Claire Denis est venue présenter à Nice son nouveau long métrage High Life .Un film de SF envoûtant et déroutant, avec Robert Pattinson et Juliette Binoche, qui sort enfin en DVD. La cinéaste, qui présidait le jury de la cinéfondation et des courts métrages cette année à Cannes, nous en a raconté les coulisses…
Date de sortie en dvd
24 avril 2019
De Claire Denis
Avec Robert Pattinson, Juliette Binoche, André Benjamin
Genre Science fiction
Nationalité Français
Durée 1h51
Bonus
Entretiens avec Robert Pattinson et Mia Goth
+ Aurelien Barrau, astrophysicien
Thomas Naïm : Sounds of Jimi
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Par Ph.D
Reprendre du Jimi Hendrix, pour un guitariste, est un exercice particulièrement casse-gueule. A part Stevie Ray Vaughan, la plupart de ceux qui s’y sont risqués se sont plutôt ridiculisé. Qu’attendre d’un album de covers d’Hendrix par un guitariste de jazz français ? Il a faut déjà une conscience professionnelle chevillée aux oreilles pour se risquer à l’écoute, même si l’on sait que l’homme a accompagné les efforts discographiques et scéniques d’artistes aussi respectables que Hugh Coltman, Hindi Zahra, Sebastien Tellier, Ala.ni, Mayra Andrade, Tiken Jah Fakoly, Blick Bassy, Idrissa Diop, Albin de la Simone, Claire Diterzi ou Renan Luce… Et là, surprise totale : au lieu d’être dans la démonstration de force (comme un Poppa Chubby, par exemple) ou dans la copie note pour note (comme beaucoup d’autres), Thomas Naïm joue les chansons d’Hendrix, pas forcément les plus connues, comme si c’étaient les siennes. Avec son style et un son à lui: coulé, jazzy, funky, laid back, sans saturation ni wah-wah, avec juste une pointe de reverb’. Hugh Coltman et Célia Kameni chantent sur “Castles Made of Sand” , “If Six Was 9” ou “Foxy Lady“, mais on préfère de loin les instrumentaux, comme “Manic Depression” transfiguré par la trompette d’Erik Truffaz… La musique coule naturellement et on redécouvre qu’Hendrix n’était pas seulement un instrumentiste génial : c’était aussi un grand compositeur. L’album s’écoute en boucle, à toute heure du jour et de la nuit. Gros coup de coeur du moment !
Shame: Drunk Tank Pink
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Par Ph.D
Qui de Shame ou de Fontaines DC sera déclaré meilleur groupe anglais de la décennie ? Au cap toujours difficile du deuxième album, impossible de les départager. Comme leurs concurrents Dublinois, les Shame ont gagné en maturité ce qu’ils ont (à peine) perdu en puissance brute depuis leur premier effort. Produit par James Ford (Arctic Monkeys, Foals), Drunk Tank Pink est plus diversifié et élaboré que Songs of Praise, déflagration sonique de 2018. On croit parfois entendre du Talking Heads, du B52’s, voire du Bowie période Berlin, derrière la rage punk du quintet de Brixton. Mais qu’on se rassure: l’énergie du gang de Charlie Steen, le chanteur Strummerien de Shame, est intacte. La fin de l’album, à partir de “Dog Day“, est une boucherie. On rêve de pouvoir aller pogoter sur leur musique en festival cet été.
