Déjà à l’oeuvre sur De L’Amour, Maxim Nucci , alias Yodélice, a coécrit, réalisé et finalisé l’album posthume du Taulier, Mon Pays c’est L’Amour. Lors de la conférence de presse de présentation du disque, il a longuement évoqué le making of du disque. Extraits choisis…
Comme un live : « L’enregistrement s’est étalé sur un an. Johnny avait envie de refaire une tournée des stades. Il ne pensait qu’à ses fans. Les concerts c’était son carburant. Il fallait donc des chansons avec des arrangements plus épiques que pour « De l’Amour« , qui était plus épuré. On a conçu l’album comme une setlist de concert, avec un interlude musical au milieu. Cette composition d’Yvan Cassar devait aller à la fin de « J’en parlerai au Diable » mais je trouvais qu’on s’éloignait trop de la version qu’avait chantée Johnny. J’ai pris sur moi de la couper et de l’insérer au milieu de l’album, comme un point de bascule »
Peu de prises: « Il n’y a eu aucun travail sur la voix de Johnny qui était incroyable pendant ces séances, comme rajeunie. Quand il passait derrière le micro, quel que soit son état d’esprit du moment, il avait la faculté de se connecter au sol et de tout donner. Il faisait très peu de prises, entre 2 et 5, et souvent on a gardé la première. « Pardonne moi » , « Enfant du siècle » et « Je ne suis qu’un homme » ont été les premières enregistrées en mars. Les 7 autres, il les a chantées fin septembre début octobre. Sur la quarantaine de chansons qu’on lui avait proposées, Johnny en avait retenu 22 mais il n’en a chanté que dix. Tout ce qu’il a chanté est sur l’album. Il n’y a pas eu d’autres prises. Il n’y a pas d’inédits de ces séances, ni de celles de De L’Amour d’ailleurs« .
Un disque normal: « Même si on savait qu’il était malade, à aucun moment, je n’ai pensé en l’enregistrant que ce disque sortirait après la mort de Johnny. On a travaillé comme pour n’importe quel autre album de Johnny. Il avait déjà eu des ennuis de santé et s’en était toujours sorti. J’étais plus perturbé que lui quand son cancer a été annoncé alors que nous venions de commencer à travailler sur l’album. Il nous a beaucoup préservé, ne s’est jamais plaint de rien. Jusqu’au bout il a été grand classe et élégant. C’est une grande fierté d’avoir pu travailler avec lui« .
Finir l’album : « Après sa mort on a eu encore 2 jours d’enregistrement avec Yarol Poupaud car Johnny voulait qu’on rajoute des guitares sur certains titres. Ensuite on est passé au mixage qui a duré une semaine. C’était très dur sans lui et même épouvantable. Je n’aurais jamais cru vivre quelque chose d’aussi difficile en faisant de la musique« .
Le titre : « Quand on a fini « Made in Rock’n’Roll« , j’étais persuadé que ce serait le titre de l’album et celui de la tournée. Je voyais déjà les tee shirts qu’on pourrait faire… Mais Johnny a dit non. Il trouvait ça trop commercial. Il m’a sorti un truc du genre : « Tu m’as pris pour un vendeur de tee shirts ou quoi?« . Dans ce cas là on n’insistait pas. « Mon pays c’est l’amour » était une de ses chansons préférées de l’album. Il nous poussait pour qu’on en trouve d’autres dans ce style vintage. Du coup, parmi les 150 propositions de titre de pour le disque c’est celui-là qui a été retenu »
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