Cinéma

/Cinéma

Dossier 137

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Le dossier 137 est en apparence une affaire de plus pour Stéphanie (Lea Drucker), enquêtrice à l’IGPN, la police des polices. Une manifestation tendue, un jeune homme blessé par un tir de LBD, des circonstances à éclaircir pour établir une responsabilité… Mais un élément inattendu va troubler Stéphanie, pour qui le dossier 137 devient autre chose qu’un simple numéro.

Ce qu’on en pense

En compétition à Cannes 2025 avec ce film sur une bavure policière traitée par l’IGPN, Dominik Moll a déçu ses fans. Difficile de reconnaître, en effet, la patte du réalisateur d’Harry, un ami qui vous veut du bien,  de Lemming et de La Nuit du 12 dans ce gros téléfilm-dossier sans la moindre originalité. La publication récente d’un nouveau rapport sur les violences policières et leur traitement par la police des polices, fournit toutefois prétexte pour réévaluer le film et conseiller tout de même d’aller le voir. Ne serait-ce que pour la prestation de la toujours parfaite Lea Drucker

L’Arbre de la connaissance

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Gaspar, un adolescent de Lisbonne, tombe entre les mains de L’Ogre, un homme ayant fait un pacte avec le Diable. Il utilise le garçon pour attirer des touristes qu’il transforme en animaux pour les manger. Gaspar s’échappe avec un chien et une ânesse dont il va tomber amoureux…

Ce qu’on  en pense

Le quatrième long métrage d’ Eugène Green est un conte pour enfants pas sages qui pourfend joyeusement la vulgarité contemporaine, le capitalisme et le tourisme de masse. On y suit, en plans fixes, l’errance d’un jeune fugueur dans Lisbonne et ses environs baignés de soleil.  Il y rencontre un ogre qui transforme les touristes en animaux, une reine férue de révolution française et une sorcière volante. C’est charmant et drôle. Les âmes enfantines goûteront la fable à sa juste valeur. Les autres apprendront avec intérêt que le Diable est critique de cinéma !

Jean Valjean

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1815. Jean Valjean (Gregory Gadebois) sort du bagne, brisé, rejeté de tous. Errant sans but, il trouve refuge chez un homme d’Église (Bernard Campan), sa sœur et leur servante. Face à cette main tendue, Jean Valjean vacille et, dans cette nuit suspendue, devra choisir qui il veut devenir.

Ce qu’on en pense

L’excellent Gregory Gadebois endosse le pardessus élimé de Jean Valjean dans ce prequel des Misérables signé Eric Besnard (Comme un fils, Louise Violet). Une bonne idée, meilleure en tout cas que celle d’opter pour une narration éclatée un peu confuse qui colle mal avec une mise en scène très académique et une voix off plombante. Hasard du calendrier des sorties, ce Valjean précède de quelques semaines celui qu’interprétera Vincent Lindon dans l’adaptation des Misérables de Fred Cavayé. On saura donc ce qui s’est passé entre sa sortie du bagne et sa rencontre avec Cosette.

Running Man

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Dans un futur proche, The Running Man est l’émission numéro un à la télévision : un jeu de survie impitoyable où des candidats, appelés les Runners, doivent échapper pendant 30 jours à des tueurs professionnels, sous l’œil avide d’un public captivé. Chaque jour passé augmente la récompense à la clé — et procure une dose d’adrénaline toujours plus intense. Ben Richards (Glen Powell), ouvrier désespéré prêt à tout pour sauver sa fille gravement malade, accepte l’impensable : participer à ce show mortel, poussé par Dan Killian (Josh Brolin) , son producteur aussi charismatique que cruel. Mais personne n’avait prévu que Ben, par sa rage de vivre, son instinct et sa détermination, devienne un véritable héros du peuple… et une menace pour tout le système. Alors que les audiences explosent, le danger monte d’un cran. Ben devra affronter bien plus que les Hunters : il devra faire face à un pays entier accro à le voir tomber.

