Les Fantômes
Par Ph.D
Le Pitch
Hamid (Adam Bessa) est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau…
Ce qu’on en pense
Découvert à Cannes 2024, en ouverture de la Semaine de la critique, ce premier long métrage de fiction signé Jonathan Millet, a été un de nos rares coups de coeur de l’édition. Un thriller d’espionnage très réaliste sur la traque de bourreaux syriens par leurs victimes à travers l’Europe, avec le Grassois Adam Bessa dans le rôle de l’infitré. Tenu de bout en bout, intelligent, réalisé au cordeau, le film confirme le talent prometteur de son réalisateur.
Alien: Romulus
Par Ph.D
Le pitch
Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers…
Ce qu’on en pense
Au vu de la bande annonce, du casting et du pedigree du réalisateur, l’Urugayen Fede Alvarez (auquel on doit surtout un dispensable remake d’Evil Dead), on pouvait craindre que la franchise Alien ne vire au survival d’horreur pour ados. Même s’il n’y échappe pas tout à fait Alien : Romulus vaut heureusement mieux que ça. L’action se situe après que Ripley ait éjecté le premier alien de sa capsule de survie. La compagnie qui l’employait a lancé une mission pour récupérer ce qui pouvait l’être du Nostromo, mais l’expédition a tourné au désastre. Sur une planète minière, un groupe de jeunes rebelles repère l’épave de la station de recherche et, ignorant tout de son tragique destin, projette de l’explorer pour trouver à bord de quoi s’envoler vers des cieux plus cléments. Pour ce faire, ils vont utiliser les services d’ Andy (David Jonsson Fray) un vieil androïde recyclé par le père de l’une d’entre eux, la dénommée Rain ( Caylee Spaeny). Evidemment, ce qu’ils vont trouver à bord va mettre leur plan en grand péril… On le voit, les scénaristes se sont un peu creusé la tête pour trouver une histoire qui s’insère dans la saga et permette de faire référence aux épisodes précédents. Dommage qu’à part les deux personnages précités, ils n’aient pas jugé bon de donner un peu de personnalité aux autres protagonistes. Heureusement, la réalisation compense en action ce qui manque sur le fond, avec quelques scènes d’accouchement d’aliens bien visqueuses. L’identité visuelle de la saga est respectée, ainsi que tous ses codes (on retrouve même une vieille connaissance) et on ne s’ennuie à aucun moment. De fait, l’épisode se situe au niveau des Alien 2 et 3, loin des dérives mythologiques boursouflées des deux derniers opus. Caylee Spaeny fait une excellente simili Ripley (tee-shirt moite compris) et son partenaire David Jonsson Fray hérite du personnage le plus intéressant: celui du droïde Andy. La fin laisse présager une suite. Pourquoi pas ? On évitera juste, si possible, de l’intituler Alien : Remus. Romulus, c’est déjà assez ridicule.
City of Darkness
Par Ph.D
Le pitch
Dans les années 80, le seul endroit d’Hong Kong où la loi britannique ne s’appliquait pas était la redoutable citadelle de Kowloon, une enclave livrée aux gangs et aux trafics en tous genres. Fuyant le puissant boss des Triades Mr. Big (Sammo Kam-Bo Hung), le migrant clandestin Chan Lok-kwan (Raymond Lam) se réfugie à Kowloon où il est pris sous la protection de Cyclone (Louis Koo), chef de la Citadelle. Avec les autres proscrits de son clan, ils devront faire face à l’invasion du gang de Mr. Big et protéger le refuge qu’est devenue pour eux la cité fortifiée…
Ce qu’on en pense
Après Limbo, plongée viscérale dans les bas-fonds de Hong-Kong, Soi Cheang avait les honneurs du Festival de Cannes au printemps dernier pour son nouveau long métrage, City of Darkness. Présentée en séance de minuit, cette adaptation d’un manga à succès a été le choc visuel du Festival 2024. Deux heures de réalisation virtuose et de combats hallucinants, entrecoupés de considération sociales sur l’origine de la violence et la dureté du système pour ceux qui en sont exclus. Protagoniste du film à part entière, la citadelle de Kowloon n’a jamais été aussi bien filmée. Les personnages y tracent leur route sanglante à la faucille et au marteau : tout un symbole puisque l’action se passe au moment de la rétrocession à la Chine communiste !
