Deadpool & Wolverine
Par J.V
Le pitch
Après avoir échoué à rejoindre l’équipe des Avengers, Wade Wilson (Ryan Reynolds) passe d’un petit boulot à un autre sans vraiment trouver sa voie. Jusqu’au jour où un haut gradé du Tribunal des Variations Anachroniques lui propose une mission digne de lui… A condition de voir son monde et tous ceux qu’il aime être anéantis. Refusant catégoriquement, Wade endosse de nouveau le costume de Deadpool et tente de convaincre Wolverine (Hugh Jackman) de l’aider à sauver son univers…
Ce qu’on en pense
Le rachat par Disney des licences de super-héros détenues par la 20th Century Fox ( X-Men, Deadpool, Wolverine) pouvait laisser craindre une certaine aseptisation des scénarios, notamment dans le cas de Deadpool. Il n’en est rien, heureusement, avec ce nouveau volet des aventures du plus irréverencieux des super-héros, associé pour l’occasion au plus féroce, le redoutable Wolverine. Réalisé par Shawn Levy, « Deadpool et Wolverine » manie toujours habilement l’humour potache. Pas de censure, non plus, dans les scènes d’actions, carrément gores. Le film s’amuse même à parodier l’univers Marvel, tournant allègrement en dérision son fameux « multivers ». Aux côtés de Ryan Reynolds et Hugh Jackman, la première Lady Di de la série The Crown, Emma Corrin, incarne idéalement la redoutable Cassandra Nova et donne une touche féminine bienvenue à cet épisode très réussi.
Une Affaire de principe
Par J.V
Le Pitch
Bruxelles, 2012. Quand le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové (Bouli Lanners) et ses assistants parlementaires décident de mener l’enquête. Ils vont alors découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes, jusqu’à leur sommet…
Ce qu’on en pense
Après Une intime conviction (2019) Antoine Raimbault creuse la veine judiciaire et politique avec ce film-dossier sur une affaire qui n’a pas fait grand bruit en dehors du landernau bruxellois, mais qui méritait pourtant plus de publicité. D’autant qu’elle impliquait le médiatique José Bové et le lobby du tabac. Du coup, le film s’attache à faire comprendre les tenants et les aboutissants du dossier, avec un luxe de précision qui nuit un peu à la dramaturgie. Heureusement, le réalisateur a eu la bonne idée d’adjoindre au député moustachu, incarné avec conviction par Bouli Lanners, un assistant et une jeune stagiaire (Thomas VDB et Céleste Brunnquell) qui, en plus d’être attachants, permettent de varier les points de vue.
Horizon 1
Par J.V
Le pitch
A l’époque de la Guerre de Sécession, la colonisation de l’Ouest américain est semée d’embûches. Qu’il s’agisse des éléments naturels, des interactions avec les peuples indigènes qui vivaient sur ces terres et de la détermination impitoyable de ceux qui cherchaient à les coloniser, tout se conjugue pour rendre l’avancée des colons périlleuse…
Trente trois ans après le succès de Danse avec les loups, encore auréolé de celui de la série Yellostone, Kevin Costner partage sa passion pour le western avec cette ambitieuse saga de trois (ou quatre?) films sur la conquête de l’ouest. Devant et derrière la caméra, l’acteur-réalisateur est omniprésent, multipliant les fils narratifs dans un premier volet de trois heures qui n’a, hélas, pas convaincu lors de sa présentation à Cannes 2024. Reconstitution factice, image proprette, intrigue filandreuse, cette épopée manque de souffle et ressemble plus à une série pour plateforme de streaming qu’au grand oeuvre cinématographique espéré. Témoin de sa construction feuilletonnesque, le final de cette première partie laisse le spectateur en plan jusqu’au 11 septembre, date de sortie prévue du chapitre 2. Avec le risque d’avoir tout oublié d’ici là.
