Cinéma

/Cinéma

Sinners

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Alors qu’ils cherchent à s’affranchir d’un lourd passé, deux frères jumeaux (Michael B. Jordan) reviennent dans leur ville natale pour repartir à zéro. Mais ils comprennent qu’une puissance maléfique bien plus redoutable guette leur retour avec impatience…

Ce qu’on en pense

Après avoir relancé la franchise Rocky avec Creed et dopé celle de Black Panther avec un premier opus qui figure parmi les meilleurs Marvel, Ryan Coogler s’offre une récréation avec cette série B horrifique dans laquelle il embarque son acteur fétiche, Michael B Jordan,  pour un double rôle épatant. Un mix détonnant de Get Out  (Jordan Peele) et d’Une nuit en enfer (Robert Rodriguez) mené tambour battant,  avec moult clins d’oeil  (Carpenter, Peckinpah , Brian De Palma…) et une BO  qui, elle aussi brasse les genres entre blues, country et ragtime.Pour ceux qui l’ont manqué à sa sortie en salles, séance de rattrapage vivement recommandée  sur Canal+

Bardot

Cinéma|

Par J.V

Jamais vraiment dans une case, danseuse, actrice, sex symbol et star mondiale,  finissant, avant la quarantaine, par se retirer à Saint Tropez et tout sacrifier à la cause animale, Brigitte Bardot est une femme libre et largement incomprise. Alain Berliner et Elora Thevenet,  qui ont eu un accès privilégié à BB , à sa fondation à ses archives personnelles, à celles de Paris Match, ainsi qu’à nombre de personnalités du cinéma et de la chanson, reviennent sur les aspects si contradictoires de sa vie. De sa carrière d’actrice légendaire à sa fondation pour les animaux et à ses prises de position politiques qui ont fait polémique. Elle qui bouscula l’image des femmes et fut en avance sur la libération sexuelle, la conscience écologique et le bien-être animal,  a pu, dans la dernière partie de sa vie,  donner l’image d’une réactionnaire aigrie aux propos outranciers. Grace à ses nombreux intervenants célèbres, le film (découvert au cinéma de la plage à Cannes 2025) offre une réflexion croisée sur ce que signifie être une femme-artiste, une femme libre et parfois en avance sur son temps. A voir avec une pensée affectueuse pour Bardot, qui a fêté ses 91 ans à l’hôpital et y est encore en convalescence.

Mektoub My Love 2

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Amin (Shain Boumedine) revient à Sète après ses études à Paris, rêvant toujours de cinéma. Un producteur américain en vacances (André Jacobs), s’intéresse par hasard à son projet, Les Principes essentiels de l’existence universelle, et veut que sa femme, Jess (Jessica Pennington), en soit l’héroïne. Mais le destin, capricieux, impose ses propres règles… 

Ce qu’on en pense

Il aura fallu huit années et un oubliable Intermezzo (3 heures de débauche disco dans une boite de nuit,  présenté à Cannes mais jamais sorti en salles), pour que vienne enfin la suite de Mektoub My Love, film « de vacances » d’un Abdellatif Kechiche au sommet de son art. Tourné dans la foulée du premier Mektoub, ce Canto Due reprend les choses où on les avait laissées (sur une plage de Sète) et y ajoute de nouveaux personnages et de nouvelles liaisons. On retrouve avec plaisir la troupe et l’ambiance estivale du premier film, en se demandant pourquoi il a fallu attendre si longtemps cette suite si évidente et lumineuse. Le caractère ombrageux et les soucis de santé du réalisateur Niçois y sont sans doute pour quelque chose…

Les Enfants vont bien

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un soir d’été, Suzanne (Juliette Armanet), accompagnée de ses deux jeunes enfants, rend une visite impromptue à sa sœur Jeanne (Camille Cottin). Celle-ci est prise au dépourvu. Non seulement elles ne se sont pas vues depuis plusieurs mois mais surtout Suzanne semble comme absente à elle-même. Au réveil, Jeanne découvre sidérée le mot laissé par sa sœur. La sidération laisse place à la colère lorsqu’à la gendarmerie Jeanne comprend qu’aucune procédure de recherche ne pourra être engagée : Suzanne a fait le choix insensé de disparaître en lui laissant ses enfants.