Les Gens d’à côté
Par J.V
Le Pitch
Lucie (Isabelle Huppert), une agente de la police scientifique menant une vie solitaire, voit son quotidien bouleversé par l’arrivée d’une jeune famille dans son paisible quartier pavillonnaire. Alors qu’elle développe une affection sincère pour ses nouveaux voisins, elle découvre que Yann (Nahuel Perez Biscayart), le père, est un activiste anti-police au passé judiciaire chargé. Ce conflit moral entre son devoir professionnel et son amitié naissante ébranlera profondément les certitudes de Lucie…
Ce qu’on en pense
Un « petit » (1h25) Téchiné plutôt plan-plan, heureusement sauvé par son casting : Isabelle Huppert dans un rôle de flic à la Mare of Easttown, Hafsia Herzi toujours attachante et surtout Nahuel Perez Biscayart, découverte de 120 battements par minute, qui parvient à rendre crédible un personnage de blackbloc mal servi par un scénario minimaliste et des dialogues lourdement explicatifs.
Trap
Par J.V
Le pitch
30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur. Cooper (Josh Hartnett), père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert. S’échappera-t-il ?
Ce qu’on en pense
Pas de jalouses ! Après avoir produit Les Guetteurs, oubliable premier long métrage de sa fille cadette Ishana, sorti en juin dernier, M. Night Shyamalan met en scène son ainée, la chanteuse Saleka, dans un rôle de … chanteuse. Faisant passer le sens de la famille avant le Sixième (sens), le réalisateur de la trilogie Incassable , Split , Glass oublie quelque peu son sens du suspens original pour se couler dans un thriller ultra classique au scénario truffé d’invraissemblances. Josh Hartnett y campe un tueur à la double personnalité traqué par la police pendant que Saleka déroule ses compositions sur scène. D’où l’impression d’assister à un long clip musical mis en scène par papa.
Largo Winch 3
Par J.V
Le pitch
Depuis l’enlèvement brutal de son fils Noom (Narayan David Hecter), Largo Winch (Tomer Sisley) fait l’objet d’une impitoyable machination cherchant à l’anéantir et à détruire le groupe W. Pour faire éclater la vérité et retrouver son fils, Largo se lance dans une traque sans relâche. Des forêts canadiennes, en passant par Bangkok, jusque dans les profondeurs des mines birmanes, il ne sait pas encore qu’il devra faire face aux démons du passé…
Ce qu’on en pense
Troisième aventure filmée pour le héros de BD incarné par Tomer Sisley. Jérome Salle cède la place au Belge Olivier Masset-Depasse (Duelles) pour la réalisation et James Franco joue les méchants de service. Le mano à mano entre les deux hommes tient ses promesses tandis que Clotilde Hesme et Elise Tilloloy jouent avec talent les atouts de charme de l’épisode. Dommage que le scénario, inspiré de la série BD, reste du niveau d’un film pour ados. Malgré les facilités et les invraissemblances, on passe quand même un bon moment.
Comme le feu
Par J.V
Le pitch
Jeff (Noah Parker), 17 ans, est secrètement amoureux d’Aliocha (Aurélie Arandi-Longpré). Tous deux admirent le mystérieux Blake (Arieh Worthalter), un vieil ami du père de la jeune fille, qui les invite à passer quelques jours dans son chalet de chasse au cœur du grand nord canadien. Là, en pleine nature, les deux adolescents se confrontent à un monde d’adultes puérils, prêt à s’embraser…
Ce qu’on en pense
Récompensé par le Grand Prix du Jury international à Berlin, le nouveau film de Philippe Lesage impose le cinéaste quebecquois parmi les auteurs à suivre de la nouvelle génération . Entièrement tourné en plans séquences, Comme le feu porte bien son nom : brulant, intense il confronte les générations en interrogeant sur le rapport au mentor, avec, dans le rôle de cinéaste adulé mais peu sympathique, Arieh Worthalter, césarisé en début d’année pour sa prestation dans Le Procès Goldman.
