Alors qu’on se préparait à fêter le 40e anniversaire de la sortie de son premier album Look Sharp ! – ce qui ne nous rajeunit, certes pas- le bon Joe Jackson livre un 20e opus studio du meilleur cru. Huit titres envoyés sans barguigner, qui font justement le lien entre son premier manifeste pub rock et la veine post jazz de son chef d’oeuvre 80’s, Night and Day . Huit très bonnes chansons pour bien commencer l’année, en espérant que cette double actualité nous donne l’occasion de revoir Joe en live sur nos rivages. La dernière fois c’était à l’Opéra de Monte Carlo et ceux qui y étaient en gardent un souvenir ému.
Joe Jackson
Fool
Sortie : 18 janvier 2019
(Verycords)
Ferrandez : Orients perdus
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Par Ph.D
Aves Les Orients perdus, l’azuréen Jacques Ferrandez renoue avec l’aventure historique dans un imposant diptyque, magnifiquement mis en couleurs à l’aquarelle, à la façon de ses Carnets d’Orient. C’est l’histoire romancée de Théodore Lascaris, un jeune Niçois issu d’une grande famille, descendant des empereurs de Byzance, qui quitte Nice envahie par l’armée révolutionnaire en 1792 et va connaître en Orient un destin extraordinaire. La biographie dessinée d’un jeune homme insouciant, peintre et musicien, qui rejoint en 1798 la campagne d’Égypte aux côtés de Napoléon Bonaparte et devint aventurier et espion. Un superbe travail de documentation et de mise en image, dont certaines planches sont exposées au musée Lascaris de Nice. A noter qu’une édition spéciale Nice de la BD, avec couverture alternative et cahier graphique inédit, est en vente au musée pendant la durée de l’exposition.
Mauvignier : La maison vide
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Par MAB
La Maison vide de Laurent Mauvignier est un pavé. 743 pages, exactement. Comme est un pavé Kolkhoze d’Emmanuel Carrère. Les deux ouvrages, très proches l’un de l’autre par leur récit familial à la première personne, sont dans la petite liste du Goncourt et de ce fait, déjà en tête des ventes. Donc à lire, en principe. Si l’on a opté cette semaine pour La Maison Vide c’est que ce roman ambitieux a le charme de la pudeur et de la modestie. Là ou Kolkhoze, incontestablement brillant, est parfois assommant de références historiques et littéraires. Agaçant d’ « en même temps » entre admiration et haine pour sa famille. Evidemment, ce n’est pas par son originalité que La maison vide séduit tant . Il s’agit encore et encore, comme Kolkhoze et les autres, d’une saga familiale sur un siècle et demi. Mais c’est ainsi: même si Mauvignier affirme que cette demeure terrienne qu’il décrit dans les moindres détails n’existe que dans son esprit, elle parait parfaitement authentique au lecteur. Il y croit et reconnaît même entre les lignes la vie de ses propres aïeux . « C’est un livre écrit à hauteur d’enfant, né des récits que j’ai entendus quand j’étais petit » ou autrement dit, la vie lente et parfois violente d’une famille paysanne, attachée à ses terres, obligée aux devoirs et aux conventions de génération en génération. A l’origine de ce besoin d écrire, un père taiseux qui se donne la mort alors que Laurent n’avait que 16 ans et un piano abandonné dans une maison de famille. Suit, alors, une enquête sur la branche paternelle qui fait revivre trois générations de femmes. Avec comme figure centrale, l’arrière grand-mère, Marie-Ernestine, passionnée par la musique des compositeurs allemands. Tout est raconté en différentes couches, traversées par l’histoire intime et la grande histoire; la guerre de 14, notamment, et les femmes qui ont dû remplacer les hommes à la ferme. L’ écriture est souple, naturelle.
Fluide et rythmée. Le roman est long mais très accessible. Il pourrait être adapté en série. Attendons les prix…





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