Par Ph.D
Le pitch
» Gray Man » est le nom de code de l’agent de la CIA Court Gentry, alias « Sierra Six » (Ryan Gosling). Recruté dans une prison fédérale par son officier traitant, Donald Fitzroy (Billy Bob Thornton) , Gentry était autrefois un redoutable tueur à gages à la solde de la CIA. Mais la situation a radicalement changé : Gentry est désormais la cible de Lloyd Hansen (Chris Evans), ancien comparse de la CIA, totalement déterminé à le traquer à travers le monde pour l’éliminer. L’agent Dani Miranda (Ana de Armas) le couvre – et il en aura besoin !
Ce qu’on en pense
Le blockbuster de l’été n’est (hélas) plus l’apanage des salles de cinéma: Netflix a désormais le sien. La plateforme a confié un de ses plus gros budgets à date (200 millions de dollars) aux frères Russo (de la maison Marvel/Avengers) pour tourner ce Gray Man qui marque le retour peu attendu de Ryan Gosling dans le rôle du tueur mutique qui a fait sa gloire (voir Drive et mourir). Le scénario n’a pas dû peser lourd dans la facture : on a déjà vu dix mille fois cette histoire d’ancien agent/tueur à gages pourchassé par ses propres employeurs pour récupérer la preuve de leurs sombres magouilles. Par contre, le budget cascades/effets spéciaux doit avoisiner celui de la fourniture d’armes à l’Ukraine. Il fallait bien ça puisque les séquences de poursuites constituent le seul intérêt (très relatif) du film. Celle en tram (et en Audi, placement de produit oblige) dans le centre ville de Prague fera date. Après, vous pouvez vous rendormir : il n’y a plus rien à voir. N’imaginez pas , par exemple, que parce que les héros se pourchassent dans toute l’Europe, vous allez pouvoir faire un peu de tourisme: leurs voyages ne sont prétextes qu’à des scènes d’intérieur, invariablement conclues par une explosion ou un gunfight. Le pompon va à l’étape monégasque pour une séance de torture express, qui se déroule… dans une cave ! On y découvre un Chris Evans tellement moustachu qu’on le croirait échappé d’un biopic de Freddie Mercury. Pour ne pas être en reste, Ryan Gosling s’est laissé pousser la barbe (et les muscles), ce qui ne le rend pas plus expressif. Heureusement, il y a la merveilleuse Ana de Armas, révélation du dernier James Bond, dont les quelques scènes consolent d’avoir passé plus de deux heures devant cette réalisation désolante, à faire passer n’importe quel film de Michael Bay pour un chef d’oeuvre auteuriste.
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