Deadpool & Wolverine
Par J.V
Le pitch
Après avoir échoué à rejoindre l’équipe des Avengers, Wade Wilson (Ryan Reynolds) passe d’un petit boulot à un autre sans vraiment trouver sa voie. Jusqu’au jour où un haut gradé du Tribunal des Variations Anachroniques lui propose une mission digne de lui… A condition de voir son monde et tous ceux qu’il aime être anéantis. Refusant catégoriquement, Wade endosse de nouveau le costume de Deadpool et tente de convaincre Wolverine (Hugh Jackman) de l’aider à sauver son univers…
Ce qu’on en pense
Le rachat par Disney des licences de super-héros détenues par la 20th Century Fox ( X-Men, Deadpool, Wolverine) pouvait laisser craindre une certaine aseptisation des scénarios, notamment dans le cas de Deadpool. Il n’en est rien, heureusement, avec ce nouveau volet des aventures du plus irréverencieux des super-héros, associé pour l’occasion au plus féroce, le redoutable Wolverine. Réalisé par Shawn Levy, « Deadpool et Wolverine » manie toujours habilement l’humour potache. Pas de censure, non plus, dans les scènes d’actions, carrément gores. Le film s’amuse même à parodier l’univers Marvel, tournant allègrement en dérision son fameux « multivers ». Aux côtés de Ryan Reynolds et Hugh Jackman, la première Lady Di de la série The Crown, Emma Corrin, incarne idéalement la redoutable Cassandra Nova et donne une touche féminine bienvenue à cet épisode très réussi.
Une Affaire de principe
Par J.V
Le Pitch
Bruxelles, 2012. Quand le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové (Bouli Lanners) et ses assistants parlementaires décident de mener l’enquête. Ils vont alors découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes, jusqu’à leur sommet…
Ce qu’on en pense
Après Une intime conviction (2019) Antoine Raimbault creuse la veine judiciaire et politique avec ce film-dossier sur une affaire qui n’a pas fait grand bruit en dehors du landernau bruxellois, mais qui méritait pourtant plus de publicité. D’autant qu’elle impliquait le médiatique José Bové et le lobby du tabac. Du coup, le film s’attache à faire comprendre les tenants et les aboutissants du dossier, avec un luxe de précision qui nuit un peu à la dramaturgie. Heureusement, le réalisateur a eu la bonne idée d’adjoindre au député moustachu, incarné avec conviction par Bouli Lanners, un assistant et une jeune stagiaire (Thomas VDB et Céleste Brunnquell) qui, en plus d’être attachants, permettent de varier les points de vue.
Horizon 1
Par J.V
Le pitch
A l’époque de la Guerre de Sécession, la colonisation de l’Ouest américain est semée d’embûches. Qu’il s’agisse des éléments naturels, des interactions avec les peuples indigènes qui vivaient sur ces terres et de la détermination impitoyable de ceux qui cherchaient à les coloniser, tout se conjugue pour rendre l’avancée des colons périlleuse…
Trente trois ans après le succès de Danse avec les loups, encore auréolé de celui de la série Yellostone, Kevin Costner partage sa passion pour le western avec cette ambitieuse saga de trois (ou quatre?) films sur la conquête de l’ouest. Devant et derrière la caméra, l’acteur-réalisateur est omniprésent, multipliant les fils narratifs dans un premier volet de trois heures qui n’a, hélas, pas convaincu lors de sa présentation à Cannes 2024. Reconstitution factice, image proprette, intrigue filandreuse, cette épopée manque de souffle et ressemble plus à une série pour plateforme de streaming qu’au grand oeuvre cinématographique espéré. Témoin de sa construction feuilletonnesque, le final de cette première partie laisse le spectateur en plan jusqu’au 11 septembre, date de sortie prévue du chapitre 2. Avec le risque d’avoir tout oublié d’ici là.
