Charlotte Cardin : Phoenix
Par Ph.D
Elle a su se faire attendre et elle a bien fait. Après deux EP’s remarqués en 2016-2017 (même Elton John avait craqué), le premier album de Charlotte Cardin est enfin là et il va tout défoncer. Si la voix et les chansons d’Adèle vous manquent essayez voir celles de Charlotte. Vous ne perdrez pas au change. « Meaningless » , le premier single avait allumé la mèche sur un tempo dance electro. « Anyone Who Loves Me » le second est une ballade qui va faire fondre les coeurs des plus endurcis. Les autres chansons (qu’elle a coécrites avec Jason Brando) sont à l’avenant : la quebecquoise sait tout faire et tout chanter, même en français (« Je quitte« ), avec un timbre à la fois critallin et délicatement voilé qui rend sa voix immédiatement reconnaissable. A part Jorja Smith, on ne lui connaît aucune concurrente sur la scène internationale. Phoenix sera à coup sur un des albums de l’été 2021.
Rencontre : Steve Cropper
Par Philippe DUPUY
On ne peut pas dire qu’il occupe démesurément l’espace médiatique. Pourtant Steve Cropper est, à 79 ans, une légende vivante de la guitare électrique. Pilier du label Stax, il a signé avec Booker T. and The M.G.’s et les Blues Brothers quelques classiques de la musique populaire. Aussi quand il arrive que Le Colonel (son surnom chez les Brothers) publie un nouvel album, on dresse l’oreille. Entregistré pendant le confinement, Fire it Up, son dernier effort, est une petite merveille intemporelle. Du ryhthm’n’blues comme on n’en fait plus, avec ce toucher de guitare incomparable sur lequel le temps n’a aucune prise. La sortie de l’album nous a rappelé qu’on avait rencontré le Colonel en 2017, à l’occasion de la venue des Blues Brothers aux Nuits du Sud de Vence. Voici l’interview qu’il nous avait accordée en arrivant à son hôtel avec le chanteur des Brothers, Bob Paparozzi…
Heureux d’être de retour sur la Côte d’Azur?
Nice est une de nos villes favorites.Ca tombe bien puisque, grâce à l’aéroport, on y passe forcément, où qu’on joue dans le Sud de la France.On a des super-souvenirs à Nice Jazz à Monaco et à Juan.Mais c’est la première fois qu’on se produit aux Nuits du Sud de Vence et on s’en réjouit. Là, on arrive de Norvège et de Pologne.Autant vous dire que quand on nous propose une date en été dans le Sud de la France, on ne dit pas non.Le public français a toujours été super avec nous.Il connaît bien notre musique et chante en chœur les paroles. Il y a un lien spécial. En plus de la bonne bouffe et du vin, cela va sans dire…
Qu’est ce qui fait encore courir les Blues Brothers?
L’amour de la musique et celui des fans nous tiennent ensemble.Les films sont peut-être oubliés, mais la musique des Blues Brothers continue à vivre encore et toujours.
Ca a été dur d’effacer l’étiquette «groupe de cinéma»?
Non, parce qu’on jouait ensemble avant d’être dans le film. Mais c’est vrai qu’au début, les critiques pensaient que c’étaient deux comiques qui s’amusaient à jouer de la musique. Ce que même les fans du film ignorent, c’est que John Belushi était un grand fan de blues, un batteur et un chanteur accompli.Idem pour Dan Aykroyd, qui a une formation musicale solide et joue très bien de l’harmonica. Le film a ressuscité le blues qui était totalement oublié. C’est grâce à lui, qu’il y a des festivals de blues partout aujourd’hui encore.
Pourtant, les Blues Brothers ne jouent pas vraiment du blues…
C’est vrai: on ne joue pas de blues, mais on l’a rendu célèbre.Et populaire! Ce qu’on fait, c’est du rhythm’n’blues.C’est de la musique de danse, pour faire la fête.De la feelgood music.Mais il y a quand même un vrai blues dans notre setlist.
Qu’est ce qui vous a poussé à reformer le groupe en 1988?
Quand John Belushi est mort, on a tout arrêté. C’est Dan Aykroyd qui nous a réunis pour un anniversaire. Après le set, Lou Marini, m’a dit: «Il faut qu’on s’y remette, c’est trop le pied». C’est vrai que c’est bon d’être un Blues Brother.