Ce qu’on en pense

Après Toni en famille (2023), dans lequel Nathan Ambrosioni lui faisait incarner une mère de famille nombreuse, Camille Cottin est à nouveau la tête d’affiche du nouveau film du jeune réalisateur Grassois. Elle y incarne, cette fois, une célibataire endurcie qui n’avait pas prévu d’avoir à élever des enfants, jusqu’à ce que sa soeur (Juliette Armanet), mère isolée en galère,  les lui laisse en garde sans prévenir, avant de disparaître sans laisser de traces. Un rôle en or pour l’ex-connasse de Canal+ dont la filmographie devient de plus en plus intéressante. Idem, pour celle du précoce Ambrosioni (26 ans et déjà 5 long métrages à son actif) ,  qui s’enrichit ici d’un mélodrame intime parfaitement maitrisé. Il n’a pas volé son Grand Prix à Angoulême et devrait connaître un beau succès public et critique.

The Astronaut

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Au retour de sa première mission spatiale, l’astronaute Sam Walker (Kate Mara) est retrouvée vivante dans une capsule endommagée dérivant au large des côtes atlantiques. Éloignée de son mari, elle est placée en quarantaine, confinée dans une maison hautement sécurisée sous la supervision de la NASA pour sa rééducation. Bientôt, d’étranges phénomènes surviennent… Et si quelque chose l’avait suivie jusqu’à la Terre ?

Ce qu’on en pense

Paramount + a bien fait de ne même pas se donner la peine de traduire en français le titre de cette bouse SF  dont la moindre idée et le moindre plan semblent empruntés à d’autres films. Kate Mara et Laurence Fishburne cachetonnent sans conviction. On passe du thriller scientifique au huis clos horrifique puis au drame familial dans la plus totale indifférence tant le scénario est indigent et la réalisation pataude. Les effets spéciaux sont cheap,  la musique envahissante et le scénario ridicule. Courage fuyons !

Train Dreams

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Au début du XXe siècle,  orphelin depuis l’enfance, Robert (Joel Edgerton) évolue vers l’âge adulte au milieu des grandes forêts du Nord-Ouest américain. Il participe à l’expansion des chemins de fer américains aux côtés d’hommes aussi inoubliables que les paysages qu’ils habitent. Après l’avoir courtisée tendrement, il épouse Gladys  (Felicity Jones) avec qui il fonde un foyer, malgré un travail de bucheron qui l’éloigne souvent de sa femme et de leur bébé…

Ce qu’on en pense

Inspiré d’un livre de Denis Johnson, « Train Dreams » dresse le portrait émouvant d’un homme simple, dont la vie se déroule au cours d’une ère de changement sans précédent en Amérique (les années 40-60) sans que cela ne l’atteigne.  A la manière de Terrence Malick, Clint Bentley (Sing Sing) immerge le spectateur dans un bain de nature sauvage et de considérations philosophiques en voix off, filmant ses personnages au plus près des visages et des corps pour leur donner chair et âme. Joel Edgerton fait une composition formidable en homme taiseux soumis à un destin à la fois minuscule et tragique, Felicity Jones est magnifique dans le rôle de sa femme Gladys et le moindre second ou troisième rôle est traité avec autant d’importance que les deux premiers. C’est un grand film de cinéma – un des plus beaux de l’année-,  qu’on aurait adoré voir en salles et qu’il faut absolument préserver pour un visionnage attentif sur Netflix.

La Voix de Hind Rajab

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

29 janvier 2024. Les bénévoles du Croissant-Rouge reçoivent un appel d’urgence. Une fillette de six ans est piégée dans une voiture sous les tirs à Gaza et implore qu’on vienne la secourir. Tout en essayant de la garder en ligne, ils font tout leur possible pour lui envoyer une ambulance. Elle s’appelait Hind Rajab…

Ce qu’on en pense

Film-concept en forme de docu fiction, La Voix de Hind Rajab reconstitue, presque  minute par minute,  le drame de la mort d’une petite palestinienne, piégée dans la voiture de ses parents en pleine zone de combats à Gaza. Tout est filmé dans les locaux de l’antenne cisjordanienne du Croissant Rouge, l’équivalent local de La Croix Rouge, où les bénévoles palestiniens parlent au téléphone avec la petite fille, seule survivante de sa famille, pendant qu’ils essaient de négocier avec les diverses autorités pour permettre à une ambulance d’arriver sur les lieux pour la récupérer. Enregistrées par le Croissant Rouge, ces conversations téléphoniques fournissent la trame du récit. Des comédiens (tous remarquables) jouent les opérateurs et c’est la véritable voix d’Hind Rajab que l’on entend à l’autre bout du fil. Captivant, glaçant et poignant, le film laisse hors-champ les images du drame, ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse. On a, en effet, du mal à comprendre pourquoi l’armée israélienne se serait à ce point acharnée pendant deux heures sur cette voiture stationnée sur une aire de service avec une famille entière à l’intérieur. Plus de 300 impacts ont été relevés sur la carrosserie…  Produit par Bad Pitt et Rooney Mara, le film a reçu le Lion d’argent à Venise. 

