Au fil du temps, Paul McCartney a acquis un statut de génie chaleureux et sympathique qui en fait une sorte de grand père idéal. De sorte que ses disques sont attendus par tout le monde comme les nouvelles d’un ami très cher ou d’un oncle d’Amérique adoré. Même lorsqu’ils sont tout juste moyens, on les écoute avec plaisir et mansuétude. Qu’en est-il du dernier en date, Egypt Station ? Annoncé par trois singles accrocheurs, il est fidèle à l’image qu’on s’en faisait par avance. C’est un album de pop guilleret et coloré. Outre les 3 singles (« Come On To Me », « I Don’t Know » « Fuh You« ), plusieurs titres accrochent dès la première écoute comme « Happy With You« , ode acoustique au bonheur conjugal, « Who Cares » un rock qu’aurait pu signer Pete Townshend, le très Lennonien « People Want Peace », l’étonnant « Caesar Rock » (qu’on croirait chanté par Roger Daltrey), le mélancolique « Despite Repeated Warnings » ou la suite finale « Hunted You Down/Naked/C-Link » propulsée par un gros riff de guitare fuzz. En négatif, on note un trop plein de ballades acoustiques molles et la voix de Paul, qui a encore baissé d’un ton. Egypt Station n’est certainement pas le successeur espéré de Chaos and Creation in the Backyard, dernier chef d’oeuvre en date de l’ex-Beatles. Mais il nous fera de l’usage pour repeindre en pastel les grises journées d’automne et d’hiver…
Paul McCartney
Egypt Station
(Capitol)
La chair des autres
ça vient de sortir|
Par MAB
La Frontière sauvage
ça vient de sortir|
Par MAB
Lost in Cannes
ça vient de sortir|
Par MAB
Alors que la sélection du 78e Festival de Cannes vient d’être annoncée, le réalisateur, scénariste et écrivain Santiago Amigorena raconte les moments contrastés passés, depuis 1985, dans ce lieu d’illusions. Paraphrasant Proust jusque dans son style travaillé, il a intitulé ce troisième volume autobiographique « Le Festival de Cannes ou le temps perdu ». Une façon pour lui de raconter sa vie par le prisme grossissant et déformant de cette foire aux vanités. Rien d’original dans ce qu’il relate. Mais pour le lecteur, le plaisir d’entrer, à la fois de l’autre coté du miroir et dans l’intimité d’un faux « privilégié » un brin narcissique et passablement amer. D’abord, pour le parfait inconnu qu’il fut, les attentes interminables pour obtenir le carton d’une projection. Les hôtels miteux et les stratagèmes pour s’incruster dans les fêtes. Puis pour le co-scénariste débutant du « Péril Jeune » de Cédric Klapisch, les contacts en hausse. Les dîners qui se proposent. Le smoking pour les marches. Ensuite, l’évocation, pour le coup, très impudiques et larmoyantes des actrices aimées, supportées et desaimées: deux enfants avec Julie Gayet et deux ans de relation glamour avec la présidente du jury de cette 78 eme édition, Juliette Binoche. Au fil des lignes, Cannes devient alors autre chose qu’un lieu de cinéma mais celui des féroces mondanités. Surtout de tout ce que l’on se construit soi-même pour s’élever, souffrir et se tromper de vie. « Lorsque l’on atteint son but, la triste réalité de ce que l’on convoitait, s’offre à nous dans tout son terne éclat » conclut Santiago. Seul l’âge et l’écriture, permettent alors de se rendre compte de son erreur. Plus intéressant au final que l’on ne pensait en ouvrant l’ouvrage.
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