Persona 5 Strikers
Par Cédric Coppola
Joker et ses amis sont de retour ! Fort de leur succès dans Persona 5 Royal, les voleurs fantômes reviennent. Et ils sont toujours en grande forme. A la fois suite et spin-off, Strikers bouscule les habitudes et ravira également les amateurs de jeux d’action et de la saga Warriors. Après Fire Emblem et Zelda, c’est donc une autre série phare du jeu de rôle qui s’essaie au beat’em all, mettant en scène le combat d’un petit groupe contre une horde d’ennemis qui lui fonce dessus simultanément. Et comme dans les deux autres cas, le résultat est probant. Cependant le jeu développé par Omega force ne se limite pas à ces phases bastons où l’on utilise ses pouvoirs et switche entre les différents protagonistes. Non, il reprend les bases de son illustre aîné en plongeant le joueur dans différents endroits de Tokyo, développe les relations et soigne son scénario qui ne lésine ni sur les coups de théâtre ni sur l’aspect fantastique, avec les fameuses dimensions parallèles.

Une fois dans les donjons – que l’on peut désormais visiter à son rythme, sans être limité par une date fatidique – il s’agit de se frayer un chemin, de résoudre différentes énigmes et d’étaler ses compétences. Les fameuses Persona, toutes spécialisées dans une magie distincte, sont logiquement de la fête et leurs apparitions promettent des moments hautement spectaculaires. Certes, les fans du tour par tour seront surpris de la tournure provisoire prise par la franchise, mais ce changement s’oublie vite et colle finalement à l’évolution de ces étudiants pas comme les autres. Même si l’histoire peut se suivre sans avoir parcouru le précédent opus, on conseillera toutefois de le terminer pour comprendre tous les tenants et les aboutissants et s’attacher davantage aux membres de la joyeuse bande. Quant à l’aspect technique, il est une nouvelle fois au top et l’ensemble dégage toujours une classe folle. On note aussi la présence de textes en français ce qui le rend accessible à tous. Une très bonne pioche ! (Jeu PS4 testé en émulation sur PS5)
Le Fantôme du cinéma français
Par Ph.D
Il devrait être le Louis B. Mayer ou le Samuel Goldwyn français. Né du mauvais de l’Atlantique, Bernard Natan n’est que le grand oublié du cinéma français : un véritable fantôme ! Arrêté et jugé en 1939 par la police et la justice de Vichy sur de fausses accusations de malversations financières, mort à Auschwitz et aujourd’hui totalement oublié, Bernard Natan n’a jamais été vraiment réhabilité. On lui doit pourtant d’avoir repris et sauvé de la faillite le groupe Pathé, d’avoir créé à Paris des studios de cinéma dignes de ceux d’Hollywood, d’y avoir produit et fait tourner quelques-uns des plus grands films français des années 20-30, d’avoir développé le plus grand réseau de salles de cinéma du pays, d’avoir fait découvrir aux français les premiers dessins animés de Walt Disney, d’avoir cru le premier au cinéma parlant, à la couleur et à l’ancêtre du cinémascope… Son seul tort aura été d’être né juif (en Roumanie, sous le nom de Tanezapf), à la mauvaise époque et au mauvais endroit. Cela lui sera fatal, après que la crise de 1929 ait mis à mal les finances du groupe Pathé et que la montée de l’antisémitisme ait ouvert la voie à l’occupation nazie et à la collaboration. Dans un style toujours très imagé, l’historien du cinéma et biographe Philippe Durant, retrace le destin de ce grand patron visionnaire et réhabilite enfin sa mémoire. Court récit solidement documenté, Le Fantôme du cinéma français (sous titré « Gloire et chute de Bernard Natan« ) se lit comme un roman.
