Ça vient de sortir

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Sisu

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Par Ph.D

Le pitch

Finlande, 1944. Dans la nature sauvage et hostile de la Laponie, alors occupée par les nazis, un ancien soldat (Jorma Tommila) découvre un gisement d’or. Prêt à tout pour sauver son précieux butin, il ne reculera devant rien, quitte à devoir assassiner jusqu’au dernier SS qui se trouverait sur son chemin…

Ce qu’on en pense

Emule Finlandais de Quentin Tarantino, Jamalri Helander (Big Game, Père Noël Origines, Zéro deux) signe avec Sisu (adéquatement sous-titré « de l’or et du sang » ) une série B grindhouse totalement jubilatoire, dans laquelle le héros increvable (Jorma Tommila en Rambo nordique) zigouille du nazi à la chaîne… et à la pioche !  Les amateurs de films de guerre (de gore?) sont à la fête avec ce mélange délirant de western spaghetti, de Rambo et de John Wick. Même convertis en euros-Macron,  Sisu c’est pas cher payé pour un fun-trip pareil !

Wahou !

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Par J.V

Le pitch

Catherine (Karin Viard) et Oracio (Bruno Podalydès) sont conseillers immobiliers et enchaînent les visites de deux biens: une grande maison bourgeoise « piscinable, vue RER », et un petit appartement moderne situé en plein triangle d’or de Bougival. Malgré des visites agitées, ils ne perdent pas de vue leur objectif : provoquer le coup de cœur chez les potentiels acheteurs, le vrai, l’unique qui leur fera oublier tous les défauts. Celui qui leur fera dire « Wahou !»…

Ce qu’on  en pense

La petite musique comique de Bruno Podalydès (Versailles Rive-Gauche, Les 2 Alfred, Comme un avion) fait encore merveille dans cette comédie burlesque qui s’attaque au monde de l’immobilier. Pas de véritable intrigue,  mais une série de sketches autour de multiples visites de biens immobiliers qui ne trouvent pas preneur.   Tout tient sur les dialogues (toujours excellents) et le casting, avec  Manu Payet en promoteur, Roschdy Zem en père de famille méfiant, l’inévitable Denis Podalydès en client attentiste, Agnès Jaoui en plein drame conjugal, Bruno Podalydès lui-même et Karin Viard en agents immobiliers pas trés successful et le couple Sabine Azéma / Eddy Mitchell en  propriétaires encombrants. Un régal !

Triste Tigre

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Par MAB

« Il n’y a jamais de happy-end pour quelqu’un qui a été abusé dans son enfance » affirme Neige Sinno. « Bien sûr » ajoute t-elle « dès qu’on peut parler du traumatisme c’est que l’on est déjà un peu sauvé … car tant qu’on est en enfer on n’écrit pas. On est juste occupé à être dans l’enfer ». C’est donc, bien tard, à 44 ans, emportée par la déferlante #Metoo et les textes des pionnières (elle en cite quelques-unes ) qu’elle se met à écrire à son tour. Non seulement pour relater sans ménager le lecteur, ce qu’elle a vécu de 7 à 14 ans. Mais aussi pour plonger dans la tête de son bourreau de beau-père et tenter d’expliquer son acte. Son témoignage est terrible. D’une puissance rarement lue. A la fois confession intime nourrie de références littéraires, conversation avec le lecteur qu’elle interroge régulièrement sur ce qu’il pense, analyse de tous les points de vue y compris celui de sa mère et des jurés. Et, au final, enquête sur un acte isolé qui touche à l’universel. Lisez-le. Il est bien plus dense et intelligent que ce que l’on peut en ecrire ici. Une claque dont vous entendrez parler au moment des prix littéraires!  Tout commence comme un sombre « Petit chaperon rouge ». Dans les années 90, une famille recomposée vit en marge au cœur des Alpes. La fille aînée s’appelle Neige. Un prénom de blancheur et d’innocence que l’état civil aura du mal à accepter. Or cette fillette sera régulièrement violée par un « triste tigre ». Le récit est froid. Clinique. Sans Pathos. D’une sincérité glaçante. Il dit tout dans les moindres détails fussent- ils les plus « sordides, désolée » : Le contexte familial déstructuré, les lieux isolés, la vie de bohème,la façon de faire… Puis, en 2000, la plainte déposée par la mère et la fille condamnant l’homme à neuf ans de réclusion. Mais Neige ne s’arrête pas là. Elle dit aussi comment son instinct, sa cérébralité et la littérature l’ont plus ou moins sauvée. Précisant tout de même qu’ aucun oubli, ni pardon n’est possible. « Parce que ce n’est pas fini. Tant qu’un enfant sur terre vivra cela, ce ne sera jamais fini, pour aucun d’entre nous »

