Johnny: son dernier concert à Nice

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Johnny: son dernier concert à Nice

C’est au palais Nikaïa que Johnny Hallyday avait choisi de préparer et de lancer sa dernière tournée : le Rester Vivant Tour. On y était…

Rester Vivant Tour : l’intitulé fit d’abord couler pas mal d’encre virtuelle sur les réseaux sociaux toujours prompts à se moquer. Mais en 2015, Johnny avait une fois de plus fait ravaler leur morgue à tous ses contempteurs. Le Taulier tenait une forme impériale et la tournée qu’il était venu préparer et lancer à Nice, les 2 et 3 octobre 2015, fut l’une des plus réussies de sa carrière avec 90 concerts dans toute la France, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie, jusqu’en juillet 2016. Infatigable, Johnny voulait aller partout.

Avec ses trois guitaristes et sa section de cuivres, le dernier groupe qui l’a accompagné était l’un des meilleurs qu’il ait jamais eu. Pendant les répétitions du nouveau spectacle à Nikaia, auxquelles nous avions eu la chance d’assister aux côtés de Laeticia, de Sebastien Farran son manager et de Pierre Alexandre Vertadier, le producteur de la tournée, la cohésion et la puissance de cet ensemble (15 musiciens et choristes) nous avaient encore bluffés. Musicalement, la venue de l’ex-FFF Yarol Poupaud, à la direction musicale et à la guitare lead, était la meilleure chose qui pouvait arriver au répertoire de Johnny, qu’il tirait vers le rock et le Rhythm and Blues, en écartant les dernières scories variétoche qui l’encombraient encore. Les chansons du nouvel album, prenaient en live une nouvelle dimension, notamment « Rester vivant », qui ouvrait le show et « Au café de l’avenir ». Les plus anciens titres et les reprises en anglais, joués sur une scène avancée au milieu de la fosse, étaient orientés rockabilly: une voie que le chanteur souhaitait explorer en studio pour ses prochains disques.

Pour cette tournée, Johnny était allé puiser si loin dans son répertoire qu’à quelques heures de la première, il avouait ne pas encore totalement maîtriser tous les morceaux. Pendant les répétitions, qui s’enchaînaient sur la scène du Palais Nikaïa, on le vit arpenter la scène en tee-shirt et jean noir, lunettes de soleil et teint bronzé, sourire aux lèvres, visiblement aux anges. Depuis la salle vide, on l’observait procéder aux derniers réglages avec ses musiciens, posant sa voix sans forcer, demandant aux musiciens de modifier une mesure, râlant quand le son des retours n’était pas assez fort, puis allumant une clope pour laisser tomber la pression… Entre deux chansons, Yarol Poupaud lui rappelait les détails de mise en scène (« Là tu descends sur l’avant-scène, là tu reviens pour le final… ») qu’il écoutait religieusement et s’attachait ensuite à suivre le plus fidèlement possible.
Un exemple d’humilité et de professionnalisme.

Derrière la régie son, Laeticia, toujours fan N°1 de son homme, filmait et photographiait tout, pour lui montrer ensuite ce que ça donnait, vu de la salle. Au mois de juillet à Monaco, où le Taulier achevait sa tournée des festivals, Pierre Alexandre Vertadier nous avait promis un spectacle « gigantesque »: il n’avait pas exagéré. La scène, surmontée d’une tête de mort géante (et mobile) dans laquelle Johnny faisait son entrée, était énorme. Le système d’écrans mobiles, utilisé pour la première fois sur cette tournée, lui donnait une profondeur incroyable.Les écrans passaient du fond de scène, aux côtés et au plafond, sans que jamais la machinerie ne soit visible, comme s’ils volaient. Les rampes de lumières disposées devant, derrière, au dessus et sur les côtés, faisaient le reste avec des effets magnifiques. Paraissant minuscule dans ce décor monumental, le groupe semblait jouer dans une boîte à musique géante, animée et éclairée comme un 14 juillet.  C’est la dernière image que l’on gardera de Johnny sur scène. Une apothéose !

By |décembre 6th, 2017|Categories: Événement|0 Comments

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