La légende veut que vous ayiez découvert Otis Redding. En vrai, ça c’est passé comment ?
J’étais vendeur chez Satellite Records à Memphis pour croûter parce que, comme guitariste, je ne gagnais pas encore ma vie avec mon groupe, Booker T & the MG’s.Ils avaient ouvert un studio d’enregistrement dans l’arrière-boutique et comme j’y passais plus de temps qu’au magasin, la patronne m’y a collé. Un jeune gars du nom d’Otis Redding faisait le forcing pour qu’on l’auditionne, mais on était débordés.C’est Al Jackson, notre batteur, qui l’avait déjà entendu chanter dans un club, qui m’a forcé à l’écouter. Il a suffi qu’Otis ouvre la bouche… Deux secondes après, je fonçais à la console pour que l’ingénieur prépare les bandes. Il a fallu que je coure sur le parking récupérer Duck Dunn, notre bassiste, qui rentrait chez lui. On s’y est mis et, en deux temps trois mouvements, c’était dans la boîte.La chanson s’intitulait «These Arms Of Mine».Elle fait désormais partie de l’Histoire de la musique populaire. Aujourd’hui encore mes disques préférés de la période Stax sont ceux d’Otis Redding. Avec ceux de Booker T & the MG’s, évidemment !
Nellcote : la véritable histoire
Par Philippe DUPUY
Véritable « monument historique du rock », depuis son occupation par les Rolling Stones à l’été 1971 (lire ici), la villa Nellcote à Villefranche sur mer fait partie intégrante de la mythologie stonienne, en partie grâce aux centaines de photos prises à l’époque par Dominique Tarlé. Alors à peine majeur, le photographe a passé presque autant de temps dans la maison que ses locataires légitimes, Keith Richards et sa compagne Anita Pallenberg, qui avaient offert de l’héberger le temps de faire ses photos. Six mois après, il y était encore ! C’est donc fort logiquement vers lui que s’est tourné Benoît Jarry lorsqu’il s’est agi d’illustrer le beau livre historique qu’il consacre à la villa avec sa sœur Florence Viard : « Je connaissais ses photos comme tout le monde et j’espérais le convaincre de nous en confier une ou deux, raconte l’ancien journaliste de RMC, passionné d’histoire et de musique. Il a sauté sur l’occasion pour revenir à Villefranche, où il n’avait plus mis les pieds depuis l’époque. On a parlé pendant cinq heures et non seulement il a accepté d’illustrer le livre mais, en plus, il a écrit la préface !« . Entamé comme une enquête historique sur les différents propriétaires de la villa Nellcote (dont un rescapé du Titanic) , le livre a ainsi pris une tournure nettement plus rock’n’roll, avec un long développement sur le séjour des Stones qui ravira les fans du groupe. Mais les amateurs d’histoire locale y trouveront aussi leur compte car on y apprend beaucoup de choses. Benoît Jarry et sa soeur Florence n’ont pas écumé pour rien les archives départementales et les bibliothèques pendant deux ans : « Retracer l’historique complet de la villa fut une enquête au long cours, pleine de rebondissements et de surprises, se souvient l’ancien journaliste. On a, par exemple, découvert qu’il existait des liens étroits entre la villa et l’hôtel du Parc Impérial à Nice , construit par les mêmes promoteurs, Eugène Thomas et Benoît Gay« . Il semble, par contre, que l’occupation de la villa par la gestapo pendant la guerre (rapportée par Keith Richards dans ses mémoires) ne soit qu’une légende : « On n’a rien trouvé qui en atteste, affirme Jarry. Mais il n’est pas exclu que des soldats allemands aient habités quelques temps la maison. Cela expliquerait que Dominique Tarlé y ait retrouvé une malle militaire contenant des médicaments« . Le livre s’achève sur le dernier propriétaire de la villa, Viktor Rashnikov. Le millardaire Russe, propriétaire d’un des plus grands yachts du monde (Ocean Victory), l’a acquise en 2007 pour la modique somme de 83 millions d’euros et en a profité pour acheter aussi la villa d’à côté (Les Figuiers), moyennant quelques dizaines de millions supplémentaires. Cela lui a permis d’agrandir le parc en fusionnant les deux propriétés, au prix de travaux pharaoniques. Mais Nellcote n’est plus à une folie près !
