Ça vient de sortir

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Le Procès Goldman

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Par J.V

Le pitch

En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman (Arieh Worthalter), militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient, en quelques semaines, l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman (Arthur Harari), jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine…

Ce qu’on en pense

Après Saint-Omer et Anatomie d’une chute,  Le Procès Goldman est le troisième film français de l’année à avoir pour cadre un tribunal. Et c’est, de loin , le plus convaincant. Cédric Kahn filme avec réalisme et nervosité le combat d’un militant politique tombé dans le banditisme,  qui avoue ses braquages mais refuse obstinément d’endosser le double crime de sang dont on l’accuse. Le Procès Goldman ne répond pas à la question de sa culpabilité ou de son innocence,  mais pose la question de la présomption d’innocence et dénonce l’antisémitisme latent de la société française à travers les deux fortes figures de Goldman (Arieh Worthalter saisissant ) et de son avocat, Georges Kiejman, habilement incarné par Arthur Harari. Un film qui claque sec comme un verdict. 

Les Feuilles mortes

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Par Ph.D

Le Pitch

Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki et chacun tente de trouver en l’autre son premier, unique et dernier amour. Mais la vie a tendance à mettre des obstacles sur la route de ceux qui cherchent le bonheur…

Ce qu’on en pense

Coup de coeur absolu de Cannes 2023, où il a obtenu un indiscutable Prix du jury, le nouveau film d’Aki Kaurismaki arrive en salles et ce sera, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, le moment où jamais de décourir le minimalisme poétique du réalisateur finlandais. Les Feuilles mortes est probablement son chef d’oeuvre. Une romance contrariée,  orchestrée par un moderne Jacques Tati,  avec la drôlerie et la poésie de Charlie Chaplin,  dans la grisaille capitaliste finlandaise.  Alma Pöysti et Jussi Vatanen, jouent la partition à l’octave supérieur pour mettre leurs personnages en apesanteur et faire s’envoler cette histoire d’amour de rien du tout vers des sommets émotionnels insoupçonnés. Ce film devrait être remboursé par la sécu, tellement il fait du bien à l’âme.

Le dernier soir

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Par MAB

C’est une sortie littéraire qui rejoint une actualité sensible et l’insoluble débat sur la fin de vie assistée. Une œuvre dont on hésitait à parler tant il faut- en ces temps troublés – distraire plutôt que plomber. Et pourtant, si  « Le dernier soir » est un témoignage qui dérange, tout y est vrai, tout y est contestable et donc tout y est nécessaire. Incroyablement fort et mémorable. L’histoire de Jacqueline Jencquel , 77 ans – appelée Sylvie dans l’ouvrage- qui a choisi  de mourir et qui dit longuement pourquoi. Un acte militant et politique selon elle , pour refuser radicalement la déchéance, l’emprisonnement du grand âge  et le sort ignoble réservé aux vieux dans les ehpad. Malgré l’absence, chez elle, de maladie incurable, elle a mis fin à ses jours le 22 Mars 2022 en demandant au journaliste Thomas Misrachi de l’assister jusqu’à son dernier souffle. Puis de faire ensuite le récit précis de tous les  gestes et de toutes les paroles qu’ils ont échangés jusqu’au bout de cette longue soirée. Une bombe pour lui, il le sait. Il risque des poursuites judiciaires. Il l’écrit dans ce livre. Mais lui même, 51 ans, grand reporter à TF1, n’ a-t-il pas  décidé de se donner la mort à 75 ans?  Jacqueline Jencquel lui a donc laissé cette lettre ouverte : « Je ne veux convaincre personne de faire ce que j’ai fait. Chacun doit choisir. Chacun doit se faire son idée. Ce que je veux c’est que tout le monde puisse décider librement. Chacun doit pouvoir partir dignement pour lui-même et pour ses proches … » Le message est passé. Elle est décédée rapidement. courageusement avec peur mais  sans douleur ( son ami près d’elle. Alcool. Sédatifs puissants… ) et presque sans larmes. On reste abasourdi par sa détermination ! Abasourdi aussi par la façon presque sereine dont tout s’est déroulé dans ce huis clos.   Ses fils savaient bien qu’un jour viendrait où elle ferait ce qu’elle affirmait depuis longtemps. C’était son ultime liberté. Quant à Misrachi, il se dit prêt à affronter le débat.

