ça vient de sortir

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Milady

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Par J.V

Le Pitch

Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle… Dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France…

Ce qu’on en pense

Avec 3 millions de spectateurs, le premier volet des Trois mousquetaires version Martin Bourboulon, sorti au printemps,  a connu à peu près le succès escompté. Voici donc la suite, tournée dans la foulée et plus particulièrement consacrée au personnage de Milady. Comme dans le premier film,  hélas, le réalisateur a le plus grand mal à gérer la multiplicité des personnages et des péripéties. S’en suit un montage haché,  qui multiplie les elipses au détriment de la bonne compréhension de l’intrigue et des motivations des personnages. Un comble pour une saga de déjà quatre heures. Les combats et les chevauchées sont toujours spectaculaires,  mais l’émotion reste hors champs, même lors des retrouvailles attendues entre D’Artagnan et Constance lestées de force violons. En attendant un toujours hypothétique troisième épisode  et malgré un casting pléthorique, Eva Green en Milady reste la meilleure (voire l’unique) raison d’aller voir cette suite.

Bâtiment 5

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Par J.V

Le pitch

Haby (Anta Diaw), jeune femme très impliquée dans la vie de sa commune, découvre le nouveau plan de réaménagement du quartier dans lequel elle a grandi. Mené en catimini par Pierre Forges (Alexis Manenti), un jeune pédiatre propulsé maire, il prévoit la démolition de l’immeuble où Haby a grandi. Avec les siens, elle se lance dans un bras de fer contre la municipalité et ses grandes ambitions pour empêcher la destruction du bâtiment 5.

Ce qu’on en pense

Après le choc des Misérables (Grand Prix de Cannes 2019), Ladj Ly calme le jeu avec ce drame social au sujet et au traitement moins polémiques,  dans lequel les affrontements sont purement verbaux. Le film dénonce la spéculation immobilière et le mal logement dans les banlieues en faisant se confronter les points de vues de différents protagonistes,  parmi lesquels le nouveau maire de Montvilliers (double fictif de Montfermeil) joué par l’excellent Alexis Manenti et une fille de la cité devenue militante incarnée par Anta Diaw, découverte dans  Le Jeune Imam de Kim Chapiron. Intéressant mais sans plus, Bâtiment 5  souffre de quelques facilités scénaristiques,  mais surtout de la comparaison avec Les Promesses, de Thomas Kruithof,  où s’illustraient Isabelle Huppert et Rda Kateb sur un sujet trés similaire.

 

How To Have Sex

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Par Ph.D

Le pitch

Afin de célébrer la fin du lycée, Tara (Mia McKenna-Bruce), Skye (Lara Peake) et Em (Enva Lewis) s’offrent leurs premières vacances entre copines dans une station méditerranéenne festive. Le trio compte bien enchaîner les fêtes, cuites et nuits blanches, en compagnie de compatriotes anglais rencontrés à leur arrivée. Pour la jeune Tara, ce voyage de tous les excès a la saveur électrisante des premières fois… jusqu’au vertige. Face au tourbillon de l’euphorie collective, est-elle vraiment libre d’accepter ou de refuser chaque expérience qui se présentera à elle ?

Ce qu’on en pense

Le Consentement, version Springbreakers. Prix Un Certain Regard à Cannes, le film de Molly Manning Walker pose à son tour la question et y répond : certes,  un non n’est pas un oui,  mais un oui n’est pas forcément un vrai oui, non plus. Question d’âge, de circonstances, d’histoire personnelle, de timing, de personnalité… Surtout la première fois.  Tara (Mia McKenna Bruce, excellente )  l’apprendra à ses dépends,  au cours de vacances gâchées en Crête. Entamé comme un énième Very Bad Trip ado et féminin (hurlements suraigus, beuveries, musique de club à donf, confidences sexy…) , HTHS vire au drame intime et passe du holyday movie au film d’auteur sans qu’on l’ait vu venir. Tou(te)s les ados devraient le voir. Les amateurs de bon cinéma aussi, qui retiendront le nom de la réalisatrice anglaise.

