La Maison
Par Ph.D
Le Pitch
Pour écrire son nouveau livre, Emma (Ana Girardot) décide de se faire engager comme prostituée dans une maison close à Berlin.
Ce qu’on en pense
Pari risqué pour la documentariste Anissa Bonnefont que celui d’adapter le fameux roman d’Emma Becker dans lequel elle raconte ses deux ans passés dans une maison close allemande. La réussite du film tient d’abord au casting, dans lequel une Ana Girardot transfigurée trouve un premier rôle qui devrait booster sa carrière. Elle tient aussi à la mise en scène, qui utilise son expérience du documentaire pour trouver le bon angle et le ton juste. Sexuel sans être pornographique (ni même érotique), La Maison parvient à innover dans un genre (le « film de bordel ») pourtant galvaudé. Une performance.
Mascarade
Par Ph.D
Le pitch
Lorsqu’un jeune gigolo (Pierre Neney) tombe sous le charme d’une sublime arnaqueuse (Marine Vacth) , c’est le début d’un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d’Azur. Les deux amoureux sont-ils prêts à tout pour s’offrir une vie de rêve, quitte à sacrifier celle d’une ancienne gloire du cinéma (Isabelle Adjani) et d’un riche agent immobilier (François Cluzet)?
Ce qu’on en pense
Terminé juste à temps pour faire la clôture du Festival de Cannes 2022, le quatrième film de Nicolas Bedos a été entièrement tourné sur la Côte d’Azur, dont il exploite sans vergogne le côté « sunny place for shady people » (Somerset Maugham). Entre comédie noire et mélo flamboyant, Mascarade recycle du déjà-vu côté scénario et ne donne pas une image trés ragoûtante de la région et de ses habitants, mais est si brillamment écrit, joué et réalisé qu’on aurait tort de bouder son plaisir. Ne serait-ce que pour Isabelle Adjani dans un grand rôle de diva amoureuse ou Marine Vacth en belle arnaqueuse. Superbement photographié, le film offre un vrai plaisir de cinéma et mérite d’être vu en salles. C’est assez rare dans le cinéma français mainstream pour être soutenu.
Les Amandiers
Par Ph.D
Le pitch
Fin des années 80, Stella (Nadia Tereskiewicz) Etienne (Siofiane Bennacer), Adèle (Clara Bretheau) et toute la troupe ont vingt ans. Ils passent le concours d’entrée de la célèbre école créée par Patrice Chéreau (Louis Garrel) et Pierre Romans (Micha Lescau) au théâtre des Amandiers de Nanterre. Lancés à pleine vitesse dans la vie, la passion, le jeu… Ils vont vivre ensemble le tournant de leur vie, mais aussi leurs premières grandes tragédies…
Ce qu’on en pense
Avec Les Amandiers , Valeria Bruni-Tedeschi revient sur ses années de formation au théâtre du même nom, dirigé par le charismatique Patrice Chereau. La réalisation est brillante et le casting de jeunes comédiens est top. Louis Garrel joue un Patrice Chereau habité et dictatorial. Nadia Tereszkiewicz est le double séduisant de l’auteure dans ses vingt ans. Tout le monde couche avec tout le monde, les filles envoient valser leurs chaussures et leur culotte à la moindre occasion, les gars fument et se cament avec l’air sombre et fievreux. On improvise des scènes hystériques. Le Sida rode… A Cannes 2022, où le film était en compétition, on aurait voulu se laisser emporter par la passion qui anime tout ce joli petit monde, mais on est resté totalement extérieur à l’affaire. Ces théâtreux donnent envie de les laisser théâtrer entre eux.
Plus que jamais
Par J.V
Le pitch
Hélène (Vicky Krieps) et Mathieu (Gaspard Ulliel) sont heureux ensemble depuis de nombreuses années. Le lien qui les unit est profond. Confrontée à une décision existentielle, Hélène part seule en Norvège pour chercher la paix et éprouver la force de leur amour…
Ce qu’on en pense
L’amour, la mort, Gaspard Ulliel dans son dernier rôle, la beauté des paysages norvégiens et derrière la caméra la réalisatrice du trés beau 3 jours à Quiberon, dans lequel elle faisait revivre Romy Schneider… Comment ne pas céder à la proposition? Malgré la forte attente, on n’est pas déçu : aucune surcharge de pathos dans ce mélo épatant. A voir au cinéma (Plus que jamais ! ) pour essuyer ses larmes dans le noir.
