Ça vient de sortir

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Peter Gabriel: i/o

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Par Ph.D

On a failli attendre !  Plus de 20 ans se sont écoulés depuis la sortie du dernier recueil de chansons originales de Peter Gabriel  (Up en 2002). Mais cela valait la peine de patienter.  Les 12 titres de i/o  comptent parmi les meilleurs jamais écrits par l’ex-chanteur de Genesis. L’album a quasiment la même fraîcheur et la même profondeur que son tout premier effort en… 1977 !   La voix, palpitante, est toujours là, à peine plus grave. Les compositions évoquent le passage du temps,  le deuil, l’injustice,  les racines du terrorisme dans un mélange de sons electro , de world music et d’auto-citations discrètes (« Here comes the flood « ,  » Sledgehammer « …).  Les 12 chansons sont disponibles dans deux versions différentes : le Bright-Side Mix réalisé par Mark Stent  et le Dark-Side Mix réalisé par Tchad Blake, deux mixeurs de renommée internationale. Le premier plus pop, le second plus sombre.  Les deux s’écoutent à la suite et en boucle avec le même bonheur. L’album de l’hiver 2023/2024, sans le moindre doute.

Cat Power: Sings Dylan

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Par Ph.D

Fervente adepte des albums de reprises, Cat Power s’est lancée cette fois dans un exercice particulièrement périlleux : reproduire en live l’intégralité d’un album de son idole Bob Dylan. Et pas n’importe lequel : le fameux Live 1966, pierre angulaire de la discographie live du maître,  qui illustre pour l’Histoire son passage (à l’époque contesté)  au rock électrique. La chanteuse avait donc réservé le Royal Albert Hall de Londres,  où  était censé avoir été enregistré le fameux bootleg du concert de Dylan (en fait, une captation du show de Manchester) pour y chanter, dans l’ordre du concert original, les 15 titres de l’album Live 1966 sorti  en version officielle et intégrale il y a quelques années. Le résultat est superbe. Musicalement, la restitution est d’une fidélité absolue, harmonica et guitares carillonnnantes comprises.  A la morgue dylanienne, Cat Power substitue seulement la douce chaleur de sa voix pour un hommage qui dépasse de loin le simple « tribute ». 

Amore mio

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Par Ph.D

Le pitch

Lola (Alysson Paradis) refuse d’assister à l’enterrement de l’homme qu’elle aime. Elle convainc Margaux (Elodie Bouchez), sa sœur, de les emmener, elle et son fils, loin de la cérémonie. Sur la route qui les mènera jusqu’en Sardaigne, elles découvrent les adultes qu’elles sont devenues et tentent de retrouver la complicité des enfants qu’elles étaient…

Ce qu’on en pense

Pour son premier film derrière la caméra, Guillaume Gouix a conçu un road movie au féminin qui se désintéresse des paysages pour n’ausculter que le coeur et l’âme de deux soeurs que le temps et la vie ont éloignés lune de l’autre. Filmé en format carré, au plus prés des visages et des corps, Amore Mio nous entraîne sur les pas de Lola (Alysson Paradis dans un premier premier rôle) , la plus jeune des deux soeurs qui vient de perdre l’amour de sa vie et le père de son enfant et qui, sur un coup de tête, décide de ne pas assister à son enterrement. Elle convainc sa soeur, qu’elle n’avait plus vue depuis des années et qui est quand même venue pour l’enterrement, de l’emmener dans le sud faire son deuil et oublier sa peine. Aussi sage et rangée que sa soeur est borderline, Margaux (Elodie Bouchez, attendrissante) accepte,  pour se rapprocher de sa petite soeur perdue de vue. Leur voyage sera l’occasion de renouer des liens défaits et de retrouver leur complicité d’enfants. Juste et touchant, un premier film prometteur qui en appelle d’autres.

L’Ile rouge

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Par J.V

Le Pitch

Début des années 70, sur une base de l’armée française à Madagascar, les militaires et leurs familles vivent les dernières illusions du colonialisme…

Ce qu’on en pense

On s’étonne que le nouveau film de Robin Campillo, qui avait bouleversé la Croisette avec 120 battements par minute, sorte au lendemain du Festival de Cannes sans avoir eu l’honneur d’une sélection.  L’Ile rouge aurait pourtant largement mérité d’y figurer, y compris en compétition. Sur le fond comme sur la forme, le film était taillé pour Cannes, avec un regard original sur une époque controversée, celle de la fin du colonialisme. En partie autobiographique (Robin Campillo a passé son enfance sur une base militaire à Madagascar), le récit embarque le spectateur sur des terrains inattendus mais toujours pertinents, servi par une interprétation sans faille (Nadia Tereszkiewicz, Quim Gutierrez, Charlie Vauzelle…).

