Avant de lancer sa tournée d’été, Zazie a effectué une résidence d’une semaine à Anthea Antibes, histoire de roder le nouveau show avec deux concerts à la clé, dont un reporté d’un jour à cause de la finale décalée de The Voice (que son candidat a gagné). Nous étions au deuxième show, donné le dimanche soir dans un théâtre bondé. Le concert du Air Tour débute, assez logiquement, par « Ca commence », premier titre de l’ album Aile-P que la chanteuse n’avait pas encore pu jouer en live. Edith Fambuena, qui a réalisé le disque et remplace à la guitare Pierre Jaconelli (parti chez Biolay) martelle le riff pendant que les trois autres musiciens s’installent et que Zazie entame le premier couplet depuis les coulisses. Puis la chanteuse apparaît, silhouette longiligne, en tenue noire trés ouverte sur le devant. Le son n’est pas terrible et ne s’arrangera guère au long du spectacle. La voix, toujours bien rauque en concert, est perdue dans le mix, les paroles aussi. Les arrangements live, à dominante électro-rock, sont encore plus puissants que de coutume. Par moments, on croirait entendre Radiohead ou Nine Inch Nail plutôt qu’une artiste de variétés. A l’aise et naturelle, Zazie bouge son corps plus qu’elle ne danse, plaisante avec le public, s’assoie en bord de scène avec ses musiciens pour une séquence « comptines » , puis descend faire un tour dans la salle. Les nouveaux titres et les tubes défilent devant un public ravi qui se lève et danse (une mini-fosse a même été prévue devant la scène pour les plus agités). Les lumières sont basiques, à dominantes rouge et bleu, le groupe joue en clair-obscur, sans décor, ni écrans. Pour les festivals d’été (concerts à Saint Raphael, Nîmes et Aix), la formule sera suffisante. Pour les zéniths de la rentrée, par contre, on espère que la production a prévu une rallonge de budget, sinon ça risque de faire un peu fauché. Au pire, Thierry Suc pourra toujours piocher dans les 29 semi-remorques de matos de son autre protégée, la rouquine Mylène Farmer.
Lenny Kravitz s’est produit le 4 avril au Palais Nikaia de Nice, dans le cadre de son Blue Electric Light Tour. Un énorme show– le plus gros de sa carrière-, avec débauche d’écrans, fumigènes, light-show, explosions, dix musiciens et choristes sur scène et une setlist en forme de best of. Le concert a attiré la foule des grands jours, de gros moyens avaient été déployés pour fluidifier les entrées et sorties et avec la chaleur qui régnait dans la salle, on se serait cru à un des méga concerts rock estivaux d’antan (AC/DC, Rolling Stones, Madonna, U2…). Il faut dire que la musique de Lenny Kravitz fleure bon la nostalgie, son show aussi, qui intègre tous les poncifs de la grand-messe rock : poses lascives, gros riffs de guitares vintages, descente dans la fosse et tutti quanti… Poitrail découvert par un top en lamé, le chanteur – dont rien ne trahit l’âge- a tout donné pendant deux heures d’un show millimétré et formaté comme un blockbuster de cinéma. De quoi rassasier son public et ouvrir – avec un peu d’avance sur le calendrier- la saison des grands rassemblements musicaux.
« Culot » : Voilà un spectacle qui porte bien son titre. Du culot, il en faut pour se mettre autant à nu (au propre comme au figuré) devant des foules de 4000 personnes, en mélangeant sketches, chant, danse , impros et développement personnel. C’est ce que fait chaque soir Marie Benoliel, alias Marie S’infiltre, dans un show hybride qui invite le public à sortir, lui aussi, de sa zone de confort. Celle qui s’est fait connaître sur internet et les réseaux par des happenings gonflés dans lesquels elle s’incrustait dans diverses manifestations, a conçu son premier spectacle comme une revue de cabaret intello, avec danseurs et vidéo. C’est drôle, rythmé, émouvant, intelligent, sincère et généreux. Pas étonnant que le public en redemande ! Du coup, Marie reviendra le 10 décembre à Nikaïa pour la der de son spectacle. D’ici là, on la croisera peut-être à Nice, où son père et sa grand mère ont vécu et où elle vient de plus en plus souvent se ressourcer…
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