Noël 2024 : Retour des poupées
Par Cédric Coppola
Pour Noël 2024, parents préparez-vous, les poupées reviennent en force sous le sapin pour coller la pile aux jouets connectés ! En voici une petite sélection…
RAINBOW HIGH – POUPÉE WATERCOLOR & CREATE. Cette poupée n’est pas tout à fait comme les autres ! Au point qu’elle promet de faire des ravages à Noël. Jugez du peu… Elle a les cheveux blancs et ses vêtements sont très clairs ! Pas de panique, l’astuce consiste à utiliser une des six poudres arc-en-ciel fournies pour styliser à sa guise le jouet. Qui plus est, une éponge permet d’effacer ses créations et de recommencer. De quoi ravir, donc, les amatrices de mode en herbe.
POUPÉE LOL. Depuis quelques années, les cadeaux surprises ont pris une ampleur considérable. Dans le lot, les boules LOL font partie des plus populaires. Le concept est simple : la boule contient une petite poupée mystère avec ses accessoires. L’enfant a donc l’impression d’ouvrir un deuxième paquet-cadeau et ne sait jamais à quoi s’attendre… Pour le meilleur ou pour le pire, pour peu qu’il obtienne un doublon. Restera alors à espérer qu’une camarade de classe soit dans le même cas pour procéder à un échange dans la cour de récré.
POUPÉE YUMMILAND. Les poupées Yummiland ont la particularité d’être parfumées… Cependant, le principal intérêt de cette collection est de pouvoir créer son propre gloss en utilisant une couleur, un parfum et une base transparente. Toute l’astuce est de posséder la collection complète pour arriver à créer plus de cinquante combinaisons ! Très mignonnes, avec leurs couleurs flashy, ces jouets sont aussi fournis avec différents accessoires pour les transformer en princesses.
Love Lies Bleeding
Par J.V
Le pitch
Lou (Kristen Stewart), gérante solitaire d’une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie (Katy O’Brian), une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence…
Ce qu’on en pense
Révélée avec le thriller fantastique Saint-Maud , Rose Glass brasse à nouveau les genres avec cette love story lesbienne à l’atmosphère pesante, qui brosse un portrait sans fard de l’Amérique profonde. Le film oscille avec grâce entre Oliver Stone et les frères Coen et offre à Kristen Stewart et Katy O’Brian une partition à la Thelma et Louise dont elles s’emparent avec conviction. En méchant de service, Ed Harris méconnaissable est à son meilleur. Ce Love Lies Bleeding surpasse largement le Drive-Away Dolls d’Ethan Coen, sorti récemment et auquel il fait immanquablement penser.
La Petite Bonne
Par MAB
Elle n’a ni nom, ni prénom. C’est la petite bonne, « la boniche ». Au mitan des années 1930, elle est domestique chez des bourgeois et dit combien elle n’a d’autre choix que d’être travailleuse et dévouée. Or ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, tenter de comprendre des mots baveux et rageurs. Porter, laver, nourrir « ce tronc qui sanglote ». C’est trop pour elle, si jeune et si fluette et déjà traumatisée dans son propre corps. Pourtant Monsieur, accablé d’amertume, a un projet en tête. Il veut utiliser la bonne pour l’accomplir. Il le dit puisqu’il est le deuxième narrateur du formidable roman de Berenice Pichat. La troisième ,étant Madame qui dans la maison de campagne de son amie Irène réalise combien elle est « une mutilée sociale » et combien les privilégiés n’ont que faire de la morale….Voilà l’histoire de « La Petite Bonne ». Un livre que l’on prend en hésitant : C’est quoi cette collection « Les Avrils » ? C’est qui cette autrice ? Et cette façon d’écrire? Or, dès les premières pages, c’est l’évidence : parmi l’avalanche de romans de ces derniers mois, « La Petite bonne » est une excellente pioche. Beau, surprenant et très émouvant. Par l’alternance des points de vue, appuyée par des types d’écriture différents (vers libres pour la bonne, dont les journées s’enchaînent mécaniquement, prose classique et riches de mots pour les maîtres ), il dit avec fluidité et intelligence, non seulement les horreurs de la grande guerre passée. Mais aussi les rapports de classe et de genre qui perduraient jusque-là et s’effacent peu à peu tant ces trois personnages sont liés par la culpabilité et la frustration. Ajoutons, qu’il y a d’autres thématiques très contemporaines, développées dans ce récit mais en dire plus serait enlever le suspense de cette très belle découverte.