Ce qu’on en pense

Edgar Wright  (Baby Driver, Shaun of the Dead) est aux commandes de ce remake du film de 1987 avec Arnold Schwartznegger. Son adaptation du roman de Stephen King est plus fidèle à l’original et c’est lee nouveau action-hero d’Hollywood,  Glen Powel (Top Gun : Maverick),  qui endosse le costume du Runner, pourchassé par un pays entier à la soif de sang attisée par un méchant network et son méchant producteur (Josh Prolin). Action et adrénaline à gogo pour ce Blockbuster qu’on croirait avoir été oublié sur une étagère des années 80. N’empêche,  le portrait de l’Amérique (que Stephen King situait en… 2025 !) n’est pas trés éloigné de celle qu’on connait : une société monstrueusement inégalitaire et violente,  aux mains d’une oligarchie de milliardaires de la tech et des médias…

Kika

Cinéma|

Par  Ph.D

Le Pitch

Assistante sociale à Bruxelles, Kika (Manon Clavel) craque pour un réparateur de vélo du quartier, quitte le père de sa fille et s’installe avec son amant. Lorsque celui-ci décède  prématurément d’un AVC, elle est enceinte de lui et se retrouve à la rue. Pour oublier son chagrin et se refaire financièrement, Kika devient travailleuse du sexe, tendance BDSM.  Investie dans cette activité dont elle ignore à peu près tout, elle entame sa remontée vers la lumière…

Ce qu’on en pense

De travailleuse sociale à travailleuse du sexe, il n’y a qu’un pas, comme le remarque avec justesse une des prostituées du film. Sauf que le tapin rapporte nettement plus que le social !   C’est le rapide calcul que fait Kika, l’héroïne du premier long métrage de fiction d’Alexe Poukine. Pour se sortir de la panade financière où l’ont mis ses élans du coeur, elle abandonne l’open-space surpeuplé du centre social où elle travaillait, pour le nettement plus feutré donjon BDSM d’un hôtel de passe. Rien ne la prédestinait à jouer les dominatrices,  mais elle s’y applique avec la même volonté que pour aider ses « bénéficiaires » à obtenir une aide de l’Etat. Elle apprendra, ce faisant, que les caresses sont parfois plus douloureuses que les coups de fouet,  mais que l’empathie aide quand même bien à faire son deuil...  Kika est un film vagabond, qui passe du social, à la comédie romantique, au mélo et au film de bordel, en deux élipses et un claquement de fouet. Venue du documentaire, la réalisatrice filme juste (mais beau) et déjoue tous les clichés des genres qu’elle visite avec la légèreté d’une libellule. En Belle de jour prolo sans la moindre once de perversité,  Manon Clavel crève l’écran. Quelle (Ki)claque !

 

La Bonne étoile

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

France 1940, Jean Chevalin (Benoit Poelvoorde) et sa famille vivent dans la misère après que ce dernier a jugé bon de déserter.  La situation n’est plus tenable. Convaincu que « certains » s’en sortent mieux, Chevalin a une brillante idée : se faire passer pour juifs afin de bénéficier de l’aide des passeurs pour accéder à la zone libre. De malentendus en révélations, il va entrainer sa famille dans ce grand périple qui déconstruira ses préjugés un à un…

Ce qu’on en pense

Pari risqué que celui tenté par Pascal Elbé pour son 4e long métrage en tant que réalisateur  : celui de faire rire (et d’émouvoir) avec une comédie historique dont le héros veule, raciste et pitoyable, ne trouve rien de plus malin que de se faire passer pour juif en pleine seconde guerre mondiale…  Pari à moitié gagné grâce à un casting attachant (Benoit Poelvoorde, Audrey Lamy, Zabou Breitman). Mais à moitié seulement car, au bout du compte, on continue à se demander si le jeu en valait la chandelle. Génant.