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MotoGP 21
Par Cédric Coppola
A n’en pas douter, le championnat de Moto GP connaît un véritable engouement sur notre territoire. En plus d’être diffusée sur Canal +, la discipline passionne par la présence du niçois Fabio Quartararo et du cannois Johann Zarco qui squattent les podiums. Le premier étant même bien parti pour finir champion du monde ! Quoi de mieux que cette saison donc, pour se lancer sur les pistes ? C’est dans ce contexte que les italiens de Milestone, véritables spécialistes du genre (on leur doit aussi les séries Ride et MX GP) sortent l’opus « 21 ». Une mise à jour annuelle qui déboule notamment sur PS5 et Xbox Séries X. Sur ces dernières, les graphismes y sont plus fins, la fluidité calée à 60 fps agréable et le retour haptique de la Dualsense sur la console de Sony, avec les vibrations qui vont avec, améliore les sensations. Ces dernières sont d’ailleurs bonnes, avec une gestion efficace de la physique et un rendu sonore convaincant. Une fois son bolide dompté – ce qui n’est pas une mince affaire – on prend du plaisir. A noter que les habitués de la licence seront en terrain connu… un peu trop même… Les changements, comparés au précédent volet, ne sont en effet pas si nombreux. On note même la disparition du mode « Historique ». Heureusement, celui-ci était loin d’être incontournable. En plus des tracés et des pilotes officiels, avec des stars modélisées – même si on les voit forcément 99¨% du temps derrière leur casque -, le jeu propose une belle immersion. Si le déroulé de la carrière est classique, la possibilité de démarrer en bas de l’échelle en Moto GP 3 avant de gagner en popularité assure une marge de progression et une durée de vie solide. On note aussi que les aides au pilotage sont paramétrables, que la fonction « rewind » est présente. Les débutants seront donc ravis de pouvoir remonter le temps pour annuler une chute. L’intelligence artificielle ANNA fait également son retour pour plus de réalisme. Elle n’empêche pas toutefois certains comportements étranges des adversaires. En résulte un opus légèrement amélioré, à conseiller surtout à ceux qui veulent s’essayer virtuellement aux deux roues ou tout simplement jouer sur Next gen, avec un confort optimum. (Jeu testé sur PS5)
Poison Control
Par Cédric Coppola
Nippon Ichi Software revient avec un nouveau jeu… totalement barré qui, comme souvent chez l’éditeur japonais, ne ressemble à aucun autre puisqu’il s’agit cette fois d’une virée en enfer… Un endroit empoisonné et peuplé de dangereuses créatures qu’il faut abattre afin de libérer certaines âmes et d’être enfin admis au paradis. Un pitch étrange pour un titre qui mérite le détour. Présenté sous la forme d’un TPS – jeu de tir à la troisième personne – Poison Control possède une véritable atmosphère, avec des tons rouges assez flashy, pour un résultat qui en dépit d’un certain retard technique, est atypique et surtout cohérent. Le gameplay nerveux s’organise en deux phases : l’une où l’on tire tout simplement sur les mécréants, en prenant soin de ne pas tomber à sec questions munitions (la recharge est assez longue) et des moments où notre héros laisse sa place à sa petite acolyte qui va récolter le poison au sol. L’idée étant de piéger les adversaires pour les abattre plus rapidement, si possible avec style. Présentés sous la forme d’arènes, les niveaux se renouvellent à minima grâce à différents objectifs. Un micro côté RPG, où l’on développe la relation entre les deux personnages complète le tout. Cette dernière permet aussi d’améliorer ses capacités. Sans être incontournable, la proposition accroche dès les premières minutes. On la conseillera cependant à ceux qui maîtrisent la langue de Shakespeare tant les dialogues sont nombreux et non traduits… l’histoire étant assez tarabiscotée ! (Jeu testé sur PS4 Pro, également disponible sur Nintendo Switch)