PlutoTV : c’est pas dingo
Par Phil Inout
Par ces temps plus ou moins confinés, on ne va pas se plaindre de voir l’offre de télévision s’enrichir dans notre beau pays. Ainsi après Salto, la plateforme de streaming de France Télévisions voici venir PlutoTV qui se présente comme une plateforme de chaines thématiques accessible gratuitement depuis le Net ainsi que sur les smartphones et tablettes via l’application dédiée ou ses les télés connectées avec Android TV. Mise en ligne le 8 février 2021, PlutoTV propose une quarantaine de chaines de divertissement (séries, films, documentaires, téléréalité…) émettant en continu et une centaine de programmes à la demande. La double originalité de la plateforme est d’être immédiatement accessible, sans inscription ni abonnement, et de diffuser à la fois du direct et de la VoD. On peut ainsi regarder des films et des programmes télé au kilomètre comme sur sa bonne vieille téloche ou piocher dans le catalogue pour voir un vieux film américain en VF, des dessins animés japonais ou des feuilletons français datant de l’an pèbre. Bref, PlutoTV c’est pas dingo, mais c’est gratuit. Les vrais téléphages apprécieront.
Marquis : Aurora
Par Phil Inout
A peine reformé, le vétéran des groupes Rennais, Marquis de Sade, a dû faire face au suicide de son chanteur charismatique Philippe Pascal. Mais un nouvel album était sur les rails, avec notamment des sessions new-yorkaises géniales avec Richard Lloyd et James Chance, que personne ne voulait voir disparaître à la poubelle. Franck Darcel et les Marquis survivants décidèrent donc de mener au bout le projet, à condition de trouver un nouveau chanteur et de changer de nom. Simon Mahieu, chanteur flamand de 32 ans est auditionné et -miracle !- ça colle tout de suite. Le groupe s’appellera Marquis et l’album Aurora, comme pour marquer un nouveau départ. On y entend aussi Etienne Daho, vieux compagnon de route, sur un titre tubesque (« Je n’écrirai plus si souvent« ) qui est aussi un hommage à Philippe Pascal et Dominic Sonic (hélas décédé depuis) sur une superbe reprise du Velvet Underground (« Ocean« ). Le reste est du Marquis (de Sade) pur jus, hérissé de guitares et truffé de textes multilingues (français, anglais, allemand, Suisse, portugais) qui perpétuent l’esprit « européen » du groupe. Une magnifique réussite.
Foo Fighters : Medecine at Midnight
Par Phil Inout
On avait cru comprendre que le nouvel album des Foo Fighters (leur dixième en date) serait « dansant ». Cette bonne blague ! A part le premier titre « Making a Fire » et ses chœurs à la Sha Na Na, rien ici ne risque de faire d’ombre à Beyoncé. Medecine at Midnight se présente plus comme une louable tentative d’alléger la musique hard des Fighters, qui a fait ses preuves en live mais jamais totalement convaincu en studio. L’album y parvient, sans pour autant révolutionner la formule. A deux ou trois titres près (« Cloudspotter », « Medecine at Midnight »), le groupe de Dave Grohl a vite fait de retomber dans ses travers et d’aligner les gros rocks surproduits (« No Son of Mine », « Holding Poison ») et les ballades acoustiques sans intérêt (« Waiting on a War », « Chasing Birds »). Le disque ne contient que neuf titres, mais on peine à arriver au bout sans zapper. En tout cas, on ne se relèvera pas la nuit pour reprendre un shoot de sa médecine.
