Playboys : Garagisme
Par Ph.D
Formés en 1979 à Nice, après une première incarnation sous le nom de Dentist, les Playboys sont aujourd’hui l’un des plus anciens groupes de rock français encore en activité. Ou plutôt de Garage Rock, comme l’annonce clairement le titre de leur nouvel album : Garagisme. Treize titres, dont 12 adaptations en français de classiques garage tirés des fameuses compilations Pebbles / Back From The Grave (dont la pochette, signée de l’artiste Niçoise Virginie Broquet pastiche les visuels) et une auto-reprise (« Trainer jusqu’au soir« ) avec de nouveaux arrangements qui la rendent méconnaissable. « Comme j’avais installé un home studio chez moi, ça nous a donné envie d’enregistrer de nouvelles chansons » raconte Franck Durban, bassiste et parolier historique du groupe. Le choix s’est logiquement porté sur des adaptations de classiques garages, musique qui a marqué la jeunesse des membres du groupe (François Albertini, chant; Michel Nègre guitare et Farfisa; Franck Durban basse; Marc Galiani guitare; Gilles Guizol batterie) et dont ils n’ont jamais dérivé en presque 40 années d’activité. « On a travaillé 6 mois sur l’album, poursuit Franck. Le plus dur a été de reproduire le son des titres originaux avec du matériel d’enregistrement digital. On tenait absolument à ne pas décevoir les amateurs du genre« . Ils ne le seront pas. Les titres sonnent comme s’ils avaient été enregistrés à la fin des années 60 avec ce mélange caractéristique de fuzz, de reverb et de Farfisa. Et les adaptations françaises sont impeccables, comme toujours avec les Playboys. Garagisme oblige : l’album ne sort qu’en vinyle. On pourra le trouver à Nice chez Real Cool Trash ou le commander sur la boutique eBay de leur label Dangerhouse. On aurait aimé pouvoir annoncer un concert ou une release party d’envergure pour saluer la dsortie de ce nouvel album (leur neuvième!) mais ce n’est pas prévu. Malgré leur statut légendaire, leur notoriété et leurs dizaines de concerts dans les festivals internationaux, les Playboys n’ont jamais été prophètes en leur beau pays niçois: en 40 ans d’existence, leurs concerts s’y comptent sur les doigts d’une seule main ! « On est musiciens, pas organisateurs de spectacles, plaide Franck Durban. Si on veut nous voir jouer, il faut nous booker« . A bon entendeur…
David Foenkinos : La vie Heureuse
Par MAB
Janvier 2024 : David Foenkinos est au rendez-vous dans les librairies. Opportuniste et décalé tout à la fois, il sait que le vœux de certains de ses lecteurs est parfois de changer le cours de leur existence. D’où cette idée, très efficace, de leur souhaiter tout simplement « La vie Heureuse ». L’histoire d’un monsieur tout le monde, seul, divorcé, « à côté de lui-même », s’ennuyant ferme malgré son poste à responsabilité chez Décathlon. Un quadragénaire qui vient de perdre son père et dont le jeune fils demeure un inconnu. Alors quand un changement de vie se propose, il l’accepte, même si cela étonne tout son entourage. Certes, cela ne va pas se faire tout seul. Comme souvent, avant de nous accrocher et nous surprendre, Foenkinos prend son temps (voir « La famille Martin » et « Numéro deux « ), installe doucement son personnage principal puis la mystérieuse Aurélie, l’héroïne secondaire. Multiplie les situations à la fois plausibles , improbables et saugrenues. Avant d’arriver au coup de théâtre qui donnera tout son intérêt à ce nouvel ouvrage. Vous voulez savoir de quoi il s’agit? Au risque d’en dire trop, précisons donc que la dite Aurelie, une amie d’enfance, chargée de mission au gouvernement, le contacte pour lui proposer un job dans le commerce extérieur. Ils vont se retrouver tous deux, en déplacement professionnel à Séoul, en Corée. Ils se croisent. Se séparent, se retrouvent. Or, Eric, sous une chaleur accablante, va connaître une expérience « mortuaire » tellement étonnante qu’ elle va radicalement changer sa vision du monde…. Voilà , vous en savez déjà trop. Mais la plume de Foenkinos saura quand même vous étonner par son agilité, sa faculté à changer régulièrement de direction et somme toute à donner quelques leçons philosophiques de savoir vivre et de préparation à mourir. Rien de mémorable pour autant. C’est léger, facile et dans l’air du temps. Une véritable fable contemporaine. Mais, pourquoi ne pas prendre « La vie heureuse », comme une petite surprise et un moment de détente revigorant.
