L’immense saxophoniste Camerounais Manu Dibango est décédé le 24 mars 2020 à Paris des suites d’une infection au Covid-19. Il avait 86 ans et était devenu mondialement célèbre dans les années 80 après que Michael Jackson ait intégré un sample de « Soul Makossa » , son plus grand succès, à la fin de « Wanna Be Staring Something » sur l’album Thriller. Rencontré au Midem de Cannes en 2011, où il était venu promouvoir l’album Past, Présent and Future, Manu nous avait raconté le parcours incroyable de cette face B de 45 tours que Michael Jackson puis Rihanna («Please Don’t Stop »), mais aussi Kanye West, Jay Z, Akon, Eminem et Jennifer Lopez ont tous samplé. Attablé à la terrasse du Majestic, le géant débonnaire se souvenait : « C’est un titre que j’avais enregistré en 1972 pour la coupe d’Afrique de football. Comme le Cameroun avait perdu la coupe, j’avais complètement arrêté de la jouer… Jusqu’à ce qu’un jour, les commandes commencent à affluer des États-Unis. Apparemment, un DJ l’avait passée à la radio et d’’un coup, sans que personne n’ait compris ce qui se passait, la chanson était partout. Tu ne pouvais pas mettre un pied à New York sans l’entendre. Des années plus tard: rebelote, grâce à Michael Jackson, cette fois. Ca a été un peu compliqué pour récupérer les droits, mais on est arrivés à un arrangement. Le problème, c’est qu’ensuite il a revendu les droits à Rihanna. Dieu sait que c’était un grand artiste, l’un des plus grands, paix à son âme. Mais les grands artistes font parfois de grandes bêtises».
C’est dans un Palais NIKAIA quasi comble et devant un public étonnamment mixte et transgénérationnel que le phénomène Gojira a donné, le 8 décembre, ce qui semble être son premier concert à Nice. Boosté par son passage mémorable à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 avec « Mea Culpa (Ah ! Ça ira !) » (N°1 aux USA), le groupe landais s’offre une tournée des zéniths français avec une production enfin digne de leur statut sur la scène metal internationale: light show XXL, écrans géants, projections (dont un dessin animé SF sur « Another World« ), pyrotechnies omniprésentes et les mêmes baleines-drones que Julien Doré (« Flyin Whales ») . Un show essentiellement basé sur les derniers albums , qui a ravi les fans avec des riffs puissants, mêlés à des rythmes complexes et des textes profondément engagés sur l’environnement et l’humanité. Privé de guitare par une blessure à la main le beau Joe Duplantier a pu se consacrer au chant et à son jeu de scène, avec le soutien de son vieil ami Greg Kubaci à la six cordes. Une configuration inédite qui donnait une saveur supplémentaire à l’évènement. On espère ne pas avoir à attendre des lustres pour revoir Gojira en live sur la Côte d’Azur.







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