Figure incontournable de la scène artistique niçoise, connu dans le monde entier pour ses célèbres « inclusions« , exposé à Paris , St Tropez, Courchevel et dans nombre de capitales, Fred Allard n’avait pas encore de vitrine dans sa ville natale. Lacune comblée avec l’ouverture, en février 2024, d’une magnifique galerie au 10 de l’avenue de Verdun, à l’emplacement des anciens bureaux d’Air France, dans le carré chic du centre-ville. Sur deux niveaux et près de 200 M2 d’espaces clairs et lumineux, le plasticien Niçois de 55 ans expose ses oeuvres les plus emblématiques : les « Vide ton sac » (inclusions d’objets personnels dans de la résine translucide) de Neymar, Charles Leclerc ou Fabio Quartararo, les fameux « shopping bags » (inclusions de figurines pop en forme de sacs à main), une nouvelle série inspirée par Warhol et Basquiat (dont la superbe Joconde/Balenciaga qui illustre cet article), du mobilier de designers, des livres et des objets d’art. Plus qu’un espace d’exposition personnel, l’endroit se veut, en effet, un lieu de rencontre. Il propose un regard sur notre époque qui mêle l’art, la mode, le luxe et le sport. La marque de fabrique du néo pop-artiste Niçois.
Figure singulière de la création en Méditerranée, Baya a marqué la seconde moitié du XXe siècle par un univers à la fois poétique et flamboyant. Son œuvre déploie une profusion de formes végétales, de couleurs intenses et de personnages féminins magnifiés, dans une célébration joyeuse de la vie et de l’imaginaire. L’exposition invite à découvrir cette féerie singulière, peuplée d’oiseaux, de musiques et de figures aux parures somptueuses. Elle offre l’occasion d’explorer un parcours artistique unique, nourri de rencontres déterminantes mais avant tout porté par une liberté créatrice qui continue de résonner aujourd’hui. Née Fatma Haddad à Bordj el-Kiffan en 1931, Baya occupe une place singulière dans l’histoire de l’art du XXe siècle en Méditerranée et demeure l’une des figures majeures de la scène artistique algérienne de la seconde moitié du siècle. Très tôt, elle réalise des modelages et dessine sur la terre avant d’être encouragée par Marguerite Benhoura et Jean Peyrissac à pratiquer la gouache. En 1947, Aimé Maeght découvre ses travaux à Alger et décide de les présenter dans sa galerie parisienne. L’exposition, accompagnée d’un texte d’André Breton pour le catalogue Derrière le Miroir, révèle au public une jeune artiste autodidacte, qui rédige alors son premier texte, Le grand zoiseau. Grâce à Maeght, Baya rejoint Vallauris où elle travaille la céramique aux côtés de Pablo Picasso.
Le musée des Beaux Arts Jules Cheret célèbre le centenaire de l’exposition dédiée à Maurice Denis (1870-1943) qui s’est tenue à Nice en 1925. La reconstitution et l’étude de cette exposition témoignent de l’importance qu’ont eu les voyages successifs de l’artiste dans le sud de la France (1906, 1913 et 1922), pendant sa prolifique décennie créative des années vingt. La rencontre de l’univers denisien et de la Côte d’Azur est aussi l’occasion de s’intéresser plus largement à ce moment si particulier de sa vie d’homme et de sa vie d’artiste. Après la disparition de sa première épouse en 1919, son mariage avec Elisabeth Graterolle lui rend une vitalité créative qui lui permet de répondre aux nombreuses sollicitations qui couronnent sa carrière. Les bleus et les roses scintillants de la lumière hivernale qui inondent ses œuvres à cette période sont ainsi le miroir de l’accomplissement d’un artiste qui est venu puiser un nouveau souffle sur les rives de la Méditerranée, en cette période pacifiée de l’entre-deux-guerres. A l’occasion de cette exposition, la collection du musée s’enrichit de trois oeuvres de Maurice Denis. D’autres, exposées à Angoulême dans le cadre d’une autre exposition consacrée à Maurice Denis, rejoindront l’accrochage avant la clôture.
Leave A Comment