Plusieurs fois annoncé, toujours repoussé le nouvel album de Michel Polnareff est (Enfin !) sorti .Et – surprise! – on y retrouve Polnareff au sommet de sa flamboyance et de son inspiration la plus échevelée. Composé de 11 plages, l’album s’ouvre et se referme sur des instrumentaux épiques («Phantom» et «Agua Caliente»), comme à l’époque de Polnareff’s (1971). Ils donnent la couleur musicale: résolument baroque ! Trois titres sont déjà connus des fans: «Ophélie Flagrant des lits», «L’Homme en rouge» et «Sumi». Les deux premiers ont été entièrement ré-orchestrés et sonnent beaucoup mieux qu’en version originale.«Sumi», avec son récitatif à la Gainsbourg, est un des sommets de l’album .«Grandis pas», l’une des deux chansons que Polna consacre à son jeune fils, Louka, est un piano-voix classique sur lequel on retrouve avec bonheur la voix du chanteur, sans filtres, ni effets. Elle n’a jamais mieux sonné ! Dans «Longtime» (peut-être la meilleure chanson du disque), Polna se moque de ses pannes d’inspiration. Dans «Terre Happy», il fait parler la Terre pour délivrer un message écologique simpliste. Côté musique, c’est plus Le Roi des fourmis, c’est Le Roi lion! «Dans ta playlist» est une des 3 ou 4 chansons au format classique de l’album. Polna y taquine gentiment Obispo («Si j’existe, c’est d’être dans ta playlist»). À l’arrivée, Enfin! est l’album qu’on n’espérait plus de Michel Polnareff: original, inspiré, décomplexé, musical, d’un culot monstre. Il fournirait la matière d’un super spectacle et peut-être est-ce pour cela qu’il a été conçu. Pour le coup, on espère une tournée !
Michel Polnareff
Enfin !
(Barclay)
Lost in Cannes
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Par MAB
Alors que la sélection du 78e Festival de Cannes vient d’être annoncée, le réalisateur, scénariste et écrivain Santiago Amigorena raconte les moments contrastés passés, depuis 1985, dans ce lieu d’illusions. Paraphrasant Proust jusque dans son style travaillé, il a intitulé ce troisième volume autobiographique « Le Festival de Cannes ou le temps perdu ». Une façon pour lui de raconter sa vie par le prisme grossissant et déformant de cette foire aux vanités. Rien d’original dans ce qu’il relate. Mais pour le lecteur, le plaisir d’entrer, à la fois de l’autre coté du miroir et dans l’intimité d’un faux « privilégié » un brin narcissique et passablement amer. D’abord, pour le parfait inconnu qu’il fut, les attentes interminables pour obtenir le carton d’une projection. Les hôtels miteux et les stratagèmes pour s’incruster dans les fêtes. Puis pour le co-scénariste débutant du « Péril Jeune » de Cédric Klapisch, les contacts en hausse. Les dîners qui se proposent. Le smoking pour les marches. Ensuite, l’évocation, pour le coup, très impudiques et larmoyantes des actrices aimées, supportées et desaimées: deux enfants avec Julie Gayet et deux ans de relation glamour avec la présidente du jury de cette 78 eme édition, Juliette Binoche. Au fil des lignes, Cannes devient alors autre chose qu’un lieu de cinéma mais celui des féroces mondanités. Surtout de tout ce que l’on se construit soi-même pour s’élever, souffrir et se tromper de vie. « Lorsque l’on atteint son but, la triste réalité de ce que l’on convoitait, s’offre à nous dans tout son terne éclat » conclut Santiago. Seul l’âge et l’écriture, permettent alors de se rendre compte de son erreur. Plus intéressant au final que l’on ne pensait en ouvrant l’ouvrage.
The Zemblas
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Par Ph.D
The Deneuves
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Par Ph.D
Un nom qui claque et la musique qui va avec : The Deneuves ( Alex Ornon chant guitare, Pierre Pizana batterie, Alexandre Labrouve guitare, Arthur Grivel basse) a investi la scène niçoise avec une classe et une assurance qui pourraient leur valoir une belle carrière. Annoncé par une série de singles remarqués, leur premier album est dans les bacs : dix titres sous influence Libertines/Babyshambles/Strokes/Jam qu’on écoute en boucle sans se lasser. Un superbe production du label niçois de Christian Rinaudo Beaucoup de Coups, avec des guitares qui sonnent, une rythmique et des vocaux bien en place, une bonne alternance de titres rapides et de balades à la Pete Doherty (The Quiet Freedom of Self Defeat), des textes soignés d’Alex Ornon, de l’harmonica et même des violons (Lie Khem et Mano Ugo sur The Pier). Le résultat est à la hauteur des grandes espérances suscitées par les premiers simples et les concerts du groupe. Les Deneuves sont probablement ce qui est arrivé de mieux au rock français depuis Last Train. N’attendez pas la Sainte Catherine pour les découvrir !
Joue-la comme Godard
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Par Ph.D
Première parution d’un nouvel éditeur Niçois, Les Livres de la Promenade, Joue-la comme Godard est une commande faite au chroniqueur et écrivain Laurent Sagalovitsch : raconter la dernière édition du tournoi de Roland Garros comme aurait pu le faire Jean-Luc Godard (grand amateur de tennis devant l’Eternel), s’il avait concrétisé son idée de suivre un joueur au hasard dans son parcours sur le plus célèbre des tournois de terre battue. D’où le titre de l’ouvrage, emprunté à celui d’une comédie sur le football qui connut un certain succès au début du millénaire (Joue-la comme Beckham). Ex- joueur classé lui-même et toujours plus ou moins passionné de tennis, Sagalovitsch est donc retourné à Roland Garros, où il n’avait plus mis les pieds depuis des lustres, pour suivre le tournoi en se tenant à la ligne de conduite fixée par JLG : au hasard Balthazar ! Cela donne un texte plein d’humour, plus centré sur le tennis que sur le cinéma, et plus accessible que la plupart des films de Godard. A lire en attendant le prochain Roland Garros.
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