Par Phil Inout
Le pitch
Mercredi 5 septembre 2012, commune de Chevaline, dans le Massif des Bauges, en Haute-Savoie. Une chaude après-midi de fin d’été. Au milieu des bois, à quelques minutes de l’enchanteur lac d’Annecy, la route domaniale de la Combe d’Ire serpente dans la forêt, longeant le torrent qui lui a donné son nom. C’est un rendez-vous connu des randonneurs aguerris et des cueilleurs de champignons. Pas vraiment un parcours touristique. La circulation est interdite après le parking du Martinet, vers le col de Chérel et les Bauges. C’est pourtant là qu’en milieu d’après-midi une famille britannique d’origine irakienne, les Al-Hilli, s’arrête pour consulter un panneau indicateur. À quelques mètres, un cycliste de la région, Sylvain Mollier, père de trois enfants dont un nouveau-né, a mis le pied à terre. Subitement, cette scène banale tourne au drame. Un tireur, un tueur, sorti de nulle part en brandissant un pistolet automatique de collection, mitraille la famille et les cyclistes. C’est un véritable carnage : quatre morts, une fillette grièvement blessée, une autre qui a réussi à se cacher miraculeusement sous les jupes de sa mère morte…
Ce qu’on en pense
Jamais élucidée, la tuerie de Chevaline fait l’objet d’une série documentaire en 6 épisodes qui examine une après l’autre et chronologiquement toutes les pistes suivies par l’enquête. Partie sur l’exécution d’une famille anglaise possiblement liée à des interêts irakiens, celle ci fera un virage en 180° en s’intéressant à la personnalité du cycliste qu’on imaginait être une victime collatérale et qui aurait pu être la véritable cible du tueur. Puis elle s’orientera sur la piste d’un tueur sans mobile. Avec un nombre étonnant de suspects potentiels ayant pu avoir un mobile. Au bout du compte, le mystère demeure sur ce qui ressemble à l’acte d’un tueur professionnel : 21 balles tirées en quelques fractions de secondes dont 17 ont touché leur cible sans endommager la carrosserie de la voiture dans laquelle ont été abattus trois membres de la famille britannique. La reconstitution de la scène du crime en 3D , la mise en scène soignée, les nombreux témoignages d’enquêteurs, d’avocats, de témoins et l’art de distiller les informations au compte-goutte font que la série tient en haleine, sans avoir besoin de verser dans le sensationnalisme. Quel dossier incroyable !
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