It Takes Two
Par Cédric Coppola
Joueurs solitaires… passez votre chemin ! Spécialisé dans les jeux pensés pour être pratiqués à deux, en coopération – on leur doit A Way Out , les développeurs suédois de Hazelight Studios remettent le couvert avec It Takes Two, lequel se savoure de préférence en couple. La raison ? Les deux héros May et Cody, sur le point de divorcer, sont transformés en poupées suite à un sort jeté par leur fille. A eux de devoir agir ensemble pour se sortir de cette délicate situation… et peut être, au bout du compte, réaliser qu’ils sont toujours faits l’un pour l’autre. Sur une thématique sérieuse, la séparation, le titre estampillé EA Originals tient toutes ses promesses et fait partie des rares à donner véritablement l’impression de jouer ensemble. Et en dehors de quelques mini-jeux, très drôles, implantés au fil de l’aventure, il n’y a aucune compétition entre le duo. Pas de score, de bonus ou de gagnant… Toujours dans cet ordre d’idées, la mort n’est pas punitive puisque le personnage réapparaît à l’endroit de l’échec, sans que cela affecte le partenaire. Contre les boss c’est une autre paire de manche, mais il faut les recommencer seulement si les deux joueurs perdent en même temps. Malin. Plus que la direction artistique – inspiration Little Big Planet par le style des poupées – aux couleurs un peu trop ternes et teintes orange, on retient le level design. Dans des niveaux qui empruntent au quotidien domestique : on note un aspirateur, une caisse à outil… May et Cody affrontent mille dangers et résolvent des énigmes en faisant parler leurs réflexes. Petit exemple : au deuxième niveau, elle dispose d’un marteau et lui, de plusieurs clous. En envoyant ces derniers sur différentes surfaces, il créé des points d’accroches pour que sa compagne puisse atteindre une zone à priori inaccessible. Elle, de son côté, peut frapper sur différents mécanismes qui vont ouvrir d’autres chemins. Et ainsi de suite… Parfois il faut aussi synchroniser ses actions très rapidement. Fous rires et petites disputes garanties ! Des situations comme celles-ci, It takes two en regorge. Le jeu a le bon goût aussi de ne pas se répéter et de proposer un challenge ni trop simple, ni trop dur. Ce qui n’est pas si fréquent. Notons aussi que le split-screen, à la verticale, nécessite un temps d’adaptation mais s’avère pratique au final. Autre bon point, le jeu peut aussi se jouer en ligne… avec un seul exemplaire acheté ! Pour cela, le second joueur doit télécharger gratuitement sur le store une version spéciale et recevoir une invitation du propriétaire. Une très bonne idée qui permettra à un plus grand nombre de profiter de cette petite pépite. (Jeu testé sur PS5 et en ligne avec une PS4, également disponible sur Xbox One et Xbox Series)
Interview : Gérard Lanvin
Par Phil Inout
Rencontré à Nice pour la sortie de Papi Sitter, la comédie de Philippe Guillard, Gérard Lanvin nous avait parlé de son amour pour la musique en général et pour celle de son fils Manu en particulier. L’album qu’ils ont enregistré ensemble (Ici bas, sortie le 21 mai) n’est donc qu’une demi surprise. Le fait que les textes soient aussi engagés (dans « Entre le dire et le faire » Lanvin se paye à la fois Sarkozy, Hollande et Macron) n’en est pas une du tout quand on connaît le franc parler du bonhomme…
C’est rare de vous voir en tournée promo…
Pourtant, j’adore ça. Je viens toujours en région avec plaisir. Surtout dans la vôtre qui me rappelle quelques-uns de mes meilleurs souvenirs de tournage : Le Fils préféré de Nicole Garcia et Les Spécialistes de Patrice Leconte avec mon ami Bernard (Giraudeau N.D.L.R). Avec le temps, j’ai noué des relations heureuses avec le public azuréen..
Avant d’être papi dans le film de Philippe Guillard, quel père avez-vous été ?