Marie NDiaye : La vengeance m’appartient
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Par MAB
Que La vengeance m’appartient , nouvel ouvrage de Marie NDiaye (après le monologue théâtral Royan ) , est un roman puissant et complexe ! Qu’il traite de façon énigmatique et envoûtante de sujets brûlants ! Qu’il n’a pas son pareil pour laisser le lecteur désemparé ! Perplexe jusqu’aux dernières lignes quant à l’identité et la vérité des personnages ! Marie Ndiaye – prix Goncourt 2009 pour Trois femmes puissantes – vit désormais à La Reole et situe presque toutes ses œuvres à Bordeaux ou alentours. Ainsi en va-t-il pour ce polar psychologique, dont la narratrice est une avocate de 42 ans qui vient d’ouvrir son cabinet dans une ville « ou en ces sombres journées de glace et de brume, les pluies verglaçantes venaient de mettre le tram hors service ». Le premier – et seul- client est Gilles Principaux. Il vient demander à Me Suzane de défendre sa femme, accusée du meurtre de leurs trois enfants. Pourquoi elle, se dit l’avocate, trop novice pour une affaire d’une telle ampleur ? Cet homme, étonnamment affable et souriant, n’est il pas l’adolescent de 15 ans qui a marqué son enfance ? C ‘est toute la question qui traverse ce curieux récit émaillé évidemment de tant d’autres interrogations: Pourquoi Maryline Principaux, mère exemplaire, a-t-elle noyé Jason , John, et Julia dans sa baignoire? Par ailleurs, pourquoi M et Mme Suzane ne sont ils pas plus aimants envers leur fille unique ? Pourquoi enfin, Sharon, l’employée de maison Mauricienne qu’elle garde par militantisme, est-elle aussi désinvolte, voire hostile? La vengeance m’appartient est donc avant tout un roman d’atmosphère. Tout est suggéré, rien n’est élucidé. S’il traite de questions familiales fondamentales, de mémoire traumatique et d’ascension sociale; s’il capte aussi tout ce qui traverse douloureusement la France d’aujourd’hui… ce récit construit sur de nombreux monologues, se contente de montrer, dans un style très littéraire, les turbulences de l’âme, sans désigner ni causes, ni coupables. Puissant et complexe, vraiment…
OVNI(s)
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Par Phil Inout
Le pitch
1978. Didier Mathure (Melvil Poupaud), brillant ingénieur spatial, voit son rêve partir en fumée lorsque sa fusée explose au décollage. Alors qu’il pensait avoir touché le fond, il est muté à la tête d’un bureau d’enquête spécialisé sur les ovnis géré par une équipe qui donne effectivement l’impression de vivre sur une autre planète. Sa mission : trouver des explications scientifiques aux apparitions de soucoupes volantes qui défraient la chronique. Un véritable enfer pour ce cartésien invétéré qui n’a plus qu’une idée en tête : se tirer de là au plus vite. Mais un événement extraordinaire va bouleverser ses certitudes, et lui ouvrir les portes d’un monde où plus rien n’est impossible.
Ce qu’on en pense
Après le Minitel rose (3615 Monique), le GEPAN (Groupe d’étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés) : c’est dans les parodies d’époque (OSS 117, Au service de la France) que la fiction française comique réussit le mieux. OVNI(s) en est une nouvelle preuve. Melvil Poupaud, tout en moustache et costumes cintrés, y fait la chasse aux soucoupes volantes avec une joyeuse bande d’allumés du CNES (dont le génial Michel Vuillermoz) dans une reconstitution d’époque pleine de couleurs pétantes et de drames capillaires. C’est fin, drôle, enlevé, bien réalisé (par Antony Cordier dont on avait beaucoup aimé le premier film, Gaspard va au mariage), bien joué, plein de références cinématographiques et télévisuelles (Les Envahisseurs, E.T, Rencontres du 3e Type…) et, pour une fois, le scénario tient la route. Les 12 épisodes s’avalent d’un trait. On en redemande !
Jablonka : Un Garçon comme vous et moi
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Par MAB
C’est un autoportrait comme tant d’autres. Un récit d’enfance. Un de plus. Sauf qu’il est aussi un passionnant livre d’histoire contemporaine et une étude subtile, légère et vraie de ce qu’était l’éducation d’un garçon de la bourgeoisie avant #Metoo. Il commence à la naissance d’Ivan Jablonka en 1973, à Paris, d’un père ingénieur et d’une mère professeure de lettres. On suit le petit garçon que ses parents- hantés par la Shoah – élèvent à la fois comme un prince et un survivant, depuis la maternelle jusqu’ à Normale Sup, en passant par une année de CP effectuée en Californie. On redécouvre avec lui, les bandes dessinées et les premiers jeux vidéo, les chansons de Renaud, puis celles de Goldman, les premiers émois amoureux de CE2, ceux-là même dont on se souvient à vie. On le suit de collège en lycée et lors de ses vacances en famille sur les plages naturistes du côté de Cassis: « le cul nu et les bedaines faisant obstacle à la phallocratie » (voir « En Camping-car » un de ses précédents ouvrages). Muni de lettres conservées, de photos personnelles, de journaux de l’époque, de témoignages de ses proches…Jablonka refait le parcours de ses débuts à sa « réussite de vie ». Souligne comment, né dans la moyenne bourgeoisie d’origine juive, il dut intégrer l’angoisse familiale et le désir de revanche paternel, en étant brillant scolairement. Et surtout, interroge avec habileté la question du genre, lui qui, physiquement et psychiquement vulnérable, a toujours été mal à l’aise avec les jeux et les plaisanteries de « mecs », les films X, la séduction offensive et la domination sur les femmes. Un garçon comme vous et moi se lit d’une traite. Beaucoup de lecteurs -hommes ou femmes – de cette génération, se reconnaîtront dans ce tableau sociologique et intime dressé avec sincérité et autodérision. Même si, tout de même, derrière la modestie affichée et la vraie volonté de charmer, se dessine le parcours d’une réussite dont les clefs n’ont pas été données à tout le monde.