Indiana Jones 5
Par Ph.D
Le pitch
1969. Après avoir passé plus de dix ans à enseigner au Hunter College de New York, l’estimé docteur Jones (Harrison Ford), professeur d’archéologie, est sur le point de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles. Tout bascule après la visite surprise de sa filleule Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge), qui est à la recherche du cadran d’Archimède, une relique qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles…
Ce qu’on en pense
James Mangold (Le Mans 66, Logan) remplace avantageusement Steven Spielberg dans ce cinquième opus de la saga Indiana Jones, présenté en avant première et en grandes pompes à Cannes. Harrison Ford n’aura pas volé sa palme d’or d’honneur : on le retrouve avec plaisir dans le rôle du professeur/explorateur, auquel la magie des effets spéciaux redonne toute sa jeunesse pour les séquences en flashback. Bien meilleur que l’épisode précédent (l’épouvantable Royaume du crâne de cristal en 2008), Indiana Jones et le Cadran de la destinée offre un divertissement de choix, avec juste ce qu’il faut de nostalgie et de modernisme. A cet égard, la présence de Phoebe Waller-Bridge dans le rôle de la nièce et à l’écriture est la meilleure idée de la production, avec le choix du réalisateur. Les plus vieux fans d’Indy peuvent y aller sans crainte d’être déçus cette fois.
Rolling Stones : Olympia 1995
Par Ph.D
On y était ! Et on se souvient de l’excitation qui avait accompagné l’annonce de ce concert à L’Olympia, le 3 juillet 1995, après celui donné à l’hippodrome de Longchamp dans le cadre de la tournée Voodoo Lounge. C’était la première fois que les Stones rejouaient en club depuis des lustres. Il ne fallait pas rater ça: tout Paris voulait un bracelet-sésame pour le show. L’Olympia était en feu, les Stones aussi. Galvanisé par la présence dans la salle de leur tribu au grand complet ( femmes, enfants, vieux )arents, amis dont Jack Nicholson au balcon, juste devant nous ), le groupe que venait d’intégrer Darryl Jones à la basse a sorti une setlist d’un autre monde, avec des titres qu’ils n’avaient plus joué depuis un siècle, dont plusieurs d’Exile on Main Street. Musicalement, les Stones étaient à leur sommet sur cette tournée et physiquement, ils ne ressemblaient pas encore à une bande de vieillards échappés d’un Ehpad. Surtout, Charlie Watts était encore là. Le concert est resté légendaire, des extraits ont été publiés sur Stripped et sur Totally Stripped, mais il n’était jamais sorti en intégralité. Du moins officiellement, puisque le bootleg existe bel et bien… avec un son tout riquiqui. Pour Noël 2023, les Stones ont décidé de gâter leurs fans français en publiant, en France uniquement, une version double CD+dvd et un double vinyle du concert. Joie ! Dommage que le mix ressemble à celui du bootleg, avec les guitares et la rythmique noyées dans la masse. Difficile de comprendre pourquoi, alors que les mêmes chansons sonnent si bien sur Stripped ? Mais qu’importe : ce disque est historique et collector. Il vous le faut ! En vinyle de préférence car, contrairement à celle du dernier album , la pochette est belle.