Vie privée

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Lilian Steiner ( Jodie Foster) est une psychiatre reconnue. Quand elle apprend la mort de l’une de ses patientes, elle se persuade qu’il s’agit d’un meurtre. Troublée, elle décide de mener son enquête

Ce qu’on en pense

Après avoir fait tourner Natalie Portman et Lily Rose Depp dans Planetarium (2016), Rebecca Slowtowski offre à Jodie Foster son premier grand rôle dans un film français. Celui d’une psy menant l’enquête, veine frontale apparente,  sur le suicide d’une de ses patientes. Un thriller Hitchcoco-Allenien , dans lequel la star américaine, au français si parfait qu’il  lui faut l’émailler de charmants « shit » et « fuck » pour qu’on ne doute pas de ses origines américaines,  partage l’affiche avec le gratin du cinéma français (Daniel Auteuil et Virginie Effira en l’occurence). On aurait tort de s’en priver !

Silver Star

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Billie (Troy Leigh-Anne Johnson),  jeune Afro-Américaine introvertie, garçon manqué, un œil en moins, décide de braquer une banque pour aider ses parents dans le besoin. La situation tourne au fiasco et elle prend en otage Franny ( Grace Van Dien),  18 ans, enceinte jusqu’aux dents, un caractère bien trempé et plus rien à perdre. Ensemble, elles se lancent dans une cavale électrique à travers les grands espaces américains, en quête d’un avenir meilleur.

Ce qu’on  en pense

Onze ans après leur premier effort (Swim Litte Fish Swim), les français Ruben Amar et Lola Bessis récidivent avec un deuxième long métrage  « américain« . Une sorte de Thelma et Louise indé qui tient en grande partie sur les performances de deux formidables jeunes actrices : Troy Leigh-Anne Johnson dans le rôle de la braqueuse et Grace Van Dien dans celui de son otage-complice. Un road movie au féminin sur la sororité qui tient en haleine jusqu’au bout et mérite son titre.

Bugonia

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Deux jeunes hommes obsédés par les théories du complot kidnappent la PDG d’une grande entreprise (Emma Stone), convaincus qu’elle est une extraterrestre déterminée à détruire la planète Terre

Ce qu’on en pense
Ayant trouvé en Emma Stone une muse à l’unisson de ses délires, Yorgos Lanthimos (Pauvres Créatures, Kinds of Kindness, La Favorite) la fait tourner pour la quatrième fois dans une nouvelle farce fantastique où elle joue le rôle d’une multimillionnaire de la pharmacie cynique, soupçonnée par un apiculteur simple d’esprit (Jesse Plemons, fidèle au réalisateur, lui aussi) d’être une méchante alien venue détruire notre planète. Une charge allégorique contre les délires paranoïaques de l’Amérique trumpienne qui, comme d’habitude, divisera le public entre pros et antis Lanthimos. Les uns vantant le génie Kubrickien du cinéaste Grec, les autres se pinçant le nez devant son cinéma aux effets visuels appuyés.

After the Hunt

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Une professeure d’université  (Julia Roberts) est confrontée à un tournant personnel et professionnel lorsqu’une de ses étudiantes à Yale (Ayo Edebiri) porte une accusation d’agression sexuelle contre l’un de ses collègues et ami (Andrew Garfield), après une soirée arrosée passée chez elle et son mari (Michael Stuhlbarg)…

Ce qu’on en pense

Après les succès en salles que furent Call Me By Your Name et Challengers, c’est, étonnamment, sur la plateforme de streaming d’Amazon (Prime Video) qu’il faut aller voir le nouveau film de Luca Guadagnino,  au casting pourtant prestigieux (Julia Roberts, Andrew Garfield, Chloé Sevigny, Michael Stuhlbarg, Ayo Edebiri)  et à la réalisation toujours aussi lêchée. Plombé par de longs tunnels de dialogues philosophiques, le film risque de décourager les impatients. Pourtant,  le sujet (les relations post-MeToo dans les milieux intellectuels) et son traitement, façon thriller psychologique,  valent la peine qu’on aille au bout des 2h30 de film. Julia Roberts, en prof à la fois cassante et brisée,  y fait une de ses meilleures compositions récentes.     