Lupin
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Par Phil Inout
Le pitch
Il y a 25 ans, la vie du jeune Assane Diop (Omar Sy) bascule lorsque son père meurt après avoir été accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Aujourd’hui, Assane va s’inspirer de son héros, Arsène Lupin, pour le venger…
Ce qu’on en pense
Annoncé comme une réinvention moderne du héros de Maurice Leblanc, avec Omar Sy dans le rôle titre, Lupin fait de la peine : mise en scène clippesque (du tâcheron Louis Leterrier pour les premiers épisodes), personnages caricaturaux, interprétation en dessous du niveau de la mer, dialogues ineptes, scènes d’action ridicules, intrigue capilotractée, scénario bâclé… Après Marseille et La Révolution , Lupin ne relève pas le niveau de la série française sur Netflix. Seuls les quotas de production française semblent justifier leur présence aux côtés des merveilles de toutes nationalités dont regorge la plateforme. Par sympathie pour Omar Sy, seule raison valable d’aller au bout des cinq premiers épisodes, on se dépêchera d’oublier cette fadaise tout juste digne de TF1 et on ira revoir la série originale avec Georges Descrières sur le site de l’INA ou sur Salto.
3615 Monique
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Par Phil Inout
Le pitch
Dans la France du début des années 80, Simon (Arthur Mazet), Toni (Paul Scarfoglio) et Stéphanie (Noémie Schmidt) incarnent une nouvelle génération prête à tout pour s’approprier cette nouvelle décennie sans pour autant savoir concrètement ce qu’ils vont bien pouvoir faire de leur vie. Jusqu’à ce qu’ils découvrent les possibilités insoupçonnées du Minitel Rose…
Ce qu’on en pense
Ancêtre d’internet et des réseaux sociaux, le minitel a permis à une génération d’entrepreneurs de s’enrichir grâce aux messageries érotiques, accessibles par les fameux 3615. L’histoire de cette bascule vers les autoroutes de l’information et la start up nation méritait d’être racontée. Les concepteurs de 3615 Monique ont choisi de le faire sur le ton de la comédie. C’est réussi et les dix épisodes de 25 minutes se regardent avec plaisir, grâce notamment à un excellent casting et à une reconstitution d’époque soignée et drôle. La critique des années fric aurait pu être plus féroce, mais il n’est pas exclu que la saison 2 soit plus acerbe.
The Good Lord Bird
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Par Phil Inout
Le pitch
Henry, dit “Onion” (Joshua Johnson Lionel), un adolescent esclave, est enrôlé malgré lui dans l’armée de militants abolitionnistes menée par John Brown (Ethan Hawke) durant le “Bleeding Kansas“, une bataille sanglante qui a transformé cet Etat du Midwest en champ de bataille entre les défenseurs et les opposants à l’esclavage…
Ce qu’on en pense
Une géniale adaptation du roman de James McBride, L’oiseau du bon Dieu (The Good Lord Bird en VO) produite par Ethan Hawke qui s’est donné le bon rôle : celui de John Brown abolitionniste halluciné qui a conduit la bataille du Kansas en tranchant des têtes à coups de sabre pour faire entendre à leur propriétaire la bonne parole. Son épopée tragi comique est racontée par un adolescent noir enrôlé de force dans son “armée” de réprouvés après que son père ait été tué par la faute de Brown. Pris pour une fille et surnommé Onion, le gamin assiste effaré aux massacres perpétrés par les deux camps, au nom de l’idée qu’ils se faisaient de leur pays. C’est à la fois horrible et hilarant. Toute ressemblance avec l’Amérique d’aujourd’hui, divisée entre Trumpistes et anti Trumpistes, n’est sans doute pas tout à fait fortuite…
Patria
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Par Phil Inout
Le pitch
Au pays basque espagnol, un père de famille, entrepreneur, est assassiné dans la rue alors qu’il sortait de chez lui. Le meurtre est attribué à l’ETA qu’il refusait de financer. Des années plus tard, sa femme revient au village, contre l’avis de ses deux enfants, pour trouver des réponses à ses questions…
Ce qu’on en pense
Première création originale de la branche espagnole d’HBO, Patria, mini série en 8 épisodes d’une heure environ, s’intéresse logiquement aux traumatismes du terrorisme séparatiste basque. Adaptée du best seller éponyme de Fernando Aramburu , elle met en scène deux familles liées par un meurtre attribué à l’ETA et suit les parcours opposés des deux mères de famille. Intéressante sur le fond et classique sur la forme, la série pêche par un excès de noirceur, ajoutant aux traumatismes du terrorisme des tragédies médicales (cancer, avc…) ou familiales dont le spectateur accablé ce serait bien passé. Aucun personnage n’étant vraiment attachant, il faut être passionné par le sujet pour aller au bout des 8 épisodes.
