Cinéma

/Cinéma

All of you

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Meilleurs amis depuis l’université, Simon (Brett Goldstein ) et Laura (Imogen Potts) sont prêts à s’avouer leur amour  lorsque cette dernière rencontre son âme soeur grâce à une application de rencontres.  Au fil du temps, alors que leurs chemins se croisent et se séparent, ils ne peuvent qu’admettre qu’ils sont passés à côté de leur vie ensemble. Face à l’incertitude qu’impliquerait un changement de vie, Simon et Laura sont-ils prêts à tout sacrifier pour vivre l’amour qui a toujours existé entre eux, ou devraient-ils accepter leur destin ?

Ce qu’on en pense

Une romance un peu ennuyeuse,  dont la seule originalité (l’héroïne choisit de faire confiance aux algorithmes d’une application de rencontre plutôt qu’à son coeur) est rapidement oubliée pour ne plus s’intéresser qu’aux atermoiements de la jeune femme, déchirée entre une vie conjugale heureuse et l’amour qu’elle ne peut s’empêcher de ressentir pour son meilleur ami. La présence de la radieuse Imogen Poots (Outer Range), également à l’affiche du premier film de Kirsten Stewart, The Chronology of Water,  permet tout de même d’aller au bout sans trop d’effort.

Chien 51

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Dans un futur proche, Paris a été divisé en 3 zones qui séparent les classes sociales et où l’intelligence artificielle ALMA a révolutionné le travail de la police. Jusqu’à ce que son inventeur soit assassiné et que Salia (Adèle Exarchopoulos) et Zem (Gilles Lellouche), deux policiers que tout oppose, soient forcés à collaborer pour mener l’enquête.

Ce qu’on en pense

Après les très réalistes Bac Nord et Novembre, Cedric Jimenez se frotte au polar dystopique à la Blade Runner/Minority Report avec un casting d’enfer (Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos, Romain Duris, Valeria Bruni Tedeschi…) et 42 gros millions de budget. Le résultat est à la hauteur : pas une seconde de répit et des scènes spectaculaires, pour un semblant de réflexion sur les dangers de l’Intelligence Artificielle. En se concentrant sur le duo de flics (Lellouche-Exarchopoulos relookés Blade Runner) et sur l’action pure,  avec des drones mitrailleurs de partout, Jimenez  tire du roman de Lauent Gaudé  un blockbuster à la française, clinquant et pétaradant à souhait. Avec un budget plus modeste , des acteurs inconnus et quelques moments de répit, le film aurait sans doute été bien meilleur. Mais il est attendu comme le Messie par les exploitants de salles pour booster les chiffres de fréquentation de l’année. Mission possible ?

Deux pianos

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Mathias Vogler (François Civil) rentre en France après un long exil. La mentore de sa jeunesse, Elena (Charlotte Rampling) , souhaite qu’il donne une série de concerts au piano à ses côtés à l’Auditorium de Lyon. Mais dès son retour, une rencontre avec un enfant qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, son double, plonge Mathias dans une frénésie qui menace de le faire sombrer, et le mènera à Claude (Nadia Tereszkiewicz): son amour de jeunesse.

Ce qu’on en pense

Un mélo signé Arnaud Desplechin avec François Civil, Charlotte Rampling et Nadia Tereszkiewicz, sur fond de piano classique (Bartok, Bach, Chopin…) , ça ne se refuse pas. Les amateurs du genre y trouveront leur compte. Certes, on a souvent l’impression d’avoir déjà vu le film tant la mise en scène est classique,  le scénario sans surprise et le casting archi connu. Mais le classicisme n’est pas un défaut,  surtout quand il est porté par le talent.

The Chronology of Water

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Ayant grandi dans un environnement ravagé par la violence et l’alcool, la jeune Lidia (Imogen Poots) peine à trouver sa voie. Elle parvient à fuir sa famille et entre à l’université, où elle trouve refuge dans la littérature. Peu à peu, les mots lui offrent une liberté inattendue…

Ce qu’on en pense

Après un premier court métrage qui n’avait guère convaincu (Come Swim 2017), Kristen Stewart est revenue au printemps à Cannes présenter son premier long métrage dans la sélection exigeante du Certain Regard. Adapté du récit autobiographique de Lidia Yuknavitch, le film met en scène l’excellente Imogen Poots (Outer Range) dans le rôle d’une jeune femme qui cherche à se délivrer de l’emprise d’un père incestueux. Filmé en 16 mm,  avec une narration fragmentée et une mise en scène organique, The Chronology of Water adopte tous les attributs du drame indé radical. Un peu trop peut-être…