Misanthrope

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Par J.V

Le Pitch

Eleanor (Shailene Woodley), une jeune enquêtrice au lourd passé, est appelée sur les lieux d’un crime de masse terrible. La police et le FBI lancent une chasse à l’homme sans précédent, mais face au mode opératoire constamment imprévisible de l’assassin (Ralph Ineson), l’enquête piétine. Eleanor, quant à elle se trouve de plus en plus impliquée dans l’affaire et se rend compte que ses propres démons intérieurs peuvent l’aider à cerner l’esprit de ce tueur si singulier…

Ce qu’on en pense

Réalisateur du génial film à sketchs Les nouveaux sauvages, Damian Szifron revient avec – surprise !-  un pur thriller à la Seven, dans lequel Shailene Woodley , révélation de Divergente,  trouve un premier rôle à sa mesure. Virtuose, la première scène d’attentat laisse espérer beaucoup d’une réalisation qui, hélas, ne tient pas toutes ses promesses, en termes d’originalité et de noirceur. Tel quel, ce Misanthrope séduira néanmoins les amateurs de polars par son scénario à tiroirs, sa réalisation efficace et son casting, au sein duquel on retrouve avec plaisir l’impeccable Ben Mendelsohn (Lost River, Cogan, Ready Player One).

The Crew Motorfest

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Par Cédric Coppola

Rayon jeux de courses, certains comme Forza Motorsport ou Gran Turismo optent pour le réalisme. D’autres, comme Forza Horizon privilégient le fun, voire le tuning comme c’est le cas avec la série des Need For Speed… Plutôt que de choisir son camp, Ubisoft joue la carte de la diversité en proposant des courses de différents styles. Un concept rodé lors de deux épisodes sympathiques et qui fait son retour dans ce volet, Motorfest festif à souhait ! Aux commandes, les développeurs lyonnais de Ivory Towers invitent les gamers à venir en découdre sur une île hawaïenne. Un terrain de jeu d’envergure (comptez une heure pour traverser la map) et aux décors variés. Au cours d’une carrière découpée en « Playlist », on passe d’un 4×4 à une F1, d’un bateau à un avion, d’une moto à un quad… Au total plus de 611 véhicules sont disponibles. Certes, on n’évite pas des modèles similaires et le gameplay arcade est pensé pour être accessible, avec une prise en main rapide, mais le concept défoule et a le mérite de se renouveler constamment le long de la progression de son Crew, et ce que l’on joue en solo ou dans le mode online, au cœur de l’expérience. Techniquement réussi ce trip coloré, à défaut de révolutionner le genre, dépayse et fait encore flotter un parfum d’été dans la grisaille actuelle. (Disponible sur PS5, PS4, Xbox One, Xbox Series, PC)

Je verrai toujours vos visages

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Par Marie-Aimée Bonnefoy

Le pitch

Depuis 2014, en France, la Justice Restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles. Sur leur parcours, il y a de la colère et de l’espoir, des silences et des mots, des alliances et des déchirements, des prises de conscience et de la confiance retrouvée…