 

Le Temps d’aimer

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Par Ph.D

Le pitch

1947. Sur une plage, Madeleine (Anaïs Demoustier), serveuse dans un hôtel-restaurant, mère d’un petit garçon, fait la connaissance de François (Vincent Lacoste), étudiant riche et cultivé. Entre eux, c’est comme une évidence. La providence. Si l’on sait ce qu’elle veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps ce que François tente de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien…

Ce qu’on en pense

Lauréat du festival d’Angoulème (lire ici), le nouveau film de Katell Quillévéré ( Suzanne, Réparer Les Vivants) déçoit pourtant dans son incapacité à rendre crédible les personnages, les situations et les bons sentiments qui l’animent. Un pur mélo  à l’ancienne,  dans lequel Vincent Lacoste et Anaïs Demoustiers déroulent la partition sans convaincre. Les rares audaces du scénario ( une tentative de triolisme avec un GI noir racisé et la relation dangereuse de François avec un étudiant mineur) ne mènent à pas grand chose et semblent avoir été rajoutés pour corser la sauce. En vain.

Testament

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Par Ph.D

Le Pitch

Dans une ère d’évolution identitaire, Jean-Michel (Rémy Girard), un célibataire de 70 ans, a perdu tous ses repères dans cette société et semble n’avoir plus grand chose à attendre de la vie. Mais voici que dans la maison de retraite où il réside, Suzanne (Sophie Lorain), la directrice, est prise à partie par de jeunes manifestants qui réclament la destruction d’une fresque offensante à leurs yeux. Alors qu’il observe avec ironie cette époque post-pandémique où tout lui semble partir à la dérive, Jean-Michel reprend en main sa vie… et celle des autres.

Ce qu’on en pense

A 82 ans, le Québecquois Denys Arcand, réalisateur des Invasions barbares (Prix du scénario à pour Le Déclin de l’empire américain)  livre son « testament » cinématographique sous la forme d’un pamphlet contre la cancel culture et l’esprit woke. Le monde d’aujourd’hui vu par un septuagénaire, archiviste célibataire un peu bougon, qui s’habille toujours en costumes trois pièces et refuse le smartphone.  Un brin réac et lourdingue,  ce Testament se consulte sans déplaisir,  mais ne vaut pas celui de Nanni Moretti (Vers un avenir radieux), nettement plus fin,  piquant et drôle.

 

L’été dernier

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Par Ph.D

Le pitch

Anne (Lea Drucker), avocate renommée, vit en harmonie avec son mari Pierre (Olivier Rabourdin) et leurs filles de 6 et 7 ans. Un jour, Théo (Samuel Kircher), 17 ans, fils de Pierre d’un précédent mariage, emménage chez eux. Peu de temps après, il annonce à son père qu’il a une liaison avec Anne. Elle nie…

Ce qu’on en pense

Sacré « Pire film  de  Cannes 2023« ,  où il était présenté en compétition,  le nouveau (trop) long métrage de Catherine Breillat raconte l’histoire d’amour « underage » entre une avocate (Lea Drucker toujours pimpante en bourgeoise sexy) et son beau-fils de 17 ans (Samuel Kircher, en éphèbe tête à claques). A 72 ans, il faut croire que ça émoustille encore la réalisatrice des déjà redoutables Abus de faiblesse et Une vieille maîtresse.  On n’y croit, évidemment,  à aucun moment et on a de la peine pour la malheureuse Lea Drucker, contrainte à des scènes d’amour gênantes…

Winter Break

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Par J.V

Le pitch

Hiver 1970 : M. Hunham (Paul Giamatti) est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, il est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus (Dominic Sessa), un élève de premiere aussi doué qu’insubordonné…