Un papa plus à cheval sur les principes, sans doute, c’est générationnel. Mais nos métiers incitent quand même à la barjotterie. Mes deux fils ont été élevés dans le rock’n’roll, avec une mère chanteuse et un père comédien. Ils sont devenus artistes tous les deux. Manu fait du blues, l’autre est DJ au Brésil. On était très lié à Trust et Téléphone à une époque. À la maison, il y avait plus de musiciens que d’acteurs. J’aurais aimé faire de la musique mais je n’étais pas assez bon. J’avais appris trois accords de guitare pour Marche à l’Ombre, mais c’était trop dur, j’ai laissé tomber. Un jour Manu est passé devant la guitare et m’a demandé s’il pouvait en jouer. J’ai dit : vas-y ! Aujourd’hui, c’est une bête de scène. Il me permet de chanter parfois avec lui sur scène. C’est un kif, le contact direct avec le public.
Vous dites toujours avoir fait du cinéma par hasard. Jusqu’à quel point ?
Je ne me sentais pas une fibre particulière, mais j’étais attiré par le métier parce que j’avais un copain dont le père était comédien. Il m’a amené un jour le voir au théâtre et j’ai découvert les coulisses. Ça m’a fasciné. Sans y penser davantage, c’est quelque chose qui m’attirait. Après j’ai fait les marchés et forain c’est déjà un numéro d’acteur. La rencontre avec Coluche a été déterminante. C’est lui qui m’a poussé à jouer. La première fois où je l’ai fait, ça m’a paru pas facile mais faisable. Et comme on a continué à me proposer des rôles j’ai fini par me sentir légitime…
Coluche vous manque toujours ?
Il m’a manqué tout de suite. C’est lui qui m’a amené où je suis. Sans lui, je n’y aurais peut-être pas même pas pensé. J’habitais chez lui, on a vécu en famille avec Véronique, les enfants… C’était tellement soudain de le perdre. C’est comme si j’avais perdu un père. J’ai souvent pensé qu’on lui avait cloué la bouche parce qu’il dérangeait. J’arrivais pas à croire que c’était un accident. Aujourd’hui encore je me pose la question… Après, il faut laisser les morts tranquilles. Je lis toujours : « S’il était encore là, les choses seraient différentes ». Mais on ne sait pas si ça changerait quelque chose. Il a fait les Restos, mais d’un autre côté il payait pas ses impôts… La solidarité, ça commence quand même par les impôts. Faut payer les routes, les hôpitaux, les écoles…
On vous a attribué à tort une tribune anti-macron.Vous auriez pu l’écrire ?
Pas mon style. Je suis un frontal, si j’ai un truc à dire je le dis en face pas sur internet, d’ailleurs je sais même pas comment ça marche. La lettre en question avait déjà été utilisée contre Hollande. J’ai jamais compris pourquoi on avait choisi de me l’attribuer. On s’est servi de ma grande gueule pour crédibiliser le truc. C’est la malédiction de Gérard Lambert qui me poursuit ! (rires) Le problème, c’est que j’ai eu beau démentir, les gens continuent à me dire : « Formidable la lettre ! » Ils veulent absolument que ce soit moi… Macron, mis à part sa manière d’être et sa communication minable, je ne le rends pas responsable de tout le malheur des gens. Les inégalités sociales ne datent pas de lui.
La retraite, vous y pensez ?
Je ne sais même pas de quoi on me parle. Si j’arrête de bosser, je mange plus. La retraite des acteurs, ça n’existe pas. Tant qu’il y aura de la demande, j’irai. J’espère que le parcours heureux que j’ai eu va durer encore un peu. J’aimerais finir en me disant, comme aujourd’hui : quelle chance j’ai eue !