Toni en famille

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Par Ph.D

Le pitch

Antonia (Camille Cottin), dite Toni, élève seule ses cinq enfants. Un job à plein temps. Elle chante aussi le soir, dans des bars, car il faut bien nourrir sa famille. Toni a du talent. A 20 ans, elle a fait la Star Academy et enregistré un single qui a cartonné.  Aujourd’hui ses deux aînés s’apprêtent à rejoindre l’université. Alors, Toni s’interroge : que fera-t-elle quand toute sa progéniture aura quitté le foyer ?

Ce qu’on en pense

Natif de Grasse, Nathan Ambrosioni avait tourné en 2018, à l’âge de 19 ans,  son premier long métrage:  Les Drapeaux de papier avec Noémie Merlant et Guillaume Gouix. Un premier film salué par la critique, qui lui avait valu le surnom de « Xavier Dolan français« . Après un projet avorté avec Audrey Diwan,  on le retrouve à la réalisation de cette production grand public portée par Camille Cottin.  L’actrice est parfaite dans ce joli portrait de battante, qui se démène au quotidien pour éduquer cinq ados, tout en entamant une reconversion professionnelle tardive. Tourné à Grasse et Nice, le film est attachantmalgré des personnages d’ados un peu stéréotypés et un scénario sans grand enjeu dramatique. Le jeune réalisateur, que nous avions rencontré pour son premier film (lire ici) et que l’on a eu plaisir à revoir lors de son passage à Nice avec Camille Cottin,  indique s’être inspiré des films de Noah Baumbach, Richard Linklater et Hirokazu Kore-eda pour brosser le portrait de Toni, dont le prénom est un hommage à l’actrice Toni Colette. De belles références pour un film qui évite les clichés et devrait toucher un large public.

Un Métier sérieux

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Par Ph.D

Le pitch

C’est la rentrée. Une nouvelle année scolaire au collège qui voit se retrouver Pierre (François Cluzet), Meriem (Adèle Exarchopoulos), Fouad (William Lebghil), Sophie (Lucie Zhang), Sandrine (Louise Bourgoin), Alix (Léo Chalié) et Sofiane (Théo Navarro-Mussy), un groupe d’enseignants engagés et soudés. Ils sont rejoints par Benjamin (Vincent Lacoste), jeune professeur remplaçant sans expérience et rapidement confronté aux affres du métier…

Ce qu’on en pense

Après la santé (HippocrateMédecin de Campagne et Première année) , Thomas Lilti s’attaque au monde de l’éducation (autre grand malade de la société française),  avec ce film choral doté d’un casting 5 étoiles.  Les thèmes chers au réalisateur ex-médecin (vocation, transmission, apprentissage, adaptation…) sont toujours présents,  de même que ses qualités d’écriture, de mise en scène et de direction d’acteurs. Contrairement à la plupart  des films de collège, de lycée  ou de fac,   Un métier sérieux s’intéresse aux profs plutot qu’aux élèves pour pointer  les dysfonctionnements du système,  tout en soulignant ses points positifs. Le message est clair et il passe sans qu’on ait l’impression de subir un énième documentaire sur le malaise du corps enseignant. Du boulot sérieux. 

La Petite

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Par J.V

Le pitch

Joseph (Fabrice Luchini) apprend que son fils et le compagnon de celui-ci viennent de périr dans un accident. Ils attendaient un enfant,  via une mère porteuse en Belgique. Que va devenir leur futur bébé ? Joseph en est-il le grand-père légitime ? Porté par la promesse de cette naissance qui va prolonger l’existence de son fils, le sexagénaire part à la rencontre de la jeune flamande (Mara Taquin) au caractère farouche et indomptable…

Ce qu’on en pense

Difficile de reconnaître la patte de Guillaume Nicloux (Les Confins du monde, La Religieuse, Valley of Love, L’Enlèvement de Michel Houellebecq…) dans ce mélodrame ultra conventionnel qui semble n’avoir été fait que pour mettre en valeur son acteur vedette (Fabrice Lucchini),  dans un rôle plus en retenue que de coutume.  Seul les thématiques du deuil et de l’abandon, chères au réalisateur,  permettent de raccrocher La Petite à sa filmographie. On s’était fait un peu la même reflexion avec son film précédent,  l’horrifique La Tour,  mais la réalisation était plus personnelle. Là, on est vraiment dans le mélo grand public du dimanche soir. 