Ce qu’on en pense

Dès son premier film, Elle l’adore  ( 2014 ), Jeanne Herry avait convaincu de son talent de réalisatrice. Avec les deux suivants,   Pupille  et aujourd’hui  Je verrai toujours vos visages , elle prouve sa fibre humaniste et sa délicatesse à aborder des sujets essentiels : l’aide sociale à l’enfance pour le second, la justice restaurative pour le troisième. Pour autant, avec ces matériaux  réalistes qui se prêtent à documentaires, la fille de Miou Miou et Julien Clerc n’oublie pas de fabriquer du – bon – cinema. Elle construit ici un  film choral qui oscille entre le collectif et le singulier appuie sa partition orchestrale sur monologues et dialogues et provoque des émotions sans pathos. Les nombreux comédiens ( Miou-Miou, Gilles Lelouche, Adèle Exarchopoulos, Leila Behkti, Élodie Bouchez du côté des victimes et bénévoles ; Dali Benssalah, Birane Ba  de l’autre .. )  tous à égalité et dirigés à la virgule près, sont  formidables. Jeanne Herry a eu des récompenses pour ses films précédents. Celui- ci, qui respire l’optimisme et la foi en l’être humain, n’a pas fini, lui non plus,  de faire parler.

Ninja Turtles: Schredder’s Revenge DLC

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Par Cédric Coppola

Les fans se souviennent certainement de l’opus Turtles in time sur Super Nintendo. Sorti en 1991, est la meilleure adaptation vidéoludique de la franchise. Sans le copier, les développeurs français de Dotemu s’en étaient inspirés pour livrer l’an dernier Shredder’s Revenge. Au programme, 16 niveaux dans des décors 2D embellis par un rendu pixelart coloré du plus bel effet. Mieux, le jeu est une référence totalement assumée au dessin animé culte des années 1980, au point que les doubleurs originaux assurent à nouveaux les voix de Raphaël, Donatello, Léonardo et Michelangelo. Le cast des personnages jouables est complété par la journaliste April O’Neil, maître Shredder et le mystérieux Casey Jones. Pour info, ce dernier se débloque en finissant le mode histoire. Bien entendu, chaque personnage a ses propres statistiques (vitesse, portée, force). Le gameplay reste cependant similaire, avec un bouton pour frapper et enchaîner les combos, un petit dash, un saut et un coup spécial. Simple mais aussi assez profond pour s’amuser puisqu’on peut charger ses frappes et réaliser des choppes au contact de l’ennemi avant de le balancer sur l’écran ! On loue aussi les interactions avec le décor, à commencer par l’utilisation des pièges disséminés ici et là. Avec ses trois niveaux de difficultés, son humour omniprésent et ses nombreux clins d’oeils, Shredder’s revenge s’impose comme un défouloir de qualité. Seuls bémols : peu de bonus et de modes de jeux. Pour réparer ce manque et donner un second souffle à l’ensemble, Dotemu enrichit la proposition avec un DLC baptisé Dimension Shellshock. Celui propose d’incarner deux nouveaux personnages, dont un lapin et surtout ajoute un mode « survie ». Il est alors question d’affronter des vagues d’ennemis en récoltant des cristaux. Une fois l’objectif atteint, on récupère des bonus provisoires, on change de décor et la difficulté augmente, jusqu’à ce que mort s’en suive. Une variante pas indispensable mais sympathique pour les fans qui ont déjà fait le tour de l’aventure principale. Cowabunga ! (Dotemu)

 

 