Black Panther 2
Par J.V
Le pitch
La Reine Ramonda (Angela Bassett) et ses proches luttent pour protéger le Wakanda des ingérences d’autres puissances mondiales après la mort du roi T’Challa. Mais une terrible menace surgit d’un royaume caché au plus profond des océans : Talokan…
Ce qu’on en pense
Le décès prématuré de Chadwick Boseman, qui interprétait Black Panther a obligé la franchise à se repositionner: exit le super-héros, bonjour la super héroïne ! Letitia Wright (Shuri) endosse donc le costume noir de la Panthère pour une nouvelle aventure à la dramaturgie shakespearienne, devant l’objectif de Ryan Coogler qu’on a connu plus inspiré (Creed). La prise de risque est minimale et l’utilisation des effets spéciaux maximale. Du Marvel pur sucre.
Reste un peu
Par J.V
Le pitch
Après trois années à vivre son « American dream » Gad Elmaleh décide de rentrer en France. Sa famille et ses amis lui manquent. Du moins, c’est la réponse officielle pour justifier son retour… car Gad n’est pas (seulement) rentré pour le couscous de sa mère. Non, c’est une autre femme qu’il vient retrouver à Paris : la Vierge Marie…
Ce qu’on en pense
Gad Elmaleh fait son coming-out religieux, dans ce drôle de film qui mélange le vrai et le faux, la fiction et le documentaire. L’humoriste en est le héros, entouré des membres de sa famille (à l’exception étonnante de son frère Arieh, aux abonnés absents). Conçu comme une suite de sketches se rapportant à son étonnante conversion au catholicisme et, plus largement, à la question religieuse , le film marque le grand retour de l’interprète de Chouchou, au meilleur de sa forme comique.
Armageddon Time
Par Ph.D
Le pitch
Dans les années 80, Paul Graff (Banks Repeta), jeune garçon sensible et attiré par les arts, grandit dans le Queens en pleine gentryfication, au sein d’une famille juive qui croit encore au rêve américain et voudrait qu’il intègre une école privée dirigée par la famille Trump…
Ce qu’on en pense
Gros coup de coeur pour le nouveau James Gray (Little Odessa, Two Lovers, La Nuit nous appartient, Ad Astra…), qui raconte son enfance dans le Queens à New York au début des années 80. Banks Repeta, le jeune acteur qui joue son rôle, est tout simplement formidable, la délicieuse Anne Hathaway incarne sa mère et Anthony Hopkins son grand-père, dans une reconstitution des 80’s aux petits oignons, superbement photographiée par Darius Kondjy. Le titre « Armageddon Time » est emprunté à Clash, mais on entend surtout Grand Master Flash dans la BO. Sous couvert de portrait de famille auto-fictionnel, le film parle de la montée du libéralisme sauvage, du racisme et du sentiment anti-immigrés, dans une Amérique qui s’est pourtant construite grâce à eux. Un James Gray tout en nuances, qui touche au coeur et frappe la raison. Trop grand public et réussi sans doute pour le jury du Festival de Cannes qui l’a totalement snobé.
Rencontre: Snoe
Par Ph.D
Son EP instrumental « Dreamland » (disponible sur toutes les plateformes) est notre coup de coeur de ce début d’année. Guitariste virtuose et mélodiste élégant, Noe Sebban, alias Snoe, nous parle de sa formation à Nice, de ses influences et de ses projets. En bonus, il nous a même offert un playthrough de Dreamland, à voir en vidéo sous l’interview…
Comment as-tu commencé la musique ?
Je suis un peu tombé dedans quand j’étais petit. Mon père jouait de la guitare et mon oncle avait un groupe parodique Les Squatteurs qui se produisait dans la région de Nice. Vers 10 ans, je suis monté sur scène avec eux au Théâtre de Verdure devant 2000 personnes. Ca a scellé ma vocation, je pense.
Quelle a été ta formation musicale ?