Ballad of a Small Player

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un joueur invétéré (Colin Farrell) ruiné, erre dans les casinos de Macao après que son passé et ses dettes l’ont rattrapé. Traqué par une détective privée (Tilda Swinton), il rencontre un esprit semblable (Fala Chen) qui pourrait bien détenir la clé de son salut…

Ce qu’on en pense

Sur le papier, Ballad of a Small Player a tout pour plaire : un réalisateur fiable (Edward Berger auquel on doit les excellents Conclave et A l’Ouest rien de nouveau), deux stars (Colin Farrel et Tilda Swinton) et le décor des casinos de Macao. A l’arrivée, l’impression est pourtant mitigée. L’immersion dans l’enfer du jeu est réussie,  avec des images splendides de Macao et de ses casinos. Mais le scénario semble avoir été écrit au fur et à mesure du tournage,  sans idée directrice. Comme son héros,  le film flotte entre deux eaux. Du coup, les acteurs en font des tonnes, à commencer par Colin Farrel en accro au jeu cardiaque, suant et grimaçant. Tilda Swinton, en détective privée British psycho rigide,  semble s’être trompée de plateau (et de costume) avec un film de Wes Anderson. Fala Chen  est, paradoxalement,  la seule à donner chair à son personnage d’ange gardien(ne) fantomatique. Malgré tout, cette production Netflix reste, cinématographiquement très au dessus de la moyenne. Vous pouvez miser dessus pour une après-midi pluvieuse. PS : ne zappez pas le générique de fin, la meilleure scène du film s’y trouve. 

Dossier 137

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Le dossier 137 est en apparence une affaire de plus pour Stéphanie (Lea Drucker), enquêtrice à l’IGPN, la police des polices. Une manifestation tendue, un jeune homme blessé par un tir de LBD, des circonstances à éclaircir pour établir une responsabilité… Mais un élément inattendu va troubler Stéphanie, pour qui le dossier 137 devient autre chose qu’un simple numéro.

Ce qu’on en pense

En compétition à Cannes 2025 avec ce film sur une bavure policière traitée par l’IGPN, Dominik Moll a déçu ses fans. Difficile de reconnaître, en effet, la patte du réalisateur d’Harry, un ami qui vous veut du bien,  de Lemming et de La Nuit du 12 dans ce gros téléfilm-dossier sans la moindre originalité. La publication récente d’un nouveau rapport sur les violences policières et leur traitement par la police des polices, fournit toutefois prétexte pour réévaluer le film et conseiller tout de même d’aller le voir. Ne serait-ce que pour la prestation de la toujours parfaite Lea Drucker

L’Arbre de la connaissance

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Gaspar, un adolescent de Lisbonne, tombe entre les mains de L’Ogre, un homme ayant fait un pacte avec le Diable. Il utilise le garçon pour attirer des touristes qu’il transforme en animaux pour les manger. Gaspar s’échappe avec un chien et une ânesse dont il va tomber amoureux…

Ce qu’on  en pense

Le quatrième long métrage d’ Eugène Green est un conte pour enfants pas sages qui pourfend joyeusement la vulgarité contemporaine, le capitalisme et le tourisme de masse. On y suit, en plans fixes, l’errance d’un jeune fugueur dans Lisbonne et ses environs baignés de soleil.  Il y rencontre un ogre qui transforme les touristes en animaux, une reine férue de révolution française et une sorcière volante. C’est charmant et drôle. Les âmes enfantines goûteront la fable à sa juste valeur. Les autres apprendront avec intérêt que le Diable est critique de cinéma !

Jean Valjean

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1815. Jean Valjean (Gregory Gadebois) sort du bagne, brisé, rejeté de tous. Errant sans but, il trouve refuge chez un homme d’Église (Bernard Campan), sa sœur et leur servante. Face à cette main tendue, Jean Valjean vacille et, dans cette nuit suspendue, devra choisir qui il veut devenir.

Ce qu’on en pense

L’excellent Gregory Gadebois endosse le pardessus élimé de Jean Valjean dans ce prequel des Misérables signé Eric Besnard (Comme un fils, Louise Violet). Une bonne idée, meilleure en tout cas que celle d’opter pour une narration éclatée un peu confuse qui colle mal avec une mise en scène très académique et une voix off plombante. Hasard du calendrier des sorties, ce Valjean précède de quelques semaines celui qu’interprétera Vincent Lindon dans l’adaptation des Misérables de Fred Cavayé. On saura donc ce qui s’est passé entre sa sortie du bagne et sa rencontre avec Cosette.