Les Hautes herbes

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Les Hautes herbes

Par Phil Inout

Le pitch

Un été, en Tourraine, Jules, 10 ans (Antonin Chaussoy), est accueilli, à la campagne, par un jeune couple, car sa mère est dans le coma après un accident de scooter. Comment trouver sa place dans un village dont les habitants sont secoués par de profonds antagonismes ; comment ne pas craindre ce qui se cache derrière les hautes herbes alors qu’un saisonnier vient de disparaître sans laisser de traces ?

Ce qu’on en pense

Pour sa première mini-série, Jerôme Bonnel,  dont le nouveau film (Chère Lea) est encore en salles,  a convié Emmanuelle Devos qu’il avait fait tourner en 2013 dans Le temps de l’aventure à effectuer elle aussi ses débuts dans une série. Un choix judicieux car, contrairement à la plupart de ses collègues actrices françaises, Devos ne sait pas être ne serait-ce que médiocre. Elle est parfaite dans le rôle d’Eve Merrieu,  femme mure à la solitude assumée et au tempérament affirmé,  qui se met en tête de retrouver coûte que coûte un saisonnier algérien disparu dans l’indifférence générale, juste parce qu’il s’était montré poli et attentionné envers elle. Cette disparition est surtout prétexte  pour Jerome Bonnel à immerger le (télé)spectateur dans une communauté villageoise perturbée par l’imminence de la fermeture d’une usine qui emploie la majorité des actifs locaux. Il le fait par les yeux, incroyablement clairs, d’un jeune garçon  (Antonin Chaussoy) recueilli par un jeune couple après l’accident de sa mère. Etranger au village, Jules n’est pas le seul à ne pas se sentir à sa place. Tous les personnages sont plus ou moins décalés : Eve qui recherche obstinément un immigré qu’elle ne connait ni d’Eve ni d’Adam.  Maud, la garde champêtre (India Hair) qui va prendre en charge  avec bonhomie une enquête criminelle dépassant de loin ses compétences. Glenn son ex-collègue gendarme (Jonathan Couzinié) qui va devenir « à l’insu de son plein gré » un père de substitution pour Jules. Ambroise (Lazare Gousseau), son copain bédéaste,  qui vient de s’installer au village pour noyer dans l’alcool un chagrin d’amour. Lucille (Louise Chevillotte) sa copine et fille d’Eve qui se demande ce qu’elle fai encore là alors qu’elle devrait être depuis longtemps installée en ville et s’oublie dans des amours improbables… En trois épisodes de 52 minutes,  Jerome Bonnel fait vivre cette petite communauté réduite aux aguets avec humour, finesse et empathie. Une bonne mini-série française, c’est rare mais ça existe. La preuve.

By |janvier 6th, 2022|Categories: Séries|0 Comments

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