En 2011, nous avions rencontré Guy Bedos qui était, avec Stephane Hessel et Fred Vargas, la tête d’affiche du 24e Festival du livre de Mouans-Sartoux. Un festival pour lequel il n’avait pas hésité à interrompre les répétitions de son nouveau spectacle, Rideau ! qu’il devait créer à Paris en décembre et qui serait, on le sait aujourd’hui, son dernier one man show. Quelques mois avant la présidentielle, dont François Hollande était le favori pour la gauche, la conversation avait naturellement tourné autour de cette échéance…
Votre choix est déjà fait?
En politique, il faut savoir choisir entre deux inconvénients, disait Françoise Giroux. Je crois que toute ma vie de citoyen aura été conditionnée par cet adage. Je suis toujours plus sûr de mes dégoûts que de mes goûts de toute façon.Et dans l’ambiance actuelle, je préfère voter pour des candidats qui ne m’emballent pas que pour cette droite qui a l’air de sortir d’un film de Costa Gavras…
Cela ne nous dit pas qui est votre favori?
Mon favori, c’est celui qui a le plus de chance de gagner…
François Hollande, donc?
On dit qu’il a beaucoup d’humour. En privé alors, parce que pour l’instant, je n’ai pas été spécialement fracassé par ses traits d’esprit. Quoiqu’en dise M. Sarkozy, je ne me sens pas en danger de concurrence. Le président aurait dit qu’on n’avait « pas besoin d’un Guy Bedos à la tête du PS ».Ce à quoi j’ai répondu que je n’avais pas besoin du PS pour n’en faire qu’à ma tête…
Ca promet pour la tournée qui va se dérouler pendant la campagne présidentielle…
Je commence en décembre au théâtre du Rond-point et je compte bien y revenir en mai pour commenter les résultats du scrutin. J’aurais peut-être, enfin, le droit de redire du mal de la gauche?
Le titre du spectacle « Rideau! » suggère que ce pourrait être votre tournée d’adieu…
Disons d’au revoir. Je ne voudrais pas faire le spectacle de trop. J’ai réalisé récemment que je pourrais être le père de Christine Lagarde et ça m’a filé un coup au moral (rires). Alors ce sera peut-être bien le dernier, oui. Mais je ne vais pas me tuer tout de suite non plus.Il va encore falloir me supporter un moment. Je compte bien continuer à écrire.
Parlez-nous justement de votre dernier livre, « Plans Rapprochés », que vous allez présenter à Mouans-Sartoux
C’est une galerie de portraits de gens que j’aime .. Ou que j’aime moins! J’ai d’abord eu envie de parler des morts qui me manquent, comme Simone Signoret ou Desproges… J’ai un véritable cimetière dans ma poitrine. Ce sont aussi des rencontres qui m’ont marqué. À la fin, c’était un peu trop gentil. J’ai été obligé de rajouter des vacheries sur Zemmour, Kouchner ou Charasse, pour ne pas trop ternir ma réputation …
Vous êtes un habitué du Festival de Mouans Sartoux…
Oui, j’adore Mouans-Sartoux. Il y a un côté « vivre ensemble » comme dirait Martine Aubry. J’aime l’ambiance du festival, les gens qu’on y rencontre. Et si j’en juge par le programme, je ne suis pas le seul à succomber à son charme!
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