A-Train : All Aboard ! Tourism
Par Cédric Coppola
Ce n’est peut-être pas le genre le plus prisé par Nintendo, mais les jeux de gestion ont toujours eu leur place sur les différentes consoles de la marque nippone. Le plus célèbre d’entre eux est un certain Sim City, qui fit les beaux jours sur Super Nintendo, où les maires virtuels pouvaient faire construire dans leur commune une statue de Mario. Cette fois dans A-Train : All Aboard ! Tourism l’enjeu n’est pas tout à fait le même puisqu’il s’agit de développer une compagnie ferroviaire. Et plus si affinités. Attention… le jeu ne s’adresse pas aux néophytes et le look manga, aussi mignon soit-il, est un leurre. Il s’agit en effet d’une simulation aussi complète qu’austère qui oblige à passer par une tonne de menus et à comprendre des mécaniques complexes avant de prendre un minimum de plaisir. Que l’on joue en mode libre ou suive les scénarios à disposition, implanter sa boite au Japon n’est pas une mince affaire. Construire des rails, des entreprises, des lignes de bus, acheter des logements et comme le titre le suggère, faire aussi du tourisme… Le jeu est une véritable usine à gaz et semble parfois hors sujet. En contrepartie, les amateurs trouveront un challenge à la hauteur. Autres données à prendre en compte : tous les textes – et ils sont nombreux – sont en anglais et l’ergonomie en mode nomade n’est pas la meilleure qui soit. Surtout que l’aspect technique n’est pas le point fort de ce titre destiné à un public de niche. (Jeu testé sur Nintendo Switch)
Jeux rétro sur Switch
Par Cédric Coppola
Si le grand public occidental se souvient surtout des Gameboy, de la Game Gear ou de la PSP, respectivement signés par Nintendo, Sega et Sony d’autres consoles portables ont jadis fait le bonheur des gamers. On pense notamment à la Lynx d’Atari et à la Neo-Geo Pocket de SNK, sortie dans sa version monochrome en 1998 au Japon avant d’envahir le reste du monde un an plus tard, en version couleur. Désormais, les amateurs de jeux rétro se réjouissent de voir certains titres débarquer sur Nintendo Switch. Cette première compilation en contient dix d’entre eux, avec graphismes et sons d’origine. Des filtres et une fonction zoom sont présents afin de proposer une expérience convenable. Mais il faut cependant outrepasser les pixels et une animation sommaire. Pas de surprise à ce niveau, donc. Dans la liste, les jeux de combats – SNK oblige – sont les plus nombreux. Les filles des Gals’ Fighters, les guerriers de Samurai Shodown 2, ceux de King of Fighters R-2, les épéistes de The Last Blade : Beyond the Destiny, Mai, Terry et leurs acolytes de Fatal Fury Fist Contact… et surtout le crossover SNK vs Capcom, qui regroupe des personnages mythiques, sont au rendez-vous. Sans atteindre le niveau des versions de salon, ces variantes sont rafraichissantes. Les quatre autres softs sont Big Tournament Golf (seule simulation sportive présente sur la galette), le jeu de rôle Dark Arms Beat Buster 1999 et par deux fois Metal Slug (1st and 2nd Mission), spin-off plus accessibles que les volets canoniques. Attention… ces derniers ne sont jouables qu’en solo. Bien entendu, certains petits ajouts ont été intégrés afin de faire craquer les fans. Modes d’emploi numériques, modèles en 3D des boites, choix du langage (anglais ou japonais) fonction Rewind pour revenir en arrière en cas de faux pas… De quoi apporter une once de modernité dans ce package purement nostalgique. (Jeu testé sur Nintendo Switch)
Framing Britney Spears
Par Phil Inout
Après Billie Eilish, c’est une autre star de la pop US qui a droit à un documentaire sur une grande plateforme de streaming (Amazon Prime Video en l’occurence). Mais avec Britney Spears, on n’est plus dans la success story : plutôt la descente aux enfers. Depuis 2008, après une sévère dépression consécutive à son divorce, la star est sous le coup d’une mesure de tutelle qui confie la gestion de sa carrière et de sa fortune (évaluée à plus de 60 millions de dollars) à son père. Si dans les premières années la mesure a pu paraître justifiée par le comportement erratique de la jeune femme, elle semble de plus en plus abusive à mesure que le temps passe. Ce sont les fans de Britney qui ont lancé l’alerte en 2018 avec le mouvement « Free Britney », dont ce documentaire, produit par le New York Times, se fait l’écho médiatique. Il semble qu’ils aient eu raison de s’inquiéter puisque, encouragée par le mouvement, la star a demandé la levée de la tutelle et refuse désormais de travailler tant que son père en sera le gestionnaire. Alors qu’elle devait entamer en 2018 une seconde résidence ultra profitable à Las Vegas et que la presse avait été convoquée sur place pour un concert de lancement, la chanteuse a refusé de se produire et tout a été annulé sans la moindre explication. Depuis, elle n’apparaît plus que pour se rendre aux convocations du tribunal chargé du dossier. Son affaire est même devenue exemplaire des abus de la loi sur les tutelles aux Etats Unis, dont le film I Care a Lot se fait aussi l’écho sur un mode fictionnel. On est loin de la pop et des paillettes, mais le film est passionnant. Il montre comment la carrière et la vie de Britney Spears ont été détruites par le harcèlement médiatique hallucinant dont elle fait l’objet depuis ses premiers succès.
