Cannes 2022: Part 5

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Cannes 2022: Part 5

Par Philippe Dupuy

Dans la dernière ligne droite, les projections s’emballent et on doit se résoudre à l’évidence : on ne pourra pas tout voir…

Avec Kurt Cobain: montage of heck, l’Américain Brett Morgen a inauguré en 2015 la vogue des biopics de rockstars faits à partir de montage d’images d’archives. Il récidive avec Moonage Daydream, consacré à David Bowie mais avec, cette fois, l’ambition d’en faire un spectacle total pour les salles Imax. Deux heures de sons et lumières, où s’entrechoquent des images souvent inédites provenant de sources trés différentes (concerts, clips, theatre, films, actualités, interviews…) et les chansons de Bowie remixées pour le cinéma. Les images sont mélangées sans souci de chronologie, ni de provenance et le film s’organise autour de thématiques propres à l’oeuvre Bowienne (La science fiction, la bisexualité, les travestissements, le star system, Berlin, l’art contemporain…) avec pour seule voix off celle de Bowie en interview. La  B.O respecte, par contre,  une certaine logique pour remonter la carrière du Thin White Duke, de Ziggy Stardust à son dernier album Black Star. On en sort avec le tournis et les oreilles en feu,  mais aussi une furieuse envie de réécouter tout Bowie.

Crimes of the Future, le trés attendu film de David Cronenberg, pourrait-il s’imposer moins d’un an après la Palme d’or accordée à Titane ? On en doute un peu, vue la composition du jury 2022. Ce ne serait, pourtant, pas illogique : Julia Ducourneau a tout piqué à Cronenberg et ce film représente en quelque sorte la quintessence du cinéma du réalisateur de Crash, au sommet de sa maitrise formelle et de ses obsessions pour la chair et la technologie. Mais, comme pour Titane,  il faut être client de ce genre de cinéma pour apprécier. A vous de voir puisque le film est déjà en salles. 

Après le thriller policier et judiciaire (La Loi de Téhéran),  l’Iranien Saeed Roustaee s’attaque au film social et familial,  avec Leila et ses frères. L’histoire d’une famille iranienne qui tente de se sortir de sa misérable condition. Le moteur de cette tentative est la seule fille de la famille, Leila (Taranee Alisdousti, vue chez Ashgar Farhadi) qui est, aussi, la seule à travailler. Elle pousse ses frères à lancer leur propre business en achetant une boutique. Mais pour cela,  il leur faut convaincre leur père d’investir dans l’affaire les pièces d’or qu’il réservait au mariage du fils d’un cousin éloigné. Entre la possibilité de se faire mousser et celle d’aider ses enfants à se sortir du pétrin, le patriarche ne fera, évidemment, pas le bon choix…  Malgré une durée un tantinet rédhibitoire (2h45), on ne s’ennuie pas une seconde dans cette tragicomédie superbement mise en scène et interprêtée, qui s’impose d’emblée comme favori pour le palmarès.  

 

By |mai 26th, 2022|Categories: Cinéma|0 Comments

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