Le Livre des solutions

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Par J.V

Le pitch

Marc (Pierre Niney) se retire avec toute son équipe dans un petit village des Cévennes pour finir son film chez sa tante Denise (Françoise Lebrun). Sur place, sa créativité foisonnante se manifeste par un million d’idées qui le plongent dans un drôle de chaos. Marc se lance alors dans l’écriture du Livre des Solutions, un guide de conseils pratiques qui pourrait bien être la solution à tous ses problèmes…

Ce qu’on en pense

Huit ans après le sympathique mais mineur  Microbe et Gasoil,  Michel Gondry fait son grand retour avec cette comédie autobiographique et thérapeutique,  dans laquelle il interroge sa propre folie créative sur un mode tragicomique. Dans le rôle du cinéaste, Pierre Niney n’est pas avare non plus de pirouettes et de drôleries. Le reste du casting (Blanche Gardin, Françoise Lebrun, Vincent Elbaz…)  est à l’unisson. Du grand Gondry,  dans la lignée du cultissime Soyez sympa,  rembobinez ! 

Mystère à Venise

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Par J.V

Le Pitch

Venise, veille de la Toussaint, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir consacré sa vie à élucider des crimes le détective Hercule Poirot (Kenneth Branagh) a renoncé à sa vocation d’enquêteur. C’est alors qu’une vieille amie, Ariadne Oliver (Tina Fey), la plus grande écrivaine de romans policiers au monde, lui propose de l’accompagner à une séance de spiritisme pour permettre de prouver qu’il s’agit d’une imposture. Intrigué, Poirot accepte et se retrouve alors dans un palais décrépi et soi-disant hanté, appartenant à la célèbre cantatrice Rowena Drake (Kelly Reilly)

Ce qu’on en pense

Mystère à Venise est le troisième long métrage de Kenneth Branagh adapté d’un roman d’Agatha ChristieLa Fête au Potiron, en l’occurence. Un roman d’Halloween,  que Branagh tire vers le film d’horreur tout en respectant à la lettre le cahier des charges de la trilogie : mise en scène somptueuse, casting de stars (Michelle Yeoh, Camille Cottin, Riccardo Scarmacio…), révélation finale et moustache à double tour. Les amateurs de « whodunit? » seront à la fête car l’intrigue est moins connue que celle de ses prédécesseurs (Mort sur le Nil et Le Crime de l’Orient Express).

Acide

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Par J.V

Le Pitch

Selma (Patience Munchenbach), 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal (Guillaume Canet) et Élise (Laetitia Dosch). Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper…

Ce qu’on en pense

Après l’épatant La Nuée, Just Philippot poursuit dans la veine horrifico-écolo  avec ce nouveau thriller familial à la  Jeff Nichols (Take Shelter, Midnight Special), dans lequel Guillaume Canet incarne un père divorcé au caractère sombre qui va se révéler héroïque pour  sauver sa famille. Si Laetitia Dosch lui donne la réplique sans faillir dans le rôle de l’épouse à reconquerir, on n’en dira pas autant de Patience Munchenbach qui joue leur fille. Son personnage d’ado est à peu près aussi insupportable que son jeu. Par ailleurs, cette virée dans l’ enfer des pluies acides  manque singulièrement de rythme et de surprises. De quoi doucher notre enthousiasme… 

 

Fermer les yeux

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Par J.V


Le pitch

Julio Arenas (José Coronado), un acteur célèbre, disparaît pendant le tournage d’un film. Son corps n’est jamais retrouvé, et la police conclut à un accident. Vingt-deux ans plus tard, une émission de télévision consacre une soirée à cette affaire mystérieuse, et sollicite le témoignage du meilleur ami de Julio et réalisateur du film, Miguel Garay (Manolo Solo). En se rendant à Madrid, Miguel va replonger dans son passé…

Ce qu’on en pense

Prix du Jury à Cannes en 1992 pour Le Songe de la lumière,  l’espagnol Victor Erice y était de retour cette année dans la Section Cannes Première, avec ce nouveau long métrage de près de trois heures, découpé en trois actes. Un choix de section curieux de la part du Festival,  pour un film  qui,  en plus d’être testamentaire,  apparaît comme une œuvre majeure sur le pouvoir du cinéma, la mémoire, l’âge et l’amitié. Un des plus beaux films de 2023, sinon le meilleur. 

