Par Phil Inout
Le pitch
Alors qu’un virus a tué toute la population adulte de la planète, les enfants survivent comme ils peuvent dans des villes désertes et des campagnes où la nature a déjà repris ses droits. Anna (Giulia Dragotto) , une jeune fille particulièrement déterminée, se lance à la recherche de son petit frère. Il a été enlevé par une tribu formée autour d’une jeune « reine » aussi charismatique que versatile (Clara Tramontano) . Elle est guidée dans sa quête par le livre d’instructions que sa mère lui a légué avant de mourir. Mais au fil des jours,Anna comprend qu’il est désormais impossible de vivre selon les règles d’autrefois…
Ce qu’on en pense
Vous avez aimé le Covid ? Vous allez adorer Anna. Ecrite et mise en chantier avant l’épidémie, la nouvelle série de l’auteur d’Il Miracolo (l’histoire d’un mafieux et d’un flic obsédés par une statue de la vierge qui pleure du sang) , Nicolo Ammaniti, impressionne d’abord par son pitch prophétique: l’histoire d’un virus mortel qui ne s’attaque qu’aux adultes. Ca vous rappelle quelque chose ? En six épisodes, Anna décrit un monde post apocalyptique livré aux enfants, façon Sa Majesté des mouches. Leur cruauté et leur avidité n’ont rien à envier au monde d’avant. Au contraire : assurés de n’avoir aucun futur (la maladie les foudroie à partir de 14 ans), les jeunes survivants vivent au jour le jour sans se préoccuper de rien d’autre que satisfaire leurs besoins et d’assouvir leurs désirs. Ils vivent au milieu des immondices, ne se lavent jamais et réduisent les plus jeunes et les plus fragiles en esclavage. Heureusement, il y a Anna (Giulia Dagotto, une sacrée découverte) qui a hérité de sa mère un cahier d’instructions pour le monde d’après et qui se souvient encore assez de celui d’avant pour se comporter plus dignement que ses congénères. Elle va traverser l’enfer pour aller vers la lumière. Heureusement pour les angoissés du variant mortel que nous sommes, la réalisation, baroque (« à la Matteo Garrone »), oriente la série vers la fable plus que vers un réalisme trop anxiogène. Les six épisodes s’avalent d’une traite.
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