Gods Will Fall
Par Cédric Coppola
Attention aux apparences : malgré son aspect Diablo ou Torchlight, Gods will fall se démarque de ces hits et trouve sa propre voie. Une envie d’innover de la part de Clever Beans, boite qui livre donc un jeu original, qui sans aller au bout de son concept, parfois frustrant, mérite le coup d’œil. Lassé de la cruauté des dieux, un groupe de guerriers décide de prendre d’assaut leurs donjons, histoire de régler les comptes une fois pour toutes. Presque sans surprise, le rapport de force ne plaide pas en faveur des gamers, qui autant prévenir les moins téméraires, vont se heurter à un véritable challenge. Gods will fall est, en effet, un titre difficile, nécessitant un certain skill pour triompher. En vue en plongée, l’idée est de faire entrer un à un ces héros et ces héroïnes dans les antres des divinités. Premier problème la puissance des boss est aléatoire... Second souci, chaque échec influe sur le moral du reste des troupes… Enfin, les ennemis tout comme les pièges sont aussi nombreux que vicieux. Autant de variables ajoutent du challenge tout en apportant du neuf lors de chaque partie. Heureusement certaines aides, tels des bonus récoltés lors des succès, permettent de ne pas se décourager. Dans le feu de l’action ce dungeon RPG mâtiné de Rogue-Lite procure de bonnes sensations. On peut toutefois regretter une physique assez lourde des personnages, ce qui ralentit l’action. Heureusement, ces derniers possèdent leurs propres caractéristiques et un armement unique. De quoi doper à minima la rejouabilité. (Jeu PS4 testé en émulation sur PS5)
Amazon Prime : Rock en stock
Par Phil Inout
De toutes les plateformes de streaming, Amazon Prime Video est probablement celle qui offre le plus de contenus musicaux. Les amateurs de rock sevrés de concerts depuis le début de la pandémie de Covid y trouveront forcément de quoi étancher leur soif de décibels. Voici une sélection de concerts filmés, à voir en streaming sur Prime avec la barre de son sur 11 (et les sous titres anglais pour afficher les paroles des chansons) :
Aerosmith, Donington 2014 : un live incontournable du groupe de Steven Tyler et Joe Perry, trés bien filmé et avec un excellent son. Bien meilleur que la version qui traîne sur Youtube…
Alice Cooper, live at Montreux : en juillet 2005, le Coop’ toujours bien en voix faisait son numéro de cirque au Festival de Montreux. Les hits, le maquillage, le haut de forme, la cravache, les béquilles, la camisole, les vierges sacrifiées… Tout y est ! Et le groupe déchire.
Jeff Beck, live at Ronnie Scott’s : Filmé en résidence dans un club de jazz londonien aussi minuscule que réputé Jeff Beck donne le meilleur de son jeu de guitare stratosphérique devant un parterre de connaisseurs, dont un certain Jimmy Page, visiblement aux anges.
The Who, Isle of Wight 2004 : de retour au festival de l’ile de Wight, où ils avaient fait sensation en jouant pour la première fois Tommy, leur fameux opéra rock, les Who de Pete Townshend et Roger Daltrey alignent leurs tubes avec une détermination sans faille et un trés GROS SON.
Rolling Stones, Sweet Summer Sun : autre retour, celui des Stones à Hyde Park pour un concert musicalement bien meilleur (même si moins chargé d’émotion) que celui de 1969, au lendemain de la mort de Brian Jones.
Deep Purple, Perfect Strangers Tour: En 1984, le groupe original se réunissait pour la dernière fois autour de Richie Blackmore pour un nouvel album (Perfect Strangers) et une tournée qu’il ne fallait pas rater. L’image date un peu (format VHS) mais la musique pas.
Bad Co at Wembley: Bad Company fut un des premiers « super groupes » des années 70, né de la fusion de Free, de Mott the Hoople et de King Crimson. Séparés après une carrière météorique et essentiellement américaine, peu ont eu la chance de les voir en live dans notre pays. D’où l’intéret de ce concert de reformation, où Paul Rodgers et ses hommes revisitent leurs vieux rocks inusables pour le plus grand bonheur du public de Wembley.
Steven Wilson Home Invasion : en 2018, le secret le mieux gardé du rock anglais jouait pour une fois l’ouverture avec une tournée très ambitieuse, en support de l’album To The Bone. Excellente manière de découvrir la musique de Steven Wilson.
Toto, live in Poland : en 2013, Toto fêtait son 35e anniversaire avec une tournée mondiale sold out qui passait par la Pologne, où le show a été filmé. Des tubes comme s’il en pleuvait.