Maria Pourchet: Western

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Par MAB

Faut- il  lire Western   ?  La question se pose,  en effet . Maria Pourchet, jeune quadragénaire sociologue de formation, étant  la romancière du moment. Celle qui parle aux médias et celle dont tout  le monde parle. Celle aussi  qui , comme Neige Sinno   (  Triste Tigre ) sa contemporaine et sa sœur en pertinence et intelligence, se retrouve dans les listes de presque tous les prix. Oui, il faut lire  Western  si l’on veut se pencher, une fois encore,  sur notre époque, vulnérable parce que libre et réciproquement. Rien à voir avec un western , d’ailleurs. Même si la protagoniste part dans la pampa française. Et même si l’autrice justifie plus ou moins malicieusement et artificiellement  son titre en fin de chaque chapitre. Le lire aussi, si l’on est adepte d’une écriture ultra contemporaine, crue, spontanée, qui alterne au galop drôlerie , émotion, violence et propos sociologiques. Pour autant, l’histoire n’est pas d’une originalité folle. Elle fait se réunir deux personnages qui n’avaient aucune raison de se rencontrer : D’un côté, Aurore, mère célibataire à Paris, qui enchaîne les rendez-vous avec ses supérieurs hiérarchiques, la directrice d’école, des amants foireux…jusqu’au jour où elle craque, renonce à tout y compris à la chair et part se réfugier avec son fils dans la maison de sa mère défunte sur un Causse du Lot. De l’autre, Alexis Zagner,  comédien célèbre, interprète de Dom Juan – la « gueule du siècle »  selon les journaux –  qui  décide, lui de fuir un scandale sexuel  dû à son désir dévastateur pour une très jeune apprentie comédienne. L’homme, poursuivi par un procès, tape une nuit, à la porte de la jeune femme en lui déclarant « Je suis désolé Aurore la maison est à moi ». Point de départ d’ une histoire frénétique de passion et de désir dont les manifestations occuperont beaucoup de pages. Une de ces relations  toxiques  qui interrogent l’attachement  à un sale type qui « saute tout ce qui passe », les femmes comme les hommes. Sont-ce de l’emprise ou de l’amour,  ces excès des sens et des cœurs?  Et n’ est- il pas difficile , aujourd’hui,  de réinventer le langage amoureux? À vous d’en juger si vous décidez de lire cet ouvrage un peu trop long pour un tel sujet . Mais  prenant et juste par sa modernité.

Omar la Fraise

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Ph.D

Le pitch

Omar (Reda Kateb), plus connu sous le nom d’Omar la Fraise, est un bandit à l’ancienne. Contraint à la cavale en Algérie, il vit de petites magouilles, accompagné de son illustre acolyte Roger (Benoît Magimel). Après avoir régné sur le milieu du banditisme français durant des décennies, ils doivent ensemble accepter leur nouvelle vie alors qu’ils n’ont vécu jusqu’à présent que dans la débauche et la violence…

Ce qu’on en pense

Découvert en séance de minuit à Cannes 2023, le premier film d’Elias Belkeddar, jusqu’alors scénariste, brille par sa mise en scène inspirée, son humour et son casting.  Benoît Magimel et Reda Kateb forment un duo de cinéma épatant tandis qu’Alger, filmée avec amour,  constitue le troisième personnage principal de cette épatante comédie dramatique, inspirée du cinéma italien des années 70.

 

Rolling Stones : Hackney Diamonds

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Par Ph.D

Venant de rockeurs octogénaires, il faut d’abord saluer la vitalité, l’enthousiasme et l’énergie dont déborde Hackney Diamonds, énième opus des Rolling Stones et leur premier de chansons originales depuis 18 ans. On ne peut, hélas, pas en dire autant de l’inspiration du duo Mick Jagger-Keith Richards,  toujours pas revenue depuis 40 ans. A peine deux  chansons dignes de ce nom (« Dreamy Skies » et « Sweet Sounds of Heaven  » ) sur les 12 que compte le nouvel album et aucune, évidemment,  qui puisse se comparer à leurs classiques. Pour le reste les Glimmer Twins (Jagger-Richards pour les intimes) auraient aussi bien fait de demander à ChatGPT de leur composer « un album qui ressemble à un mélange de Dirty Works  (du Stones de fond de tiroir surproduit) et d’un album solo de Mick Jagger (aucune unité)« .  A la première écoute, on s’amuse à deviner sur quels titres jouent Elton John (« Live By the Sword  »  et sa partie de piano endiablée) , Stevie Wonder (pas trouvé) et Paul McCartney ( « Bite My Head Off  » un punk-rock parodique du premier album des Clash sur lequel le bassiste des Beatles enfonce la pédale fuzz). Pour Lady Gaga on sait déjà : elle manque perdre un poumon sur « Sweet Sounds of Heaven « .  A la deuxième écoute… Quelle deuxième écoute ? On est déjà passé à autre chose.