Marcel et M. Pagnol

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

A l’apogée de sa gloire, Marcel Pagnol reçoit la commande d’une rédactrice en chef d’un grand magazine féminin pour l’écriture d’un feuilleton littéraire, dans lequel il pourra raconter son enfance, sa Provence, ses premières amours… En rédigeant les premiers feuillets, l’enfant qu’il a été autrefois, le petit Marcel, lui apparaît soudain. Ainsi, ses souvenirs ressurgissent au fil des mots : l’arrivée du cinéma parlant, le premier grand studio de cinéma, son attachement aux acteurs, l’expérience de l’écriture. Le plus grand conteur de tous les temps devient alors le héros de sa propre histoire…

Ce qu’on en pense

Qui mieux que Sylvain Chomet pour réaliser un dessin animé sur Marcel Pagnol ? Personne sans doute. Le réalisateur des Triplettes de Belville parvient à insuffler poésie et magie à l’exercice ingrat du biopic. Un superbe anime qualité France à voir en famille avant de passer à la librairie acheter les oeuvres complètes de Marcel Pagnol. Seul petit bémol : l’accent marseillais chelou des personnages doublés par des acteurs parisiens.

French Lover

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Abel Camara (Omar Sy) est l’acteur en vue du moment, et lorsque Marion (Sara Giraudeau) , l’incarnation parfaite de la “Girl next door”,  lui rend service un jour, aucun des deux ne soupçonne que c’est le début d’une grande histoire d’amour...

Ce qu’on en pense

Coup de foudre à Notting Hill sur Seine, avec Omar Sy dans le rôle de Julia Roberts et Sara Giraudeau dans celui tenu par Hugh Grant. Le scénario, transposé dans le monde du cinéma français, façon 10 pour cent, est malin, les dialogues sont bien écrits et le casting est top (Pascale Arbillot, Alban Ivanov, Cindy Bruna,  Agnes Hurstel…). Dommage que la réalisation ne suive pas !  Tout est inutilement surligné et ça dure deux plombes.  On passe quand même un bon moment.

One to One

Cinéma|

Par Ph.D

Construit autour du concert que donna John Lennon en août 1972 au Madison Square Garden (l’un des derniers de sa carrière),  au profit d’une institution pour enfants atteints de handicap mental , ce documentaire anglais retrace l’installation à New York du couple John & Yoko et leur activisme politique débordant de l’époque. Sans recours aux interviews, ni à la voix off, le film balaie les années Vietnam, Nixon et Black Panthers par le biais de l’écran de télé installé au pied du lit où les deux stars avaient pris l’habitude de donner  leurs interviews. On peut juger de la sincérité de l’engagement politique de Lennon, de la solidité du couple formé avec Yoko et se rendre compte que, de Nixon à Trump, les choses ont finalement assez peu évolué aux Etats Unis d’Amérique. Il manque juste une voix comme celle de Lennon pour secouer l’apathie ambiante. A voir.  

Meteors

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Trois amis inséparables :Tony (Salif Cissé) est devenu le roi du BTP, Mika (Paul Kircher)  et Dan (Idir Azougli) les rois de rien du tout. Ils ont beaucoup de rêves et pas beaucoup de chance. Après un nouveau plan raté, Mika et Dan doivent se sauver d’ici, et même se sauver tout court. Ils se retrouvent à bosser pour Tony dans une poubelle nucléaire. Est-ce le début d’une nouvelle vie ou la fin de tout ?

Ce qu’on en pense

Le succès inattendu de Petit Paysan (550 000 entrées et 3 César en 2017) a mis la pression sur Hubert Charuel dont le deuxième long métrage était attendu dans tous les sens du terme (8 ans de gestation quand même). Le réalisateur aurait pu se permettre un budget conséquent avec un casting étoilé. Au lieu de ça, Charuel et son co-auteur Claude Le Pape nous ramènent dans la France profonde ( la Haute Marne, c’est où ?) pour un nouveau thriller social avec un cast de jeunes espoirs plutôt que de stars confirmées. Paul Kircher (Le Règne animal) y trouve un premier rôle  à la mesure de son talent et Salif Cissé confirme tout le bien qu’on pense de lui dans celui du bon copain qui a réussi. Le film mélange allègrement les genres et multiplie les pistes narratives pour un résultat probant, démontrant s’il en était besoin qu’Hubert Charuel n’était pas qu’une météore dans le ciel du cinéma français. 

