Bob Dylan : Rough and Rowdy Ways

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Bob Dylan : Rough and Rowdy Ways

Par Philippe DUPUY

A presque 80 ans, Bob Dylan s’est offert son premier numéro 1 au Billboard avec « Murder Most Foul« , immense  ballade historico-sociologique sur l’assassinat du président Kennedy (mais pas que),  sortie pendant le confinement. Le titre constitue la pièce maitresse de son nouvel album, le premier composé de chansons originales depuis l’excellent Tempest, il y a huit ans. Moins puissant que ce dernier, moins essentiel que Modern Times, son dernier chef d’oeuvre daté de 2006, Rough and Rowdy Ways n’en est pas moins un trés bel album. Celui d’un vieux chanteur qui connaît son American Songbook sur le bout de ses doigts et peut se permettre de chanter le blues comme Howling Wolf (« False Prophet », « Goodbye Jimmy Reed« ) , de flirter avec le jazz et la comédie musicale (« My Own Version of You », « Black Rider », « Crossing the Rubicon ») , de se moquer de son statut d’icône de la contre culture (« False Prophet« ) et de confesser ses contradictions (« I Contain Multitudes« ) sans se trahir, ni céder à la facilité. Il n’a pas volé son Prix Nobel de littérature. Est-ce que ça intéressera les fans de Beyoncé et Jay-Z ? Non, bien sûr. Est-ce qu’on courra l’acheter le jour de sa sortie, comme on le faisait jusqu’à Slow Train Coming (1983) ?  Probablement pas (le streaming n’est pas fait pour les chiens, non plus). N’empêche : à 79 ans, Bob Dylan reste inspiré, pertinent et productif : le Pablo Picasso du rock.   Et Rough and Rowdy Ways est un chouette disque à écouter la nuit. 

By |juin 19th, 2020|Categories: ça vient de sortir|0 Comments

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