 

 

Playboys : Garagisme

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Par Ph.D

Formés en 1979 à Nice, après une première incarnation sous le nom de Dentist, les Playboys sont aujourd’hui l’un des plus anciens groupes de rock français encore en activité. Ou plutôt de Garage Rock,   comme l’annonce  clairement le titre de leur nouvel album : Garagisme. Treize titres, dont 12 adaptations en français de classiques garage tirés des fameuses compilations  Pebbles / Back From The Grave (dont la pochette, signée de l’artiste Niçoise Virginie Broquet pastiche les visuels) et une auto-reprise (« Trainer jusqu’au soir« ) avec de nouveaux arrangements qui la rendent méconnaissable. « Comme j’avais installé un home studio chez moi, ça nous a donné envie d’enregistrer de nouvelles chansons » raconte Franck Durban, bassiste et parolier historique du groupe. Le choix s’est logiquement porté sur des adaptations de classiques garages, musique qui a marqué la jeunesse des membres du groupe (François Albertini, chant; Michel Nègre guitare et Farfisa; Franck Durban basse; Marc Galiani guitare; Gilles Guizol batterie) et dont ils n’ont jamais dérivé en presque 40 années d’activité.  « On a travaillé 6 mois sur l’album, poursuit Franck. Le plus dur a été de reproduire le son des titres originaux avec du matériel d’enregistrement digital. On tenait absolument à ne pas décevoir les amateurs du genre« . Ils ne le seront pas. Les titres sonnent comme s’ils avaient été enregistrés à la fin des années 60 avec ce mélange caractéristique de fuzz, de reverb et de Farfisa. Et les adaptations françaises sont impeccables, comme toujours avec les Playboys. Garagisme oblige : l’album ne sort qu’en vinyle. On pourra le trouver à Nice chez Real Cool Trash ou le commander sur la boutique eBay de leur label Dangerhouse. On aurait aimé pouvoir annoncer un concert ou une release party d’envergure pour saluer la dsortie de ce nouvel album (leur neuvième!) mais ce n’est pas prévu. Malgré leur statut légendaire, leur notoriété et leurs dizaines de concerts dans les festivals internationaux, les Playboys n’ont jamais été prophètes en leur beau pays niçois: en 40 ans d’existence, leurs concerts s’y comptent sur les doigts d’une seule main ! « On est musiciens, pas organisateurs de spectacles, plaide Franck Durban. Si on veut nous voir jouer, il faut nous booker« . A bon entendeur…

 

David Foenkinos :  La vie Heureuse

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Par MAB

Janvier 2024 : David Foenkinos est au rendez-vous dans les librairies. Opportuniste et décalé tout à la fois, il sait que le vœux de certains de ses lecteurs est parfois de changer le cours de leur existence. D’où cette idée, très efficace, de leur souhaiter tout simplement « La vie Heureuse ». L’histoire d’un monsieur tout le monde, seul, divorcé,  « à côté de lui-même », s’ennuyant ferme malgré son poste à responsabilité chez Décathlon. Un quadragénaire qui vient de perdre son père et dont le jeune fils demeure un inconnu. Alors quand un changement de vie se propose, il l’accepte, même si cela étonne tout son entourage. Certes, cela ne va pas se faire tout seul. Comme souvent, avant de nous accrocher et nous surprendre, Foenkinos prend son temps (voir « La famille Martin » et « Numéro deux « ), installe doucement son personnage principal puis la mystérieuse Aurélie, l’héroïne secondaire. Multiplie les situations à la fois plausibles , improbables et saugrenues. Avant d’arriver au coup de théâtre qui donnera tout son intérêt à ce nouvel ouvrage. Vous voulez savoir de quoi il s’agit? Au risque d’en dire trop, précisons donc que la dite Aurelie, une amie d’enfance, chargée de mission au gouvernement, le contacte pour lui proposer un job dans le commerce extérieur. Ils vont se retrouver tous deux, en déplacement professionnel à Séoul, en Corée.  Ils se croisent. Se séparent, se retrouvent. Or, Eric, sous une chaleur accablante, va connaître une expérience « mortuaire » tellement   étonnante qu’ elle va radicalement  changer sa vision du monde…. Voilà , vous en savez déjà trop. Mais la plume de Foenkinos  saura quand même vous étonner  par son agilité, sa faculté à changer régulièrement de direction et somme toute à donner quelques leçons philosophiques de savoir vivre et de préparation à mourir. Rien de mémorable pour autant. C’est léger, facile et dans l’air du temps. Une véritable fable contemporaine. Mais, pourquoi ne pas prendre  « La vie heureuse », comme une petite surprise et  un moment de détente revigorant.