Ce qu’on en pense

Figure du cinéma indépendant US, Alexander Payne (Monsieur SchmidtThe Descendants, Nebraska)  signe une chronique de saison (tout se passe pendant les période des fêtes de noël),  dans laquelle l’excellent Paul Giamatti, éternel second couteau du cinéma américain,  trouve enfin un rôle à la hauteur de son talent,  aux côtés de la révélation Dominic Sessa. Le cadre de campus universitaire et la photographie 70’s font parfois penser au Cercle des poètes disparus… De quoi, on l’espère, donner au grand public l’envie de s’offrir un Winter Break…

 

 

La Tresse

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Par Ph.D

Le Pitch

De nos jours en Inde, Smita (Mia Maelzer) est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école. En Italie,  Giulia (Fotini Peluso) travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée. Au Canada,  Sarah (Kim Raver), avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est malade. Si elles ne se connaissent pas, Smita, Giulia et Sarah sont liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier…

Ce qu’on en pense

Présentée à CinéRoman 5 à Nice, cette adaptation très littérale de son propre best seller (vendu à cinq millions d’exemplaires dans le monde) par Laetitia Colombani a séduit le public,  sans convaincre la critique : réalisation scolaire,  montage alterné simpliste, scénario à l’eau de rose, bons sentiments, personnages caricaturaux… Tirée par les cheveux, l’intrigue défrise.

 

Sophie Avon : Le goût du bonheur

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Par MAB

« Nous pédalions sur le chemin qui mène au village de Lios  quand deux oiseaux ont surgi du fourré en nous coupant la route ». Ainsi commence le nouveau roman de Sophie Avon. Un incipit qui, comme il se doit, annonce ce qui va suivre : « Nous » renvoie à Lili et son frère Paul. Deux « personnages »  qui nous sont familiers depuis les bio-fictions antérieures de la romancière. Paul vient d’acquérir une maison dans les Landes, qu’ex navigateur, il retape pour y  jeter l’ancre. Et tous deux, d’une complicité indestructible depuis leur enfance d’exilés, savourent les joies naturelles  de ce havre de paix. L’heure est à la contemplation joyeuse,  s’il n’y avait ces deux oiseaux dont l’un tombe raide mort devant leurs roues, comme un signe du drame écologique qui va suivre..  Tout est donc  installé dès cette première phrase. Rétrospectivement, on peut même y déceler la mélancolie et l’angoisse de la mort qui traversent cet ouvrage en triptyque. …Mais le titre simple et juste est « Le goût du bonheur ». Il dit d’ abord les petites joies quotidiennes de Lili en compagnie de ses deux « garçons » , Paul mais aussi Jo son compagnon. Ce trio de bobos urbains profite de ce bon temps dans la nature, comme on le fait à un âge de paix ou l’on pense avoir tout réglé. Le ton léger est assumé. Il est question de siestes au soleil, de potager, de randos et d’apéros. Or,  vient le drame comme une rupture. Ces incendies  de l’été 2022 qui ravagèrent les pins et ont fait fuir les habitants. La romancière les a vécus. Elle en fait un récit romanesque aux multiples personnages et tendu comme une tragédie. L’ angoisse de la narratrice  est vive. Réveillant un « chagrin constant » et des « sensations anciennes »: Le départ  d’Oran à l’âge de cinq ans.   Sophie tombe alors le masque. Elle ne donne plus le change. Rappelle que ses parents  pieds- noirs sont partis d’Algérie en laissant leur toit. La voilà, à nouveau, hantée par la malédiction du départ, reprise par  ses idées noires et son manque de racines. Mais elle sait pourtant, que la forêt, ce lieu d’ancrage, va reprendre ses droits  et qu’une « aube magnifique » se lèvera à nouveau. L’épilogue est donc plein d’espoir.  C’est cela avoir (enfin? )le goût du bonheur. Bien mené! 

 

 

Soudain seuls

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Par J.V

Le pitch

En couple depuis 5 ans, Ben (Gilles Lellouche) et Laura (Mélanie Thierry) ont décidé de faire le tour du monde en bateau. Avant d’atteindre l’Amérique du Sud, ils font un détour vers une île sauvage, près des côtes antarctiques. En pleine exploration, une tempête s’abat sur eux et leur bateau disparaît. Éloignés du monde, soudain seuls face au danger et à l’hiver qui approche, ils vont devoir lutter pour leur survie et celle de leur couple.

