », « Les Pluies diluviennes »). Le premier single (« L’Angleterre ») n’est pas mauvais en soi, mais il sonne différent du reste du disque et contribue à le rendre bancal. Même s’il ressemble à un mix acoustique de « L’Homme pressé » et d’ « Un jour en France » (666.667 Club) , « Aujourd’hui » aurait fait un bien meilleur single. Et il reste encore assez de très bonnes chansons (« Excuse My French », « J’attendrai », « Anthracitéor » , « Aujourd’hui » , « Chuis con », « Maybe I ») pour situer l’album très au dessus de la moyenne de la production francophone du moment.
Amor Fati
Bertrand Cantat
(Barclay)
Personne n’y comprend rien
ça vient de sortir|
Par Ph.D
Alors que s’ouvrait à Paris le procès de l’affaire du « financement libyen » de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007, Mediapart diffusait au cinéma le film qui résume 10 ans d’enquête et quelques 200 articles publiés par le site sur les relations, pour le moins troubles, qu’ont entretenu les pouvoirs français et libyen sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Cette affaire, « Personne n’y comprend rien » estimait en interview l’ancien président de la République. Fabrice Arfi et Karl Laske, qui ont mené l’enquête pour Mediapart se chargent donc d’éclaircir le sujet, face caméra avec quelques protagonistes et plusieurs spécialistes des relations internationales. Des images d’archives de la guerre en Lybie, de la visite d’Etat du colonel Kadhafi à Paris et des nombreuses déclarations de Nicolas Sarkozy sur le sujet, complètent la démonstration. Le film n’est pas un pamphlet, mais le produit d’une enquête au long cours. C’est passionnant et édifiant pour comprendre le verdict du procès de Nicolas Sarkozy et sa condamnation à de la prison ferme.
Black Dog
ça vient de sortir|
Par Ph.D
Le pitch
Lang (Eddie Peng) revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires…
Ce qu’on en pense
Grand Prix du Certain Regard à Cannes 2024, ce drame puissant signé du Chinois Ju Guan fait d’autant plus songer aux meilleures oeuvre de Jia Zhangke que le réalisateur apparaît ici sous les traits de l’oncle Yao. Portrait de la Chine au début du XXIe siècle (l’action se déroule dans le désert de Gobi, une cinquantaine de jours avant les Jeux olympiques de 2008) et réflexion sur la vie, la mort, le rejet et la solitude, Black Dog force le respect sous ses airs de western post apocalyptique. La photo et la mise en scène impressionnent. Le scénario, par contre, souffre de quelques faiblesses.
Ferrandez : Orients perdus
ça vient de sortir|
Par Ph.D






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