Moi, Moche et Méchant 4
Par J.V
Le pitch
Gru, Lucy et leurs filles, Margo, Edith et Agnès, accueillent le petit dernier de la famille, Gru Junior, qui semble n’avoir qu’une passion : faire tourner son père en bourrique. Mais Gru est confronté à un nouvel ennemi, Maxime Le Mal, qui, avec l’aide de sa petite amie, la fatale Valentina, va obliger toute la famille à fuir…
Ce qu’on en pense
Ce quatrième volet des aventures de Gru, le méchant préféré des enfants, le trouve réduit à vivre incognito en banlieue pour à la vengeance d’un ancien camarade de classe. L’occasion pour l’équipe du studio Illumination de multiplier les saynettes pour faire évoluer les nombreux personnages de la franchise et en introduire de nouveaux. Le film souffre d’une intrigue faiblarde mais reste drôle et distrayant. Suffisamment, en tout cas, pour divertir petits et grands le temps d’une séance de cinéma d’été.
Maria
Par Ph.D
Le pitch
Maria Schneider (Anamaria Vartolomei) n’est plus une enfant et pas encore une adulte lorsqu’elle enflamme la pellicule d’un film sulfureux devenu culte : Le Dernier tango à Paris. Elle accède rapidement à la célébrité et devient une actrice iconique sans être préparée ni à la gloire, ni au scandale…
Ce qu’on en pense
Présenté à Cannes 2024 dans la section « Première », le deuxième long métrage de Jessica Palud (Revenir) est une adaptation du livre de Vanessa Schneider sur sa cousine l’actrice Maria Schneider. Bien avant #MeToo, Maria Schneider, qui était la fille « illégitime » de Daniel Gelin, s’est faite connaître en 1972 par son rôle dans le sulfureux Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci. Elle y jouait la jeune maîtresse d’un écrivain vieillissant (Marlon Brando), avec lequel elle s’adonnait à des jeux sexuels dans le huis clos d’un appartement bourgeois parisien. Traumatisée par une scène de sodomie à laquelle elle n’avait pas été préparée et qui lui fut imposée, transformée malgré elle en icône de la libération sexuelle, Maria Schneider sombra dans la dépression, l’alcool et la drogue. Malgré un dernier grand rôle en 1975 dans Profession Reporter, de Michelangelo Antonioni aux côtés de Jack Nicholson, elle ne fit pas la carrière internationale à laquelle elle était destinée et mourut dans le dénuement et la solitude en 2011, à l’âge de 58 ans. Le film de Jessica Palud (qui fut l’assistante de Bertolucci, des années plus tard) est centré sur la fameuse scène du Tango et montre comment elle a ruiné sa vie de femme et d’actrice. C’est Matt Dillon qui joue le rôle de Marlon Brando dans une composition étonnante de mimétisme. Anamaria Vartolomei campe une Maria à géométrie variable, parfois trés ressemblante, souvent pas du tout, un peu trop lisse sans doute pour rendre justice au magnétisme animal de la véritable Maria Schneider.
Vice-Versa 2
Par Ph.D
Le Pitch
Fraîchement diplômée, Riley est désormais une adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général qui doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût – qui ont longtemps fonctionné avec succès – ne savent pas trop comment réagir lorsque Anxiété débarque. Et il semble qu’elle ne soit pas la seule…
Ce qu’on en pense
Sorti en 2015, Vice Versa est la dernière licence Pixar à avoir encore les honneurs des salles (Soul est sorti directement en streaming). On peut s’en étonner tant ce deuxième volet se contente de reprendre les recettes du premier, sans y ajouter grand-chose de nouveau. En 2015, Pixar innovait en transformant en personnages de DA les émotions une petite fille. Cette fois, le studio se contente d’y ajouter celles liées à la puberté de la jeune héroïne, qui vont évidemment mettre en émoi les autres, jalouses de les voir occuper toute la place dans la psychée de l’adolescente. L’effet de surprise ne jouant plus et faute d’innovation technique, on ne retient que le côté bavard de l’affaire, même si on a plaisir à voir évoluer les différents personnages. Spoiler : Amour n’est pas encore de la fête. Ce sera sans doute pour VV3.
