Cannes 2022: Part 6

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Cannes 2022: Part 6

Par Philippe Dupuy

Alors que la Croisette commence déjà à se vider et que se dessine un bilan en demi-teinte, on continue de courir les projections pour voir les derniers films en compétition …

Tout le monde croit qu’il a déjà eu la Palme (avec Old Boy) mais non : Park Chan-wook est l’éternel outsider de Cannes. Après un passage à vide, il revient en forme avec un polar romantique d’une virtuosité époustouflante. L’histoire d’un flic amoureux d’une suspecte dont les maris successifs ont la fâcheuse tendance à décéder de mort violente. Scénario et montage alambiqués,  mais quelques-unes des belles séquences de #Cannes2022. Contrairement à la suggestion du titre, on a pris la décision de rester jusqu’à la fin et on a bien fait.

Il a fallu attendre les derniers jours pour avoir un vrai coup de coeur. Le nouveau Kore-eda, Les Bonnes étoiles, n’est sans doute pas son meilleur film,  mais on a envie de l’aimer sans condition malgré ses défauts (mignonnisme, fin discutable). Qui d’autre que le cinéaste japonais, expatrié en Corée le temps du film,  pourrait nous faire aimer une mère indigne et des trafiquants d’enfants ? Même les fliquettes qui leur courrent après finissent par être  sympas !  Malgré l’option « feelgood » engagée à fond, on se passionne jusqu’au bout pour la cavale de cette drôle de famille recomposée dans un van hors d’âge dont on aime tous les membres, y compris le gros bébé aux sourcils problématiques. La famille c’est,  décidément,  la grande « affaire » de Kore-eda…

Souvenez vous des critiques dythirambiques que vous aurez lu dans la presse française lorsque vous irez voir Pacification (Tourment sur les îles) au cinéma. C’est le nanar de l’année ! Voire de la décennie. Pendant près de 3 heures,  Benoit Magimel promène son ennui et son air dégouté, en costume crème de haut commissaire, sur une ile du Pacifique et débite des dialogues improvisés dans des scènes de télénovella. Toute l’intrigue tient dans une rumeur : celle de la reprise des essais nucléaires. On se demande pourquoi le réalisateur espagnol s’est limité à 2h45 ?  Une projection de 6 ou 8 heures auraient été un vrai défi. Là,  ça joue petit bras.

Avec Tori et Lokita, les frères Dardenne s’attaquent à l’immigration clandestine avec pour héros deux jeunes immigrés africains qui tentent de s’insérer en Belgique.Afin d’ envoyer de l’argent à leur famille et de payer leur passeur, ils livrent de la drogue pour un dealer. Ca finit mal, évidemment. Rien de nouveau dans le cinéma des Dardenne qui faiblit d’année en année.

On restera quand même sur un bon souvenir : celui de Nostalgia, le nouveau film de Mario Martone, qui raconte l’impossible retour à Naples d’un homme (Pierfransco Favino) qui a fuit la ville 40 ans plus tôt et revient y enterrer sa mère. Une immersion magnifiquement filmée dans une des villes les plus fascinantes du sud de l’Europe,  pour un film puissant et  émouvant. Un de nos préférés de Cannes 2022.

 

By |mai 27th, 2022|Categories: Cinéma|0 Comments

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