Tron : Ares

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

L’étonnante aventure d’un programme hautement sophistiqué du nom de Ares, envoyé du monde numérique au monde réel pour une mission dangereuse qui marquera la première rencontre de l’humanité avec des êtres dotés d’une intelligence artificielle

Ce qu’on  en pense

En 1982, Disney révolutionnait le cinéma avec Tron, premier film à utiliser  les images de synthèse générées par ordinateur. Presque trente ans ans plus tard, Tron : L’Héritage (2010) envisageait l’avènement de l’intelligence artificielle sur la musique géniale de Daft Punk. En 2025, c’est Nine Inch Nail (NIN) qui signe la BO de Tron : Ares et le scénario de ce nouvel opus n’appartient déjà presque plus à la Science Fiction. Par contre, visuellement, le film porté par Jared Leto, comme acteur et producteur,  est toujours aussi novateur et impressionnant. Un trip sensoriel qui repousse encore une fois les limites. Tron, c’est trop.

Nouvelle Vague

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

L’histoire du tournage d’ À bout de souffle , racontée dans le style et l’esprit de Godard tournant  À bout de souffle...

Ce qu’on  en pense

En 1983, Jim Mc Bride avait débauché Richard Gere et Valerie Kapriski pour tourner un improbable remake d’À bout de souffle made in USA. Quarante ans plus tard, son compatriote Richard Linklater rend bien mieux hommage au film et à son réalisateur avec ce vrai-faux making of très réussi.  On y assiste, comme si on y était,  au tournage d’A bout de souffle,  avec une bande d’acteurs formidables dans les rôles de Godard (Guillaume Marbek) , Seberg (Zoey Deutch) , Belmondo (Aubry Dullin) , Melville (Tom Novembre), Truffaut (Adrien Rouyard) et cie. Il y a dans cet hommage à la Nouvelle Vague, présenté à Cannes 2025,  tout ce qui manquait dans la plupart des films de la compétition: le talent,  la fraîcheur , l’humour,  la jeunesse, l’insolence… De quoi redonner foi en le cinéma ! Dommage que le jury de Juliette Binoche n’ ait pas jugé bon de lui faire une petite place au palmarès.

CinéRoman 7 : Le palmarès

Cinéma|

Par la rédaction

Depuis sa création en 2019 pour célébrer les 100 ans des studios de la Victorine, le festival CinéRoman de Nice a su se faire une place parmi les événements incontournables du cinéma en France. Il s’est imposé comme LE rendez-vous des films adaptés de toutes formes de littérature.  Au programme cette année, des dizaines de projections : films en compétition, avant-premières  et œuvres cultes. Sans oublier les temps forts au Théâtre de l’Artistique : rencontres, masterclasses, débats et lectures — autant de moments de partage qui prolongent les émotions nées dans les salles. Placée sous la présidence de Sandrine Kiberlain, cette 7e édition a célèbré plus que jamais l’audace des adaptations.Le jury 2025 réunissait des talents venus de la réalisation, de l’écriture et du jeu, pour porter un regard exigeant et passionné sur les œuvres en sélection : Vassili Schneider, Justine Levy, Alice Taglioni, Sayyid El Alami, Pierre Deladonchamps et Daniele Thompson ont dû départager les 9 films en compétition ( Dalloway, Connemara, Le Répondeur, La Chambre de Mariana, L’Attachement, Jouer avec le feu, Ma mère Dieu et Sylvie Vartan, La Métaphysique des tubes, La Cache ).   Le prix du meilleur film a été attribué à Connemara d’Alex Lutz. Le prix d’interprétation féminine a été attribué à Valeria Bruni Tedeschi pour L’Attachement. Le prix masculin est allé à l’incontournable Bastien Bouillon pour Connemara. Last but not least, Valérie Donzelli, dont le nouveau film A pied d’oeuvre a marqué l’édition,  est repartie avec un prix d’honneur.

 

 

EO

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Le monde est un lieu mystérieux, surtout vu à travers les yeux d’un animal. Sur son chemin, EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des gens bien et d’autres mauvais et fait l’expérience de la joie et de la peine, mais jamais, à aucun instant, il ne perd son innocence.