The Bikeriders
Par J.V
Le pitch
Dans un bar de la ville, Kathy (Jodie Comer), jeune femme au tempérament bien trempé, croise Benny (Austin Butler), qui vient d’intégrer la bande de motards des Vandals, et tombe aussitôt sous son charme. À l’image du pays tout entier, le gang, dirigé par l’énigmatique Johnny (Tom Hardy), évolue peu à peu… Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous sans vergogne. Benny devra alors choisir entre Kathy et sa loyauté envers le gang…
Ce qu’on en pense
Un film de moto signé Jeff Nichols (Mud, Take Shelter , Midnight Special) sous influence Easy Rider, on prend ! Découverte de la série Killing Eve, Jodie Comer apporte une touche féminine bienvenue dans cet univers ultra masculin et confirme un talent épatant. L’immersion dans un gang de bikers des années 60 vaut autant pour la qualité de la mise en scène, toujours sobre et précise, que pour le jeu des acteurs, avec les excellents Tom Hardy (Mad Max Fury Road) et Austin Butler ( Elvis, Dune 2) en potes motards, liés par une amitié « à la vie, à la mort ». Un film qui donne envie de se remettre à fumer et de s’acheter une Harley.
Sandrine Collette : Madelaine avant l’aube
Par MAB
C’est dans le Morvan òu elle vit depuis plusieurs années, que Sandrine Collette compose ses œuvres si amples et si enthousiasmantes ( Et toujours les forets , On était des loups ). Cette fois, elle nous immerge dans une époque incertaine au cœur d’un hameau de trois masures qu’elle nomme « Les Montées » Cela pourrait être au Moyen-Age ou sous les royautés qui suivent voire dans notre futur, s’il s’avérait dévasté. Peu importe, en fait. Car les thèmes qu’elle développe sont intemporels et universels. Le pays est dur. Ces temps d’injustice davantage encore. Les jumelles, leur mari et enfants qui survivent là au rythme des saisons, sont sous le joug des Seigneurs du lieu. Ces derniers et leurs sbires, pillent les récoltes, vident les greniers, condamnent à la famine et laissent un maléfique héritier violer et tuer. Des lors, l’irruption coléreuse et sauvage de la petite Madelaine dans ces lieux de résignation et soumission, sera autant une bénédiction qu’une nouvelle source de malheur… Madelaine avant l’aube est un formidable roman noir dont l’écriture solaire, palpite de vie. Un tour de force ! Guère étonnant qu’il ait reçu , derrière Houris de Kamel Daoud, une voix des jurés du Goncourt. Pas surprenant non plus que François Busnel ait choisi de l’adapter pour son premier long-métrage. Car, tout est perçu à travers les sensations : la froidure des hivers interminables, les couleurs du printemps, le travail harassant des champs, les blés en herbe et l’insouciance des enfants, la faim tenaillante, la mort qui rode et toujours la douleur et la violence imposées par un pouvoir tout puissant. Palpable aussi physiquement, cette hargne qui anime la combative Madelaine. Une fillette sans peur et sans limites, comme on l’est parfois à cet âge, dont l’instinct de révolte s’acharne à rétablir ce qui devrait être l’ordre naturel du monde. L’atmosphère sauvage de ce formidable récit est celle d’un vieux conte rural extrêmement prenant.
The Cure: Songs of a Lost World
Par Ph.D
Seize ans après son prédecesseur (le médiocre 4:13 Dream) , plusieurs fois annoncé puis repoussé, le nouvel album de The Cure faisait figure de serpent de mer. Pourtant, les nouveaux titres, joués lors des formidables concerts que le groupe n’a jamais cessé de donner, laissaient espérer un grand cru. La sortie de Songs of a Lost World pour Halloween (on ne se refait pas !) a donc constitué une heureuse surprise en même temps qu’une confirmation. Non, l’inspiration de Robert Smith ne s’est pas envolée et oui, Cure (dont il ne reste qu’un membre historique, le bassiste Simon Gallup), est toujours capable de produire une musique envoutante. Avec ses 8 longs titres puissants et parcourus de zébrures de guitares métalliques, Songs of méritera de figurer tout en haut de la discographie de The Cure, pas très loin de Pornography ou de Desintegration, desquels plusieurs chansons semblent réminiscentes. Pour la sortie de l’album, le groupe a donné un concert de trois heures à Londres diffusé en live stream gratuit sur Youtube et toujours disponible en replay à l’heure où nous écrivons ces lignes (voir vidéo). Il laisse espérer une (dernière?) tournée pour laquelle on signe des deux mains.
