Par Ph.D
Le pitch
Silverio (Daniel Gimenez Cacho) journaliste et documentariste mexicain réputé vivant à Los Angeles, doit recevoir un prix international prestigieux dans son pays natal. Il rentre au pays sans savoir que ce simple voyage va le confronter à une terrible crise existentielle. Ses souvenirs et ses angoisses resurgissent à cette occasion jusqu’à l’obséder et à le plonger dans un état de confusion et d’émerveillement. Avec émotion et humour, Silverio affronte des questions à la fois universelles et intimes sur l’identité, la réussite, la mortalité, l’histoire du Mexique et les liens profonds qui le rattachent à sa femme et à ses enfants…
Ce qu’on en pense
Multi-oscarisé avec Birdman et The Revenant, Alejandro Gonzales Inarriru rejoint son compatriote mexicain Alfonso Cuaron parmi les grands auteurs débauchés par Netflix (Martin Scorsese, Jane Campion, les frères Safdie…). Une bonne nouvelle, dans la mesure où son nouveau film s’avère beaucoup plus digeste en streaming que si on avait dû le voir en salles. Visionné en plusieurs fois, comme une mini-série, ce pensum autobiographico-philosophique de près de trois heures, se révèle même assez épatant et attachant. L’image, signée Darius Kondji, est superbe, la réalisation sans cesse inventive, l’interprétation sans défaut (avec une révélation : Ximena Lamadrid qui joue la fille du héros), le scénario constamment déroutant et plusieurs scènes, d’un surréalisme proprement Fellinien (comme celle de Cortez discourant sur une montagne de cadavres ou celle d’ouverture ou celle d’ouverture en clin d’oeil à Huit et demi), impriment durablement la rétine. Entre trip égotique et délire mégalomaniaque assumé, Bardo, fausse chronique de quelques vérités n’en constitue pas moins une belle oeuvre de cinéma pour cinéphiles avertis.
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