Depuis « Biarritz en été » (2012), le nouvel album estival de Sébastien Tellier est attendu comme l’ouverture des plages statiques. Avec son nouvel effort, le Didier Raoult de la french touch ne déçoit pas : Domesticated sera bien un des disque de l’été 2020. Les nappes de synthés et la voix vocodée appellent irrésistiblement au farniente, aux apéros piscine et à sortir le bateau. Si on voulait aller un peu plus loin dans l’analyse (mais il fait déjà trop chaud pour ça), on pourrait trouver l’ensemble (8 titres) un peu répétitif et paresseux. Légèrement indigent aussi niveau textes qui, comme le titre de l’album l’indique, vantent les joies de la vie domestique. Possible héritier de Christophe, Tellier est dans le Beau, mais il lui manque le Bizarre pour être au niveau du créateur d’Aline et des Mots Bleus.
Sébastien Tellier
Domesticated
Sortie 28 mai 2020
(8 titres Record Makers)
La chair des autres
ça vient de sortir|
Par MAB
La Frontière sauvage
ça vient de sortir|
Par MAB
Lost in Cannes
ça vient de sortir|
Par MAB
Alors que la sélection du 78e Festival de Cannes vient d’être annoncée, le réalisateur, scénariste et écrivain Santiago Amigorena raconte les moments contrastés passés, depuis 1985, dans ce lieu d’illusions. Paraphrasant Proust jusque dans son style travaillé, il a intitulé ce troisième volume autobiographique « Le Festival de Cannes ou le temps perdu ». Une façon pour lui de raconter sa vie par le prisme grossissant et déformant de cette foire aux vanités. Rien d’original dans ce qu’il relate. Mais pour le lecteur, le plaisir d’entrer, à la fois de l’autre coté du miroir et dans l’intimité d’un faux « privilégié » un brin narcissique et passablement amer. D’abord, pour le parfait inconnu qu’il fut, les attentes interminables pour obtenir le carton d’une projection. Les hôtels miteux et les stratagèmes pour s’incruster dans les fêtes. Puis pour le co-scénariste débutant du « Péril Jeune » de Cédric Klapisch, les contacts en hausse. Les dîners qui se proposent. Le smoking pour les marches. Ensuite, l’évocation, pour le coup, très impudiques et larmoyantes des actrices aimées, supportées et desaimées: deux enfants avec Julie Gayet et deux ans de relation glamour avec la présidente du jury de cette 78 eme édition, Juliette Binoche. Au fil des lignes, Cannes devient alors autre chose qu’un lieu de cinéma mais celui des féroces mondanités. Surtout de tout ce que l’on se construit soi-même pour s’élever, souffrir et se tromper de vie. « Lorsque l’on atteint son but, la triste réalité de ce que l’on convoitait, s’offre à nous dans tout son terne éclat » conclut Santiago. Seul l’âge et l’écriture, permettent alors de se rendre compte de son erreur. Plus intéressant au final que l’on ne pensait en ouvrant l’ouvrage.
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