George Thorogood at Montreux : le guitariste américain, spécialiste du boogie et du bottleneck, enflamme la scène du Montreux Jazz Festival avec ses Destroyers et sa Gibson demi caisse. Un des nombreux concerts filmés du MJF disponibles sur Prime (Patti Smith, Santana, ZZ Top, Deep Purple, Phil Collins, Alanis Morissette, Moody Blues, Ray Charles…)
Steven Wilson : The Future Bites
Par Ph.D
Le futur pique ? Le présent aussi ! Mais rien de tel qu’un nouvel album de Steven Wilson pour le rendre plus supportable. The Future Bites est son sixième, probablement son meilleur et, en tous cas, le premier disque important de 2021. « Le plus grand artiste anglais dont vous n’avez jamais entendu parler« , comme est souvent présenté l’ex- Porcupine Tree, a tout mis dans ces neuf titres, qui sonnent tantôt comme du Gary Glitter (« Eminent Sleaze« ), tantôt comme du Arcade Fire (« Self » et son clip génial, à voir ci dessous), tantôt comme du Prince (l’intro de « Man of the people » pompée sur celle de « Sign O The Times« ), tantôt comme du Bowie 90’s (« Follower« ), tantôt comme du Chemical Bros (« Personal Shopper« ), tantôt comme du Floyd (« Count of Unease« ), tantôt comme… Tout ça à la fois (« King Ghost« ) ! Ça fait drôle, mais qu’est ce que c’est bon !
Jeux de moto
Par Cédric Coppola
Véritables spécialistes des deux roues, les ritals de Milestone déboulent enfin sur PS5 avec deux de leurs titres fétiches : MXGP 2020 pour les amateurs de courses en terrain sinueux et Ride 4 pour ceux qui préfèrent l’asphalte. Des propositions qui s’inscrivent dans la continuité tout en proposant une expérience Next Gen concluante, à défaut d’être révolutionnaire. Avis à tous ceux qui aiment les bosses et les figures spectaculaires, MXGP 2020 est taillé pour eux. Accessible au plus grand nombre, le titre permet après un temps d’adaptation de vivre des courses à haute intensité. Plus fluide comparé à la PS4, le titre bénéficie également d’un upgrade graphique. Et comme la Dualsense est bien utilisée, avec des vibrations omniprésentes, l’immersion et le plaisir sont là étant donné que la série s’adresse aussi bien aux débutants qu’aux gamers confirmés. En effet, le motard virtuel peut déterminer s’il souhaite une physique arcade ou réaliste avant de se lancer en piste. En ce qui concerne la carrière, elle reste simple et efficace. On crée son avatar, choisit son sponsor puis on participe à différents championnats contre les « vrais » pilotes. Les licences étant au rendez-vous. Cependant l’une des forces de la franchise est la possibilité de créer ses propres pistes avant de les partager avec la communauté. Des virages aux obstacles en passant par le décor, tout est paramétrable. Enfin, le Playground, un terrain de jeu immense où l’on peut s’entraîner avant de relever des défis est toujours présent. A lui seul, il dope la durée de vie.