Anatomie d’une chute
Par Philippe Dupuy
Le pitch
Ecrivains, Sandra (Sandra Hüller) et Samuel (Samuel Theis) vivent depuis un an loin de tout, à la montagne avec leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel (Milo Machado Graner), Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère…
Ce qu’on en pense
Avec Anatomie d’une chute, Justine Triet (La Bataille de Solferino, Victoria, Sibyl ) a décroché une deuxième palme d’or française et féminine à Cannes, deux ans après Julia Ducournau pour Titane. On s’en réjouit, même si on aurait volontiers échangé sa place avec Zone of Interest de Jonathan Glazer (Grand Prix, sortie prévue le 31 janvier 2024), qui nous semblait d’une autre portée et d’une plus grande ambition formelle (lire ici). Mais, à défaut d’être le chef d’oeuvre vanté avec une étonnante unanimité par la critique française, Anatomie d’une chute est un bon film, superbement réalisé, magnifiquement porté par Sandra Hüller dans le rôle principal (l’actrice de Toni Erdmann était aussi en compétition avec Zone of Interest, mais le jury de Ruben Ostlund est quand même passé à côté du prix d’interprétation qu’elle méritait pour les deux films, ce qui donne une idée de sa clairvoyance…) et qui donne à réfléchir sur les rapports de couple et la justice. Il est juste trop long (2h30), avec des scènes de procès maladroites (Antoine Reinartz dans le rôle du procureur tête à claque et Swann Arlaud dans celui de l’avocat dépassé par les évènements) et un final téléphoné.
Oppenheimer
Par J.V
Le Pitch
Scientifique américain, J. Robert Oppenheimer (Cillian Murphy) est nommé directeur scientifique du Projet Manhattan, un programme visant à donner aux États-Unis la maîtrise de l’arme atomique lors de la Seconde Guerre mondiale…
Ce qu’on en pense
C’est peu dire qu’on n’attendait pas du réalisateur d’ Inception, Interstellar et de la trilogie Dark Knight qu’il s’attaque à un biopic et encore moins à celui d’un scientifique. Pourtant , le portrait du créateur de la bombe atomique permet à Christopher Nolan de creuser encore les thématiques qui lui sont chères, comme le rapport au temps et à la création. Brillant sur le fond avec un scénario d’une redoutable intelligence et époustouflant dans la forme jusqu’à un final sous haute tension, servi par l’interprétation magistrale de Cillian Murphy et Robert Downey Jr, Oppenheimer est peut-être le premier véritable chef d’oeuvre du cinéaste britannique. Atomique !
La Bête dans la jungle
Par J.V
Le Pitch
Dans une immense boîte de nuit, un homme (Tom Mercier) et une femme (Anaïs Demoustier) attendent ensemble que quelque « chose » se produise. De 1979 à 2004, du disco à la techno, l’histoire d’un amour non consommé et d’une obsession...
Ce qu’on en pense
A la frontière de l’art et essai, cette adaptation du roman éponyme d’Henry James précède de quelques semaines celle du Niçois Bertrand Bonello, qui doit être présentée à la Mostra de Venise… Et donne trés envie de comparer les deux ! Patric Chiha met en scène Anaïs Demoustier et Tom Mercier en couple d’amoureux platoniques et oppose l’immobilisme de leur relation à la frénésie des danseurs et de l’Histoire ( Election de Mitterrand, Chute du mur de Berlin, Sida, 11 septembre…), dans un décor de boîte de nuit qui ressemble à l’anti-chambre de la mort avec Beatrice Dalle en cerbère-narratrice omnisciente. On peut regretter le choix d’une musique originale plutôt que de tubes d’époque (peut-être imposé par des contraintes financières ? ) qui casse l’effet rétro, mais ce drame Durassien envoûte et ses images restent gravées dans la mémoire.
Les Algues vertes
Par J.V
Le pitch
À la suite de morts suspectes, Inès Léraud (Céline Sallette), jeune journaliste, décide de s’installer en Bretagne pour enquêter sur le phénomène des algues vertes. À travers ses rencontres, elle découvre la fabrique du silence qui entoure ce désastre écologique et social. Face aux pressions, parviendra-t-elle à faire triompher la vérité ?
Ce qu’on en pense
Depuis Dark Waters, les films dossiers en forme de thrillers sur les désastres écologiques se succèdent. Après Goliath qui s’attaquait à l’utilisation des pesticides, voici Les Algues vertes s’intéresse au cas des ostropsis qui s’amassent sur des plages et dégagent un gaz toxique. Celui-ci serait la cause de plusieurs décès, ce qui nient l’Etat et les collectivités locales, soucieuses de préserver l’attractivité touristique du littoral … Pierre Jolivet adapte assez littéralement la bande dessinée co-signée par la journaliste Inès Léraud, avec Céline Sallette en journaliste fouineuse et entêtée. Un rôle qui lui va bien. Un peu trop linéaire et explicatif, le film a surtout le mérite de ressortir le dossier du tiroir où l’administration l’avait soigneusement enterré.
