Mourir peut attendre

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Mourir peut attendre

Par Philippe DUPUY

Le pitch

James Bond (Daniel Craig) a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Italie avec Madeleine Swann (Léa Seydoux)  Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter, de la CIA, débarque pour solliciter son aide : il s’agit de sauver un scientifique qui vient d’être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d’un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes bactériologiques

Ce qu’on en pense

C’est peu dire que le nouveau James Bond était attendu. Et pas seulement à cause de la pandémie qui a repoussé sa sortie de plus d’un an. Dernier opus avec Daniel Craig, Mourir peut attendre clôt une saga entamée avec Casino Royale, dans laquelle Bond , inconsolable de la perte de son grand amour (Vesper Lynd,  aka Eva Green) court après sa vengeance et traque  l’insaisissable Spectre,  tandis qu’autour de lui le monde change et que disparaissent ses figures tutélaires (Q, M, Moneypenny…) , aussitôt remplacées par de nouveaux visages, interchangeables et possiblement faillibles. Au début de ce dernier épisode, 007 lui même est remplacé (par une femme, noire qui plus est !) et Bond est à la retraite. Peut-être même songe-t-il au mariage avec  Madeleine (Léa Seydoux), le beau docteur rencontré dans Spectre…  Mais leur passé commun va les rattraper et ternir la romance. Aux commandes du film, Cary Joji Fukunaga , réalisateur virtuose découvert avec la série True Detective,  fait le job et entraîne comme il se doit son héros d’Italie, en Norvège, en Jamaïque et à Cuba,  tandis que son équipe (Q, M et consorts) assure le back office à Londres. Les scènes de poursuite et de baston sont dignes de ce qu’on attend d’un James Bond modèle Craig : costaudes. Côté scénario, par contre, ça flotte un peu et on peine à saisir les motivations profondes du méchant incarné (faiblement ) par Rami Malek (I Robot,  Bohemian Rhapsody). On peine aussi à reconnaître notre héros,  tenaillé par le désir de retrouver sa belle, de se ranger et de pouponner. Heureusement qu’il y a Ana de Armas pour rehausser le niveau de glamour du film dans une scène déjà culte !  A force de vouloir faire table rase de son passé de tombeur macho et de tueur sans états d’âme (les mouvements Black Lives Matter et MeToo sont visiblement passés par là) , ce  James Bond crépusculaire ne fait plus beaucoup rêver et va certainement laisser orphelins une grande partie des fans de la franchise. Objectivement pourtant, le film est plutôt très bon, bien que beaucoup trop long.

By |février 16th, 2022|Categories: ça vient de sortir|0 Comments

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