Ce qu’on  en pense

Prix du jury de Cannes 2022, Eo marque le grand retour de Jerzy Skolimowski qui, à 84 ans, signe une fable lyrique et sensorielle en hommage au chef-d’oeuvre de Robert Bresson Au hasard Balthazar. Mais, contrairement à son modèle, le cinéaste Polonais évite à son héros animal le rôle de victime expiatoire pour en faire, au contraire, le moteur d’un conte pantheïste filmé à hauteur d’âne. Le film est un trip visuel et sonore qui fait penser à du Terrence Malick remixé par Jean-Luc Godard. Ce petit chef d’oeuvre est disponible en streaming gratuit sur le site d’Arte jusqu’au 4décembre 2025.

Un Simple accident

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Iran, de nos jours. Un homme croise, par hasard ,celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Il l’enlève pour se venger. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe…

Ce qu’on en pense

Malgré la dictature et les mollahs, l’Iran continue à produire bon an mal an des oeuvres marquantes du 7e art. L’an dernier déjà,  Mohammad Rasoulof avait bien failli rafler la Palme d’or avec Les Graines du figuier sauvage. C’est Jafar Panahi qui a finalement décroché la timbale en 2025 avec Un Simple accident, l’histoire d’une vengeance qui aura lieu ou pas. Une Palme d’or engagée et humaniste, tournée clandestinement, qui s’appuie sur la longue expérience du réalisateur avec les prisons du régime. Peut-être pas le meilleur film de Jafar Panahi, mais l’un des plus solides malgré les conditions de tournage. Et aussi l’un des plus drôles dans le registre de la tragi comédie, avec une bande d’acteurs épatants qui ont, eux aussi, pris tous les risques pour que le film puisse exister. A voir ! 

Marche ou crève

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Raymond Garraty (Cooper Hoffman) va concourir pour  » La Longue Marche « , une compétition qui compte cent participants. Cet événement sera retransmis à la télévision, suivi par des milliers de personnes. Mais ce n’est pas une marche comme les autres, plutôt un jeu de survie. 

Ce qu’on en pense

Une adaptation réussie de Stephen King par Francis Lawrence, réalisateur de la saga Hunger Games. Le scénario de Marche ou crève n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de Hunger Games. Mais ici le héros est un jeune homme (Cooper Hoffman), victime de l’enfer totalitaire dans lequel son pays (les Etats-Unis) a sombré. Un récit de survie qui utilise les ressorts du film d’horreur pour dresser le portrait d’une jeunesse sacrifiée. Mortel ! 

Moi qui t’aimais

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Elle l’aimait plus que tout, il l’aimait plus que toutes les autres. Simone Signoret (Marina Foïs) et Yves Montand (Roschdy Zem) étaient le couple le plus célèbre de leur temps.  Hantée par la liaison de son mari avec Marilyn Monroe et meurtrie par toutes celles qui ont suivi, Signoret a toujours refusé le rôle de victime.  Ce qu’ils savaient, c’est qu’ils ne se quitteraient jamais.

Ce qu’on en pense

Roschdy Zem en Yves Montand, il fallait y penser ! L’idée ne vient pas d’une quelconque directrice de casting, mais de Marina Foïs qui l’a suggérée à Diane Kurys. Après tout,  Montand aussi était issu de l’immigration… On a quand même un peu de mal à y croire au début. Heureusement, la réalisatrice de Diabolo Menthe a eu l’idée d’une première scène en forme de mise en abime dans laquelle les deux comédiens sont filmés au maquillage en train de se glisser dans la peau de leur personnage. De la même manière, le décor est parsemé de photos de Montand et Signoret et lorsqu’ils passent à la télé ce sont bien des images d’archive. Du coup, la question du mimétisme est évacuée de façon ludique et on peut se concentrer sur l’histoire du couple mythique dans sa dernière décennie. Montand est au sommet de sa gloire et de sa séduction. Signoret, au contraire, est sur la pente descendante. L’âge, l’alcool  et la jalousie la minent. A la Colombe d’Or,  c’est une autre femme qui accompagne Montand en vacances. Et bientôt un enfant naitra de cette nouvelle idylle.  Mais Montand et Signoret resteront unis jusqu’à la mort de l’actrice de Casque d’Or, soudés par leur affection, leur passion pour le cinéma et leur engagement politique. Diane Kurys, à laquelle on doit déjà le biopic de Françoise Sagan et celui de George Sand et Musset (Les Enfants du Siècle), filme leur histoire sans prendre parti pour l’un ni pour l’autre et signe ce qui est probablement son meilleur film. La reconstitution d’époque est très crédible et les deux acteurs sont formidables.