J’ai commencé la guitare en autodidacte puis pris des cours à Music 3000 avec Cyro Torres qui m’a fait découvrir la fusion, le metal, Satriani et Steve Vaï. Vers 13 ans, j’ai intégré la classe de musiques actuelles et de jazz du conservatoire de Nice. Jy suis resté jusqu’au bac et j’ai commencé la fac de droit pour faire plaisir à mes parents. Mais au bout d’un mois et demi, j’ai décroché pour revenir à la musique. Mes parents étaient d’accord, à condition que je fasse ça sérieusement. Jai postulé pour l’American School of Music à Paris et j’ai été pris. Le niveau était trés élevé et j’ai bossé comme un dingue pour progresser. En même temps, l’été je jouais sur les plages et dans les restos pour faire un peu de thunes et j’ai même fini par donner des cours de guitare à l’école.
Comment est né le projet Snoe ?
Au départ, c’est mon projet d’études de 3e année à L’American School of Music. On a fait les maquettes avec deux autres élèves de l’école. Après ça, je devais partir au Berklee College of Music de Boston, où j’avais postulé et où j’étais admis. Mais le Covid et le confinement ont un peu chamboulé l’agenda. Faute de pouvoir partir, j’ai pris les maquettes et je suis rentré en studio pour en faire un EP. C’est comme ça que Dreamland est né. Ma copine m’a envoyé cette photo d’un manège dans la forêt à Belgrade et ça a matché tout de suite pour le visuel.
Sur quel matériel joues-tu?
Une Music Man John Petrucci 7 cordes et un pédalier numérique Kemper.
Comment qualifierais-tu ta musique ?
Pour moi, c’est un mélange de metal progressif et de fusion jazz, avec une touche pop. Mon modèle absolu, c’est Steve Lukather de Toto.
Tes projets ?
Faire du live pour montrer qu’on est fiables et signer sur un label. On a 4 titres finalisés sur l’EP et 7 nouveaux instrus dans l’ordi. Ca commence à faire une bonne base pour les concerts. On se produira en formation basse-guitare-batterie-synthés. Ca devait le faire.
Barbara Carlotti: L’art et la manière
Par MAB
Barbara Carlotti a l’art et la manière : elle est autrice-compositrice-interprète ( écoutez son album de 2012 « L’amour, l’argent, le vent » ) . Elle est aussi cinéaste à ses heures. Et comme elle ose tout, elle publie aujourd hui son premier livre de littérature . Un recueil de treize nouvelles érotiques qui font entendre la voix de treize femmes différentes de tous horizons et de tous âges . Des personnages féminins installés dans la vie contemporaine qui cherchent juste à comprendre un temps soit peu leurs relations à autrui lors des élans amoureux et sexuels. Les récits qu’elles déroulent sont brefs et vifs. Sensuels ou pas. Poétiques et crus parfois. Souvent frontaux et effrontés. Osés, certes, mais jamais scabreux pour dire ce qui se joue dans le désir et son incarnation. D’ailleurs, de monologue en monologue, la connivence avec les lectrices et lecteurs s’élargit puisque les pensées de ces femmes se nourrissent de références notoires au cinéma, à la chanson populaire et à la littérature.« Dans la baise, il y a l’art et la manière, les bonnes manières et les mauvais coups . La relation sexuelle, dans ses gouffres charnels, est un langage secret qui dévoile le fond de nos êtres » déclare la première héroïne de Carlotti. Les autres vont la suivre et révéler au fil des mots toutes les heureuses surprises, les déconvenues et parfois même. les extrêmes solitudes et amertumes de leurs aventures. Une preuve parmi une multitude d’autres ouvrages que partout , dans la vraie vie et la fiction, dans la rue et dans les foyers, la parole de la femme s’est libérée. Surtout quand à l’instar de Barbara Carlotti, elle a l’art et la manière de balayer les tabous sans agressivité ni amertume.