Strange way of life

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Par Ph.D

Le Pitch

Silva (Pedro Pascal) traverse le désert à cheval pour retrouver son ami shérif Jake (Ethan Hawke) qu’il a connu vingt-cinq ans plus tôt lorsqu’ils étaient tous deux tueurs à gages. Mais ces retrouvailles ne sont pas sa seule motivation…

Ce qu’on en pense

Alors que la plupart de ses confrères épuisent le spectateur avec des films si longs qu’il faut poser une RTT pour les voir, Almodovar prend le contre pied en tournant des courts métrages  de 30 minutes à peine. Après La Voix Humaine en 2021, libre adaptation de Cocteau avec Tilda Swinton, voici donc Strange Way of Life, un mini western queer à la  Brokeback Mountain,  produit comme un objet d’art par une marque de mode et présenté hors compétition à Cannes. Pedro Pascal et Ethan Hawke jouent impeccablement les cowboys homos et la réalisation du cinéaste Espagnol est toujours aussi inspirée. Mais alors que La Voix humaine (programmé en même temps pour ne pas que le spectateur se sente floué)  épouse idéalement le format court, Strange Way le fait plutôt regretter car l’histoire méritait un plus long développement.  A la sortie, on a l’impression d’avoir visionné une pub de mode et le pilote d’une série western. 

 

Sénanque : Croix de cendre 

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Par MAB

Nous sommes en 1367: alors que depuis deux décennies, la peste noire s’abat sur le monde, deux jeunes frères dominicains se rendent à Toulouse en quête du précieux parchemin que leur prieur attend pour y graver ses confessions. Voilà en trois lignes annoncées l’époque et le genre de Croix de cendre  la vaste fresque historique d’Antoine Sénanque. Les temps sont obscurs. Le fanatisme religieux impose sa loi. Franciscains et Dominicains se haïssent. L’inquisition brûle tout ce qui de près ou de loin ressemble à de l’hérésie. Or le secret, que les deux moines innocents vont exhumer, est celui de maître Eckhart, prêcheur aux sermons si foudroyants et clairvoyants qu’ils pourraient mettre en péril, les fondements de l’Église. Bref, alors que la Réforme se profile, nos deux héros en habit de bure se dirigent tout droit dans un piège…Des bancs de la Sorbonne où l’on étudiait la théologie assis sur des bottes de paille, aux plaines d’Asie centrale ou la grande faucheuse semait famine et peste, Sénanque mêle les destins de figures historiques à des personnages de fiction et enroule ainsi brillamment petite et grande histoire. Il faut un peu de patience pour entrer dans son épopée dramatique et spirituelle,  mais cela en vaut la peine. Sénanque est érudit. Il apprend beaucoup au lecteur sur tout ce qui concerne les études et conflits théologiques du Moyen Âge. Il a sérieusement travaillé la question. Il sait aussi construire une intrigue. Son roman est un véritable polar médiéval dans lequel quelques pages sont d’ailleurs insoutenables de détails macabres. Mais Sénanque est aussi un humaniste. Les paroles œcuméniques d’Eckhart et la fraternité que se manifestent les deux héros sont là pour le prouver. Elles peuvent réconforter un lecteur, inquiet de notre époque, elle aussi bien tourmentée.

Vers un avenir radieux

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Par Ph.D

Le pitch

Giovanni (Nanni Moretti), cinéaste italien renommé, s’apprête à tourner son nouveau film. Mais entre son couple en crise, son producteur français (Mathieu Amalric) au bord de la faillite et sa fille qui le délaisse, tout semble jouer contre lui ! Toujours sur la corde raide, Giovanni va devoir repenser sa manière de faire s’il veut mener tout son petit monde vers un avenir radieux….

Ce qu’on en pense

Bien que reparti bredouille, Nanni Moretti a offert à Cannes 2023 un de ses meilleurs moments avec cette hilarante comédie WoodyAllenienne dans laquelle il se moque de lui-même et de l’industrie cinématographique, sur un ton beaucoup moins austère que dans ses dernières réalisations. Trés réussi, le film réserve de grands moments destinés à devenir cultes, comme le meeting « What the Fuck » avec Netflix, la discussion sur le communisme avec un jeune assistant,  où la longue scène de tournage d’un film ultra violent au cours de laquelle, pour « aider » le jeune réalisateur,  Giovanni/Moretti appelle Martin Scorsese à la rescousse. Drôle, intelligent, piquant… Du grand Nanni Moretti !  

