Vol à haut risque
Par J.V
Le pitch
L’US Marshal Madelyn Harris (Michelle Dockery) est chargée d’escorter Winston (Topher Grace), criminel et informateur, qui va témoigner contre un parrain de la mafia. Pendant leur voyage en avion, elle se méfie rapidement du pilote, Daryl Booth (Mark Wahlberg), qui ne semble pas être l’homme qu’il prétend…
Notre avis
Mel Gibson signe avec ce Vol à haut risque une série B sans intérêt, qui aurait tout aussi bien pu sortir en direct dvd ou vod, n’était la présence au casting de Mark Wahlberg (curieusement grimé en Jack Nicholson), en plus de celle de Gibson à la réalisation. On a beau essayer de prendre la chose avec détachement, on s’ennuie ferme dans ce huis clos minimaliste dont le scénario ne vole pas haut.
Château rouge
Par J.V
Le pitch
Quartier de la Goutte d’Or à Paris, métro Château Rouge, collège Georges Clemenceau. Chargés de leur insouciance et de leurs blessures, les adolescents doivent grandir. Ils construisent leurs personnalités, se perdent, se cherchent. Les adultes tentent de les guider malgré la violence du système…
Ce qu’on en pense
Situé dans l’un des quartiers les plus défavorisés de la capitale, le collège Clemenceau accueille des adolescents dont l’avenir est conditionné par leur milieu social. Le documentaire d’Hélène Milano leur donne la parole ainsi qu’aux enseignants et au personnel d’encadrement et dresse, sans surprise, le portrait d’une jeunesse et d’un système d’éducation en grande difficulté . La réalisation est plus digne d’un reportage pour la télévision que d’un documentaire de cinéma.
Jane Austen a gâché ma vie
Par MAB
Le pitch
Agathe (Camille Rutherford) a autant de charme que de contradictions. Elle est célibataire, mais rêve d’une histoire d’amour digne des romans de Jane Austen. Elle est libraire, mais rêve d’être écrivain. Elle a une imagination débordante, mais une sexualité inexistante. La vie n’est jamais à la hauteur de ce que lui a promis la littérature. Invitée en résidence d’auteurs en Angleterre, Agathe devra affronter ses peurs et ses doutes pour enfin réaliser son rêve d’écriture… et tomber amoureuse.
Ce qu’on en pense
Premier essai réussi pour Laura Piani. Non seulement, elle s’est inspirée de ses lectures et de son expérience à la librairie parisienne Shakespeare § Co où elle fut un temps employée. Mais elle a réussi à faire de son héroïne, un personnage d’une comédie romantique pleine d’esprit que n’aurait pas renié l’auteure d’ « Orgueil et préjugés ». C’est à la fois classique et moderne. Drôle et tendre. On en sort ravi et léger. Dans le rôle d’une gracieuse coincée, Camille Rutherford est parfaite.
Better Man
Par J.V
Le pitch
Devenu une star avec le boys band Take That, dans les années 1990, Robbie Williams a peu à peu plongé dans les paradis artificiels avant de retrouver le succès en solo en 1997 avec la chanson « Angels »…
Ce qu’on en pense
Notre avis
Un biopic de Robbie Williams, joué par un singe ? Idée saugrenue… mais qui fonctionne. Pour le spectateur pas spécialement fan du chanteur, une grande partie de la réussite du film de Michael Gracey tient à ce procédé, qui lui donne un aspect fictionnel attrayant en même temps qu’une bonne part d’autodérision. Le final pourra même lui faire verser une petite larme… de crocodile !
La Voyageuse
Par J.V
Le pitch
Iris (Isabelle Huppert) a récemment débarqué à Séoul. Pour faire face à ses difficultés financières, cette femme, qui semble venir de nulle part, enseigne le français à deux Sud-coréennes avec une méthode bien à elle…
Ce qu’on en pense
Après In Another Country et La Caméra de Claire, Hong Sang Soo retrouve Isabelle Huppert (et vice versa) pour la troisième fois, avec une nouvelle variation sur le thème du choc des cultures. On a l’impression d’avoir déjà vu le film (longs plans fixes, discussions alcoolisées…), mais le charme fonctionne toujours.
Jouer avec le feu
Par J.V
Le Pitch
Pierre (Vincent Lindon) élève seul ses deux fils. Louis (Stefan Crépon), le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Fus (Benjamin Voisin), l’aîné, part à la dérive. Fasciné par la violence et les rapports de force, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père. Pierre assiste à l’emprise de ces fréquentations sur son fils. Peu à peu, l’amour cède place à l’incompréhension…
Ce qu’on en pense
Une nouvelle performance de Vincent Lindon (récompensée cette fois de la coupe Volpi à la Mostra de Venise) dans un film familial et social comme il les affectionne. Face à lui, Benjamin Voisin ( Été 85 , Illusions perdues , Les âmes sœurs ) fait à nouveau parler un talent qui lui vaut de figurer parmi les meilleurs espoirs du cinéma français. Côté réalisation, rien à redire : les sœurs Coulin signent un film sensible et maitrisé.
