Par Philippe Dupuy
« On m’a demandé pourquoi je n’avais encore jamais joué à Jazz à Juan depuis 62 ans que le festival existe ? J’ai répondu qu’on m’avait encore jamais invité ! Et je vous jure que je reviendrai s’ils me réinvitent !« Joe Bonamassa était visiblement ravi de jouer Pinède Gould en ce 11 juillet caniculaire. Il a même fait monter la température de plusieurs degrés avec son jeu incisif, puissant et généreux, ses guitares vintage (il en change à chaque morceau, quelle collection ! ) et son blues électrique joué comme il doit l’être : fort, vite et bien. Entouré de quatre musiciens (dont un clavier de feu Stevie Ray Vaughan) et deux excellentes choristes, le guitariste américain au faux air de Quentin Tarantino (costard noir, cheveux gominés, petites lunettes noires et menton en galoche), dont le jeu ne nous avait pas totalement convaincu lorsqu’il était passé à Nikaia il y a quelques années, a donné un set généreux et, cette fois, tout à fait enthousiasmant. Son écriture s’est affirmée pour les chansons, sa voix a murie et son toucher de guitare est désormais digne des plus grands. Ce n’est sans doute pas le successeur de Clapton (au jeu plus raffiné), mais peut-être bien celui de Gary Moore. En tout cas, Bonamassa a laissé sa marque à Jazz à Juan, comme Jeff Beck et quelques autres guitar heroes l’ont fait en leur temps. Espérons que le festival n’attendra pas 62 autres années pour le ré-inviter !
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