Le cas de Ride 4 est à peu près similaire. Et avant toute chose on signalera que le passage de la version PS4 à son homologue PS5, pour ceux qui avaient acheté le jeu se fait sans coût supplémentaire. Cet opus s’appuie toujours sur l’intelligence artificielle Anna qui rend plus crédible les comportements des concurrents. Dans un souci de réalisme, la gestion de l’usure des pneus a été améliorée et les arrêts aux stands font leur apparition. Avec plus de 150 bécanes et une trentaine de circuits de par le monde à maitriser, il y a de quoi faire. Sans doute jugée trop fantaisiste sur Ride 3, avec ces différents journaux à ouvrir pour débloquer de nouvelles courses, le mode principal revient à une forme classique en exigeant de se perfectionner dans certains domaines. Le online est aussi de la partie. Sur PS5, on note la présence de graphisme en 4K et d’un rendu à 60 images / seconde. Un meilleur confort donc. Il y a aussi plus de motos en course. A l’instar de MXGP 2020, le SSD optimise les temps de chargement et le retour haptique du Pad est très satisfaisant. De quoi ravir les adeptes de la discipline. (Jeux testés sur PS5)
Thomas Naïm : Sounds of Jimi
Par Ph.D
Reprendre du Jimi Hendrix, pour un guitariste, est un exercice particulièrement casse-gueule. A part Stevie Ray Vaughan, la plupart de ceux qui s’y sont risqués se sont plutôt ridiculisé. Qu’attendre d’un album de covers d’Hendrix par un guitariste de jazz français ? Il a faut déjà une conscience professionnelle chevillée aux oreilles pour se risquer à l’écoute, même si l’on sait que l’homme a accompagné les efforts discographiques et scéniques d’artistes aussi respectables que Hugh Coltman, Hindi Zahra, Sebastien Tellier, Ala.ni, Mayra Andrade, Tiken Jah Fakoly, Blick Bassy, Idrissa Diop, Albin de la Simone, Claire Diterzi ou Renan Luce… Et là, surprise totale : au lieu d’être dans la démonstration de force (comme un Poppa Chubby, par exemple) ou dans la copie note pour note (comme beaucoup d’autres), Thomas Naïm joue les chansons d’Hendrix, pas forcément les plus connues, comme si c’étaient les siennes. Avec son style et un son à lui: coulé, jazzy, funky, laid back, sans saturation ni wah-wah, avec juste une pointe de reverb’. Hugh Coltman et Célia Kameni chantent sur « Castles Made of Sand » , « If Six Was 9 » ou « Foxy Lady« , mais on préfère de loin les instrumentaux, comme « Manic Depression » transfiguré par la trompette d’Erik Truffaz… La musique coule naturellement et on redécouvre qu’Hendrix n’était pas seulement un instrumentiste génial : c’était aussi un grand compositeur. L’album s’écoute en boucle, à toute heure du jour et de la nuit. Gros coup de coeur !
Shame: Drunk Tank Pink
Par Ph.D
Qui de Shame ou de Fontaines DC sera déclaré meilleur groupe anglais de la décennie ? Au cap toujours difficile du deuxième album, impossible de les départager. Comme leurs concurrents Dublinois, les Shame ont gagné en maturité ce qu’ils ont (à peine) perdu en puissance brute depuis leur premier effort. Produit par James Ford (Arctic Monkeys, Foals), Drunk Tank Pink est plus diversifié et élaboré que Songs of Praise, déflagration sonique de 2018. On croit parfois entendre du Talking Heads, du B52’s, voire du Bowie période Berlin, derrière la rage punk du quintet de Brixton. Mais qu’on se rassure: l’énergie du gang de Charlie Steen, le chanteur Strummerien de Shame, est intacte. La fin de l’album, à partir de « Dog Day« , est une boucherie. On rêve de pouvoir aller pogoter sur leur musique en festival cet été.
Hyrule Warriors: l’ère du fléau
Par Cédric Coppola
Véritables spécialistes des deux roues, les ritals de Milestone déboulent enfin sur PS5 avec deux de leurs titres fétiches : MXGP 2020 pour les amateurs de courses en terrain sinueux et Ride 4 pour ceux qui préfèrent l’asphalte. Des propositions qui s’inscrivent dans la continuité tout en proposant une expérience Next Gen concluante, à défaut d’être révolutionnaire.
Avis à tous ceux qui aiment les bosses et les figures spectaculaires, MXGP 2020 est taillé pour eux. Accessible au plus grand nombre, le titre permet après un temps d’adaptation de vivre des courses à haute intensité. Plus fluide comparé à la PS4, le titre bénéficie également d’un upgrade graphique. Et comme la Dualsense est bien utilisée, avec des vibrations omniprésentes, l’immersion et le plaisir sont là étant donné que la série s’adresse aussi bien aux débutants qu’aux gamers confirmés. En effet, le motard virtuel peut déterminer s’il souhaite une physique arcade ou réaliste avant de se lancer en piste. En ce qui concerne la carrière, elle reste simple et efficace. On crée son avatar, choisit son sponsor puis on participe à différents championnats contre les « vrais » pilotes. Les licences étant au rendez-vous. Cependant l’une des forces de la franchise est la possibilité de créer ses propres pistes avant de les partager avec la communauté. Des virages aux obstacles en passant par le décor, tout est paramétrable. Enfin, le Playground, un terrain de jeu immense où l’on peut s’entraîner avant de relever des défis est toujours présent. A lui seul, il dope la durée de vie.