Le Retour

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Par J.V

Le pitch

Khédidja (Aïssatou Diallo Sagna) travaille pour une famille parisienne aisée qui lui propose de s’occuper des enfants le temps d’un été en Corse. L’opportunité pour elle de retourner avec ses filles, Jessica (Suzy Bemba) et Farah (Esther Gohourou), sur cette île qu’elles ont quittée quinze ans plus tôt dans des circonstances tragiques.  Alors que Khédidja se débat avec ses souvenirs, les deux adolescentes se laissent aller à toutes les tentations estivales : rencontres inattendues, 400 coups, premières expériences amoureuses. Ce voyage sera l’occasion pour elles de découvrir une partie cachée de leur histoire

Ce qu’on en pense

Reparti bredouille de Cannes, où il était en compétition, le nouveau film de Catherine Corsini  (La Fracture, Un Amour impossible…)  arrive à point pour les vacances, qu’il évoque en surface pour mieux creuser la question des origines et de l’appartenance à un lieu. Des secrets enfouis vont se révéler sous le soleil Corse qui semble avoir assommé l’équipe de tournage  : le rythme (faiblard) et l’interprétation (bancale) s’en ressentent…

Marcel, le coquillage

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Par J.V

Le Pitch

Marcel est un adorable coquillage qui vit seul avec sa grand-mère Connie, depuis sa séparation avec le reste de leur communauté. Lorsqu’un réalisateur de documentaires (Dean Flesicher Camp) les découvre dans son Airbnb, la vidéo qu’il met en ligne devient virale et offre à Marcel un nouvel espoir de retrouver sa famille…

Ce qu’on en pense

Attention : pépite ! Nommé aux Oscars, Marcel, le coquillage (Avec ses chaussures) est sans conteste le meilleur film d’animation de l’année, jusqu’ici du moins. Un feu d’artifice d’inventivité comme même Pixar n’en produit plus beaucoup. Tourné comme un vrai-faux documentaire en stop-motion, il fait vite oublier son concept pour produire de l’émotion à foison. Tour à tour drôle, touchant, mélancolique, Marcel, le Coquillage fera fondre petit et grands. Même si vous n’êtes pas fou de films d’animation, ne manquez pas celui-ci.

Rheingold

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Par J.V

Le pitch

L’ascension de Giwar Hajabi (Emilio Sakraya), jeune immigré kurdo-iranien, ancien criminel et trafiquant de drogue devenu Xatar, star et légende du rap allemand.

Notre avis

Habitué du Festival de Cannes (prix du scénario pour De l’autre côté,  prix d’interprétation féminine à Diane Kruger pour In the Fade), Fatih Akin n’y était pas cette année pour présenter Rheingold, son biopic du rappeur allemand Xatar. Le film aurait pourtant mérité d’y être montré pour ses qualités de réalisation, toujours solides, autant que pour son discours sur la résilience et la création.  Sans oublier la performance d’Emilio Sakraya, dans le rôle principal.

Elémentaire

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Par J.V

Le pitch

Dans la ville d’Element City, le feu, l’eau, la terre et l’air vivent dans la plus parfaite harmonie. C’est ici que résident Flam, une jeune femme intrépide et vive d’esprit, au caractère bien trempé, et Flack, un garçon sentimental et amusant, plutôt suiveur dans l’âme. L’amitié qu’ils se portent remet en question les croyances de Flam sur le monde dans lequel ils vivent…

Ce qu’on en pense

Présenté en clôture du Festival de Cannes, le nouveau film d’animation des studios Pixar allie des graphismes originaux à un message humaniste sur le métissage, l’immigration et la jeunesse.  Comme de coutume chez Pixar, le film offre plusieurs niveaux de lecture et épate par son esthétique, sa faculté à créer des univers originaux et sa technique. On regrette cependant certaines lourdeurs inhabituelles dans le traitement des personnages, un humour trop discret et de longues plages de dialogues explicatifs qui risquent de perdre en route les plus jeunes spectateurs. Elémentaire ne nous a pas enflammé.

