Plus de trente ans après sa première apparition, Sonic continue à faire parler de lui. Et si ses dernières sorties vidéoludiques, à l’exception de Sonic Mania, n’ont guère marqué les esprits, le hérisson performe au Box-Office cinéma grâce à ses deux films et reste donc extrêmement populaire. Pour surfer sur ce succès, Sega nous propose de revivre les premières aventures de sa mascotte lors d’un Sonic Origins qui fait inévitablement vibrer la corde nostalgique. Au menu : quatre Jeux. A savoir Sonic 1, 2, 3 et l’opus moins connu sorti sur Mega CD. Dans tous les cas, on se retrouve devant de la plateforme 2D pure et dure typique des années 1990. En compagnie du petit être bleu mais aussi de ses amis Tails et Knuckles on fonce à toute allure, affronte les sbires de Robotnik, récolte des anneaux ou des gemmes et résout quelques énigmes. Efficace. L’intérêt de cette compilation consiste à pouvoir jouer l’ensemble des jeux en mode classique au format 4/3 ou… Anniversaire ! Dans ce cas, les titres ont été légèrement revus pour s’afficher en 16/9 tout en conservant le côté pixel d’origine. On découvre aussi la quadrilogie, dans l’ordre, comme une seule aventure, en profitant des sauvegardes. Bien vu ! Au niveau des ajouts, en sus du musée où l’on débloque des illustrations, on note la possibilité d’effectuer des petites missions ou l’enchaînement de boss. Cependant, c’est surtout la présence de petits dessins animés qui viennent égayer le périple qui renforcent l’immersion. A défaut d’être indispensable et en dépit de quelques manques (aucune fonction flashback) cette compilation assure l’essentiel… Dommage donc qu’elle soit vendue au prix fort (40 euros en version de base). Vivement une ristourne ! (Jeu testé sur PS5)
Sonic Origins
(Sega)
Sortie
Juin 2022
Un Hiver à Yanji
ça vient de sortir|
Par Ph.D
Le Pitch
C’est l’hiver à Yanji, une ville au nord de la Chine, à la frontière de la Corée. Venu de Shanghai pour un mariage, Haofeng (Liu Haoran) s’y sent un peu perdu. Par hasard, il rencontre Nana (Zhou Dongyu), une jeune guide touristique qui le fascine. Elle lui présente Xiao (Chuxiao Qu), un ami cuisinier. Les trois se lient rapidement après une première soirée festive. Cette rencontre intense se poursuit, et les confronte à leur histoire et à leurs secrets. Leurs désirs endormis dégèlent alors lentement, comme les paysages et forêts enneigées du Mont Changbai…
Ce qu’on en pense
Découvert au Certain Regard à Cannes (où Anthony Chen avait reçu la Caméra d’or en 2013 pour son premier film Ilo Ilo), Un Hiver à Yanji est une romance qui assume ses influences : Jules & Jim de François Truffaut et le cinéma de Wong Kar Wai. On se laisse entrainer dans les paysages enneigés de la frontière sino-coréenne superbement photographiés et dans les jeux de l’amour et du hasard que pratiquent, sans avoir l’air d’y toucher, les trois protagonistes. Leur marivaudage fonctionne comme une allégorie des relations entre la Chine et la Corée.
Mes nuits sans Bardot
ça vient de sortir|
Par MAB
C’est souvent cruel d’être un monstre sacré. Il suffit de se pencher sur « Mes nuits sans Bardot », la biographie romancée que nous propose Simonetta Greggio pour s’en convaincre. La narratrice, en effet, s’est installée dans une maison de Saint-Tropez à côté de « La Madrague », ou la star déchue – 90 ans en septembre prochain – vit recluse entourée de ses chiens. Elle lui écrit chaque jour de longues lettres qu’elle dépose ensuite sous un caillou sans espoir de retour. Le procédé est simple. L’auteure, aidée par l’autobiographie de BB, peut tout se permettre. Et c’est, d’ailleurs, ce qu’elle fait. Imaginant les pensées mortifères de la désormais vieille dame et établissant des correspondances entre la célebrissime actrice des années soixante-dix et sa propre vie de femme libre versée dans « la dolce vita ». Et l’on entend d’ici les réticences des lecteurs. Que peut-on apprendre de plus de BB que l’on ne sache déjà? Cette époque est révolue. Tous ses amants ont disparu. Les nouvelles générations ne la connaissent pas. Rares sont ceux qui continuent à voir les films dans lesquels elle a tourné ( La Vérité, Vie Privée, Le Mépris, Viva Maria...) Et puis, l’on sait les causes qu’elle a défendues ( Ridiculisée à l’époque, elle était pourtant à l’avant garde pour les bébés phoques !). Mais aussi ses partis pris extrémistes. Ce fils qu’elle n’a pas voulu élever. Les engagements politiques de son dernier mari dont d’ailleurs Simonetta ne parle pas… Oui, tout cela est vrai. Et pourtant revisiter la vie de cette étoile filante et replonger dans cette époque de folie créatrice est passionnant. Notre regard change sur cette rebelle, farouchement indépendante et autonome qui a payé souvent très cher sa beauté, sa célébrité et surtout sa stupéfiante modernité. Cette amoureuse au franc parler qui quittait dès qu’elle s’ennuyait. Celle qui après « Et Dieu créa la femme » fut autant insultée qu’idolâtrée. Qui dut vivre sa grossesse et son accouchement en enfer…Celle surtout qui, dégoutée par le milieu, quitta le cinéma à 38 ans. Bref, on ne sait trop comment Simonetta s’y est prise, mais elle a réussi à nous rendre cette insolente Brigitte aussi drôle et attachante pour ce qu’elle a été dans le passé, qu’inspirante pour les femmes d’aujourd hui.
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