Le cas de Ride 4 est à peu près similaire. Et avant toute chose on signalera que le passage de la version PS4 à son homologue PS5, pour ceux qui avaient acheté le jeu se fait sans coût supplémentaire. Cet opus s’appuie toujours sur l’intelligence artificielle Anna qui rend plus crédible les comportements des concurrents. Dans un souci de réalisme, la gestion de l’usure des pneus a été améliorée et les arrêts aux stands font leur apparition. Avec plus de 150 bécanes et une trentaine de circuits de par le monde à maitriser, il y a de quoi faire. Sans doute jugée trop fantaisiste sur Ride 3 avec ces différents journaux à ouvrir pour débloquer de nouvelles courses, le mode principal revient à une forme classique en exigeant de se perfectionner dans certains domaines. Le online est aussi de la partie. Sur PS5, on note la présence de graphisme en 4K et d’un rendu à 60 images / seconde. Un meilleur confort donc. Il y a aussi plus de motos en course. A l’instar de MXGP 2020, le SSD optimise les temps de chargement et le retour haptique du Pad est très satisfaisant. De quoi ravir les adeptes de la discipline. (Jeux testés sur PS5)
Fitness Boxing 2
Par Cédric Coppola
Si la WII avait ouvert le bal avec sa balance et le jeu Wii Fit, la Switch a dignement pris la relève des jeux de sport à domicile. Dans ce registre on conseillera notamment Ring Fit et son anneau magique qui fait suer autant qu’il amuse lors d’exercices ou le temps d’un périple palpitant ainsi donc que Fitness Boxing, lequel a su séduire grâce à sa faculté d’allier rythme et précision tout en brûlant les calories. Deux ans plus tard, une suite voit logiquement le jour et sans être une révolution améliore la formule. Le but est toujours de prendre un joycon dans chaque main et de suivre les directives de son coach en tapant le bon coup, au bon moment sur des musiques entraînantes. Au niveau de la précision, les uppercuts et jabs semblent mieux répondre que par le passé… mais attention le mouvement du corps et la force de frappe ont un impact sur la réussite des défis. Sans se substituer à un entraînement professionnel, le titre édité par Nintendo permet, tout comme son prédécesseur de se familiariser avec le sport cher à Rocky Balboa, tout en se divertissant à une cadence effrénée. On a donc droit à de véritables sessions de coaching, étalées de 10 à 40 minutes, entièrement personnalisables. Le suivi au quotidien est présent et on peut aussi bien bosser en cardio qu’à niveau plus élevé. Le temps de chaque session augmentant forcément la difficulté. L’autre bon point consiste à choisir les parties du corps à privilégier. Poitrine, ceinture abdominale, les biceps, cuisses, mollets… Complet, donc. Au niveau de la playlist, les développeurs d’Imagineer ont concocté une sélection pop d’une vingtaine de titres. Des versions instrumentales de titres de Bon Jovi, Earth, Wind and fire, Ed Sheeran, Justin Bieber, Village People, Katy Perry y figurent. Parmi les principales nouveautés, la plus marquante est l’arrivée du jeu à deux sur la même console. Pratique pour s’exercer en couple et se motiver mutuellement. Il est également possible de choisir entre trois nouveaux coachs, au look personnalisable. Enfin, dans l’optique d’inviter le sportif casanier à se lever du canapé, on pourra activer une alarme, même quand la console est en veille. D’où un titre qui tient son rang et pourra au choix faire patienter jusqu’à la réouverture des salles de sport ou faire bouger ceux qui n’ont pas le temps ou l’envie de s’y rendre. (Jeu testé sur Nintendo Switch, démo jouable téléchargeable gratuitement sur l’eShop)
Dragon Quest XI S
Par Cédric Coppola