Brûle le sang
Par Ph.D
Le Pitch
Dans les quartiers populaires de Nice, un pilier de la communauté géorgienne locale se fait assassiner. Son fils Tristan (Florent Hill), qui aspire à devenir prêtre orthodoxe, se retrouve seul avec sa mère en deuil. C’est alors que réapparaît Gabriel (Nicolas Duvauchelle), le grand frère au passé sulfureux, qui revient d’un long exil dans le but de se racheter en lavant l’honneur de sa famille.
Ce qu’on en pense
Arrivé à Nice à l’âge de 13 ans, Akaki Popkhadze s’est largement inspiré de son environnement social et familial pour sa première réalisation : un polar entièrement tourné à Nice, en immersion dans la communauté géorgienne. Produit localement par Sébastien Aubert (Adastra) et inspiré des premiers James Gray, ce « Little Odessa niçois » bénéficie d’un casting de choix avec Nicolas Duvauchelle, Finnegan Oldfield et Denis Lavant. Mais ce sont surtout les acteurs locaux qui impressionnent, ainsi que la manière dont sont filmés les quartiers. Malgré quelques maladresses, le film constitue un premier essai prometteur.
Ad Vitam
Par Ph.D
Le pitch
Après avoir échappé à une tentative de meurtre, Franck Lazarev (Guillaume Canet) doit retrouver sa femme Leo (Stephane Caillard) kidnappée par un mystérieux groupe d’hommes armés. Il est rattrapé par son passé et plongé dans une affaire d’Etat qui le dépasse.
Ce qu’on en pense
Ecrit et produit par Guillaume Canet, mais réalisé par un sous fifre , ce thriller le met en scène dans un rôle à la Jason Bourne. Ancien du GIGN, viré après une opération qui a mal tourné, le héros doit sauver sa femme enceinte des griffes de ceux qui ont provoqué son renvoi. Un scénario peu crédible, pour une réalisation de série B d’action qui culmine avec une poursuite dans les airs assez ridicule. Canet, qui n’a plus l’âge du rôle, est le maillon faible d’un casting par ailleurs plutôt bon. Le meilleur atout du film est sa durée : 1h30, c’est vite vu (et vite oublié).
Je suis toujours là
Par MAB
Le pitch
Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, près de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des hommes du régime viennent arrêter Rubens (Selton Mello), le père de famille, qui disparait sans laisser de traces. Sa femme Eunice (Fernanda Torres) et ses cinq enfants mèneront alors un combat acharné pour la recherche de la vérité…
Ce qu’on en pense
Depuis Terre lointaine et Central do Brasil (1995-1998), chaque livraison du Brésilien Walter Salles est attendue comme une promesse de bonheur cinématographique. Drame poignant sur la dictature, Je suis toujours là ne fait pas exception. La famille du film, Walter Salles l’a bien connue. Enfant, il allait jouer ans la grande maison des Paiva, près de la plage d’Ipanema, le quartier chic de Rio. C’est une histoire vraie que le réalisateur de Carnets de voyage relate dans une réalisation précise, documentée, chronologique, adaptée de l’œuvre de Marcelo, l’un des enfants du disparu. En suivant uniquement l’épouse, enfermée dans l’attente et le mépris des militaires, le film laisse le spectateur dans la même ignorance stupéfaite. C’est un peu long (2h17), parfois inutilement détaillé, pas assez à charge peut être… Mais Je suis toujours là a le grand mérite de réactiver toutes les mémoires sur toutes les dictatures. Celle du Brésil a duré 15 ans… Ovationné à Venise, le film a reçu un Golden Globe pour la prestation de l’actrice principale, Fernanda Torres.
Spectateurs !
Par J.V
Présenté à Cannes 2024, le nouveau film d’Arnaud Desplechin est un curieux objet qui, comme son titre l’indique, témoigne de l’expérience qu’est le cinéma pour les spectateurs que nous sommes. Entre film de montage, documentaire et fiction (dans laquelle Desplechin met en scène son double favori Paul Dédalus, ici incarné par plusieurs acteurs), Spectateurs ! est une formidable déclaration d’amour au cinéma. Dans une démarche proche de celle de Jean-Luc Godard dans Histoire(s) du Cinéma, le réalisateur nordiste cherche à percer le mystère de la puissance des images et à expliquer pourquoi certaines nous bouleversent. Mais, contrairement à Godard, son propos reste toujours accessible et les scènes de fiction, qui entrecoupent les extraits et les interviewes, sont de purs moments de cinéma.
