Auvergnat, coeur fidèle. Et inspiration toujours au top ! Un peu plus d’un an après le splendide Il Francese dans lequel il se fantasmait en maréchal d’Empire gouverneur de Naples, Jean-Louis Murat revient avec un nouvel album enjoué et (presque) dansant, intitulé (en hommage aux Rubettes? ) Baby Love. Avec son désormais compagnon d’écriture Denis Clavaizolle, l’arverne bougon nous a cette fois concocté des chansons groove, soi-disant inspirées par Earth Wind & Fire (?!) avec des textes poétiques toujours un peu abscons (« Si j’ai bien deux ou trois Jean en moi/J’ai une armée de Louis/Deux ou trois cafards… ») et un titre dédié à feu Tony Joe White, en guise de conseil avisé aux jeunes générations : « Comme disait Tony Joe/Dans sa beautiful car/P’tit gars fais gaffe/À celle qui n’aime plus la guitare »…
Jean-Louis Murat
Baby Love
Sortie 6 mars 2020
(11 titres PIAS)
Noël 2024 : Retour des poupées
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Par Cédric Coppola
Pour Noël 2024, parents préparez-vous, les poupées reviennent en force sous le sapin pour coller la pile aux jouets connectés ! En voici une petite sélection…
RAINBOW HIGH – POUPÉE WATERCOLOR & CREATE. Cette poupée n’est pas tout à fait comme les autres ! Au point qu’elle promet de faire des ravages à Noël. Jugez du peu… Elle a les cheveux blancs et ses vêtements sont très clairs ! Pas de panique, l’astuce consiste à utiliser une des six poudres arc-en-ciel fournies pour styliser à sa guise le jouet. Qui plus est, une éponge permet d’effacer ses créations et de recommencer. De quoi ravir, donc, les amatrices de mode en herbe.
POUPÉE LOL. Depuis quelques années, les cadeaux surprises ont pris une ampleur considérable. Dans le lot, les boules LOL font partie des plus populaires. Le concept est simple : la boule contient une petite poupée mystère avec ses accessoires. L’enfant a donc l’impression d’ouvrir un deuxième paquet-cadeau et ne sait jamais à quoi s’attendre… Pour le meilleur ou pour le pire, pour peu qu’il obtienne un doublon. Restera alors à espérer qu’une camarade de classe soit dans le même cas pour procéder à un échange dans la cour de récré.
POUPÉE YUMMILAND. Les poupées Yummiland ont la particularité d’être parfumées… Cependant, le principal intérêt de cette collection est de pouvoir créer son propre gloss en utilisant une couleur, un parfum et une base transparente. Toute l’astuce est de posséder la collection complète pour arriver à créer plus de cinquante combinaisons ! Très mignonnes, avec leurs couleurs flashy, ces jouets sont aussi fournis avec différents accessoires pour les transformer en princesses.
La Petite Bonne
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Par MAB
Elle n’a ni nom, ni prénom. C’est la petite bonne, « la boniche ». Au mitan des années 1930, elle est domestique chez des bourgeois et dit combien elle n’a d’autre choix que d’être travailleuse et dévouée. Or ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, tenter de comprendre des mots baveux et rageurs. Porter, laver, nourrir « ce tronc qui sanglote ». C’est trop pour elle, si jeune et si fluette et déjà traumatisée dans son propre corps. Pourtant Monsieur, accablé d’amertume, a un projet en tête. Il veut utiliser la bonne pour l’accomplir. Il le dit puisqu’il est le deuxième narrateur du formidable roman de Berenice Pichat. La troisième ,étant Madame qui dans la maison de campagne de son amie Irène réalise combien elle est « une mutilée sociale » et combien les privilégiés n’ont que faire de la morale….Voilà l’histoire de « La Petite Bonne ». Un livre que l’on prend en hésitant : C’est quoi cette collection « Les Avrils » ? C’est qui cette autrice ? Et cette façon d’écrire? Or, dès les premières pages, c’est l’évidence : parmi l’avalanche de romans de ces derniers mois, « La Petite bonne » est une excellente pioche. Beau, surprenant et très émouvant. Par l’alternance des points de vue, appuyée par des types d’écriture différents (vers libres pour la bonne, dont les journées s’enchaînent mécaniquement, prose classique et riches de mots pour les maîtres ), il dit avec fluidité et intelligence, non seulement les horreurs de la grande guerre passée. Mais aussi les rapports de classe et de genre qui perduraient jusque-là et s’effacent peu à peu tant ces trois personnages sont liés par la culpabilité et la frustration. Ajoutons, qu’il y a d’autres thématiques très contemporaines, développées dans ce récit mais en dire plus serait enlever le suspense de cette très belle découverte.
Nathan Hill: Bien-être
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Par MAB
Dans le Chicago bohème des années 1990, Elizabeth est étudiante en psychologie. Jack photographe et artiste. Ils sont voisins et d’une fenêtre à l’autre s’épient et fantasment, lassés tous deux de leur solitude. C’est la séquence d’ouverture. Elle est belle et le titre – Bien-être – accrocheur. Lorsqu’ils se rencontrent, quelques pages suivantes, c’est l’évidence. Ils sont faits l’un pour l’autre, se le disent et le vivent. Pour toute la vie? Nathan Hill est pessimiste (réaliste? ) sur la vie de couple. Il le démontre en pas moins de 700 pages construites en allers retours présent /passé/futur. Un futur où on les retrouvera très rapidement, vingt ans après les roucoulades de leur première année commune. Un passé qui remonte à l’enfance des protagonistes: elle vient d’un milieu urbain et mondain. Lui du Kansas rural. Ceci précisé, on pourrait préjuger de la banalité de cet ouvrage et penser que tout a déjà été écrit sur les désillusions amoureuses. Et bien pas comme le fait le journaliste et écrivain Nathan Hill, dans ce deuxième roman traduit de l’américain par Nathalie Bru. C’est drôle, grinçant, cruel et émouvant tour à tour ! Pour en revenir aux personnages, en 2010 environ, lui est prof et s’ennuie. Elle travaille avec succès dans une clinique du bien être. Leur fils est difficile à élever et comble de soucis et de situations conflictuelles, ils achètent un appartement sur plan en banlieue. Quant au désir, il est souvent à l’état de souvenir. Voilà : Hill est un entomologiste du sentiment amoureux. Il observe en même temps que le lecteur le comportement de ses personnages. Souligne peu à peu comment ils se sont fait des films avant de vivre la vraie vie et comment l’obsession de leur bien être individuel ruine leur quotidien. C’est un peu long, mais fourmillant de petits faits vrais. Car ce n’est pas uniquement l’histoire d’un couple qu’il nous raconte. Mais aussi celle d’une ville qui a peu à peu perdu son âme. Un roman ambitieux qui dit tellement de tout ce qui nous entoure que forcément il parlera à tout lecteur à un moment ou un autre du récit.
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