Par MAB
Revoilà William Boyd. Toujours aussi brillant et surprenant. Comme à l’accoutumée, il nous livre un gros pavé (515 pages ). Quelle bravoure à 71 ans ! Mais comment le lire, en une semaine, pour nourrir cette chronique ? Et bien, il suffit d’ouvrir la première page et la suite passe allégrement et prestement comme pour ses autres ouvrages. ( voir « Comme neige au soleil », « Un anglais sous les tropiques » ou «Nouvelles confessions » ). Pour l’anecdote, rappelons, d’ailleurs, qu’en 1985, lors d’un « Apostrophes », Pivot proposait de rembourser tout lecteur non satisfait d’un des romans de ce grand francophile qui partage sa vie entre le Royaume- Uni et la Dordogne. Le Romantique, donc. Le titre du recueil situe le contexte historique et littéraire ainsi que la nature même du personnage. Un jeune homme tourmenté, né dans le Comté de Cork en 1799, dont la destinée va être semée d’épisodes glorieux et de revers de fortune dans les pas de la grande Histoire. Fuyant le mensonge de sa naissance, il sera héros malgré lui de la bataille de Waterloo, puis témoin effaré des atrocités de son régiment aux Indes pendant la troisième guerre de Kandy. Arpentera la France et l’Italie où il se liera d’amitié avec Byron et Shelley, tombera amoureux de la mystérieuse Raffaella qui lui offrira « La Divine Comédie » de Dante. Avant de continuer ses aventures picaresques comme fermier en Amérique, explorateur à la recherche des sources du Nil ou encore diplomate à Trieste…Une chevauchée débridée aux quatre coins du monde, menée tambour battant à la fois par cet attachant personnage, en quête de sens de l’existence et par la plume romanesque et ironique de Boyd qui nous donne, une nouvelle fois, avec cet ambitieux roman, un ample plaisir de lecture.
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