Neuf ans après sa disparition, sort enfin un album posthume d’Alain Bashung. Contrairement à d’autres (suivez notre regard…), on ne pourra pas reprocher à ses ayant droits d’avoir cherché à exploiter son décès pour faire tourner leur Petite entreprise. Chloe Mons, la dernière compagne du chanteur et Edith Fambuena, qui avait travaillé sur Fantaisie Militaire (son chef d’oeuvre), ont attendu le temps qu’il fallait pour être certaines de ne pas trahir la postérité de Bashung. Fambuena s’est immergée dans les enregistrements inutilisés du dernier album de Bashung, Bleu Pétrole, pour en extraire ces 11 chansons, dont le chanteur avait enregistré les maquettes en guitare-voix. Elle s’est contentée de refaire les parties de guitare et d’y ajouter un habillement sonore assez léger. Un choix parfaitement honnête et, surtout, payant : l’album est magnifique ! On songe aux American Recordings de Johnny Cash, au Nebraska de Bruce Springsteen, aux premiers Leonard Cohen, à certains enregistrement d’Alan Vega… C’est de ce calibre. Signées Daniel Darc, Dominique A, Joseph D’Anvers, Arman Méliès, Raphaël ou Mickael Furnon, auxquels il les avait commandées par peur de manquer, ces chansons sonnent comme du pur Bashung. Est-ce le bonheur de réentendre sa voix, qui nous fait penser qu’on tient -là un de ses meilleurs disques ? On n’a pas fini, en tout cas, de l’écouter en boucle.
Alain Bashung
En Amont
(Warner)
The Zemblas
ça vient de sortir|
Par Ph.D
The Deneuves
ça vient de sortir|
Par Ph.D
Un nom qui claque et la musique qui va avec : The Deneuves ( Alex Ornon chant guitare, Pierre Pizana batterie, Alexandre Labrouve guitare, Arthur Grivel basse) a investi la scène niçoise avec une classe et une assurance qui pourraient leur valoir une belle carrière. Annoncé par une série de singles remarqués, leur premier album est dans les bacs : dix titres sous influence Libertines/Babyshambles/Strokes/Jam qu’on écoute en boucle sans se lasser. Un superbe production du label niçois de Christian Rinaudo Beaucoup de Coups, avec des guitares qui sonnent, une rythmique et des vocaux bien en place, une bonne alternance de titres rapides et de balades à la Pete Doherty (The Quiet Freedom of Self Defeat), des textes soignés d’Alex Ornon, de l’harmonica et même des violons (Lie Khem et Mano Ugo sur The Pier). Le résultat est à la hauteur des grandes espérances suscitées par les premiers simples et les concerts du groupe. Les Deneuves sont probablement ce qui est arrivé de mieux au rock français depuis Last Train. N’attendez pas la Sainte Catherine pour les découvrir !
Joue-la comme Godard
ça vient de sortir|
Par Ph.D
Première parution d’un nouvel éditeur Niçois, Les Livres de la Promenade, Joue-la comme Godard est une commande faite au chroniqueur et écrivain Laurent Sagalovitsch : raconter la dernière édition du tournoi de Roland Garros comme aurait pu le faire Jean-Luc Godard (grand amateur de tennis devant l’Eternel), s’il avait concrétisé son idée de suivre un joueur au hasard dans son parcours sur le plus célèbre des tournois de terre battue. D’où le titre de l’ouvrage, emprunté à celui d’une comédie sur le football qui connut un certain succès au début du millénaire (Joue-la comme Beckham). Ex- joueur classé lui-même et toujours plus ou moins passionné de tennis, Sagalovitsch est donc retourné à Roland Garros, où il n’avait plus mis les pieds depuis des lustres, pour suivre le tournoi en se tenant à la ligne de conduite fixée par JLG : au hasard Balthazar ! Cela donne un texte plein d’humour, plus centré sur le tennis que sur le cinéma, et plus accessible que la plupart des films de Godard. A lire en attendant le prochain Roland Garros.
Leave A Comment