Ce qu’on en pense

Passé avec brio à la réalisation en 2015 avec l’excellent  Les Cowboys, dans lequel François Damiens jouait un père prêt à tout pour retrouver sa fille radicalisée,  le scénariste de Jacques Audiard Thomas Bidegain remet le couvert avec ce survival maritime adaptaté du roman éponyme d’Isabelle Autissier. Mélanie Thierry et Gilles Lellouche embarquent donc pour une aventure en duo au bout du monde. Sans livrer une prestation inoubliable, le couple fait le job et constitue la meilleure raison d’aller voir le film,  car la réalisation hésite un peu entre les genre (romance, survival, contemplatif…) et, au final, déçoit.

Les doigts coupés

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Par MAB

Tout commence de nos jours en Dordogne sur un chantier destiné à une piscine privative. Pas de bol pour la propriétaire des lieux: les premiers coups de pelleteuse mettent à jour une grotte et à l’intérieur de celle-ci des os sans âge, illico envoyés à l’analyse. Une sépulture datant du paléolithique refait alors surface. Puis une autre. «  Une scène de crime «  déclare aussitôt une paléontologue quand elle découvre sur les parois de la grotte des empreintes de mains aux doigts coupés. Elle mène alors l’enquête et la romancière Hannelore Cayre  avec elle. Nous entraînant grâce à une double narration dans une folle aventure préhistorique vers la liberté féminine. En effet, « Les doigts coupés » suit le quotidien d’une tribu isolée d’il y a 35 000  ans. La division du travail est simple: Les hommes partent à la chasse et les femmes se chargent de la reproduction de l’espèce, tout en s’occupant du foyer. Au hommes , les meilleurs morceaux de viande. Aux femmes, le reste. C est ainsi que cela doit demeurer, sinon le monde s’écroulerait et gare aux récalcitrantes et à celles qui refusent les assauts masculins! Mais ce système vacille quand la guerrière Oli décide de passer outre les interdits et découvre d’autres us et coutumes…Avec une écriture très visuelle  et des réparties acérées (les personnages s’expriment comme vous et moi ), la romancière à succès de  « La Daronne » (adaptée à l’écran avec Isabelle Huppert dans le rôle titre ) ,  choisit une nouvelle fois un personnage féminin puissant et déterminé, pour explorer des thématiques toujours actuellesLes Doigts coupés  est documenté. Il s’appuie sur les travaux de l’anthropologue italienne Paola Tabet. Or, c’est  bien un polar avec un crime qui se lit d’une traite, sourire aux lèvres. 

Migration

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 Par J.V

Le pitch

La famille Colvert est en proie à un dilemme d’ordre domestique. Alors que Mack est totalement satisfait de patauger paisiblement et définitivement avec sa famille, dans leur petite mare de la Nouvelle Angleterre, sa femme Pam serait plutôt du genre à bousculer un peu cette routine pour montrer à ses enfants le reste du monde. Lorsqu’ils accueillent, le temps de leur halte, une famille de canards migrateurs, c’est l’occasion rêvée pour Pam de persuader Mack de les imiter et de se lancer dans un périple en famille: destination la Jamaïque, en passant par New York. Alors qu’ils s’envolent vers le soleil pour l’hiver, le plan si bien tracé des Colvert va vite battre de l’aile…

Ce qu’on en pense

Produit par le studio à l’origine des Minions et de Super Mario Bros,  ce film d’animation signé du réalisateur français Benjamin Renner (Le Grand méchant renard) associé à l’américain Guylo Homsy,  a toutes les chances de s’imposer comme LE dessin animé de Noël 2023. La réalisation  brille par sa technique et ses superbes couleurs et le scénario réserve d’excellents moments d’humour, démotion et d’action pour tus les âges.  Un « sky trip » hautement recommandé. 