Un Talent en or massif

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Par Ph.D

Le pitch

Nicolas Cage est maintenant un acteur endetté qui attend le grand rôle qui relancera sa carrière. Pour rembourser une partie de ses dettes, son agent lui propose de se rendre à l’anniversaire d’un dangereux milliardaire (Pedro Pascal) qui se révèle être son plus grand fan. Mais le séjour prend une tout autre tournure, lorsque la CIA le contacte, lui demandant d’enquêter sur les activités criminelles de son hôte. Nicolas Cage va devoir jouer le rôle de sa vie et prouver qu’il est à la hauteur de sa propre légende…

Ce qu’on en pense

Ressuscité artistiquement par l’excellent Pig,  Nicolas Cage confirme son retour en grâce avec cette comédie de fan dans laquelle il joue son propre rôle d’acteur qui tournait jadis pour les plus grands  ( Sailor et Lula, Volte-Face, A Tombeau ouvert ,  Snake EyesLeaving Las Vegas) et enchaine depuis des lustres les séries B indignes de son talent. Sans surpirse,  Un Talent en or multiplie les références à  la filmographie de l’acteur pour s’en amuser,  sans aller  jusqu’à la parodie lourdingue. Un équilibre réussi, qui fera le bonheur des ex-fans de Nick Cage et donnera peut-être envie aux autres de (re)découvrir ses meilleurs films.

38°5 quai des orfèvres

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Par J.V

Le pitch

Panique quai des Orfèvres ! Un tueur en série, surnommé le Ver(s) Solitaire, sème des alexandrins sur des scènes de crime, causant terreur et confusion. Clarisse Sterling (Caroline Anglade), une jeune enquêtrice enthousiaste, se voit confier cette affaire sous la supervision du légendaire commissaire Keller (Didier Bourdon). Armée de 200 g de chouquettes et d’un bel ananas bien placé, Clarisse doit jongler entre les bras cassés de la brigade criminelle et des énigmes tordues pour démasquer l’assassin…

Ce qu’on en pense

Pas facile de relever le niveau de la comédie française grand public.  Benjamin Lehrer s’y emploie avec ce premier film primé au festival de l’Alpe d’Huez qui tente de renouer avec l’humour des Nuls et du cultissime  La Cité de la peur.  C’est pourtant l’Inconnu Didier Bourdon qui tient le rôle principal,  aux côtés de Caroline Anglade, dont le personnage dénommé Clarisse Sterling est une sorte de clone râté de la Clarice Starling du Silence des agneaux Un pastiche bon enfant,  hyper référencé, qui n’évite pas certaines lourdeurs mais se regarde sans déplaisir. On avoue avoir bien ri.

Stars at Noon

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Par Ph.D

Le pitch

Trish (Margaret Qualley), une jeune journaliste américaine en détresse bloquée sans passeport dans le Nicaragua d’aujourd’hui en pleine période électorale,  rencontre dans un bar d’hôtel Daniel (Joe Alwyn) un voyageur anglais. Il lui semble être l’homme rêvé pour l’aider à fuir le pays. Elle réalise trop tard qu’au contraire, elle entre à ses côtés dans un monde encore plus trouble, plus dangereux…

Ce qu’on en pense

Grand Prix du Jury à Cannes 2022, le nouveau film de Claire Denis aura mis du temps à arriver en salles. Peut-être pour faire oublier les critiques peu amènes qui ont acccueilli sa projection cannoise ? Nous avions été parmi les rares (avec le jury de Vincent Lindon) à aimer et à défendre cette libre adaptation d’un roman de Denis Johnson qui offre à Margaret Qualley (fille d’Andie MacDowell aperçue en hippie auto-stoppeuse dans le dernier Tarantino), un premier grand rôle dramatique,  dans ce qu’on pourrait présenter comme une sorte de Profession Reporter au féminin.  Claire Denis,  qui avait déjà magnifiquement filmé l’Afrique dans White Material, récidive avec l’Amérique du sud dans ce film qui est de la même veine caniculaire et sensuelle.

The Flash

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Par J.V

Le pitch

Lorsque Barry / The Flash (Ezra Miller) se sert de ses super-pouvoirs pour remonter le temps afin de sauver sa mère (Maribel Verdu), l’espace-temps est bousculé et l’avenir modifié. Pris au piège d’une réalité où le général Zod (Michael Shannon) menace à nouveau d’anéantir la planète et où les super-héros ont disparu, Barry retrouve son double, sort de sa retraite un Batman méconnaissable (Michael Keaton) et tente de porter secours à Superman, incarcéré sans se douter qu’il tomberait sur un autre Kryptonien (Sasha Calle). Débute alors dans une course contre la montre pour protéger le monde dans lequel il est et retrouver le futur qu’il connaît…

Ce qu’on en pense

Retour vers le futur pour The Flash (Ezra Miller) qui, à l’instar du dernier Spiderman animé parcours le temps  pour sauver les siens et l’humanité.  L’occasion pour l’argentin Andy Muschietti ( Ca ) de multiplier les clins d’oeil aux films du DC Universe et de resortir de la naphtaline le Batman de Tim Burton, Michael Keaton. Malgré un final inutilement testostéroné, le film réussit où nombre de films de super-héros ont échoué en maintenant un bon équilibre entre action et humour. Bonne surprise.