Tengo Suenos Electricos

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Tengo Suenos Electricos

Par Philippe DUPUY

Le pitch

Alors que ses parents se séparent, Eva (Daniela Marin Navarro), 16 ans, décide de vivre avec son père Martin (Renaldo Amien Guittierez) , un artiste bohème.Débute alors la recherche d’un appartement dans la ville de San Jose. Mais l’adolescente va devoir affronter la souffrance de son père et la violence qui le traverse.

Ce qu’on en pense

Retenez ce nom : Valentina Maurel. Native du Costa Rica, Tengo Suenos Electricos (Je fais des rêves életriques) est son premier long-métrage. Présenté en compétition à Locarno, il a reçu trois prix : meilleure réalisation, meilleure actrice, meilleur acteur. Le film cumule depuis une trentaine de prix en festival. Barry Jenkins décrit le travail de la réalisatrice comme « incroyablement sensoriel » et  Nadav Lapid voit en elle « l’avenir du cinéma« . On n’est pas loin de partager leur avis. Tengo Suenos Electricos (un titre digne de Philip K Dick) s’attache aux pas d’Eva (Daniela Marin Navarro, une débutante recrutée sur casting, révélation du film),  une adolescente de 16 ans dont les parents divorcent. La mère n’en peut plus des accès de violence du père,  un poète aux pulsions incontrolables et part s’installer avec ses deux filles dans la maison que lui a léguée une tante. Eva préfèrerait vivre avec Martin,  qui la laisse fumer et avec lequel partage le goût pour la musique et les paroles du poète Jamaïcain  Linton Kwesi Johnson au point d’avoir baptisé son chat Kwesi). En plus, il vit en coloc avec un pote auquel Eva, qui découvre sa sensualité, n’est pas insensible. Valentina Maurel les filme à bonne distance,  à travers les fenêtres ou dans un coin de porte, comme des animaux farouches. Ils le sont : « Une horde d’animaux sauvages qui rêvent d’humanité » comme l’écrit Martin dans un de ses poèmes. Les acteurs sont tous très bons, y compris les enfants. Sous couvert de souvenirs d’adolescence, le film parle des rapports filiaux, de sororité et de la violence endémique à l’Amérique du Sud dont les femmes sont les premières victimes. Dans cette jungle urbaine (Le Costa Rica ne ressemble à aucun cliché touristique. San José, où se situe l’action,  est une banlieue de béton ensoleillée typique des villes pauvres du Sud), Eva va devoir apprendre à louvoyer pour éviter les mauvais coups. Tout en gardant foi en l’humanité et en ses deux parents. La scène finale est formidable. Le film aussi. Une merveille. 

 

By |septembre 17th, 2023|Categories: Cinéma|0 Comments

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