Un Beau matin
Par J.V
Le pitch
Sandra (Léa Seydoux), jeune mère qui élève seule sa fille, rend souvent visite à son père malade, Georg (Pacal Greggory). Alors qu’elle s’engage avec sa famille dans un parcours du combattant pour le faire soigner, Sandra fait la rencontre de Clément (Melvil Poupaud), un ami perdu de vue depuis longtemps…
Ce qu’on en pense
Avec sa délicatesse habituelle, Mia Hansen-Løve (Bergman Island, Maya, L’Avenir, Un Amur de jeunesse, Eden...) brosse un beau portrait de femme et offre à Lea Seydoux un de ses plus beaux rôles. Les personnnages masculins ne sont pas sacrifiés pour autant : quelle belle idée d’avoir confié le rôle du père à Pascal Greggory ! Les deux acteurs au regard bleu semblent effectivement liés par un lien de parenté. Entre les deux Melvil Poupaud parvient à se faire une place, nouant une relation également complexe avec l’héroïne. Lumineux, touchant jamais plombant, Un Beau matin pourra embellir aussi bien l’après-midi que la soirée.
Lemaitre: Le silence et la colère
Par MAB
Nul n’est censé ignorer Pierre Lemaitre: ses succès de librairie, son prix Goncourt pour « Au revoir là-haut » , les adaptations de ses œuvres vers le cinéma grand public (« Au revoir là-haut » et « Les couleurs de l’incendie » ) . Nombre de lecteurs savent donc que « Le Silence et la Colère » est le deuxième tome de sa saga familiale dite « naturaliste », entamée il y a un an avec « Le Grand Monde » (320 000 exemplaires vendus) et qu’il a pour ambition de suivre une famille durant « Les trente glorieuses ». Cette suite est comme le premier volet, construite en chapitres courts parfaitement calibrés, qui se terminent par un suspense renvoyant au chapitre suivant. Un travail fait tout aussi habilement que le précédent pour plaire, distraire et émouvoir en empilant consciencieusement – Lemaitre a pour maître Zola – tous les sujets qu’il faut traiter en bon historien, sociologue et moraliste. Faisons court pour résumer ce puissant récit . Nous sommes en 1952. Les parents Pelletier vivent à Beyrouth et se passionnent pour les combats de boxe de Lulu, un des ouvriers de leur savonnerie. A Paris, Jean, leur fils aîné, toujours animé de pulsions meurtrières, s’apprête à ouvrir par une gestion douteuse, un grand magasin de prêt à porter. Sa femme, la tyrannique Geneviève, est enceinte de leur deuxième enfant. François, le cadet, amoureux de la mystérieuse Nine, se voit confier la direction des faits divers au « Journal du soir », quotidien dans lequel, Hélène, sa jeune sœur, entre comme photographe et devra assurer un reportage sur l’hygiène des femmes et l’immersion d’un village entier pour la construction d’un barrage… Au gré des tribulations de chacun des membres de cette famille haute en couleurs, plusieurs intrigues d’un genre différent – romance , thriller, tribune sociale – s’entremêlent. Il y est question de destins personnels mais aussi des heurs et malheurs d’une France qui entre laborieusement dans la modernité et peine à entendre les combats silencieux de femmes qui sont encore loin d’imaginer la loi Veil! C’est palpitant.
Aurélie Valognes : L’envol
Par MAB
Plus que jamais, les femmes écrivent, sont éditées et sont lues (par des femmes ). Qu’on en juge par le succès de Marie-Bernadette Dupuy, Melissa da Costa ou Aurélie Valognes, L’envol n’est pas le premier roman d’Aurélie Valognes. Il vient après « Mémé dans les orties », « Au petit bonheur la chance », « Né sous une bonne étoile » ou « Le tourbillon de la vie ». Tous des succès de librairie.Tous traduits à travers le monde et, certains, en cours d’adaptation au cinéma. Pour le dernier, Aurélie Valognes a choisi une construction en cinq parties, avec prologue et épilogue et de brefs chapitres segmentés par un double « je »: Le monologue intérieur d’une mère célibataire auxiliaire de vie et celui de sa fille, Lili, que l’on va suivre de l’enfance à l’âge adulte jusqu’à ce qu’elle devienne mère à son tour. Procédé habile et efficace pour évoquer rapidement et facilement , les relations difficiles entre mère et fille, la pudeur, les non dits, les éloignements et retrouvailles. Mais, au-delà, les notions de réussite et de bonheur qui varient d’une génération à l’autre et surtout la gène (Annie Ernaux parlait de honte) éprouvée par une fille quand elle réussit à gravir l’échelle sociale et à échapper au triste destin de sa génitrice. Le roman peut paraître très cliché. Mais il parlera à toutes car il dit simplement la vie. Il est d’ailleurs, en partie, autobiographique.