Jeanne du Barry

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Par Ph.D

Le pitch

Jeanne Vaubernier (Maïwenn), fille du peuple avide de s’élever socialement, met à profit ses charmes pour sortir de sa condition. Son amant le comte Du Barry (Melvil Poupaud) , qui s’enrichit largement grâce aux galanteries lucratives de Jeanne, souhaite la présenter au Roi. Il organise la rencontre via l’entremise de l’influent duc de Richelieu (Pierre Richard). Celle-ci dépasse ses attentes : entre Louis XV (Johnny Depp) et Jeanne, c’est le coup de foudre… Avec la courtisane, le Roi retrouve le goût de vivre – à tel point qu’il ne peut plus se passer d’elle et décide d’en faire sa favorite officielle. Scandale : personne ne veut d’une fille des rues à la Cour…

Ce qu’on en pense

Portrait enluminé d’une transfuge de classe, Jeanne du Barry doit autant à Barry Lindon (autre transfuge au destin tragique) qu’à Marie-Antoinette. La composition de Johnny Depp en Louis XV hisse le nouveau film de Maïwenn très au dessus de la moyenne de la production francophone. Le pari de casting était risqué et le tournage n’a visiblement pas été idillyque,  mais le jeu en valait la chandelle. Même avec un accent bizarre et des patates dans la bouche, Depp crêve l’écran. Sans lui,  Jeanne du Barry aurait été un bon film romantico-historique.  Sa seule présence en fait un grand film. C’est la magie des vraies stars. A ses côtés, Maïwenn, qui s’est réservé le rôle titre et s’en régale, ne démérite pas, loin de là. Idem pour Benjamin Lavernhe en majordome-coach de bonnes manières, Melvil Poupaud en mari proxénète et Pierre Richard en médecin du roi entremetteur. On a, certes,  du mal à reconnaître la patte de Maïwenn dans cette somptueuse reconstitution historique, mais la réalisatrice réussit des plans magnifiques (dans les jardins de Versailles, notamment) et, après un début laborieux,  l’équilibre en drame , comédie et petite histoire de la grande histoire est quasi parfait. En ouverture du Festival de Cannes, c’était Versailles !

War Pony

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Par J.V

Le pitch

Deux jeunes hommes de la tribu Oglala Lakota vivent dans la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud. Bill (Jojo Bapteise Whiting), 23 ans, cherche à joindre les deux bouts à tout prix. Matho (LaDainian Crazy Thunder), 12 ans, est quant à lui impatient de devenir un homme. Liés par leur quête d’appartenance à une société qui leur est hostile, ils tentent de tracer leur propre voie vers l’âge adulte…

Ce qu’on en pense

Caméra d’or de Cannes 2022, ce premier film signé Gina Gammell et Riley Keough (la petite fille d’Elvis Presley) propose une immersion au sein d’une réserve amérindienne du Dakota. Entre documentaire et fiction, à la manière de Chloé Zhao (Les Chansons que mes frères m’ont apprises),  le duo de réalisatrices trouve la bonne approche pour parler de la condition des indiens et montrer l’envers du rêve américain. Le final est bouleversant.

Barbéris: Une façon d’aimer

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Par MAB

Le nouveau roman de Dominique Barbéris s’intitule  Une façon d’aimer . Beau titre pour une histoire simple, déroulée avec finesse . A l’image de la discrète Madeleine, beauté timide et mélancolique de la province d’après-guerre. Le récit de sa vie est fait par sa nièce, quelque temps après la mort de sa tante. La narratrice ne sait pas tout. Elle appuie ses dires sur des paroles rapportées par sa propre mère, la sœur de Madeleine, par Sophie, sa fille. Mais aussi sur de vieilles photos et même sur des chansons de Guy Béart que, dans ces années-là, tout le monde fredonnait. Madeleine quitte, donc, sa Bretagne natale pour suivre au Cameroun, un mari épousé tardivement et sans amour . Nous sommes en 1958. Il fera là-bas le commerce du bois. Alors que la décolonisation est en marche et que la révolte gronde, elle se trouve plongée au cœur d’une vie de petits blancs, d’expatriés, de femmes oisives et affranchies, dont elle ne saisit pas tous les codes. Or, à Douala, lors d’un bal à la Délégation, elle est courtisée par un habitué de ces soirées: un administrateur colonial à la vie d’aventurier. C’est un homme à femmes. Mais Madeleine qui « ressemble à Michèle Morgan » est farouche. Il y aura entre eux une façon d’aimer comme il en existe parfois : Des regards furtifs, des promenades silencieuses, du désir inavoué… Une relation banale, au fond, mais surveillée par toute une communauté qui s’ennuie et s’angoisse face à un monde qui s’enfuit. Ce roman doux et pas si léger qu’il en a l’air, qui laisse la violence en creux pour ne garder que les frustrations lancinantes de cette époque-là,  a reçu le Grand Prix du roman de l’Académie Française. 