Maldoror
Par J.V
Le pitch
Belgique, 1995. La disparition inquiétante de deux jeunes filles bouleverse la population et déclenche une frénésie médiatique sans précédent. Paul Chartier (Anthony Bajon), jeune gendarme idéaliste, rejoint l’opération « Maldoror » dédiée à la surveillance d’un suspect récidiviste (Sergi Lopez). Confronté aux dysfonctionnements du système policier, il se lance seul dans une chasse à l’homme qui le fera sombrer dans l’obsession…
Ce qu’on en pense
Le Belge Fabrice du Welz avait 20 ans lorsque l’affaire Dutroux a éclatée. Il était sans doute le mieux indiqué pour en tirer une oeuvre puissante. De fait, ce Dossier Maldoror est probablement sa réalisation la plus aboutie. Un polar tendu, réaliste et parfaitement documenté, qui dénonce sans détour les failles des systèmes policiers et judiciaires belges et s’offre des échappées purement cinématographiques. Comme celle du mariage du jeune enquêteur obsédé par la traque du criminel, auquel l’épatant Anthony Bajon, prête son physique juvénile. Sergi Lopez, de son côté, campe un Dutroux plus inquiétant que nature.
Mémoires d’un escargot
Par J.V
Le pitch
À la mort de son père, la vie heureuse et marginale de Grace Pudel, collectionneuse d’escargots et passionnée de lecture, vole en éclats. Arrachée à son frère jumeau Gilbert, elle atterrit dans une famille d’accueil à l’autre bout de l’Australie. Suspendue aux lettres de son frère, ignorée par ses tuteurs et harcelée par ses camarades de classe, Grace s’enfonce dans le désespoir. Jusqu’à la rencontre salvatrice avec Pinky, une octogénaire excentrique qui va lui apprendre à aimer la vie et à sortir de sa coquille…
Ce qu’on en pense
Eloignez les enfants ! Ces Mémoires d’un escargot pourraient leur donner des cauchemars. Récompensé par le Cristal du meilleur film au festival d’animation d’Annecy, le nouvel anime en stop motion d’ Adam Elliot est d’une noirceur rare dans le genre. Malgré tout, le réalisateur australien parvient à trouver de la poésie et de la beauté dans la misère, grâce à une direction artistique virtuose. Beau mais triste.
Babygirl
Par J.V
Le Pitch
Romy (Nicole Kidman), PDG d’une grande entreprise, a tout pour être heureuse : un mari aimant (Antonio Banderas), deux filles épanouies et une carrière réussie. Mais un jour, elle rencontre Samuel (Harris Dickinson), jeune stagiaire dans la société qu’elle dirige à New York. Elle entame avec lui une liaison torride, quitte à tout risquer pour réaliser ses fantasmes les plus enfouis…
Ce qu’on en pense
Dommage que Tom Cruise n’ait pas accepté le rôle du mari ! Babygirl aurait pu être vu comme une suite au sulfureux Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. Nicole Kidman y campe une femme mure qui assouvit ses fantasmes de soumission avec le stagiaire de sa boite. La vengeance d’une rousse ? De quoi attirer le chaland, en tout cas. Dommage que la réalisation d’Halina Reijn soit à des années lumières de celle de Kubrick. A l’arrivée : un 50 nuances de Gray sexagénaire, aussi érotique qu’une camomille. Remboursez !
Le Quatrième mur
Par Ph.D
Le pitch
Liban, 1982. Pour respecter la promesse faite à un vieil ami mourant, Georges (Laurent Lafitte) rend à Beyrouth pour un projet aussi utopique que risqué : mettre en scène Antigone afin de voler un moment de paix au cœur d’un conflit fratricide. Les personnages seront interprétés par des acteurs venant des différents camps politiques et religieux. Perdu dans une ville et un conflit qu’il ne connaît pas, Georges est guidé par Marwan (Simon Abkarian). Mais la reprise des combats remet bientôt tout en question, et Georges, qui tombe amoureux d’Imane (Manal Issa), va devoir faire face à la réalité de la guerre.
Ce qu’on en pense
De l’art en temps de guerre... Une pièce de théâtre vaut-elle qu’on risque sa vie pour la monter et la jouer? Jusqu’où aller pour arracher un peu de culture et de beauté aux combats et aux massacres? Ce sont les questions que pose cette adaptation soignée du roman éponyme de Sorj Chalandon. La reconstitution du Liban des années 80 est saisissante de réalisme. Il est vrai que rien n’y a vraiment changé depuis. Ou alors en pire… D’où l’actualité brûlante d’un film qui donne autant à voir qu’à penser.
Par amour
Par J.V
Le pitch
Sarah (Cécile de France) et Antoine (Arthur Igual) sont au bord de la rupture, fragilisés par un quotidien surchargé entre le travail et leurs deux enfants. Un jour, Simon (Darius Zarrabian), l’aîné, confie à sa mère entendre des voix. Si Antoine peine à prendre la mesure du problème, Sarah décide de soutenir son fils. Jusqu’où sera-t-elle prête à aller par amour ?
Ce qu’on en pense
Fantastique et veine sociale réussissent plutôt bien aux réalisatrices françaises. Dernière preuve en date, ce premier film signé Elise Otzenberger, qui offre à Cécile de France un joli rôle de mère courage. Dommage que la réalisation trop sage le cantonne, au final, à une énième variation sur la famille, sans chercher à creuser la veine fantastique qui paraissait pourtant prometteuse.