Neil Young: Archives live
Par Ph.D
Ne laissant à personne le soin d’organiser sa postérité discographique, Neil Young, 75 ans, continue d’abreuver ses fans d’enregistrements vintage. En marge de la parution du Vol 2 de ses fameuses Archives, le Loner vient de lâcher deux nouveaux lives de derrières les fagots : Young Shakespeare et Way Down in the Rust Bucket. Le premier est un concert acoustique qui date de 1971, dans la lignée du Live at Massey Hall sorti il y a quelques années et encore meilleur si c’est possible. Mais le gros morceau est quand même le quadruple live Rust Bucket, enregistré en novembre 1990 à Santa Cruz (Californie) avec le Crazy Horse. Après quelques semaines de répétitions pour la tournée Ragged Glory, le groupe était au top sur un répertoire plus large que celui documenté par le live Ragged Glory. C’est probablement le meilleur enregistrement du Crazy Horse en concert. A moins que Neil n’en ait encore dans sa malle aux trésors ?
The Dirt
Le Pitch
Los Angeles, début des années 80 : le bassiste Nikki Sixx (Douglas Booth) rencontre le batteur Tommy Lee (Machine Gun Kelly). Ils décident de fonder un groupe de heavy metal et trouvent par le biais d’une petite annonce le guitariste Mick Mars (Iwan Rheon). Baptisé Mötley Crüe (bande bordélique), le groupe se met alors en quête d’ un chanteur et sollicite Vince Neil (Daniel Webber), un ami de lycée de Tommy Lee…
Ce qu’on en pense
Dans la lignée de Bohemian Rhapsody et de Rocketman (mais en plus punk), The Dirt est le biopic musical de Mötley Crüe, groupe de heavy metal navrant des années 80 (un mélange de Kiss et de Guns’n’Roses, en fait), qui s’illustra plus par son look glam-gothique et ses frasques que par ses albums. Adeptes forcenés du mode de vie « Sex, drugs and rock’n’roll« , le quatuor versa dans tous les clichés du genre jusqu’à imploser puis renaître dans une forme assagie. Signé Jeff Tremaine (réalisateur de la série Jackass) et basé sur l’autobiographie du groupe, modestement intitulée « The Dirt: Confessions of the World’s Most Notorious Rock Band« , le film retrace la saga de Mötley Crüe vue des coulisses et donne une image caricaturale de la vie d’un groupe de heavy metal à l’ère du compact Disc. Entre Spinal Tap et Wayne’s World. Les acteurs font le maximum pour paraître aussi décérébrés que leurs modèles et le réalisateur n’essaie même pas de réévaluer la musique du groupe, qu’on ne voit d’ailleurs jamais en train d’enregistrer.