Noël 2024 : Retour des poupées
Par Cédric Coppola
Pour Noël 2024, parents préparez-vous, les poupées reviennent en force sous le sapin pour coller la pile aux jouets connectés ! En voici une petite sélection…
RAINBOW HIGH – POUPÉE WATERCOLOR & CREATE. Cette poupée n’est pas tout à fait comme les autres ! Au point qu’elle promet de faire des ravages à Noël. Jugez du peu… Elle a les cheveux blancs et ses vêtements sont très clairs ! Pas de panique, l’astuce consiste à utiliser une des six poudres arc-en-ciel fournies pour styliser à sa guise le jouet. Qui plus est, une éponge permet d’effacer ses créations et de recommencer. De quoi ravir, donc, les amatrices de mode en herbe.
POUPÉE LOL. Depuis quelques années, les cadeaux surprises ont pris une ampleur considérable. Dans le lot, les boules LOL font partie des plus populaires. Le concept est simple : la boule contient une petite poupée mystère avec ses accessoires. L’enfant a donc l’impression d’ouvrir un deuxième paquet-cadeau et ne sait jamais à quoi s’attendre… Pour le meilleur ou pour le pire, pour peu qu’il obtienne un doublon. Restera alors à espérer qu’une camarade de classe soit dans le même cas pour procéder à un échange dans la cour de récré.
POUPÉE YUMMILAND. Les poupées Yummiland ont la particularité d’être parfumées… Cependant, le principal intérêt de cette collection est de pouvoir créer son propre gloss en utilisant une couleur, un parfum et une base transparente. Toute l’astuce est de posséder la collection complète pour arriver à créer plus de cinquante combinaisons ! Très mignonnes, avec leurs couleurs flashy, ces jouets sont aussi fournis avec différents accessoires pour les transformer en princesses.
Love Lies Bleeding
Par J.V
Le pitch
Lou (Kristen Stewart), gérante solitaire d’une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie (Katy O’Brian), une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence…
Ce qu’on en pense
Révélée avec le thriller fantastique Saint-Maud , Rose Glass brasse à nouveau les genres avec cette love story lesbienne à l’atmosphère pesante, qui brosse un portrait sans fard de l’Amérique profonde. Le film oscille avec grâce entre Oliver Stone et les frères Coen et offre à Kristen Stewart et Katy O’Brian une partition à la Thelma et Louise dont elles s’emparent avec conviction. En méchant de service, Ed Harris méconnaissable est à son meilleur. Ce Love Lies Bleeding surpasse largement le Drive-Away Dolls d’Ethan Coen, sorti récemment et auquel il fait immanquablement penser.
La Petite Bonne
Par MAB
Elle n’a ni nom, ni prénom. C’est la petite bonne, « la boniche ». Au mitan des années 1930, elle est domestique chez des bourgeois et dit combien elle n’a d’autre choix que d’être travailleuse et dévouée. Or ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, tenter de comprendre des mots baveux et rageurs. Porter, laver, nourrir « ce tronc qui sanglote ». C’est trop pour elle, si jeune et si fluette et déjà traumatisée dans son propre corps. Pourtant Monsieur, accablé d’amertume, a un projet en tête. Il veut utiliser la bonne pour l’accomplir. Il le dit puisqu’il est le deuxième narrateur du formidable roman de Berenice Pichat. La troisième ,étant Madame qui dans la maison de campagne de son amie Irène réalise combien elle est « une mutilée sociale » et combien les privilégiés n’ont que faire de la morale….Voilà l’histoire de « La Petite Bonne ». Un livre que l’on prend en hésitant : C’est quoi cette collection « Les Avrils » ? C’est qui cette autrice ? Et cette façon d’écrire? Or, dès les premières pages, c’est l’évidence : parmi l’avalanche de romans de ces derniers mois, « La Petite bonne » est une excellente pioche. Beau, surprenant et très émouvant. Par l’alternance des points de vue, appuyée par des types d’écriture différents (vers libres pour la bonne, dont les journées s’enchaînent mécaniquement, prose classique et riches de mots pour les maîtres ), il dit avec fluidité et intelligence, non seulement les horreurs de la grande guerre passée. Mais aussi les rapports de classe et de genre qui perduraient jusque-là et s’effacent peu à peu tant ces trois personnages sont liés par la culpabilité et la frustration. Ajoutons, qu’il y a d’autres thématiques très contemporaines, développées dans ce récit mais en dire plus serait enlever le suspense de cette très belle découverte.