Parcours chaotique pour Dragon Quest XI qui a connu des débuts mouvementés lors de sa première sortie au Japon en 2017 sur 3DS et PS4. Malgré ses qualités, le hit de Square Enix souffrait en effet de problèmes de rythme sur la console de Sony. Souci réparé lorsque le jeu a investi notre territoire l’année suivante, avec une édition Internationale convaincante… avant de s’améliorer encore par la suite lors de sa publication sur Switch. Des ajouts que l’on retrouve désormais sur les opus de salon, dans cette « Edition Ultime ». Ce pur J-RPG vous place aux commandes de l’Elu, un garçon vivant dans un village paisible, qui soudainement prend conscience de son don et de l’ampleur de sa mission. Accompagné d’alliés rencontrés en chemin, il arpente un monde coloré mais peuplé de créatures malveillantes, prend conscience des besoins de la population et se plonge dans de redoutables donjons. Comme dans les classiques de l’époque 8/16 bits, dont la série est issue, les combats se font au tour par tour. Usage d’armes, de pouvoirs, combos… La panoplie est aussi large qu’efficace. La nouveauté la plus visible est la transposition (non obligatoire) de l’aventure en 2D pixelisée. Du rétro à l’état pur. Autre bonne nouvelle : la présence des musiques en format MIDI qui apportent elles aussi un élan nostalgique. Du tout bon, qui montre la volonté de Square Enix de faire le pont entre les époques. Autres bonus de taille, les chapitres post-game ont été réintégrés. Ces derniers permettent d’en savoir plus sur les différents protagonistes, chacun étant au centre d’un périple unique. Quant à la quête Draconienne, elle se réserve aux puristes qui voudraient augmenter un challenge qui n’est pas très relevé à la base, pour peu qu’on prenne soin de farmer à minima et de forger son équipement aux feux de camps. Une très bonne pioche même si la version switch, par son côté portable reste au-dessus du lot. (Testé sur PS5)
BD : Vernon Subutex
Par Denis Allard
Faire d’un roman un best-seller, même quand on s’appelle Virginie Despentes, relève souvent de la loterie. Mais cela tient parfois à une seule grande idée : être en phase avec son époque. Vernon Subutex en est la parfaite illustration. Il est le récit de l’inexorable descente sociale d’un ex-disquaire et musicien d’un groupe de rock qui, ayant perdu son job puis son appartement, se retrouve subitement à la rue à Paris. De ce passé rock’n roll, va resurgir d’anciennes connaissances dont Alex Bleach qui, avant d’être foudroyé par le succès et la mort, fera de Subutex son légataire universel. Dès lors, Vernon Subutex va devenir le clochard le plus recherché de la capitale. Fort de ce succès public (1,5 million d’exemplaires vendus), critique (« Virginie Despentes touche au sommet de son art », selon Le Magazine Littéraire) et littéraire (prix Anaïs Nin, prix de la Coupole), le roman (trois tomes) a d’abord été adapté en série sur Canal+. De là à décliner l’aventure en bande dessinée, il n’y avait qu’un pas… Habilement franchi. Dans cet univers baroque aux couleurs flashy, le trait de Luz et la plume de Despentes font rejaillir à merveille le parcours chaotique de ce héros urbain malgré lui. Le niveau de couleurs, utilisées en bi, tri et quadrichromie selon les planches, restitue pleinement les personnages hétéroclites qui composent cette histoire et en accentue l’aspect musical et décalé. On éprouve facilement de l’empathie pour le personnage de Vernon Subutex, victime expiatoire des temps modernes mais aussi pour La Hyène, version contemporaine de la chasseuse de primes et reflet antinomique de notre héros. Une Bd passionnante sous bien des aspects qui s’achèvera dans un tome deux à paraître. En attendant, pourquoi pas, une déclinaison de Vernon Subutex en jeu vidéo ? À suivre.
















