Une bulle de fraicheur pop et de joie, dans un océan de tristesse et de peur. C’est l’impression que l’on a à l’écoute de Ti amo ! , le nouvel album de Phœnix . C’est le disque de l’été 2017 .On l’écoute en boucle depuis sa sortie , le 9 juin, et on l’aime un peu plus à chaque passage. Cerise sur le proverbial gâteau: le quatuor Versaillais était la tête d’affiche du festival Lunallena, le 5 août à Bandol avec Vitalic, Two Door Cinema Club, Cocoon et The Kitchies. A cette occasion, Thomas Mars, Deck D’Arcy , Branco et Christian Mazzalai nous ont parlé de l’album et de la tournée…
On a peine à croire que cet album, si léger et joyeux, a été enregistré à Paris pendant les tragiques évènements de 2015. Comment avez vous fait pour ne pas vous faire contaminer par l’atmosphère mortifère qui y régnait alors?
Thomas : Un peu égoïstement , on s’est enfermés dans notre bulle de la Gaieté Lyrique, où nous étions installés pour l’enregistrement.
Deck : On était lancés dans une direction, on n’en a pas changé
C’était une volonté délibérée ?
Thomas : On ne s’est pas dit ça sur le moment.Mais c’est ce qui s’est passé
Deck : On ne rentre plus en studio avec un concept d’album.C’est ce qu’on faisait avant, mais ça ne marchait jamais .on finissait toujours par faire autre chose ! (rires)
Christian : maintenant, on attend que le concept vienne à nous.L’idée, c’est surtout de ne pas refaire le même disque que le précédent. Bankrupt ! était alambiqué et cynique.Celui là devait être simple et candide.
D’où est venue l’influence italienne ?
Christian: mon frère et moi sommes à moitié italien.On y a passé beaucoup de temps lorsqu’on était enfants
Deck: lors de la dernière tournée on écoutait beaucoup de chanteurs italiens comme Lucio Battisti. On regardait aussi des films des années 60-70 .Ça évoquait un paradis perdu.C’était ce qu’on cherchait à retrouver sans le savoir…
C’est votre sixième album et la formation du groupe remonte à 20 ans déjà.Comment jugez vous votre parcours?
Deck: quand on a commencé, notre groupe favori, les Pixies, venait de publier son 4e album.Nous, on espérait juste en faire un. Quand je pense qu’on a déjà fait 50% de chemin de plus qu’eux à l’époque !
Comment expliquez-vous que vous avez presque plus de succès à l’étranger qu’en France?
Deck : On ne cherche pas trop à savoir.On préfère que ça reste un peu mystérieux.C’est peut -être un malentendu ? (rires)
Christian : aux Etats Unis ou en Amérique du sud, on est un peu des animaux exotiques.Il faut dire qu’on a beaucoup tourné là-bas avant de percer.On a dû y donner 300 ou 400 concerts.C’est ça le secret, si vous voulez mon avis.
Comment envisagez-vous la tournée ?
Deck: on vient de faire les premiers concerts en Californie.La nouvelle scène est géniale
Christian : on a un miroir incliné à 45 degrés au dessus de la scène sur lequel on fait des projections. Ça donne des effets d’optique extras.
Deck : le seul problème, c’est le vent.On ne peut pas le monter si ça souffle trop. J’espère que ce ne sera pas le cas à Bandol. Mais on a un plan B, ne vous inquiétez pas.
Thomas: on va faire plus de festivals que d’habitude et on espère bien revenir cet hiver faire les zéniths si l’album marche. On aimerait bien tourner plus en France…
Christian : Les gens connaissent déjà les paroles des nouvelles chansons, c’est bon signe !
Thomas, vous serez un peu le régional de l’étape, non ?
Le régional tardif, mais oui. Ça fait 20 ans que mes parents sont installés dans le Var et ils viendront au concert. J’habite New York maintenant, mais je viens encore au moins trois fois par an. J’adore la région. Avant, je venais tout le temps. Toutes les occasions étaient bonnes. Avec Christian, on venait au Nice Jazz festival. Mais on n’y a jamais joué. J’aimerais bien pourtant…
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