Indiana Jones 5

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Par Ph.D

Le pitch

1969. Après avoir passé plus de dix ans à enseigner au Hunter College de New York, l’estimé docteur Jones (Harrison Ford), professeur d’archéologie, est sur le point de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles.  Tout bascule après la visite surprise de sa filleule Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge), qui est à la recherche du cadran d’Archimède, une relique qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles…

Ce qu’on en pense

James Mangold (Le Mans 66, Logan)  remplace avantageusement Steven Spielberg dans ce cinquième opus de la saga Indiana Jones, présenté en avant première et en grandes pompes à Cannes. Harrison Ford n’aura pas volé sa palme d’or d’honneur : on le retrouve avec plaisir dans le rôle du professeur/explorateur,  auquel la magie des effets spéciaux redonne toute sa jeunesse pour les séquences en flashback. Bien meilleur que l’épisode précédent (l’épouvantable Royaume du crâne de cristal en 2008),  Indiana Jones et le Cadran de la destinée offre un divertissement de choix, avec juste ce qu’il faut de nostalgie et de modernisme. A cet égard, la présence de Phoebe Waller-Bridge dans le rôle de la nièce et à l’écriture est la meilleure idée de la production, avec le choix du réalisateur. Les plus vieux fans d’Indy peuvent y aller sans crainte d’être déçus cette fois.

Rolling Stones : Olympia 1995

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Par Ph.D

On y était ! Et on se souvient de l’excitation qui avait accompagné l’annonce de ce concert à L’Olympia, le 3 juillet 1995, après celui donné à l’hippodrome de Longchamp dans le cadre de la tournée Voodoo Lounge. C’était la première fois que les Stones rejouaient en club depuis des lustres. Il ne fallait pas rater ça: tout Paris voulait un bracelet-sésame pour le show. L’Olympia était en feu, les Stones aussi. Galvanisé par la présence dans la salle de leur tribu au grand complet ( femmes, enfants, vieux )arents, amis dont Jack Nicholson au balcon, juste devant nous ), le groupe que venait d’intégrer Darryl Jones à la basse a sorti une setlist d’un autre monde,  avec des titres qu’ils n’avaient plus joué depuis un siècle, dont plusieurs d’Exile on Main Street. Musicalement,  les Stones étaient à leur sommet sur cette tournée et physiquement,  ils ne ressemblaient pas encore à une bande de vieillards échappés d’un Ehpad. Surtout,  Charlie Watts était encore là. Le concert est resté légendaire, des extraits ont été publiés sur Stripped et sur Totally Stripped, mais il n’était jamais sorti en intégralité. Du moins officiellement,  puisque le bootleg  existe bel et bien…  avec un son tout  riquiqui.   Pour Noël 2023, les Stones ont décidé de gâter leurs fans français en publiant, en France uniquement, une version double CD+dvd et un double vinyle du concert. Joie ! Dommage que le mix ressemble à celui du bootleg, avec les guitares et la rythmique noyées dans la masse. Difficile de comprendre pourquoi, alors que les mêmes chansons sonnent si bien sur Stripped ?  Mais qu’importe : ce disque est historique et collector. Il vous le faut ! En vinyle de préférence car,  contrairement à celle du dernier album , la pochette est belle.

Anatomie d’une chute

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Par Philippe Dupuy

Le pitch

Ecrivains, Sandra (Sandra Hüller) et Samuel (Samuel Theis) vivent depuis un an loin de tout, à la montagne avec leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel (Milo Machado Graner), Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère…

Ce qu’on  en pense

Avec Anatomie d’une chute, Justine Triet  (La Bataille de SolferinoVictoria,  Sibyl ) a décroché une deuxième palme d’or française et féminine à Cannes, deux ans après Julia Ducournau pour Titane. On s’en réjouit, même si on aurait volontiers échangé sa place avec Zone of Interest de Jonathan Glazer (Grand Prix, sortie prévue le 31 janvier 2024),  qui nous semblait d’une autre portée et d’une plus grande ambition formelle (lire ici). Mais, à défaut d’être le chef d’oeuvre vanté avec une étonnante unanimité par la critique française, Anatomie d’une chute est un bon film, superbement réalisé, magnifiquement porté par Sandra Hüller dans le rôle principal (l’actrice de Toni Erdmann était aussi en compétition avec Zone of Interest, mais le jury de Ruben Ostlund est quand même passé à côté du prix d’interprétation qu’elle méritait pour les deux films, ce qui donne une idée de sa clairvoyance…) et qui donne à réfléchir sur les rapports de couple et la justice. Il est juste trop long (2h30), avec des scènes de procès maladroites (Antoine Reinartz dans le rôle du procureur tête à claque et Swann Arlaud dans celui de l’avocat dépassé par les évènements) et un final téléphoné.