Les Aigles de la République

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

George Fahmy (Fares Fares) l’acteur le plus adulé d’Egypte, est contraint par les autorités du pays d’incarner le président Sissi dans un film à la gloire du leader. Il se retrouve ainsi plongé dans le cercle étroit du pouvoir. Comme un papillon de nuit attiré par la lumière, il entame une liaison avec Suzanne (Zineb Triki) la mystérieuse épouse du général qui supervise le film. Mauvaise idée !

Ce qu’on en pense

Avec Les Aigles de la République Tarik Saleh termine en beauté sa trilogie du Caire . L’histoire de cet acteur iconique du cinéma égyptien (Fares Fares, parfait) contraint de tourner le biopic du président-dictateur et embarqué malgré lui dans un complot politique,  est d ‘autant plus effrayante qu’elle est on ne peut plus réaliste. Un thriller politique rigoureux avec lequel le réalisateur égyptien dénonce, une fois de plus, la dictature qui l’a exilé de son pays.

Six jours ce printemps-là

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Malgré les difficultés, Sana (Eye Haïdara) tente d’offrir à ses jumeaux des vacances de printemps. Comme son projet tombe à l’eau, elle décide avec eux de séjourner sur la Côte d’Azur dans la villa luxueuse de son ex belle-famille. En cachette. Six jours de soleil qui marqueront la fin de l’insouciance…

Ce qu’on en pense

Malgré la présence au générique d’Emmanuelle Devos et Damien Bonnard, c’est bien Eye Haïdara qui porte le nouveau film de Joachim Lafosse. Devos et Bonnard n’y font que de courtes apparitions, alors qu’Haïdara est de tous les plans, dans le rôle de cette mère divorcée qui, pour offrir des vacances à ses enfants, en vient à squatter la résidence secondaire de ses ex-beaux parents dans le golfe de Saint Tropez. Inspiré par des  souvenirs d’enfance très personnels, le réalisateur Belge met en scène un drame sensible sur le déclassement des parents isolés et les différences sociales.

Les Rêveurs

Cinéma|

Par  Ph.D

Le Pitch

Élisabeth (Isabelle Carré), comédienne, anime des ateliers d’écriture à l’hôpital Necker avec des adolescents en grande détresse psychologique. À leur contact, elle replonge dans sa propre histoire : son internement à 14 ans. Peu à peu, les souvenirs refont surface. Et avec eux, la découverte du théâtre, qui un jour l’a sauvée..

Ce qu’on en pense

Isabelle Carré adapte son propre roman autobiographique, traitant de son internement à l’âge de 14 ans et de la naissance de sa vocation de comédienne. Un film sensible et chaleureux, à l’image de sa réalisatrice,  porté par une troupe de très jeunes comédiens particulièrement bien dirigés et soutenu par une BO rock de bon aloi (Oberkampf, Madness, Dexys Midnight Runners…).

Le Gang des Amazones

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Au début des années 90, cinq jeunes femmes, amies d’enfance, ont braqué sept banques dans la région d’Avignon. La presse les a surnommées “Le Gang des Amazones”

Ce qu’on en pense

En 1998, Solveig Anspach avait déjà consacré un documentaire (Que personne ne bouge ) au fameux « gang des amazones » : cinq jeunes nanas des cités qui avaient mis les banques de leur région en coupe réglée pour mettre un peu de beurre dans leurs épinards. Réalisatrice de comédies, Melissa Drigeard lui emboite le pas pour un polar social qui vire trop rapidement au film dossier. Heureusement, le casting des braqueuses (Izia Higelin en tête) apporte fraicheur et dynamisme à une réalisation qui, sans elles,  en manquerait cruellement.