Vengeful Guardian : Moonrider
Par Cédric Coppola
Les auteurs de Blazing Chrome reviennent avec un nouveau titre qui à n’en pas douter fera le bonheur des gamers nostalgiques de l’ère 16 bits, où la narration n’était qu’un prétexte pour livrer des jeux nerveux, au plaisir immédiat et plutôt difficile à boucler. Sans être trop corsé, ce Vengeful Guardian : Moonrider demande de sacrés réflexes pour venir à bout des huit niveaux traversés par notre soldat robotique. Dans un concept qui rappelle Shinobi voire Strider, on se retrouve face à un jeu de plateforme action en 2D peuplé d’ennemis et de boss. Heureusement, notre héros dispose d’un armement à la hauteur, peut tirer dans toutes les directions et améliorer sa puissance en récoltant des puces. Moins labyrinthique que Metroid et principalement axé sur l’action, ce titre indé à la direction artistique impeccable, bien qu’un peu court, est un véritable défouloir. A essayer ! (Jeu testé sur PS5)
Jack Mimoun
Par J.V
Le pitch
Deux ans après avoir survécu seul sur l’île hostile de Val Verde, Jack Mimoun (Malik Bentalha) est devenu une star de l’aventure. Le livre racontant son expérience est un best-seller et son émission de télévision bat des records d’audience. Il est alors approché par la mystérieuse Aurélie Diaz (Joséphine Japy) qui va ramener Jack Mimoun sur Val Verde pour l’entraîner à la recherche de la légendaire Épée du pirate La Buse. Accompagnés de Bruno Quézac (Jérôme Commandeur) , l’ambitieux mais peu téméraire manager de Jack, et de Jean-Marc Bastos (François Damiens), un mercenaire aussi perturbé qu’imprévisible, nos aventuriers vont se lancer dans une incroyable chasse au trésor à travers la jungle…
Ce qu’on en pense
Excellente surprise que cette comédie d’aventures exotiques signée Malik Bentalha. L’acteur- réalisateur y rend hommage aux films d’aventures iconiques des années 1980 (Indiana Jones et A la poursuite du diamant vert entre autres) qui ont bercé son adolescence et réalise un rêve de gosse en se coulant dans le costume du héros Jack Mimoun. Le film respecte tous les codes du genre, en les assortissant de touches d’humour, mais sans tomber dans le pastiche. Il y a quand même des scènes hilarantes entre Jérôme Commandeur et François Damiens et Benoît Magimel campe le vilain de service avec délectation. Un divertissement familial réussi.
Simone
Par Ph.D
Le pitch
Le destin de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques, ses tragédies. Le portrait épique et intime d’une femme au parcours hors du commun qui a bousculé son époque en défendant un message humaniste…
Ce qu’on en pense
Spécialiste du gros biopic à la française ( La Môme, Grace ), Olivier Dahan était un choix tout désigné pour réaliser celui de Simone Veil. Il s’y est attelé avec d’autant plus de détermination que sa famille a connu les camps et qu’il est, comme Elsa Zylberstein qui a porté le projet, trés attaché au « devoir de mémoire ». Bien meilleur que celui de Grace Kelly, ce portrait de la ministre qui a défendu le droit à l’IVG, la dignité des femmes en prison, les malades du Sida et le Parlement Européen (dont elle fut la première présidente) est trés réussi. Il embrasse, dans un ordre non chronologique, toute la vie de Simone Veil, de son enfance niçoise à ses derniers combats politiques, pour former le « voyage du siècle » annoncé par le sous-titre. Le final, sur le retour à Auschwitz, est particulièrement poignant et montre bien où la femme politique a puisé sa détermination à défendre les plus faibles. Rebecca Marder l’incarne avec fougue la jeune Simone et Elsa Zylberstein dans la deuxième partie de sa vie, avec force postiches, maquillage et mimétisme. Ce n’est pas ce qu’on préfère dans le film, mais on peut difficilement lui reprocher d’avoir voulu, à toute force, rendre hommage à cette femme admirable que fut Simone Veil.