A 19 ans, le Grassois Nathan Ambrosioni a réalisé son premier long-métrage : Les Drapeaux de papier. Un drame familial intimiste à la réalisation sensorielle qui a conquis les spectateurs des festivals où il a été présenté (2 prix du public) et emballé la critique, qui parle déjà de Nathan comme du « Xavier Dolan français » ! A l’occasion de sa sortie en dvd, le jeune prodige a répondu à nos questions…
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Nathan Ambrosioni, j’ai 19 ans, je suis né à Grasse et j’ai grandi à Peymenade. Mon père est ingénieur et ma mère commerçante. Rien à voir avec le milieu du cinéma…
Comment est née votre vocation de cinéaste ?
J’aimais les films d’horreur et à 12 ans j’ai été marqué par le film Esther de Jaume Collet-Serra (2009) que j’ai vu en vidéo. Il m’a terrifié mais j’ai pris conscience qu’on pouvait ressentir et provoquer des émotions très fortes avec le cinéma. Quelques temps plus tard j’ai revendu des jouets et ma console de jeu pour m’acheter un camescope. J’ai commencé à écrire des scénarios de films d’horreur et à mettre en scène mes copains le week end en faisant le montage sur l’ordi de la maison. J’ai ainsi réalisé deux films d’horreur amateur que je me suis débrouillé pour montrer au marché du film à Cannes. Et puis j’ai vu Mommy de Xavier Dolan et j’ai été bouleversé. Ca m’a donné envie de voir d’autres genres de films et quand j’ai su qu’il avait commencé très jeune je me suis dit que c’était donc possible.
A part Xavier Dolan, quels autres cinéastes vous ont influencé ?
Gus Van Zant, Jacques Audiard, Felix Van Groeningen et surtout Terrence Malick dont je peux regarder les films en boucle
Comment êtes-vous parvenu à faire produire Les Drapeaux de papier ?
J’ai écrit le scénario l’année de ma terminale L en m’inspirant du témoignage d’un jeune délinquant tout juste sorti de prison que j’avais lu dans Libé. J’ai envoyé le scénario par mail à une boite de production dont j’avais repéré le nom sur le générique de quelques films que j’avais bien aimés. J’ai harcelé la productrice Stephanie Douet au téléphone pour qu’elle le lise et elle a fini par le faire. Elle m’a rappelé pour me rencontrer et on a monté le dossier pour l’avance sur recettes que j’ai été le plus jeune réalisateur français à obtenir à l’âge de 17 ans. J’ai eu mon Bac et comme Parcoursup n’avait retenu aucun de mes choix d’orientation, j’étais libre pour commencer le tournage fin janvier 2018 entre Draguignan, Grasse, Peymenade, Nice et Juan les pins.
Comment avez-vous convaincu Guillaume Gouix et Noémie Merlant à faire le film?
J’étais allé porter le scénario à Noémie à Aix où elle avait une avant première. Elle l’a lu et a accepté de jouer dans le film. Comme elle a le même agent que Guillaume, c’est lui qui s’est chargé de le convaincre. Je n’en revenais pas qu’ils aient accepté tous les deux.
Pourquoi ce titre Les drapeaux de papier ?
Cela fait référence à la scène où le personnage de Guillaume fouille dans les affaires de sa sœur et retrouve les drapeaux de prière tibetains que leur mère leur avait envoyés de voyage. Cela leur rappelle leur enfance et le choc qu’a été la mort de leur mère. On peut imaginer que c’est à partir de là que sa vie a dérapé…
Prochaine étape ?
J’écris un nouveau scénario que j’espère pouvoir tourner dans la région. Je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre mais je veux continuer à faire ce métier qui me passionne.
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