Les Rolling Stones à Londres

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Les Rolling Stones à Londres

C’est à Marseille que les Rolling Stones donneront leur prochain concert en France, le 26 juin, pour la deuxième partie du No Filter Tour. La tournée était passée en octobre à Paris pour trois soirs à la nouvelle U Arena. À part la setlist, qui varie tous les soirs, c’est la même configuration: une scène géante prolongée d’un long catwalk qui fend la fosse en deux, surplombée d’une large casquette anti pluie et cernée d’écrans gigantesques. Ceux des côtés ressemblent à des smartphones… mais de la hauteur d’un immeuble ! Ils ne cachent rien de l’état de vieillissement de nos chères vieilles pierres (295 ans à eux quatre). D’où, paraît-il, le titre de la tournée: No Filter (sans filtre). Les ayant manqués à Paris en octobre, on est allé les voir jouer à domicile, à Londres, où ils donnaient le deuxième concert de la tournée printemps-été…

C’est dans le nouveau stade olympique de West Ham que 66000 Londoniens les attendaient sous un beau soleil printanier en ce 22 mai. Avec une première partie de choix: Liam Gallagher. L’ex-Oasis, qui jadis crânait devant Mick Jagger, a fait profil bas cette fois. Trop content de l’aubaine, il dédicaçait même «Rock’n’Roll Star» à ses hôtes. Avec le décalage horaire (-1 heure), il faisait encore jour lorsque les Stones prirent la scène avec un «Street Fighting Man» qui manquait singulièrement de combativité. «Heureux de jouer à la maison» (sic), mais donnant l’impression de faire leur balance en public , les premiers titresIt’s only rock’n’roll», «Tumbling Dice», «Paint it Black») étaient expédiés, voire bâclés. Le temps de noter sur le visage émacié de Charlie les traces de ses 76 ans, de remarquer que Keith (74 ans) avait bonne mine et paraissait concentré et de s’étonner de l’incroyable vitalité de Ronnie (jeunot de 70 ans) et surtout de Mick (74 ans) qui, silhouette impeccable, continue de courir (un peu moins vite) de danser et de se dandiner comme il l’a toujours fait. Le plus incroyable , c’est que sa voix n’a pas changé. Sur «Fool to Cry» et «Miss You», il est encore capable de monter dans les aigus, comme à l’époque de leur enregistrement.

Keith Richards accuse davantage le poids des ans et des excès. Les deux chansons qu’il chante («Before they make me run» et «Slipping Away») sont l’occasion pour le public d’aller refaire le plein à la buvette. Et le reste du temps, heureusement qu’il y a Ron Wood pour doubler les parties de guitare. Depuis quelques années déjà, c’est lui qui tient la baraque. Son jeu de guitare s’est autant amélioré que celui de Keith s’est détérioré. Le show s’est considérablement allégé depuis le Bigger Bang Tour qui était passé par Nice en 2006. Pas de projections autres que les images du groupe, pas d’effets spéciaux, pas d’accessoires gonflables, pas de partie acoustique. Vingt titres joués en moins de deux heures (dont deux en rappel), quelques pétards pour conclure (sur «Satisfaction» évidemment) et c’est tout. Les fidèles Darryl Jones (basse), Bernard Fowler (chœurs), Tim Ries (sax) et Chuck Leavell (claviers) sont toujours là, avec une nouvelle choriste (Sasha Allen) et un nouveau sax (Karl Denson). Chacun a son petit moment de gloire: Darryl Jones sur «Miss You», Sasha Allen sur «Gimme Shelter» (où elle est loin de faire oublier Lisa Fischer) et Karl Denson sur «Brown Sugar». Mais les stars du spectacle, ce sont les chansons. Chaque titre (que des classiques à l’exception de «Ride ‘Em Down», extrait du dernier album blues) réveille des tonnes de souvenirs dans le public. Y compris dans la frange des 20-35 ans,  plus nombreuse et enthousiaste qu’on pourrait s’y attendre. Certes, comme le titrait un journal local le lendemain, «It’s Oldy Rock’n’Roll» («C’est du vieux rock‘n’roll»), voire du rock de vieux, mais on continue à aimer ça ! 

By |juin 24th, 2018|Categories: Événement|0 Comments

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