Alice in Borderland
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Par Phil Inout
Le pitch
A Tokyo, trois copains fans de jeux vidéo se retrouvent propulsés dans une réalité alternative, où ils doivent participer à des jeux meurtriers pour tenter de rester en vie alors qu’à l’exception des autres joueurs, le reste de la population de la ville a mystérieusement disparu…
Ce qu’on en pense
Adaptée d’un manga à succès cette série japonaise de science fiction entraîne le spectateur dans un Tokyo vidé de ses habitants, où seuls quelques individus, apparemment choisis au hasard, doivent franchir une série d’épreuves pour survivre. A la manière d’un jeu vidéo, ils doivent franchir des plateaux de plus en plus difficiles, en ne pouvant compter que sur eux-mêmes et en se défiant des autres joueurs. Léchée mais ultra violente, la série vaut surtout pour les images de Tokyo déserte, qui renvoient évidemment à celles du confinement. De l’addiction aux jeux vidéo considérée comme un virus mortel…
On n’avait pas fini le montage et les effets spéciaux n’étaient pas prêts. On a loupé Venise aussi à cause de ça. Du coup, c’est à Toronto qu’a eu lieu la première.
La première de gala a été étrange.Certains ont semble-t-il été choqués par la scène de la sex-box et plus encore par celle où Juliette Binoche recueille la «sainte semence» de Pattinson. Ça m’a surprise. Je ne pensais pas qu’une chose aussi enfantine et ironique puisse être prise au premier degré…
Un producteur est venu me proposer de faire un film en anglais.J’ai dit oui, à condition que ça se justifie d’une manière ou d’une autre.L’anglais, c’est la langue de l’espace en quelque sorte et j’ai toujours aimé la SF. J’avais cette première image en tête d’une serre de plantations dans un vaisseau spatial. Je suis partie de là.
Il est venu me voir, il y a cinq ans pour me proposer de travailler avec moi. Ça a totalement changé la perspective du film car j’avais imaginé un homme plus âgé pour le rôle principal. Au début, je le trouvais un peu trop iconique. J’avais aimé son travail dans Twilight et les films de Cronenberg, mais je n’aurais jamais pensé spontanément faire appel à lui pour un de mes films. On s’est vu assez souvent et un lien d’amitié s’est créé entre nous, Ça a évacué le problème. Avoir quelqu’un comme lui, tellement impliqué et désireux de faire le film, ça m’a donné beaucoup de force.
Juste mon équipe habituelle.J’aurais voulu impliquer plus le plasticien danois Olafur Eliasson, dont une des œuvres a inspiré l’image finale.Mais je me suis rendue compte qu’il n’y a rien de mieux que les gens de cinéma pour faire du cinéma.Pour le vaisseau, on a imaginé une sorte de prison spatiale. Et pour les costumes, on s’est largement inspiré des combinaisons des astronautes Russes. J’en avais marre du blanc qui est la couleur obligatoire depuis Star Wars…
Avec Solaris (Tarkovski) et 2001(L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick N.D.L.R), on peut déjà voyager assez loin. J’ai vu tous les Alien aussi.Mais je me suis interdit de revoir aucun film avant le tournage car je voulais rester avec mes images et mes couleurs.M’en tenir à la modestie de mon histoire. Je n’avais ni les moyens ni l’envie de faire autre chose de toute façon.Et surtout pas d’imposer à mes acteurs de jouer devant un fond vert en permanence…
Non. Il y en a très peu de toute façon et comme ils tardaient à arriver, j’en ai enlevé.La scène des corps qui flottent dans l’espace, par exemple, on l’a faite au ban de montage.
C’était compliqué parce qu’on avait un décor qui craquouillait de partout.L’ingénieur du son allemand était très malheureux.Mais on s’est débrouillés. C’est Stuart Staples des Tindersticks qui a fait tout le sound design du film…
Oui, c’est notre huitième film ensemble. J’étais allé les voir au Bataclan à l’époque de leur second album pour leur demander les droits de «My Sister» que je voulais pour Nenette et Boni.Ils m’ont dit qu’ils préféreraient faire toute la BO… Avec Stuart, qui est du Nord de l’Angleterre, on a du mal à communiquer en anglais.Mais on n’a pas besoin des mots pour se comprendre.
Il y a «high» pour l’espace là-haut et «life» pour la vie qu’on cherche à reproduire. Mais c’est surtout un mot qui renvoie à mon enfance en Afrique.«High Life», c’est comme ça que les Africains qualifiaient la vie des blancs..
Je ne me pose pas la question en ces termes.L’histoire passe avant le genre. Ce qui compte c’est ce qu’on veut raconter.La forme vient après. Comme je ne ressens pas le besoin de répondre à une demande et que je fais des films qui ne coûtent pas très cher, je me sens absolument libre d’aller où j’ai envie d’aller.