Mundaun
Par Cédric Coppola
Ancienne commune Suisse du canton des Grisons, Mundaun a inspiré le Studio Hidden Fields, dont la particularité est d’avoir été fondé par un seul homme : le développeur et illustrateur Michel Ziegler. Ce conte horrifique forcément personnel prend donc pour décor le folklore Alpin au moment où le héros vient enquêter sur la disparition de son grand père, lors d’un incendie de forêt. Un voyage qui ne sera pas de tout repos. En dépit de limitations techniques, dans les graphismes et l’animation, le jeu s’appuie sur une direction artistique particulière car dessiné à la main, aux nuances grisâtres. Il s’en dégage une véritable atmosphère. Il est cependant dommage que le projet n’ait pas disposé de davantage de budget pour que l’auteur puisse améliorer certains effets. Il reste malgré tout fidèle à son concept et provoque quelques sensations fortes. Pas un hasard donc si on doit gérer la peur de son personnage. En vue à la première personne et selon le concept de « simulateur de marche » consistant davantage à faire vivre une expérience plutôt que de multiplier les combats, Mundaun tient en haleine par sa narration. A plusieurs reprises on pense aux ancêtres Maupiti Island et Manoir de Mortevielle, très prisés dans les années 1990. Atypique. (Jeu testé sur PS5, également disponible sur Switch, PC, Xbox et Mac)
Loop Hero
Par Cédric Coppola
Avec 500 000 joueurs recensés sur Steam lors de la première semaine de commercialisation, Loop Hero, la nouvelle bombe indé éditée par Devolver est un véritable succès. Il faut dire que derrière ses graphismes pixelisés et une technique minimaliste le jeu se montre vraiment innovant et s’appuie sur un concept aussi ravageur que chronophage. Explications. Dans l’espoir de sauver le monde (rien que ça), le personnage se retrouve pris dans des niveaux qui forment une boucle (loop). Condamné à tourner sans cesse, il cherche à récolter certaines ressources. Or ces dernières sont détenues par des monstres. Plutôt que de placer ses mécréants directement sur le chemin du héros, les développeurs russes de Four Quarters ont eu une idée diabolique : c’est au joueur de les insérer dans la boucle afin de permettre à notre sauveur de les occire et de récupérer une tonne d’équipements ou d’obtenir d’autres sbires. Et ainsi de suite. Quelques spécificités sont à prendre en compte : d’une part les boucles changent à chaque partie et d’autre part les combats se déroulent en mode automatique. La survie du héros dépend de l’attirail à sa disposition. Il y a aussi un aspect stratégique puisqu’il faut savoir quand rentrer au bercail afin de ne pas perdre tout le matos durement acquis suite à un échec. Mis bout à bout, ces petits détails font mouche et permettent à Loop Hero d’être un Rogue Like à part qui mérite vraiment le coup d’œil. (Jeu testé sur PC).
Netflix : Rois du Stand-Up
Par Phil Inout
Ils seront sans doute parmi les premiers à remonter sur scène, mais en attendant les humoristes nous manquent. Heureusement, à défaut de pouvoir les applaudir en live, on peut (re)voir leurs spectacles en streaming sur les plateformes. Netflix est celle qui a le plus investi dans le genre. Les rois et reines du stand-up y ont leur rond de serviette. A commencer par…
Gad Elmaleh : venu roder sa prochaine tournée à Monaco cet hiver, Gad est attendu à Nice et Antibes dans les prochains mois. D’ici là il raconte son expérience américaine à un public Montrealais ravi dans cette captation datée de 2017 de Gad Elmaleh part en live.
Blanche Gardin : nouvelle étoile du stand up, Blanche Gardin dissèque les relations hommes-femmes avec le scalpel d’ un médecin légiste, sans jamais se départir de son air innocent, ni changer ses tenues de mémères. Netflix propose déjà ses trois premiers spectacles : Avec moi ce soir, Je parle toute seule et Bonne nuit Blanche. Oreilles chastes s’abstenir.
Fary : Encore un nouveau venu qui fait des étincelles. L’élégance de son humour n’a d’égal que celle de ses coiffures et de ses tenues. Un vrai dandy de la vanne, qui se (la) raconte dans Fary is the New Black et Hexagone.
Ricky Gervais: L’humoriste anglais est partout sur Netflix. Cinéma (Mytho-Man, Special Correspondents…), séries (Afterlife, Derek…) et bien sûr spectacles, avec son dernier show hilarant, Humanity. Un concentré de punchlines sur le vieillissement ou la célébrité, dans lequel il ne s’épargne pas.
Danny Boon : le succès phénoménal de ses films depuis les Ch’tis n’a pas fait oublier au comique nordiste d’où il vient. Son retour au stand-up en 2018 avec Dany Boon des Hauts de France a fait un tabac.
Thomas VDB: dernier arrivé sur la plateforme, Thomas VDB doit sans doute cet honneur au succès de ses chroniques sur France Inter. Attendu sur scène dans notre région avec un nouveau show à la levée des mesures sanitaires, son avant dernier spectacle intitulé Bon Chienchien, permet de vérifier que c’est aussi un authentique showman. Même si, à la fin, on n’a toujours pas la réponse à la question centrale : « Qui c’est l’pépère? ».
A voir aussi : Baptiste Lecaplain, Malik Bentalha, Fadily Camara, Louis CK…