En 1990, Dick Rivers, Francis Cabrel et un groupe de musiciens baptisé Les Parses donnent au Bataclan une série de concerts, suivie d’une discrète tournée dans de petites salles. Le répertoire est composé à 100% de classiques du rock que Cabrel et Dick Rivers interprètent à tour de rôle. Ca va de « Roll Over Beethoven » à « Mystery Train » en passant par « Summertime Blues« , « Good Golly Miss Molly » ou « Memphis Tennessee« . Tout est joué dans l’esprit des originaux, l’énergie et le plaisir de jouer ensemble sont palpables. Les spectacteurs n’en reviennent pas de voir Francis Cabrel jouer les rockers et savourent le plaisir d’écouter Dick Rivers chanter ses chansons favorites avec un backing band idéal. Et puis les deux hommes reprennent le cours de leurs carrières respectives et, à part ceux qui y ont assisté, tout le monde oublie ces concerts joyeux. Il a fallu la mort de Dick pour que Denys Lable, le guitariste des Parses (et de Cabrel), se souvienne qu’il avait gardé les bandes enregistrées des concerts du Bataclan et une VHS du show. Rencontré à l’enterrement du rocker Niçois, Cabrel a donné son accord pour les sortir, en hommage à son camarade disparu. Et voilà le coffret dans les bacs : on y découvre un Cabrel chanteur de rock à la voix presque méconnaissable et au jeu de guitare affuté. Dick Rivers chante divinement, le groupe assure, les titres défilent comme à la parade du 4 juillet. C’est bon de retrouver Dick en si bonne forme et en si belle compagnie. Seul bémol, le son n’est pas terrible. Le disque aurait mérité une production plus fastueuse, mais on est déjà contents qu’il existe.
Rock'n'Roll Show
Dick Rivers, Francis Cabrel & Les Parses
Date de sortie
12 juin 2020
(22 titres Universal)
Thibault de Montaigu: Cœur
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Par MAB
Le récit à la première personne d’un fils au chevet d’un père qu’il veut connaître avant que ce dandy déchu ne quitte le monde. Or, le patriarche, devenu aveugle et impotent après une vie flamboyante, suggère, à son écrivain de rejeton, le sujet de son prochain roman : l’histoire de Louis de Montaigu, l’arrière grand-père, mort un soir d’août 14, à la tête de son escadron. Un acte de bravoure insensé, un désir sublime et ridicule d’en découdre, qui cachaient bien des secrets. En les découvrant peu à peu, à travers archives et roman familial, l’auteur réalisera enfin qui était son père, qui il est lui-même et combien « les fils sont là pour continuer les pères ». Les allers retours passé- présent et la vivacité des dialogues donnent à cette narcissique et élitiste introspection un étonnant intérêt. Prix Interallié 2024.
Une Affaire de principe
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Par J.V
Le Pitch
Bruxelles, 2012. Quand le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové (Bouli Lanners) et ses assistants parlementaires décident de mener l’enquête. Ils vont alors découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes, jusqu’à leur sommet…
Ce qu’on en pense
Après Une intime conviction (2019) Antoine Raimbault creuse la veine judiciaire et politique avec ce film-dossier sur une affaire qui n’a pas fait grand bruit en dehors du landernau bruxellois, mais qui méritait pourtant plus de publicité. D’autant qu’elle impliquait le médiatique José Bové et le lobby du tabac. Du coup, le film s’attache à faire comprendre les tenants et les aboutissants du dossier, avec un luxe de précision qui nuit un peu à la dramaturgie. Heureusement, le réalisateur a eu la bonne idée d’adjoindre au député moustachu, incarné avec conviction par Bouli Lanners, un assistant et une jeune stagiaire (Thomas VDB et Céleste Brunnquell) qui, en plus d’être attachants, permettent de varier les points de vue.
Horizon 1
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Par J.V
Le pitch
A l’époque de la Guerre de Sécession, la colonisation de l’Ouest américain est semée d’embûches. Qu’il s’agisse des éléments naturels, des interactions avec les peuples indigènes qui vivaient sur ces terres et de la détermination impitoyable de ceux qui cherchaient à les coloniser, tout se conjugue pour rendre l’avancée des colons périlleuse…
Trente trois ans après le succès de Danse avec les loups, encore auréolé de celui de la série Yellostone, Kevin Costner partage sa passion pour le western avec cette ambitieuse saga de trois (ou quatre?) films sur la conquête de l’ouest. Devant et derrière la caméra, l’acteur-réalisateur est omniprésent, multipliant les fils narratifs dans un premier volet de trois heures qui n’a, hélas, pas convaincu lors de sa présentation à Cannes 2024. Reconstitution factice, image proprette, intrigue filandreuse, cette épopée manque de souffle et ressemble plus à une série pour plateforme de streaming qu’au grand oeuvre cinématographique espéré. Témoin de sa construction feuilletonnesque, le final de cette première partie laisse le spectateur en plan jusqu’au 11 septembre, date de sortie prévue du chapitre 2. Avec le risque d’avoir tout oublié d’ici là.
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