Daniel Fohr: La Vague qui vient

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Par MAB

Le personnage-narrateur  de La vague qui vient  a l’âme à la dérive. Sa nouvelle BD, l’œuvre de science fiction sur laquelle il travaille depuis des années,  est un naufrage éditorial. Le quinquagénaire est à sec «  essoré par la vie », forcé de quitter son appartement parisien pour rejoindre cette île entre le ciel et l’eau  (Brehat? ) oû lui reste une vieille bicoque de famille. « Les artistes, prétend -il pompeusement, affectionnent les refuges insulaires » Et de nous citer, pour se rassurer, Gauguin aux Marquises, Hemingway à Cuba, Pissaro à Saint Thomas; Neruda à Chiloé… Avant d’ajouter, auto-dérision oblige  : « De quoi tenir tout un dîner » ! Bref,  le voila dans un refuge transformé en cachette. Un poste avancé pour  se livrer à la radiographie bien souvent hilarante d’une communauté prise au piège de son isolement. Et, accessoirement, de répondre à la demande de la mairie en peignant une grande fresque dans la salle des fêtes, censée rendre justice à la vie de l’île et à ses habitants… A l’heure des gloires littéraires couronnées de prix, Daniel Fohr est encore un inconnu pour nombre d’entre nous. Et pourtant La vague qui vient    (Quel titre d’actualité ! ) est son sixième roman. Un récit inclassable, qui multiplie  les intrigues picaresques, utilise en permanence l’ironie et le second degré dans de mémorables punchlines et offre une savoureuse galerie de portraits, notamment celui mémorable d’une fantomatique artiste déchue, recluse dans son château.  Car, qu’ils soient « natifs en bottes et habits de grosse toile » «  résidents secondaires, pour qui le barbecue est le propre de l’homme »  ou « touristes avec gourde, casquettes, sacs a dos et bananes »,  le regard faussement naïf et décalé de notre naufragé sur tous ces néo Robinson est un pur régal. Tout comme d’ailleurs les descriptions de la belle nature environnante. Lisez-le  aujourd’hui. C’est un souffle d’air frais loin des tourments continentaux.

Fast & Furious X

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Par J.V

Le pitch

Après bien des missions et contre toute attente, Dom Toretto (Vin Diesel) et sa famille ont su déjouer, devancer, surpasser et distancer tous les adversaires qui ont croisé leur route. Ils sont aujourd’hui face à un ennemi terrifiant : Dante Reyes (Jason Momoa) , fils d’un baron de la drogue brésilien qu’ils avaient fait tomber en 2011. Fermement décidé à toucher en plein cœur Dom, il va l’isoler de ses proches et tenter de s’en prendre à son fils de 8 ans…

Ce qu’on en pense

Bien que sortant au moment du Festival de Cannes, le dixième opus de la franchise F&F n’a pas droit cette année à une séance au  Cinéma de La Plage. C’est bien dommage,  car il la méritait mieux que son prédécesseur. Plus sombre et centré sur les rapports familiaux, ce nouveau film dirigé par le Français Louis Leterrier fera le bonheur des fans de la franchise avec un méchant très réussi (Jason Momoa) et une foultitude de courses poursuites, de cascades improbables et de bastons qui trasnportent le spectateur de Rome à Rio de Janeiro, en passant par l’Antarctique, l’Angleterre et le Portugal…  Surprise de la séquence finale :  le film n’est que le premier volet d’un dyptique. A suivre, donc. Et vivement !