Hors de Moix
Par MAB
À l époque, bien que reguliérement controvérsé, Yann Moix n’était pas mélé à l’affaire Depardieu. Comme tous les écrivains qui se reconnaissent comme tels, il tenait un journal. Méthodique et acharné, il s’y est attelé de juin 2017 à juin de l’année suivante. Ce n’est donc qu’ensuite – en septembre 2018 -qu’il accompagna et filma l’ogre déchu en Corée-du-Nord, avec les suites que chacun sait, visionne et commente. Moix dit aujourd’hui qu’il ne voulait pas de la diffusion de ces images. Soit… De toutes façons, là n’est pas le sujet. Il est question ici de son énorme ouvrage de 1200 pages paru récemment chez Bouquins. Face à l’actualité, on l’a retiré d’une pile non lue. On l’a feuilleté. On s’est laissé prendre par une journée, puis une autre puis une autre encore. Toutes commençant par des choix musicaux très pointus et toutes riches de rencontres, d’observations, de portraits d’écrivains morts ou vivants et de personnalités politiques ou médiatiques. On a alors redécouvert la curiosité polymorphe, la vaste culture, la rage de vivre et de se définir, les paradoxes et contradictions de l’auteur de « Naissance » « Orléans » « Reims » ou « Verdun ». On entend d’ici ceux qui, légitimement rejettent, ce « Hors de moi » . Pour eux, Moix est un provocateur narcissique. Un hypocondriaque masochiste qui adore haïr et écrire qu’il est haï . Un mégalomane, adepte de l’entre soi snobant les médiocres. Pourtant cette plume talentueuse qui part dans tous les sens est parfois (pas toujours ) tellement lucide, tellement loin de là bienpensance ambiante que de nombreuses lignes sont criantes de vérité sans filtre et de sensibilité brute. Quel que soit l’homme Yann parfois grotesque, l’écrivain Moix a du talent et du courage pour assumer ce qu’il est et écrire ce qu’il pense. Même s’il est bien conscient que tenir son journal c’est être, immodestement, son propre biographe du matin au soir…
La Voie royale
Par J.V
Le Pitch
Sophie (Suzanne Jouannet) est une lycéenne brillante. Encouragée par son professeur de mathématiques, elle quitte la ferme familiale pour suivre une classe préparatoire scientifique. Au fil de rencontres, de succès et d’échecs, face à une compétition acharnée, Sophie réalise que son rêve, intégrer Polytechnique, représente plus qu’un concours…
Ce qu’on en pense
Révélée dans Les Choses Humaines d’Yvan Attal, Suzanne Jouannet impressionne à nouveau dans ce rôle d’étudiante surdouée mais fragile, plongée dans la compétition sans merci des classes préparatoires. Un milieu rarement aussi bien décrit au cinéma que dans ce film signé Frédéric Mermoud (La Ligne, L’île au 30 cercueils)
Mission Impossible 7
Par J.V
Le pitch
Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe se lancent dans leur mission la plus périlleuse à ce jour : traquer une effroyable nouvelle arme avant que celle-ci ne tombe entre de mauvaises mains et menace l’humanité entière. Le contrôle du futur et le destin du monde sont en jeu. Alors que les forces obscures de son passé resurgissent, Ethan s’engage dans une course mortelle autour du globe. Confronté à un puissant et énigmatique ennemi, Ethan réalise que rien ne peut se placer au-dessus de sa mission – pas même la vie de ceux qu’il aime…
Ce qu’on en pense
Tom Cruise endosse pour la 7e fois le costume l’agent Ethan Hunt, qu’il affectionne particulièrement car il lui permet d’assouvir son goût pour les cascades périlleuses. Ce nouvel opus, réalisé comme les deux précédents par Christopher McQuarrie, lui offre pléthore d’ occasions d’exercer ses talents de cascadeur, mais parvient tout de même à équilibrer espionnage, comédie et action en revenant aux fondamentaux de la saga (et de la série qui l’a inspirée). 2h45 de projection ne sont toutefois pas suffisantes à boucler l’aventure, qui fera l’objet d’une suite prévue pour le 26 juin 2024.