Frankenstein

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Au 19e siècle, Victor Frankenstein (Oscar Isaac), un scientifique brillant mais égocentrique financé par un marchand d’armes (Christoph Waltz), donne vie à une créature monstrueuse (Jacob Elordi) reconstituée avec des morceaux de cadavres et réveillée par l’électricité produite par la foudre…

Ce qu’on en pense

Il y avait comme une évidence à voir Guillermo del Toro adapter le roman gothique de Mary Shelley, avec laquelle il partage nombre d’obsessions (les monstres, le rapport au père, la science sans conscience…). Le résultat est visuellement somptueux et plus fidèle au roman que la quarantaine d’adaptations précédentes. L’ambition du projet le destinait à l’évidence au grand écran, pourtant c’est sur Netflix que les abonnés pourront le voir (et les autres pas). Dommage ! L’image est superbe, le casting trés réussi. Malgré le maquillage et les effets spéciaux,  Jacob Elordi parvient à donner beaucoup de chair et d’âme au fameux monstre. Plus sexy que Boris Karloff et fort comme un super-héros (avec un coté Surfer d’Argent), ses scènes avec Mia Goth (Elisabeth) sont parmi le plus réussies du film.

 

 

The Cord of Life

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Dans les vastes steppes mongoles, un jeune musicien urbain, Arus, retourne dans sa terre natale pour accompagner sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. Commence un voyage à deux, à la recherche d’un arbre mythique lié à la mémoire et à l’identité.

Ce qu’on en pense

Jeune réalisatrice mongole formée en France, Sixue Qiao signe un road movie familial plein de sensibilité, magnifié par la beauté des steppes et la musique traditionnelle omniprésente (le jeune héros est musicien urbain). Il est question d’amour filial,  d’équilibre entre tradition et modernité, de transmission et d’acceptation. L’image est superbe.     

Les Braises

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Karine et Jimmy (Virgine Efira, Arieh Worthalter)  forment un couple uni, toujours très amoureux après vingt ans de vie commune et deux enfants. Elle travaille dans une usine ; lui, chauffeur routier, s’acharne à faire grandir sa petite entreprise. Quand surgit le mouvement des Gilets Jaunes, Karine est emportée par la force du collectif, la colère, l’espoir d’un changement. Mais à mesure que son engagement grandit, l’équilibre du couple vacille.

Ce qu’on en pense

Un mélo sur les gilets jaunes avec Virginie Efira en ouvrière d’usine : sur le papier, on a un peu de mal à y croire.  Thomas Kruithof (Les Promesses, La Mécanique de l’ombre) réussit pourtant à captiver et à émouvoir avec cette histoire d’émancipation féminine sur fond de mouvement social. La fin ouverte et l’absence de parti pris peuvent toutefois laisser un goût d’inachevé.

T’as pas changé

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Suite au décès d’un de leurs anciens copains de classe, quatre anciens lycéens en perdition se retrouvent et font face à leur passé. La force du groupe suffira-t-elle à les remettre d’aplomb ?

Ce qu’on en pense

Après un premier essai prometteur en 2022 (Irréductible), Jerôme Commandeur revient à la réalisation avec ce « film de potes » au potentiel commercial plus évident. Avec un casting d’enfer (Laurent Lafitte, François Damiens, Vanessa Paradis, Olivia Côte...) et un scénario de retrouvailles qui joue à fond sur la nostalgie générationnelle (les années 90, en l’occurence),  cette comédie tendre et loufoque devrait facilement trouver son public.

Deux Procureurs

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Union Soviétique, 1937. Des milliers de lettres de détenus accusés à tort par le régime sont brûlées dans une cellule de prison. Contre toute attente, l’une d’entre elles arrive à destination, sur le bureau du procureur local fraîchement nommé, Alexander Kornev (Aleksander Kuznetsov). Il se démène pour rencontrer le prisonnier, victime d’agents de la police secrète, la NKVD. Bolchévique chevronné et intègre, le jeune procureur croit à un dysfonctionnement. Sa quête de justice le conduira jusqu’au bureau du procureur général à Moscou…

Ce qu’on en pense

De retour en compétition à Cannes en mai dernier,  l’Ukrainien Sergei Loznitsa  a pétrifié les festivaliers avec ce drame sur les purges staliniennes,  brutal comme une porte de prison qui se referme. Du cinéma politique à l’os, qui pourrait rappeler les premiers films de Costa Gavras, L’Aveu en particulier. Magistral et glaçant.