L’année rock commence fort avec un excellent nouvel album de Black Rebel Motorcycle Club et celui de ce quintet de Brixton (Angleterre), Shame, découvert cet été en festival, où ils ont mis le feu partout. Bonne nouvelle : les Shame confirment avec ce premier album qu’ils ne sont pas qu’un bon groupe de scène. Les dix chansons de Songs of Praise s’écoutent à la file et en boucle. Ce qui frappe en premier, en plus de l’énergie phénoménale que déploie le groupe en studio comme en scène, c’est la voix du chanteur, Charlie Steen, qui rappelle celle du jeune Joe Strummer ou celle du regretté Malcolm Owen des Ruts. Songs of Praise fait d’ailleurs un peu le même effet que l’album des Ruts, The Crack, lorsqu’il est sorti en 1979 : une déflagration !
Shame
Songs of Praise
Date de sortie
Janvier 2018
(Dead Oceans)
Whitney K : Two Years
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Par Phil Inout
En écoutant à l’aveugle le nouvel album de Whitney K, on nous aurait dit qu’il s’agissait d’inédits de l’enregistrement du troisième album du Velvet Underground avant le départ de John Cale, on l’aurait cru volontiers. La voix et le phrasé du chanteur Canadien évoquent irrésistiblement Lou Reed, le violon pourrait être celui de Cale , les chœurs féminins font penser à la petite voix de Maureen Tucker et les chansons sonnent comme celles du Velvet d’après les expérimentations warholiennes, quand Lou Reed laissait libre cours à son goût pour les ballades country et le doo wap. Pourtant Two Years n’est ni un pastiche, ni un hommage : juste un très bon disque. Dommage qu’il soit si court (10 titres, 25 minutes) !
Hervé: Hyper
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Par Phil Inout
Révélation masculine des dernières Victoires de la Musique, où il a fait le show, Hervé sort ce mois ci une version augmentée de son premier album, baptisée Hyper Prolongations, sur laquelle on trouve plusieurs nouvelles chansons dans la lignée “Daniel Darc chante Bashung période Gaby“ qui a fait le succès du jeune chanteur parisien. Difficile de dire si on ne se lassera pas rapidement du chant maniéré d’Hervé Le Sourd et de ses chansons reminiscentes des succès de Bashung. Mais en ces temps de disette, l’album s’écoute plutôt gentiment et ses prestations télé laissent augurer de bons lives quand ce sera enfin possible. Logiquement, Hervé devrait être l’attraction des festivals d’été en jauges réduites qui se préparent.
Calligarich: Le dernier été en ville
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Par Denis Allard
Dès sa parution en 1973 en Italie ce premier roman trouva son public. Réédité à trois reprises, il était pourtant resté curieusement inédit en France. Oubli aujourd’hui fort heureusement réparé. Dans ce récit aux accents autobiographiques, Gianfranco Calligarich nous invite à marcher sur les pas de Léo Gazzarra dans la Rome de la fin des années 60. On découvre alors ce jeune trentenaire, « petite main » au Corriere Dello Sport, dans une quête sans but précis où les journées monotones succèdent aux nuits alcoolisées. Sa rencontre avec Arianna, jeune femme solaire et séductrice, vient bouleverser son quotidien. Cependant, cet amour naissant jamais vraiment revendiqué et assumé, ne saura le sauver de sa mélancolie existentielle. On suit alors Léo, anti-héros du quotidien cherchant un sens à sa vie, à travers ses déambulations dans Rome, ville magnétique et envoûtante que Gianfranco Calligarich nous dépeint à merveille : « La ville était si vide que le vieillissement de ses palais était palpable ». En effet, l’autre personnage majeur et sans doute premier de ce roman, est Rome. Elle occupe une place centrale dans les incessants allers et venues de Léo parcourant dans sa vieille Alfa les divers quartiers de la ville ou le long du Tibre. Elle séduit et irrigue les protagonistes de cette histoire, mais engloutit Léo qui s’y noie. Véritable déclaration d’amour à « la ville éternelle », Le dernier été en ville nous rappelle que derrière la séduction et le prestige, certains peuvent parfois s’y perdre. Un petit bijou littéraire à découvrir sans tarder.
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