 

 

 

Flow

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Par J.V

Le pitch

Un chat se réveille dans un univers envahi par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l’eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’impose à eux…

Ce qu’on  en pense

Le cinéma d’animation nous offre ces derniers temps des films magnifiques. Après SauvagesLe Robot sauvage  et avant  La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius, voici Flow de Gints Zilbalodis. Découvert à Cannes 2024, dans la section Un Certain Regard,  cette aventure post apocalyptique teintée de fantastique  a été un de nos plus gros coups de coeur de l’édition. Sans aucun dialogue (mais avec une foultitudes de sons naturels) et avec des graphismes superbes,  le film parvient à émouvoir et à amuser,  sans oublier de faire passer un joli messsage sur le « vivre ensemble ». Un film à mettre sous tous les regards, c’est certain !

Schlesser : Les Yeux de Mona

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Par MAB

Au début tout est roman. Tout est écrit d’une façon très sentimentale: Mona, 10 ans, est atteinte d’une maladie qui risque de lui faire perdre la vue. Avant que cela n’arrive, son grand-père, veuf inconsolable,  lui prodigue une thérapie plutôt singulière : il l’emmène tous les mercredi, dans les trois grands musées parisiens – d’abord le Louvre, puis Orsay et enfin Beaubourg – pour qu’elle observe longuement de ses propres yeux 52 chefs- d’œuvre, peinture, sculpture et photographie , depuis le 16 eme siècle jusqu’à aujourd’hui. Les dialogues, entre eux, sont un peu artificiels. Le ton de l’aïeul est très didactique.  Mais petit à petit, le récit initiatique choisi par l’historien d’art Thomas Schlesser, fonctionne.  On regarde les œuvres avec la fillette (elles sont d’ailleurs en couleurs à l’intérieur d’une  jaquette qui se déplie  ), on observe chaque détail à travers son regard et l’on écoute les commentaires éclairés qu’en fait son érudit et pédagogue de  grand-père. Trois grandes parties, donc. Et autant de chapitres que d œuvres scrutées. Boticelli en ouverture et Soulages en final.  :« Je souhaitais qu’il y ait une bonne alternance entre des artistes très iconiques comme Léonard de Vinci, Le Carravage, Courbet, Frida Kahlo ou Jean-Michel Basquiat et d’autres beaucoup moins connus comme Julia Margaret Cameron,extraordinaire photographe du 19 eme siècle ou la plasticienne Hannah Hoch »  précise Schlesser. Le résultat est franchement épatant. Comme un conte esthétique et philosophique  qui fait du bien . Donnant avec simplicité et humilité une leçon de savoir voir les beautés du monde et donc de savoir vivre. À mettre entre toutes les mains et à lire et relire dans l’ordre et le désordre avant d’aller redécouvrir toutes ces œuvres.

Little Girl Blue

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Par Ph.D

Le pitch

À la mort de sa mère, Mona Achache découvre des milliers de photos, de lettres et d’enregistrements, mais ces secrets enfouis résistent à l’énigme de sa disparition. Alors par la puissance du cinéma et la grâce de l’incarnation, elle décide de la ressusciter par le cinéma en rejouant sa vie…

Ce qu’on en pense

Comme Kaouther Ben Hania dans Les Filles d’Olfa, Mona Achache mélange fiction et documentaire dans ce film également présenté à Cannes. Ainsi Marion Cotillard, prend-t-elle devant la caméra, les traits et l’apparence de la mère de Mona, photographe et écrivaine à la vie tourmentée, dont le suicide est resté pour ses proches un mystère. En remontant le fil de sa vie et en reconstituant une époque, pourtant pas si lointaine,  où les femmes n’avaient pas la voix au chapitre, sa fille – qui apparait également à l’écran-,  cherche à comprendre son  geste,  mais n’oublie pas de s’interroger, en abime, sur le pouvoir du cinéma et sur le mêtier d’acteur.  Le résultat est encore plus vertigineux que dans Les Filles d’Olfa, avec une Marion Cotillard au sommet de son art transformiste.