Moi, Moche et Méchant 4
Par J.V
Le pitch
Gru, Lucy et leurs filles, Margo, Edith et Agnès, accueillent le petit dernier de la famille, Gru Junior, qui semble n’avoir qu’une passion : faire tourner son père en bourrique. Mais Gru est confronté à un nouvel ennemi, Maxime Le Mal, qui, avec l’aide de sa petite amie, la fatale Valentina, va obliger toute la famille à fuir…
Ce qu’on en pense
Ce quatrième volet des aventures de Gru, le méchant préféré des enfants, le trouve réduit à vivre incognito en banlieue pour à la vengeance d’un ancien camarade de classe. L’occasion pour l’équipe du studio Illumination de multiplier les saynettes pour faire évoluer les nombreux personnages de la franchise et en introduire de nouveaux. Le film souffre d’une intrigue faiblarde mais reste drôle et distrayant. Suffisamment, en tout cas, pour divertir petits et grands le temps d’une séance de cinéma d’été.
Maria
Par Ph.D
Le pitch
Maria Schneider (Anamaria Vartolomei) n’est plus une enfant et pas encore une adulte lorsqu’elle enflamme la pellicule d’un film sulfureux devenu culte : Le Dernier tango à Paris. Elle accède rapidement à la célébrité et devient une actrice iconique sans être préparée ni à la gloire, ni au scandale…
Ce qu’on en pense
Présenté à Cannes 2024 dans la section « Première », le deuxième long métrage de Jessica Palud (Revenir) est une adaptation du livre de Vanessa Schneider sur sa cousine l’actrice Maria Schneider. Bien avant #MeToo, Maria Schneider, qui était la fille « illégitime » de Daniel Gelin, s’est faite connaître en 1972 par son rôle dans le sulfureux Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci. Elle y jouait la jeune maîtresse d’un écrivain vieillissant (Marlon Brando), avec lequel elle s’adonnait à des jeux sexuels dans le huis clos d’un appartement bourgeois parisien. Traumatisée par une scène de sodomie à laquelle elle n’avait pas été préparée et qui lui fut imposée, transformée malgré elle en icône de la libération sexuelle, Maria Schneider sombra dans la dépression, l’alcool et la drogue. Malgré un dernier grand rôle en 1975 dans Profession Reporter, de Michelangelo Antonioni aux côtés de Jack Nicholson, elle ne fit pas la carrière internationale à laquelle elle était destinée et mourut dans le dénuement et la solitude en 2011, à l’âge de 58 ans. Le film de Jessica Palud (qui fut l’assistante de Bertolucci, des années plus tard) est centré sur la fameuse scène du Tango et montre comment elle a ruiné sa vie de femme et d’actrice. C’est Matt Dillon qui joue le rôle de Marlon Brando dans une composition étonnante de mimétisme. Anamaria Vartolomei campe une Maria à géométrie variable, parfois trés ressemblante, souvent pas du tout, un peu trop lisse sans doute pour rendre justice au magnétisme animal de la véritable Maria Schneider.