En 1990, Dick Rivers, Francis Cabrel et un groupe de musiciens baptisé Les Parses donnent au Bataclan une série de concerts, suivie d’une discrète tournée dans de petites salles. Le répertoire est composé à 100% de classiques du rock que Cabrel et Dick Rivers interprètent à tour de rôle. Ca va de « Roll Over Beethoven » à « Mystery Train » en passant par « Summertime Blues« , « Good Golly Miss Molly » ou « Memphis Tennessee« . Tout est joué dans l’esprit des originaux, l’énergie et le plaisir de jouer ensemble sont palpables. Les spectacteurs n’en reviennent pas de voir Francis Cabrel jouer les rockers et savourent le plaisir d’écouter Dick Rivers chanter ses chansons favorites avec un backing band idéal. Et puis les deux hommes reprennent le cours de leurs carrières respectives et, à part ceux qui y ont assisté, tout le monde oublie ces concerts joyeux. Il a fallu la mort de Dick pour que Denys Lable, le guitariste des Parses (et de Cabrel), se souvienne qu’il avait gardé les bandes enregistrées des concerts du Bataclan et une VHS du show. Rencontré à l’enterrement du rocker Niçois, Cabrel a donné son accord pour les sortir, en hommage à son camarade disparu. Et voilà le coffret dans les bacs : on y découvre un Cabrel chanteur de rock à la voix presque méconnaissable et au jeu de guitare affuté. Dick Rivers chante divinement, le groupe assure, les titres défilent comme à la parade du 4 juillet. C’est bon de retrouver Dick en si bonne forme et en si belle compagnie. Seul bémol, le son n’est pas terrible. Le disque aurait mérité une production plus fastueuse, mais on est déjà contents qu’il existe.
Rock'n'Roll Show
Dick Rivers, Francis Cabrel & Les Parses
Date de sortie
12 juin 2020
(22 titres Universal)
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Alors que la sélection du 78e Festival de Cannes vient d’être annoncée, le réalisateur, scénariste et écrivain Santiago Amigorena raconte les moments contrastés passés, depuis 1985, dans ce lieu d’illusions. Paraphrasant Proust jusque dans son style travaillé, il a intitulé ce troisième volume autobiographique « Le Festival de Cannes ou le temps perdu ». Une façon pour lui de raconter sa vie par le prisme grossissant et déformant de cette foire aux vanités. Rien d’original dans ce qu’il relate. Mais pour le lecteur, le plaisir d’entrer, à la fois de l’autre coté du miroir et dans l’intimité d’un faux « privilégié » un brin narcissique et passablement amer. D’abord, pour le parfait inconnu qu’il fut, les attentes interminables pour obtenir le carton d’une projection. Les hôtels miteux et les stratagèmes pour s’incruster dans les fêtes. Puis pour le co-scénariste débutant du « Péril Jeune » de Cédric Klapisch, les contacts en hausse. Les dîners qui se proposent. Le smoking pour les marches. Ensuite, l’évocation, pour le coup, très impudiques et larmoyantes des actrices aimées, supportées et desaimées: deux enfants avec Julie Gayet et deux ans de relation glamour avec la présidente du jury de cette 78 eme édition, Juliette Binoche. Au fil des lignes, Cannes devient alors autre chose qu’un lieu de cinéma mais celui des féroces mondanités. Surtout de tout ce que l’on se construit soi-même pour s’élever, souffrir et se tromper de vie. « Lorsque l’on atteint son but, la triste réalité de ce que l’on convoitait, s’offre à nous dans tout son terne éclat » conclut Santiago. Seul l’âge et l’écriture, permettent alors de se rendre compte de son erreur. Plus intéressant au final que l’on ne pensait en ouvrant l’ouvrage.
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