Le Comte de Monte-Cristo
Par Ph.D
Le Pitch
Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès (Pierre Niney) est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.
Ce qu’on en pense
L’indispensable Pierre Niney porte sur ses épaules ce blockbuster à la française réalisé par les scénaristes des Trois mousquetaires , Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patelière, d’après le roman-fleuve d’Alexandre Dumas père. Un interminable (3h00 au compteur !) film de vengeance, plein de rebondissements invraisemblables, de dialogues du 19e siècle et de musique envahissante, mais qui ne manque pas de panache, de rythme, ni d’ambition.
Les Pistolets en plastique
Par J.V
Le Pitch
Léa (Delphine Baril) et Christine (Charlotte Laemmel) sont obsédées par l’affaire Paul Bernardin (Laurent Stocker), un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu’elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent que Paul Bernardin vient d’être arrêté dans le nord de l’Europe…
Ce qu’on en pense
Présenté à Cannes 2024, en clôture lors de la Quinzaine des réalisateurs, le nouveau film de Jean-Christophe Meurisse (Les Chiens de Navarre) aborde de manière décalée l’affaire Dupont de Ligonnès. Une farce bête et méchante qui n’hésite pas à choquer, au mépris de toute subtilité. La construction éclatée en longues séquences dialoguées manque de rythme. On rit, mais trop rarement.
Nathan Hill: Bien-être
Par MAB
Dans le Chicago bohème des années 1990, Elizabeth est étudiante en psychologie. Jack photographe et artiste. Ils sont voisins et d’une fenêtre à l’autre s’épient et fantasment, lassés tous deux de leur solitude. C’est la séquence d’ouverture. Elle est belle et le titre – Bien-être – accrocheur. Lorsqu’ils se rencontrent, quelques pages suivantes, c’est l’évidence. Ils sont faits l’un pour l’autre, se le disent et le vivent. Pour toute la vie? Nathan Hill est pessimiste (réaliste? ) sur la vie de couple. Il le démontre en pas moins de 700 pages construites en allers retours présent /passé/futur. Un futur où on les retrouvera très rapidement, vingt ans après les roucoulades de leur première année commune. Un passé qui remonte à l’enfance des protagonistes: elle vient d’un milieu urbain et mondain. Lui du Kansas rural. Ceci précisé, on pourrait préjuger de la banalité de cet ouvrage et penser que tout a déjà été écrit sur les désillusions amoureuses. Et bien pas comme le fait le journaliste et écrivain Nathan Hill, dans ce deuxième roman traduit de l’américain par Nathalie Bru. C’est drôle, grinçant, cruel et émouvant tour à tour ! Pour en revenir aux personnages, en 2010 environ, lui est prof et s’ennuie. Elle travaille avec succès dans une clinique du bien être. Leur fils est difficile à élever et comble de soucis et de situations conflictuelles, ils achètent un appartement sur plan en banlieue. Quant au désir, il est souvent à l’état de souvenir. Voilà : Hill est un entomologiste du sentiment amoureux. Il observe en même temps que le lecteur le comportement de ses personnages. Souligne peu à peu comment ils se sont fait des films avant de vivre la vraie vie et comment l’obsession de leur bien être individuel ruine leur quotidien. C’est un peu long, mais fourmillant de petits faits vrais. Car ce n’est pas uniquement l’histoire d’un couple qu’il nous raconte. Mais aussi celle d’une ville qui a peu à peu perdu son âme. Un roman ambitieux qui dit tellement de tout ce qui nous entoure que forcément il parlera à tout lecteur à un moment ou un autre du récit.