Yannick
Par J.V
Le pitch
En pleine représentation de la pièce « Le Cocu », un très mauvais boulevard, Yannick (Raphaël Quenard) se lève et interrompt le spectacle pour reprendre la soirée en main…
Ce qu’on en pense
Tourné en six jours et dépassant à peine une heure, Yannick est le troisième film de Quentin Dupieux en l’espace de 14 mois… Sans compter le suivant, Daaaaaali ! déjà en boite. L’extrême prolixité du réalisateur de Pneu, Mandibules et Fumer fait tousser ne nuit pourtant pas à la qualité de ses films. Ce dernier opus est, en effet, l’un des plus drôles, avec un Raphaël Quenard qui , après Chien de la casse et Cash, confirme qu’il est la révélation de l’année. Yannick semble avoir été écrit sur mesure pour lui.
Une Nuit
Par J.V
Le Pitch
Paris, métro bondé, un soir comme les autres. Une femme (Karin Viard) bouscule un homme (Alex Lutz), ils se disputent. Très vite le courant électrique se transforme… en désir brûlant. Les deux inconnus sortent de la rame et font l’amour dans la cabine d’un photomaton. La nuit, désormais, leur appartient. Dans ce Paris aux rues désertées, aux heures étirées, faudra-t-il se dire au revoir ?
Ce qu’on en pense
César du meilleur acteur en 2019 pour sa performance dans Guy, vrai-faux biopic d’un chanteur vieillissant qu’il avait lui-même réalisé, Alex Lutz revient derrière la caméra pour cette virée nocturne et amoureuse dans Paris qui a fait la cloture de Cannes 2023. Fraichement accueilli par la critique festivalière, épuisée par dix jours de projections intensives, le film tient en grande partie sur le couple formé par Lutz et Karin Viard, qui a aussi participé au scénario (une première). Leur complicité fait plaisir à voir mais le scénario et la réalisation laissent le spectateur en plan (à trois lors d’un passage express en club libertin) .
Barbie
Par Ph.D
Le pitch
A Barbie Land, vous êtes un être parfait dans un monde parfait. Sauf si vous êtes en crise existentielle, ou si vous êtes Ken…
Ce qu’on en pense
Fallait pas l’inviter ! En confiant les rênes du premier film consacré à la célèbre poupée Mattel à une icône du cinéma indépendant US comme Greta Gerwig (Lady Bird, Les Filles du Dr March) associée à son comparse Noah Baumbach (Frances Ha, Margot va au mariage) , Hollywood ne pouvait pas s’attendre à un traitement sage et classique du mythe Barbie. Certes, l’univers visuel kitsch et coloré de Barbie est respecté jusqu’à faire saigner les yeux, mais pour le reste quel délire ! L’arrivée inopinée de Barbie et Ken dans le monde réèl est aussi drôle que la partie consacrée à celui de la poupée. Margot Robbie et Ryan Gosling y vont à fond et sont parfaits dans leur incarnation déjantée. Sur le fond, le film est impeccablement féministe et post #MeToo, mais surtout il est fun. On le recommande… Sauf aux allergiques à la couleur rose !
Les Filles d’Olfa
Par Ph.D
Le pitch
La vie d’Olfa (Olfa Hamrouni / Hend Sabri), Tunisienne et mère de 4 filles, oscille entre ombre et lumière depuis que ses deux filles aînées sont parties rejoindre Daech…
Ce qu’on en pense
Présenté en compétition à Cannes 2023, ce documentaire sur le combat d’une femme qui avait rendu publique en 2016 la radicalisation de deux de ses filles pour tenter de les sauver des griffes de Daech, a surtout séduit pour son dispositif original: entre deux séquences d’interviews, des actrices viennent reconstituer certaines scènes à la place des vraies protagonistes et, régulièrement, celles-ci s’adressent à la réalisatrice pour dire ce qu’elles en pensent ou donner des indications. De sorte qu’on a l’impression de regarder en même temps le documentaire terminé et son makin of. Le résultat est assez bavard, mais le procédé est assez efficient au bout du compte pour qu’on ait l’impression d’entrer vraiment dans l’intimité de la famille et dans l’esprit de chacune de ses membres. Un étonnant objet filmique, signé Kaouther Ben Hania (La Belle et la meute, L’Homme qui a vendu sa peau).